Je ne crois pouvoir dire que je n'ai rien vu venir, car j'ai toujours su que je ne pouvais faire confiance à personne.
C'est arrivé un samedi soir, à la sortie du bar où j'avais l'habitude d'aller avec mes ''amis''... À peine sorti, un mec m'interpelle. Il était tout maigre, mal rasé et portait des vêtements d'un autre âge. Il me regarde quelques instants puis grogne avant de sortir un canif de sa poche pour me menacer. D'après ses dires, sa femme l'a laissé la semaine dernière et comme j'aurais couché plusieurs fois avec elle, ce serait de ma faute. Je lui ris au nez et appelle mes ''amis'' afin qu'on lui donne une bonne correction.
Malheureusement, ces fameux ''amis'' retroussèrent leurs manches, mais pour pas faire sa fête à l'homme, mais plutôt à moi. Je les méprise qu'ils disaient, je leur proposais de venir au bar avec moi seulement pour me mettre en valeur et à la fin de la soirée, je les laissais tomber pour partir avec des filles. Ils en avaient marre qu'ils disaient, c'était l'heure de payer. Ils se prirent à deux pour me retenir pendant qu'un troisième parlait avec mon agresseur. J'ai essayé des les raisonner, sans réel succès. Lorsque l'homme s'est approché de moi avec son couteau bien en main, j'ai su que c'était fini. J'allais mourir là, sans pouvoir faire quoi que ce soit, sans avoir pu trouver l'âme soeur, ni acheté ma boucherie. Je ne me suis pas défendu. Je n'ai pas crié au secours, de toute façon j'avais couché avec la femme de tous les hommes présents dans le bar, aucun d'eux ne m'aurait aidé...
Avant que la lame ne pénètre mes tripes, je vu du coin de l'oeil le barman, adossé au mur, il tenait en main une liasse de billets qu'il comptait, sans jeter un seul regard vers moi. Je croyais vraiment que cet homme m'appréciait ... à chaque fois que j'entrais dans le bar, il m'offrait un verre sur son compte. Pourtant au moment où j'avais le plus besoin de lui, il me laissait tomber lâchement.
Le couteau coupa ma fine peau, déchira les muscles et perfora mes entrailles d'un seul mouvement. Un jet de sang sorti de la plaie au moment ou l'homme retira son arme, mais il n'en avait pas fini avec moi. Plus d'une dizaines de coups suivirent, laissant autant de trous sur mon torse que dans un terrain de golf. Mon sang se vidait à une vitesse folle, déjà ma vue s'embrouillait. Ma tête percuta violemment le sol lorsque mes ''amis'' me relâchèrent. Je les vis tous se féliciter entre eux, puis ils sortirent de mon champ de vision. Je vis le barman s'approcher de moi et prendre mon pouls.
- T'es pas encore crevé? dit-il d'un ton nonchalant.
Il se releva et me donna plusieurs coup de pieds au visage. La semelle de ses bottes à cap d'acier est la dernière chose que je vis ... sale vie de merde, on peut faire confiance à personne ...