Kuwabara avait rejoint les deux Européens sans mot-dire.
Devant l'avertissement radical du Français, il était resté de marbre, tout comme maintenant.

Au seuil des marches de ce premier étage, il regarda les deux éclaireurs prendre leurs distances.
Le temps qu'ils se placèrent de chaque côté des portes battantes menant au couloir, il avait eut l'occasion de se servir une autre clope et de commencer à la consumer.
Après une telle performance, il en avait besoin.

Etranger aux manoeuvres des impatients, il attendait sa proie.
Il n'était pas certain à cent pour cent qu'elle le suivrait après tout ce cinéma qui avait risqué de foutre en l'air son petit programme, cependant de petits pas derrière lui effacèrent tous ses doutes. Il ne se retourna pas, un large sourire sur le visage.

Le Katana toujours dans sa main, il regarda le Français disparaître grâce au contrôleur.
Il ne le vit pas se servir de son arme mais put observer les conséquences - foireuses qui en résultèrent sur les portes menant au couloir.
Une action qui lui apparut comme stupide.

* Il ne sera jamais un Ninja. *

Kuwabara reporta alors son attention sur les escaliers menant au second étage, puis observa l'écran lumineux du contrôleur. Aucun point rouge à signaler plus haut...
Il aurait aimé s'y rendre, ne serait-ce que par curiosité, et aussi par désir d'éviter cet Antonio.
La vraie raison était la suivante : Hyde.
Il lui fallait être seul à seul s'il voulait mettre son plan à exécution, avec si possible contribution de quelques martiens. Mais c'était trop demandé, évidemment.

Sans bouger d'avantage, il se mit à réfléchir intensément.

Pressant un peu plus le pas, peu rassurée seule dans cet endroit hostile, Eileen finit par rejoindre Kuwabara. Il était non loin de deux autres jeune homme, dont un qui se mit à entailler une porte avant de s’aventurer dans un couloir, seul. Précédemment, la demoiselle avait ouïe les autres leaders prôner les groupes, la solidarité, et le fait de s’allier à plusieurs. Visiblement, ça n’était pas du goût de tout le monde.
Discrète, elle finit par se retrouver à quelques mètres de son bel ami. Ayant l’expérience de l’égo et la fierté masculine, elle prit soin à ne pas revenir sur l’événement antérieur. De sa voix chaude et langoureuse, elle engagea alors la conversation.

« Je ne vous ralentirais pas, au contraire, je pense que je pourrais faire une alliée pas trop mal … »

Lui glissa-t-elle, avec un sourire en coin. Bien qu’ignorante des gens autour d’elle, cela ne voulait pas dire qu’elle n’écoutait pas les discussions. Elle avait parfaitement entendu qu’un ennemi redoutable se préparait, si ce n’était plusieurs. Tout le monde essayait élaborer sa technique pour le prendre par surprise, et l’éradiquer sans se faire toucher. Il semblerait même que certaines personnes aient de quoi les repérer dans l’hôpital –entre temps, Eileen avait réussi à reconnaître et à en déduire qu’ils étaient dans un hôpital de la ville.
Cependant, la bourgeoise restait dans le flou total, bien que mise au goût de la mission avec le cris glacial. Mais elle n’avait pas peur, et restait brave. Des situations glauques, déprimantes, et même terriblement angoissantes, elle en avait connu bien avant.

Kuwabara n'éprouva aucune sorte de surprise en entendant la voix suave et excitante de cette chère Hyde dans son dos, en revanche la satisfaction l'enivra complètement.
Cette charmante plante, insouciante au possible, lui assura qu'elle ne serait pas une entrave. Comme c'était adorable ! Heureusement pour le violeur, il lui tournait le dos à cet instant, sans quoi elle aurait vu naître sur le visage de son "bel ami" une expression proche de la démence.
Il jubilait, véritablement.

Très vite, il dut se reprendre.

Le Défloreur se tourna vers sa compagne lorsqu'il fut assuré qu'aucune émotion douteuse ne demeurait encore sur ses traits. Il la fixa par dessus son épaule, l'embrasement de sa cigarette illuminant son visage d'une lueur rougeoyante étrangère au décor bleuté.
Il lui fit entendre sa voix, désormais empreinte de confiance.

" Je sais... Et je n'oublie pas ma promesse, Hyde. "

Il faisait bien sûr allusion à la protection qu'il lui avait assurée plus tôt dans la chambre.
Cette fois, il laissa un sourire apparaître, un sourire franc, dont la fonction initiale se voulait de rassurer mais dans le cas présent, de charmer.

Une vipère face à une couleuvre, devant des escaliers reptiliens.
Cocasse.


Il reporta son attention sur les étrangers, puis revint à Hyde afin de lui expliquer ses plans, auxquels il avait méticuleusement réfléchi jusqu'alors. Les plans qui consistaient à les isoler...

" Je compte monter encore plus haut. Le matériel n'est pas fiable, je préfère faire confiance à ce que je vois. Avec ceux-là, on finira par se marcher dessus et... "

Il désigna indirectement tous les autres restés en bas en pointant les marches menant au rez-de-chaussée du menton, avec un dédain aussi perceptible dans son regard que dans sa gestuelle, puis sa voix.

" ... quant à ces abrutis menés par un nabot frustré et schizophrène, je veux les devancer et les humilier. "

Ainsi, il reporta son regard vers le deuxième étage, et sans rien ajouter il commença à grimper les marches qui menaient à cet étage. Encore une fois, il menait cette relation avec subtilité.


Hyde était informée, à sa guise de rester avec les Européens ou de suivre l'Homme.

=> Direction (6) Axe (3), deuxième étage.

Jérôme ne bougeait plus. Tout les sens en éveil, il attendait un signal. Depuis qu'Antonio était entré dans le couloir, il guettait le moment propice pour le rejoindre.

Jérôme suivait Antonio, pour le moment. Son jeune compatriote lui avait semblé être le meilleur choix pour apprendre vite et bien les règles du jeu, dont il était étranger. D'autres vétérans avaient attiré son attention. Mais, ils avaient tous le défaut d'être humain.
Sakyo était prolixe en informations, mais sa nature fédératrice déçue Jérôme, qui pense que pour avoir la prétention de protéger les autres, il fallait d'abord pouvoir se protéger soit même. Et Jérôme doutait des capacités de combat du jeune écrivain.
Takeshi aussi avait été intéressant, mais qu'il parvienne à supporter les simagrées ridicules d'Akane prouvait qu'il cachait surement d'autre défauts, en plus de la promiscuité de l'hyperactive donzelle.
Kazuo avait un profil intéressant, mais sa façon de courtiser Eileen manquait singulièrement de sérieux. Et Jérôme avait une mauvaise impression de lui et ne lui faisait pas confiance.
Par contre les paroles sobres et précises d'Antonio, sa façon de s'approprier son matériel, de se déplacer et d'aller à l'essentiel, avait convaincu Jérôme que son cadet était l'exemple à suivre coté efficacité. Quand il en aurait appris assez, Jérôme irait chasser ses propres proies, seul ou en groupe, avec ou contre Antonio. il déciderait seul, comme il l'avait toujours fait.

Après ces quelques considérations, Jérôme s'en retourna à sa concentration auditive; comptant, mais pas trop, sur son oreille absolue pour l'aider.


PS: Jérôme à l'oreille absolue, je vais le rajouter bientôt dans sa fiche. À toi de voir, MJ, si ça lui sert à quelque chose ou pas. L'oreille absolue est une compétence des grands musiciens, qui leur permettent de reconnaitre à l'oreille le fréquençage des son et y attribuer une note. Ce qui permet de reconnaitre les notes d'une chansons et de la reproduire sur un instrument à l'identique.Oreille absolue - Wiipedia

Après quelques instants, Jérôme crut entendre le mot "sang", soufflé par un courant d'air.

*Du vent? Au milieu d'un hôpital?*

Il n'eut pas plus de temps à accorder à cette pensé. Il entendit Antonio hurler contre le matériel défectueux de gantz. Sa réaction jurait avec la discrétion et le sérieux dont il avait fait preuve jusqu'alors.

*Quand on suit le diable par la queue, faut s'attendre à sentir ses pets.*

Jérôme entendit ensuite du grabuge et un rugissement. C'était le signal qu'il attendait. Jérôme n'attendit plus et s'engouffra dans le couloir.

*Si tu lui fait la technique de la vipère sans dents, je veux être là pour le voir!*

La suite :COULOIR 1ER ÉTAGE (4)

Eileen buvait littéralement les paroles de Kuwabara. Il apparaissait pour elle comme quelqu’un de clairement expérimenté en cette matière de « missions ». Forcément, elle ne pouvait que le survivre et être à ses côtés. Puis, sa compagnie était tout sauf désagréable ; c’était avec plaisir que la demoiselle l’accompagnait dans l’aventure.
Mais cet endroit commençait à sérieusement la faire déchanter, surtout cette obscurité asphyxiante. Elle n’entendait pas grand chose, pas d’autre bruit suspect ou de cris effrayant.
Son partenaire opta pour qu’ils agissent d’eux-même, sans trop suivre aveuglement toute la technologie dont étaient affublés les autres personnes. La bourgeoise était du même avis ; elle avait toujours préféré agir de manière différente en suivant son propre instinct. De plus, avec la précédente confrontation, il était relativement logique que le jeune homme évite la compagnie de la troupe du bas.

« Bien entendu, répondit-elle langoureusement. Nous les écraserons, cela ne fait aucun doute. »

Lorsqu’il s’agissait de duel, de bataille, de challenge ou de quelconque rivalité, Eileen était toujours présente. Elle adorait la compétition, et avec un égo comme le sien, elle ne peut que croire gagner à tous les coups.

Kuwabara, semblait plus ou moins « tester » si la demoiselle avait rejoint son camp : il engagea les marches vers l’étage supérieur, tranquillement. Amusée, Eileen avait tendance à faire exactement les mêmes genres de choses pour voir si sa proie était conquise ou non. Ceci aurait du lui mettre immédiatement la puce à l’oreille, mais non, toujours persuadée d’être la chasseresse de la partie, que son arc était pointé tout droit sur l’Apollon, elle tomba une indéniable fois de plus dans la gueule du loup, emboitant le pas à son partenaire.

* Tu seras bientôt mien, mon bel ami. *

Se réjouissa-t-elle.


➝ Direction (6) Axe (3), deuxième étage.