Yarashin profita de la confusion de son agresseur pour utiliser son fusil de manière plus conventionnelle.
Il tira sur la créature à plusieurs reprises, sans prendre la peine de viser laissant les lumières attirer l’œil du macaque.
Il chercha ensuite de l’œil le sabre qu'il avait égaré.
Dans le rouge et le blanc, il repéra enfin une fine forme noire.
Aucun singe n'avait préféré son glaçon pathétique à la lame effilée.
L'arme était probablement trop complexe pour des animaux maniant au mieux la massue...
Sans la moindre considération pour le singe stupéfié en sursis, il avança rapidement vers l'arme convoitée.

Yarashin accusa le coup, se retrouvant encore une fois le museau masqué dans la neige.
ça devient lassant... Il lui faut combien de temps pour crever?
Puis il vit l'objet de son désir, le sabre, aussi long que lui paraissait cette nuit juste au dessus de ses mains enfoncées dans la poudreuses.
Il se releva, un sabre rétracté à la main, un fusil à ses pieds et un sourire mauvais au lèvres.
Il se mit en position, face à son adversaire, les mains bien assurées sur le manche en position horizontale.
Il leva le sabre à hauteur d'épaule, préparant un coup d'estoc.
Il appuya sur un bouton du sabre et la lame fila... droit sur l'agresseur de Sakyo, snobant allègrement le lanceur de massue.

- Cela te va bien de dire ça... Toi le grand frère du pauvre... Quelle drôle de sobriquet...

Il se tenait droit devant lui. Toshiro Harada, son plus vieil ennemis, prêt à le tourmenter, pour l'éternité...
Cet enfoiré avait retrouvé sa jeunesse. Il avait dû faire un pacte avec une quelconque figure ausculte, pour s'en tirer aussi facilement.

- Tu n'existe pas... Ce con d'Harada est incapable de me retrouver ici...

- Qui pense-tu encore tromper ? Moi ? Le parti ? Tu n'es déjà plus rien...

Non, il ne pouvais pas être là. Il rêvait. Tout ceci n'était qu'un cauchemar parmi d'autres. Il avait trop fait pour son pays, pour être obligé de subir un face à face avec un déchet de son espèce... Il allait se réveiller, oui, se réveiller...

Quant au barbu, il continuait de lui sourire bêtement, ce même sourire qu'il arborait fièrement devant les photographes. Cette expression qui avait mis tant d'années à disparaître de sa sale face de rat...

- Ouvre les yeux Suzuki. Cette guerre n'est plus la tienne... Il est temps de quitter le ring...