Difficile de se représenter un autre lieu alors que l'on arrive dans un autre. Il avait essayé de tendre les bras, espérant que quelqu'un lui donnerait son vêtement, essayant d'imaginer qui cela pouvait être et par quel moyen cela aurait été fait. Mais au final, au creux de ses bras, il ne vit que ses armes, alors qu'il se mettait seulement à découvrir l'endroit où il avait été transféré. Un bâtiment, un endroit fermé, en soit. Cela changeait de sa première mission qui s'était déroulée en plein air. Mais cela allait perturber ses plans: il voulait combattre à distance, servir de soutien. Dans un tel endroit, il ne pourrait que rarement et difficilement faire ce genre de chose... Enfin... il pouvait très certainement s'y adapter. Mais surtout, il comprit vite quel était cet endroit.

*Un hôpital... Évidemment, ça explique les infirmières...*

Des idées lui passèrent par la tête: les morts se lèveraient-ils dans la morgue? Y avait-il des médecins utilisant des seringues géantes en guise d'armes? Ou bien des créatures aux allures d'expériences scientifiques? Dans tous les cas, cet endroit ne lui inspirait pas confiance, surtout en sachant quel genre d'adversaire on pouvait y trouver... Se sentant très vite vulnérable, il considéra qu'il y avait un manque crucial de lumière ici... Dès qu'il en aurait la possibilité, il essaierait de trouver le moyen d'allumer les lumières de cet hôpital. Il fallait qu'il en parle aux autres dès qu'ils seraient là.

Pour l'heure, il semblait n'y avoir rien de particulier. La lune, pleine, l'éclairait totalement et il se profita de ce semblant de "sécurité" pour sortir le notebook de sa housse d'ordinateur. Il l'alluma, brancha un câble USB entre celui-ci et le contrôleur accroché à son bras pour s'assoir sur l'un des sièges de la salle. Il gardait malgré tout sa main gauche armée, au cas où une créature arriverait.
Tout en observant l'arrivée des autres gantzers, il manipulait sa machine, afin d'utiliser la fonction que lui offrait son ordinateur. Logiquement, il y avait une manière plus précise de repérer les adversaires, mais sans doute que Yarashin saurait lui apporter plus d'indications lorsqu'il arriverait...

Second arrivant, Takeshi fut bientôt entièrement matérialisé à son tour.

Lorsqu'il ouvrit les yeux, il s'assura qu'aucun danger ne le menaçait avant de relâcher la pression puis se redressa. Cet endroit était un hôpital. Il faisait frais et la visibilité était médiocre, malgré tout il parvint à distinguer Sakyo assis sur un des nombreux sièges devant les vitres. Il s'avança de quelques pas qui résonnèrent dans tout le hall ou ils n'étaient que deux pour le moment. D'une voix calme et discrète, presque murmurante, il s'adressa à son semblable.

" Faites attention, Sakyo-san. "

Il ne s'approcha pas d'avantage et se tut. Instinctivement il leva son bras gauche sensé transporter le contrôleur, mais il se rappela l'avoir confié au vieil homme.

* Je vais devoir utiliser mes sens et mon instinct seulement. *

Soudain, une silhouette frêle apparaît à genoux, quelques centimètres à côté de Sakyo. Lorsqu'elle lève sa tête, elle découvre son sauveur. Bouche-bée, littéralement, son regard s'illumine telle une dévote, mais bien vite son tracas se lit au fond de ses pupilles. Les larmes lui montent aussitôt. Elle se mord les lèvres et s'excuse platement à ses pieds, la voix déformée par la peine.

" Je suis si désolée, Sakyo-sama, snirfl... j'ai voulu vous prendre votre manteau mais... mais je n'avais pas d'armes... et je n'ai même pas eue le temps d'en obtenir une. Pardonnez-moi... "

Sans réconfort, il était sûr qu'elle allait exploser en sanglots d'une minute... non, d'une seconde à l'autre.

Un casse-tête cette fonction... Cela lui avait semblé bien plus facile aux côtés de Kyou. Mais heureusement, Takeshi arrivait. Cela dit, étrangement, il ne pensait pas que ce dernier sache quoique ce soit sur l'utilité de l'ordinateur connecté aux armes. Après tout, il semblait même ne pas connaître tout à fait les armes dans leur totalité, lorsqu'il avait expliqué certaines choses à Akane. Il ne se souvenait plus de quelle arme il s'agissait, mais bon...
Se replongeant dans ses occupations, il releva tout de même la tête lorsque le vétéran le mit en garde. Ayant confiance en les capacités de ce dernier, il se leva, laissant ses armes au sol pour porter l'ordinateur à bouts de bras. Il s'approcha de l'homme, un sourire reconnaissant sur les lèvres.

"Oui je sais, merci. Vous comprenez, c'est que j'essaie de détecter les adversaires. Il y a moyen avec un ordinateur, alors si je le fais dès maintenant, je pense que l'on devrait être avantagés."

Alors qu'il continuait de trifouiller la machine, il commença à se remémorer progressivement le chemin qu'il avait emprunté avec ses deux anciens acolytes. Au bout de quelques ouvertures de fenêtres et défilements de listes, tout en consultant le contrôleur, il finit par se souvenir de la chose.

"Ah... je crois que c'est bon."

Non vraiment sûr, il laissa un chargement inconnu s'effectuer tandis qu'une nouvelle arrivante était transférée à ses côtés. La jeune fille qu'il avait réconfortée tout à l'heure. Il était heureux de voir qu'elle avait enfin su se reprendre en main. Mais elle semblait bouleversée, la pauvre. Était-elle en pleurs seulement pour son manteau? Quelque part, cette réactivité le flatta: il sentit que l'on avait particulièrement pris ses paroles en compte, et si elle s'était tant accablée de culpabilité juste pour cela, elle devait terriblement croire en lui. Enfin, même si ce manteau était très important, il ne l'était pas plus que la vie de qui que ce soit. Aussi, lorsqu'il comprit qu'elle n'était même pas armée, il s'agenouilla, se mettant à sa hauteur, tout en consultant l'écran de son ordinateur. Finalement, il plongea ses yeux verrons dans ceux de la jeune fille, prête à exploser en larmes. Puis il posa encore une fois sa main sur son épaule.

"C'est bon, ce n'est pas grave, je suis certain que quelqu'un d'autre va le prendre. Et il n'est pas plus important que toi, enfin..."

Il aurait aimé ponctuer sa phrase par le prénom de la jeune fille, mais il ne le connaissait pas. Et lui demander son nom dans cette situation paraissait assez gênant... "Sama" était une étrange appellation, aussi... Il se surprit à rougir face à ces mots pour ensuite sortir son X-Gun du holster de sa cuisse. Pour le lui offrir. Certes, il aurait préféré garder cette arme pour lui, mais il ne pouvait pas se permettre de la laisser sans armements, aussi fragile qu'elle paraissait. Le X-Gun était sans doute le meilleur choix: il pourrait toujours avoir une arme de poing avec le Y-Gun et désormais, il pourrait se déplacer sans avoir les bras trop encombrés. Il lui posa l'arme entre les mains, tout en la forçant à se relever.

"Allez, prends ça. Tu en auras besoin. N'oublie pas, gâchette du haut pour verrouiller et celle du bas pour tirer. Ne t'en sépares pas, quoiqu'on te dise, à moins que tu ne puisses faire autrement pour te dépêtrer d'une situation."

Sur ces derniers mots, il lui frotta amicalement l'épaule, lui adressa un sourire puis se dirigea vers les armes qu'il avait laissées au sol. Il plaça son Y-Gun dans le holster et garda le fusil à la main. Cette arme là était tellement légère qu'il pouvait se permettre de la porter à une seule main s'il en avait besoin. Finalement, il n'avait même plus besoin de son manteau. Enfin si, peut-être que le fait de porter un vêtement large pouvait poser problème à ses ennemis pour l'attendre. Ou encore, cela pouvait être une barrière physiques à quelques attaques/brûlures, etc... Bref, dans tous les cas, le problème actuel était de repérer les créatures. Et désormais, il ne faisait plus que surveiller son écran et le contrôleur, espérant avoir un peu plus d'indications sur les lieux.

Le corps de Kentaro émergea peu à peu du néant, a mesure que la transportation ce faisait, une main contre la tête tenant une arme dans chaque main, fermant les yeux et souriant dans le vide.


- " Vêtements, merci… "

Il compris rapidement qu’il parlais dans le vide, et rougit dans les ténèbres du hall illuminés par la lune. Bien entendu il n’était pas seul, autour de lui se trouvait ceux qui avait été transporter avant lui. La jeune fille qui chercher des armes était la, mais une arme à la main, Sakyo lui avait déjà tendu la sienne, Tout en regardant le Hall vitrés autour de lui en faisant semblant de s’y intéressé il se mordit la lèvre, pas suffisamment rapide pour ainsi dire. Il s’approcha malgré tout de la jeune fille et de Sakyo et lui tendit l’arme.

- " J’ai cru comprendre qu’il vous fallait une arme, celle –ci permet de capturer quiconque sera sur le chemin… Si vous la voulez bien sur …non ? "


Gauchement toujours les mots s’emmêler dans sa bouche, sans qu’il n’arrive à faire autre chose que rougir, Regardant autour de lui il vit un grand escalier permettant d’accéder aux étages de ce qui lui semblait ressembler a un hôpital, se rappelant pour quelle raison il était présent, il resserra sa prise sur son arme, cette fois il ne fera pas d’erreur. Soudain, il sentit quelques choses monter le long de son corps, pas un frisson, non…. c’était, un éternuement !

Un éternuement qui alla se répercuter le long des vitres de verres et dans tout le bâtiment silencieux.

- " ...Désole… "

En rougissant a nouveau, c’était pourtant pas le moment de se faire remarquer et même si ça vie était en jeu et il le savait, il ne savais pas qui pouvait s’acharner sur lui ainsi sans qu’il puisse rien y faire, mais bon il était déjà mort deux fois dans un certain sens la encore quelqu’un devait veiller sur lui la haut pour qu'il soi encore ici. Il est jeune, timide cela va de soi mais il lui reste tellement de chose a faire avant de mourir que l’idée que ça vie s’arrête la le répugne, il se battra jusqu’au bout.

Il remarqua après son éternuement que la plaie a sa tête avait disparu et s’arrêta sur ce détail content. Il retendit l’arme à la damoiselle espérant quelle le prendrai, qu’il se rende enfin utile.

Konoe s'attend à se faire sermonner, traiter d'idiote ou d'incompétente, comme Kikuchi le faisait. Les paupières closes et le visage détourné, elle trésaille lorsqu'elle sent une main chaude sur son épaule. Ebahie, elle ouvre grand les yeux et fixe bêtement les doigts fins de son héros. Son teint vire au rouge, puis écarlate lorsqu'elle voit son magnifique regard, son doux visage et qu'elle peut même sentir son souffle. Sur un petit nuage, elle aimerait entendre sa voix éternellement, buvant chacun des mots qui glissent d'entre ses lèvres. Elle ne se rend même pas compte qu'elle prononce doucement son prénom si charmant.

Bel et bien en extase, elle ne le quitte pas des yeux une seconde, sauf quand il lui tend une arme. Au départ effrayée, elle se ressaisit aussitôt, se promettant d'être forte pour Sakyo-sama. Elle acquiesce, sèche le début de ses larmes et s'empare avec maladresse de l'arme. Lorsqu'il la caresse, elle frissonne et reprend vite sa teinte cerise.

Debout, elle serre l'arme contre sa poitrine. Elle n'a pas conscience de l'endroit où elle se trouve, obnubilée par un chevalier charmant. Il était comme Kikuchi. Non. Mieux que Kikuchi. Elle murmure alors.

" Sakyo-sama... je vais faire de mon mieux. "

Elle est extirpée de son délire par un jeune homme généreux mais apparemment malade qui lui propose une autre arme. Elle hausse les sourcils, ne pouvant pas refuser son geste par principe, elle s'incline devant lui et le remercie une bonne dizaine de fois pour sa bienveillance. Désormais équipée, elle revient cependant vite sur le centre de toute son attention, car malgré la pénombre environnante, il brille de milles feux à ses yeux.

Arriva dans l'ombre et le silence le Défloreur.
Kuwabara était calme, du haut de ses un mètre quatre-vingt et quelques, il observa le terrain puis les autres.
Premier constat.

" Un hôpital hein ? "

Un mince sourire naquit sur ses lèvres, qu'il s'empressa d'occuper. Machinalement il s'alluma une cigarette dont il profita dès que le feu consuma le tabac qui s'engouffra dans ses poumons. Il était heureux et détendu.
Il chercha Eileen mais ne la trouva pas. Les transferts continuaient. En voyant l'intellectuel à lunettes, Kuwabara se rappela qu'il détenait son manteau. Il regarda le vêtement et haussant les épaules puis interpella son propriétaire.

" Hep' "

Il lui envoya son bien et se détourna sans lui adresser un regard. Dès lors, ce type ne l'intéressait plus, pas tant qu'il ne serait pas en danger et lui à portée en tout cas... ce qui ne risquait certainement pas d'arriver en réalité, car il avait d'autres préoccupations cent fois plus importantes que tout le reste à ses yeux. Plus important que ces ridicules points, virtuels et accessoires. Il visait aussi dans l'artifice, le superficiel, mais surtout dans la luxure.
Ses pensées sombres s'entrechoquaient dans son crâne.

* Le décor est idéal... j'ai déjà visité cet endroit une fois... assez grand pour se perdre. Je vais pouvoir m'en donner à coeur joie ! *

Il jubilait déjà, visualisant ses méfaits.
Est-ce que les ennemis étaient déjà dans le coin ? En examinant l'écran du contrôleur accroché à son poignet, le radar n'indiqua aucun point rouge. Plus pour lui-même que pour autrui il marmonna.

" Rien... "

Il tira une bouffée de nicotine. Un point lumineux, petit brasero qui éclaire de rouge son visage. Un regard de prédateur, brièvement révélé à l'invisible.

Sans même s’en rendre compte Vargas venait d’être transféré sur le terrain. Rejoignant le groupe des gantzers qui se formaient pour l’instant de Sakyo, Takeshi, Konoe, Kentaro et Kuwabara.

Tous étaient rassemblés dans un immense hall aux parois de verres. A en juger par la disposition des lieux et les éléments présents, il devait s’agir d’un hôpital. L’édifice était sûrement massif être immense à en juger par la taille de l’escalier.

Il observa attentivement la configuration puis s’assura que le contrôleur était correctement attaché à son avant-bras et sera de la main droite la poignet du Y-Gun.

Crispé, il s’approcha de Takeshi et lui demanda à voix basse.

« Est-ce que toutes les missions se déroulent dans des lieux comme çà? »

"Est-ce que toutes les missions se déroulent dans des lieux comme çà?"

Telles furent les premières paroles entendues par Akane, prononcées par Vargas alors que la jeune femme apparaissait à coté de lui et de Takeshi. Comme elle en avait eu l’intuition, faut de lumière, elle plaça les lunettes de soleil sur son front et parcourut aussitôt la zone du regard, à droite, à gauche, vers le haut. Pas besoin de plus, seuls les amateurs regardaient tout le temps autour d’eux. Premier point, ils n’étaient pas séparés. Première bonne nouvelle. Deuxième point, ils se trouvaient dans le hall immense d’un centre de soins, peut-être une clinique, ou un hôpital qui avait l’air non pas simplement fermé mais abandonné, comme désaffecté, peut-être voué à la démolition. Akane basait cette supposition sur deux constats : l’air était trop froid alors qu’un minimum de température était exigé dans de tels lieux, il n’y avait absolument aucune lumière, pas même une veilleuse comme c’était obligatoire dans les lieux publics, la nuit. Le martien Nurse aimait la lumière hein, mais bien sur … quoique …

"Désolée de retarder un peu votre réponse, Takeshi-san mais ... même si ce n’est qu’une possibilité, dans le doute, essayez d’agir comme si une lumière aveuglante pouvait jaillir à tout instant. Un flash aveuglant met à peu près une à deux secondes pour se déclencher, précédé en principe d’un léger son aigu, et si vous ne détournez pas les yeux à ce moment-là, vous aurez l’impression de ne plus avoir de rétine pendant au moins cinq minutes."

Après s’être ainsi exprimée à voix basse, Akane n’en dit pas plus et s’accroupit à coté de Takeshi pour offrir une cible moindre à d’éventuels ennemis. D’instinct, elle aurait agi ainsi face aux gantzers, les plonger dans la pénombre, y habituer leurs yeux puis les aveugler et profiter de la confusion pour en massacrer quelques-uns avant de se replier, profitant de la peur, de la colère des survivants pour jouer avec et les tuer un par un. Le massacre en moins, c’était aussi une technique de son unité pour arrêter un gus ayant fondu un fusible et se prenant pour Rambo. Rien ne disait que l’ennemi pouvait réagir ainsi, rien ne disait qu’il était déjà forcément au courant de leur venue et préparé pour y faire face, mais c’était une éventualité. De toute évidence, le matériel fourni par Gantz ne protégeait ni la vue, ni contre une attaque toxique. Ce n’était pas que ce Gantz n’y avait pas pensé, mais de toute évidence, comme il leur donnait à tous une deuxième chance, une deuxième vie, il devait estimer qu’en voir crever un certain nombre était une profonde satisfaction. En tout cas, la militaire profita de ce moment de calme pour utiliser son contrôleur fixé à son poignet gauche. Qu’avait dit Takeshi …

Vous l'allumez avec le bouton central ici. Celui juste à côté vous permet de visualiser la carte du terrain sur lequel nous serons. Vous verrez la zone dont il ne faut pas sortir également. Ensuite, vous avez ces deux boutons en dessous de cette molette. Le premier vous signalera les ennemis alentours grâce à des points rouges qui clignoteront et le second affichera le temps restant. Quant à cette molette, il suffit de la tourner pour vous rendre invisible.

Bouton central enclenché, le contrôleur s’alluma, le bouton sur le côté lui permit de visualiser la carte du terrain lui montrant la zone à ne pas quitter sous peine d’avoir une migraine fatale. Elle utilisa ensuite la molette, montrant qu’il n’y avait visiblement pas d’ennemi dans les alentours, mais ça ne voulait rien dire, ce système était-il thermographique ? Et dans ce cas, si le martien ne dégageait aucune chaleur … l’autre molette ne lui servirait à ce moment. Là encore, Akane avait un doute à son sujet. Un ennemi dépourvu manifestement d’yeux devait utiliser d’autres sens que la vue pour repérer ses proies …

"RAS. Rien A signaler, quoi."

Sur ce, elle ne dit plus rien, Takeshi allait sûrement répondre au sujet des lieux utilisés pour ces missions. Sakyo était là aussi, ainsi qu’un fumeur qui ne se rendait pas compte qu’il formait une belle cible avec sa cigarette rougeoyante dans la pénombre, un régal pour un éventuel sniper, mais d’une part elle n’était pas son supérieur, donc n’avait pas à le sermonner pour tabagisme aigu, d’autre part, rien n’indiquait qu’ils étaient attendus par ce qui était en principe leur proie, mais la distance pouvait s’avérer bien ténue entre le prédateur et sa proie. Après tout, les pertes des autres missions étaient atroces, alors sans voir l’ennemi partout, il convenait de faire preuve de la plus grande vigilance. Quant à savoir qui prendrait la tête des opérations, et si tous accepteraient cela, seul l’avenir le dirait. Un futur très proche, certes.

"A tes souhaits!"

Avait-il dit à Kentaro, visiblement handicapé par sa combinaison qui n'était pas complète. C'était vrai qu'ils étaient en automne, et ce pauvre homme, en plus de ne pas être certain d'avoir une protection importante, allait avoir à promener des éternuements avec lui, sans doutes capables de le faire se repérer... C'était dangereux, d'autant plus que les infirmières -à défaut de ne pas avoir de visage- devaient très certainement avoir des sens un peu plus évolués... Il regarda un peu autour de lui, attendant la conclusion du chargement [HRP: Je laisse le MJ décider de ce qu'il y aurait indiqué, évidemment.]. Cela lui faisait penser à une salle d'attente... Sans doute qu'il devait y avoir des blouses à l'accueil ou dans les vestiaires des médecins (s'ils en avaient bien). Par ailleurs, ce docteur et son assistante devaient très certainement savoir ce qu'il en était de cet endroit. Peut-être même qu'ils étaient la clé de cette mission...
Il s'approcha donc de Kentaro pour lui proposer tout bas:

"Quand nous serons tous arrivés, nous n'aurons qu'à passer à l'accueil te prendre une blouse. Si tu éternues trop souvent, on risque d'avoir des problèmes..."

Vint alors le transfert du présumé violeur, comme l'avait imaginé Sakyo. Mais cet homme ne se fit remarquer que trop étrangement: il avait donné son manteau à l'écrivain. Bien que cet acte fit hausser le sourcil à ce dernier, il pensa deux choses diamétralement opposées: *Tu essaies de cacher les soupçons...? Enfin... Peut-être que je t'ai mal jugé.* Cela dit, il ne comptait pas le quitter des yeux. Tout en l'examinant, sans savoir ce qu'il voulait trouver sur lui (mis à part, peut-être, l'aura d'un salopard), il détacha son contrôleur du bras pour mettre son manteau. Alors il mit l'outil par dessus la manche. Certes, il aurait pu le donner à Kentaro, mais comme il ne pouvait s'empêcher de le penser, ce vêtement avait quelques vertus qui l'aideraient au combat et s'il trouvait des choses importantes.
Il s'approcha ensuite de Takeshi, maintenant entouré d'Akane et de Vargas, cet aimable papy. Il leur soumettrait l'idée de créer de la lumière et aussi celle de l'hypothèse comme quoi les médecins connaitraient cet endroit. Par ailleurs, dans sa marche, il avait pensé à un détail très important: cet endroit, bien que dépourvu de lumière, ne devait vraiment pas être abandonné... Ce qui impliquait qu'un personnel et des patients soient mêlés au combat...

"Si je puis me permettre, je pense qu'il faudrait d'abord trouver un moyen d'allumer les lumières de cet hôpital. On y verrait bien mieux, les infirmières sont aveugles donc ce n'est pas ça qui les avantagerait et ce serait une manière d'augmenter le "moral des troupes". L'obscurité, tout le monde en a peur à sa manière après tout. Nous devrions demander aux docteurs: Kakuzawa et Elisa. Ils connaissent surement l'endroit. Et surtout, il faut qu'on fasse attention. C'est un hôpital, il doit y avoir des patients ici. Et un personnel. Il faudra penser à scanner les murs pour savoir ce qui se trouve dans chaque salle."

Se rappelant la question qu'avait posée le vieil homme, il se permit de lui répondre, comme Akane avait coupé la réplique du vétéran Takeshi.

"La dernière fois, ça s'est passé en ville. On est même passés aux infos. Et des innocents tués, il y en a eu beaucoup, oui... Alors si on peut éviter de mourir et d'amener des innocents sous terre avec nous, ce serait déjà pas mal..."

Il repensa à la lumière et à Kentaro. Il leur fallait avoir tous les avantages de leur côté dès le début de la "chasse". Il soumit alors les priorités selon lui.

"Je pense que nous aurons deux priorités lorsque tout le monde sera arrivé. La lumière et des vêtements pour ceux qui n'auraient pas mis la combinaison. (Il montra Kentaro d'un mouvement de la tête.) Je ne voudrais pas qu'on se fasse repérer simplement à cause du froid."

Il jeta encore un œil à son ordinateur, espérant y voir quelque chose tout en attendant les réponses de ses interlocuteurs ou l'arrivée d'autres gantzers.

Akane puis le vieil homme arrivèrent.

Ce dernier posa une question à Takeshi. Il compta lui répondre mais la militaire prit la parole. Ses conseils furent avisés et bien que Takeshi avait par le passé essuyé de nombreuses embuscades d'avantage vicieuses que des explosions aveuglantes, il en prit note et l'écouta avec attention. Il l'observa aussi prendre toutes ses précautions. Elle semblait d'ors et déjà familiarisée à cet univers.
Vint alors Sakyo qui se permit d'ajouter ses connaissances - décidément nombreuses, ainsi que de répondre à la question posée précédemment.

Que pouvait-il bien répondre maintenant ? Rien.
Ils avaient dit tant de choses, savaient tellement plus que lui et ses quatorze missions. Il se sentit ridicule.
D'une certaine façon il avait été égoïste, se focalisant sur le maniement de son art, le Katana, sans jamais réellement s'intéresser au reste. Malgré tout, il donna une brève réponse.

" A ma connaissance, il n'y a eu dans le passé qu'une mission ou nous étions enfermés. Donc je suppose que ce n'est pas unique... toutefois, je me demande si nous sommes bien coincés dans cet hôpital. "

Il regardait la porte d'entrée.
Il posa la question aux détenteurs de contrôleurs.

" Akane-san, Sakyo-san, est-ce que les limites de zone sont indiquées ? "

Les terrains des missions particulières de Gantz étaient donc très variés. Même si des monstres étaient impliqués dans cette histoire, le vieillard n'abandonnait pas sa théorie des expèriences mises en place par un programme militaire. Il s'agissait peut-être d'analyser le comportement des gens dans des situations variées. Si cela s'avérait être vrai alors ceux qui avaient mis en place ce programme méritaient d'être enfermés dans un asile.

Sakyo aborda ensuite le sujet de la lumière qui manquait. Il avait raison, si ils devaient affronter ces martiens alors ils devaient s'arranger pour avoir le terrain en leur faveur. Une fois tout le monde rassemblé, il faudrait s'occuper de ce détail. Cependant, les paroles d'Akane éveilllèrent le doute en Vargas. N'éait-ce pas là un piège qui ne tarderait pas à se refermer sur eux?

Quand Takeshi demanda les limites de la zone, il fit réaliser au vieil homme qu'il n'avait pas encore allumé son contrôleur qui pour l'instant avait l'écran aussi noir que la combinaison. Il suivit les explications du vétéran à la quinzaine de mission ce qui afficha une sorte de plan qui devait probablement être celui de l'hôpital où ils étaient.

"Les martiens attendent peut-être à ce que nous allumions la lumière justement..."

"...Et merde..."Enfin, l'ordinateur réagissait, mais rien ne s'affichait. Ce n'était pas normal, cette fonction devait être plus utile encore que le contrôleur, puisqu'elle s'étendait très loin. Mais non, rien de rien. Finalement, l'effet de surprise ne serait pas de leur côté, et ils ne pourraient pas localiser les adversaires immédiatement. Vint alors la proposition de Takeshi. Il était vrai que connaître la limite serait déjà une certaine avancée dans la connaissance de leur mission. S'ils ne pouvaient déjà pas repérer leurs ennemis, l'idéal aurait été au moins de savoir où il fallait ne pas aller. Il actionna alors son contrôleur qui afficha alors... rien du tout. Ou plutôt si, une image brouillée, quadrillée laissant apparaître furtivement une délimitation puis des points rouges avant de s'éteindre. De peur d'avoir mis son matériel hors service, Sakyo l'actionna de nouveau pour afficher le minuteur. Son cœur battait, et à mesure qu'il découvrait les erreurs, on pouvait lire un semblant de panique sur son visage.
Cette fois-ci, le minuteur s'affichait... mais complètement brouillé. Il n'y avait rien que des signes incompréhensibles ou simplement des cases lumineuses à la place des chiffres. Dernière fonction à tenter: ce fut le changement de fréquence. Et encore une fois, rien ne marcha. Il vit et sentit une légère décharge d'électricité statique autour de lui, sans qu'il ne paraisse invisible. En tout cas, il le fut l'espace d'une seconde seulement.
La sphère avait annoncé des dysfonctionnements... Il était clair que pour cette mission, ils auraient de gros problèmes...

"Ri... Rien ne fonctionne!"

Il s'en alla vers l'un des sièges de la salle, comme s'il était pressé par quelque chose. Il tenta d'en soulever un, et c'est là qu'il comprit que la combinaison serait complètement inutile: bien qu'il n'eut pas peiné à la soulever, il avait ressenti l'utilisation d'une force qui n'était d'ordinaire pas nécessaire face à un tel poids. Il n'essaya pas les armes, de peur qu'elles se retournent contre leur porteur, mais il affirma encore une fois sa découverte.

"Rien ne marche! Ni le contrôleur, ni la combinaison!"

*Fait chier... Fait chier! Fait chier! Merde!*

Il n'avait réussi à s'en sortir que grâce à la puissance de la combinaison, face aux martiens de la dernière mission. En clair, cette fois-ci, il avait neuf chances sur dix de mourir au combat... Et c'était aussi le cas pour beaucoup de ces autres combattants. Il s'était félicité d'avoir su convaincre certains d'entre eux, mais que valaient ses mots si maintenant, il n'était plus capable de tous les encadrer? De les aider? Il s'était montré tellement responsable... et maintenant il se retrouvait à l'état de victime.
Il repensa encore une fois à Kyou. Comment cela se serait-il passé s'il était resté ici? Sans doute qu'il aurait pu convaincre tout le monde... Mais... C'est vrai! Il avait survécu à la mission dernière sans combinaison! Et avec plus de points que tout le monde! Il pouvait s'en sortir! Et les autres aussi! Il y avait encore l'espoir qu'ils restent en vie! De l'espoir, oui, en petite quantité, mais c'était suffisant.

Il se rapprocha encore de l'attroupement, c'est à dire d'Akane, de Takeshi et de Vargas. Le fait même de s'être déplacé et la demande de connaître la "limite" de la carte lui rappela qu'ils étaient encore plus handicapés. Cette fois-ci, pas de sonnerie. Ils pouvaient exploser en sortant. Dans tous les cas, ils avaient été téléportés ici, donc il semblait logique qu'il ne faille pas sortir de cet endroit.

"Bon... On peut s'en sortir quand même... J'ai connu quelqu'un qui s'en était sorti sans combinaison et ça, avec plus de points que tout le monde. Si lui le peut, alors on restera aussi en vie. Il faut seulement qu'on reste prud..."

Avant même d'avoir terminé sa phrase, il remarqua les armes de certains de ses acolytes. Akane arborait une arme de poing à la ceinture, et il devait en être de même pour Vargas, qui était arrivé avec un pistolet allemand (sans doute, Sakyo avait déjà vu ce genre d'arme dans de vieux films). Ils seraient peut-être la clé de la réussite de cette mission. Tout dépendait de si les créatures étaient résistantes, mais cet avantage était à prendre en compte.

"Vous devriez prendre vos "autres" armes. Si celles de Gantz ne fonctionnent pas, vous aurez un avantage... En tout cas, les autres devront s'équiper à l'hôpital... Mais je pense qu'on peut faire quelque chose avec ce qu'on trouvera. Il y a du gaz, des scalpels, des défibrillateurs..."

Cette fois-ci, même s'il faisait beaucoup de propositions et de suppositions, il ne savait plus quelle était la priorité. Ils ne pourraient même plus éviter aux patients d'être blessés s'ils n'avaient pas la capacité de rayon X... Plusieurs idées lui vinrent encore en tête, même s'il prenait en compte la supposition de Vargas.

"Maintenant, on a un problème... Il faut qu'on reste à l'intérieur mais des soucis persistent. Sans lumière et sans rayons X, on risque de tuer des innocents de on va moins bien se repérer. Mais si on arrive à allumer la lumière, on risque d'attirer les ennemis ou même de déclencher un piège..."

Il parcourut la salle des yeux, cherchant une issue. C'est alors qu'une idée complètement saugrenue lui vint à l'esprit... Cela ne lui ressemblait même pas, d'être si peu prudent. Mais pourtant, pour le bien de tous ces innocents, cela semblait être la meilleure idée...

"...Et l'alarme incendie? Le personnel et les patients pourront sortir et nous, on pourrait avoir de la lumière... En plus, si ces monstres sont aveugles, la sonnerie pourrait les déconcentrer... Qu'en dites vous?"

Et elle lui prit l’arme des mains, il en aurait poussé un cri de soulagement si la bienséance lui avait permis, mais il y avait un détail qui ne lui avait pas échappé, son regard lui ne reflétait pas de la gratitude mais plutôt de la gène, elle n’en voulait pas il le compris bien vite.

Dans un soupir il se retourna admirer ce lieu pour se changer les idées. Bizarrement il le connaissais et même dans le noir il compris ou il était, de l’acharnement sur son sort c’est tout ce qu’il voyais. Au moins il connaissais les lieux, mieux valait rester ici pour les accueillir enfin c’est ce qu’il cru. Sakyo non loin de lui commença à paniquer, selon lui tout l’équipement était complètement HS. Pris d’un léger frisson d’angoisse, Kentaro chercha quelque chose pour remplacer son arme, au cas ou...
Il se dirigea vers le bureau de l’accueil à toute vitesse et chercha rapidement une arme de fortune mais ne trouvas rien qui puisse lui servir...

- " …Un extincteur peu être… " murmurât-il pour leur faire part de ses réflexions.

Il posa son regard un peu partout dans la salle mais ne voyait rien de précis dans les ténèbres. Il entendit les dernier propos de Sakyo sur l’alarme incendie et s’imagina la scène, des patients courant dans tout les sens tandis que les monstres avançant dans les couloirs fauchant les gens sur leur passage. Il pensait a cet homme, qui ne pouvait pas bouger dernier patient dans l’hôpital le risque de sa mort serait trop grand il fallait qu’il empêche Sakyo de faire ça pour le bien de cette homme comme pour le bien de l’hôpital ce n’était pas une solution de réveiller tout le monde.
Il espéra juste que d’autres penseraient comme lui tandis qu’il cherchait du regard le fameux extincteur disparu.

Le contrôleur d’Akane ne tarda pas à donner des signes de défaillance avant de se brouiller totalement. Ca et le bug apparent de Gantz … c’était louche. Pour sa part, Sakyo préconisait d’allumer les lumières et de faire attention aux personnes civiles présentes dans l’hôpital, alors qu’Akane pensait que l’endroit était désert, du moins occupé seulement par les gantzers et un ou plusieurs martiens. Quant à éclairer les lieux, le martien nurse était-il vraiment dépourvu d’yeux ? Il pouvait fort bien porter une sorte de masque opaque. La militaire imaginait alors une créature amorphe dans l’obscurité mais qui deviendrait véloce à la lumière, voire se démultiplierait … pendant que la japonaise cogitait ferme, Takeshi demandait si Sakyo ou elle voyaient les limites de la zone. Vargas arrivait à la même conclusion qu’Akane au sujet de la lumière et Sakyo répondait le premier que plus rien ne fonctionnait. Comment ça, plus rien, même les armes, mêmes les combinaisons ? C’était fâcheux, mais cette difficulté supplémentaire ne devrait en principe pas sceller leur sort. Bien sur, il restait l’éventualité que Gantz soit vraiment leur ennemi dans cette histoire, qu’il fournisse un entraînement aux martiens, lesquels auraient alors une considération bien piètre des humains. La jeune femme imaginait aussi deux camps de martiens, l’un désirant tuer très vite les humains et l’autre donnant l’illusion à ces mêmes humains qu’ils pourraient utiliser leur technologie pour survivre, mais au bout du compte aucun humain ne survivrait. Les premiers seraient des tueurs, les deuxièmes des sadiques utilisant la torture physique et psychologique. Gantz prévoyait peut-être de tous les tuer afin de mettre un terme à la participation de Takeshi, lequel avait survécu à quatorze missions, ce qui serait devenu inacceptable pour Gantz. Tout était possible, mais une certitude demeurait : Akane ferait tout son possible pour survivre avec le maximum de gantzers.

*Il se fout de nous*

D'instinct, Akane avait le sentiment grandissant que Gantz les observait et se moquait de leur manque d’initiative, mais même s’ils avaient été aussitôt entreprenants, il se serait alors moqué de leur bêtise à foncer dans le tas sans réfléchir. Avec cet état d’esprit, on perdait à tous les coups … elle en tira alors un raisonnement qui valait ce qu’il valait. Elle s’en ouvrit aux gantzer qui l’entouraient, toujours à voix basse :

"Si le matériel ne marche pas, il reste notre humanité, notre adaptabilité. Une armure, c’est aussi une aide morale. Le meilleur guerrier ne se fait pas toucher, mais il compte sur son armure en cas de défaillance. C’est comme l’effet placebo d’une bande sur la cuisse d’un sportif, elle ne sert à rien mais elle est là, elle le rassure. Si on compte trop sur notre tenue, on finira par tomber sur un martien qui aura assez de puissance brut pour passer sans problème notre protection. Le mieux, c'est encore l'esquive donc. Enfin, je crois. En tout cas, je ne vois aucune veilleuse, donc je pense que le courant général est coupé. Il devrait y avoir au moins une lumière dans le bâtiment, ce n’est pas le cas, et le froid semble régner partout. Pas un bruit non plus, pas la plus petite plainte. J’en arrive à la déduction qu’il n’y a personne ici, seulement nous et le martien nurse. Je pense également que Gantz met notre humanité à l’épreuve, et qu’il s’est même offert le luxe d’être honnête en disant que le martien aime la lumière. Sakyo l’a dit en quelque sorte, la peur du noir est commune à toute l’humanité. Si nous allumons, nous signerons peut-être notre perte, surmonter notre peur collective est une chose, mais si nous restons dans la pénombre, nous ne pourrons pas évoluer dans le bâtiment. En fait, qui dit que nous le devons ? Ca n’engage que moi, mais si je dirigeais une unité, voila ce que je ferais …"

La militaire fit une pause avant de continuer, ravie intérieurement de s’exprimer de sorte à ne pas conquérir le commandement du groupe, parlant simplement en conseillère militaire, et comme on disait, les conseillers ne sont pas les payeurs :

"Je n’irais pas au devant du martien, je le ferais venir à moi. Deux hommes surveilleraient les issues dehors, au cas où, les autres mettraient le feu à un meuble dans le hall, pourquoi pas le brancard. S’il restait de l’électricité, ça déclencherait l’alarme incendie et on aurait quelques lueurs diffuses rouges, assez pour s’orienter, pas assez pour fournir une véritable lumière au martien. S’il y avait des civils là-dedans, l’alarme les ferait quitter l’hôpital, le personnel aidant les patients à mobilité réduite, même si j’en doute fortement. Si le martien était attiré par la lumière, on n’aurait pas à aller le chercher, il viendrait vers la flamme et on le massacrerait. Avec nos armes à feu comme l’a dit Sakyo, avec les x-guns, on utiliserait tout contre lui."

Une dernière pause et elle conclue :

"Ca fait beaucoup de conditionnel mais je fais ce que je peux hein... y a pas longtemps, j'étais encore peinard chez moi à attendre patiemment le coup de fil de ... hum ... les médecins nous en diront peut-être plus sur ce lieu, attendons d’être tous réunis et faisons le point."

Dans le pire des cas, il faudrait peut-être improviser des torches et envoyer des éclaireurs, mais ça, Akane le garda pour elle, parce que s’ils arrivaient à cette mesure, elle ferait sûrement partie de la chair à canon. Mourir deux fois dans la même soirée, ce serait vraiment un manque de savoir-vivre. Quitte à crever, elle préférerait quand même avoir le temps de s’envoyer en l’air deux ou trois jours d’affilée avec Takeshi, quoi !

Il s'avéra que les dysfonctionnements étaient nombreux.
D''abord les transferts, maintenant le contrôleur, puis les combinaisons... Qu'allait-il arriver ensuite ?
Ce constat alarmant engendra une vague de panique naturelle chez les combattants, qui se maîtrisèrent rapidement, bien que l'empressement affectait leur jugement. Takeshi écouta comme d'habitude, n'intervenant pas pour le moment. Lorsque chacun eut terminé, il s'accorda une pause réservée à la réflexion.
Cela lui permet d'organiser son esprit et de formuler une réponse qui lui paraissait honnête.


Mais avant de parler, il se mit en garde.
Son regard changea immédiatement, même si ce ne fut pas perceptible dans la pénombre.
En un instant, le pommeau noir qu'il tenait fit jaillir une lame grise comme l'ombre de la lune. Elle s'étendit sur une longueur voulue de deux mètres à travers le hall, droit dans le vide.
Son arme marchait. Du moins, pour le moment. Peut-être n'en était-il pas de même pour les autres...
La lame se rétracta comme elle était apparue, et Takeshi se redressa.

Il s'adressa alors à ses coéquipiers.

" Calmons-nous. Je pense que ces problèmes sont temporaires. "

L'épéiste jeta un bref regard aux alentours déserts puis reprit, étrangement serein.

" De mon point de vue, je crois aussi que cet endroit n'est plus occupé. Il s'est sûrement passé quelque chose, d'où le semblant de désordre et l'absence d'électricité. Je ne pense pas qu'il s'agisse d'un stratagème de la part de nos adversaire. Gantz, comme vous le surnommez, a l'habitude de fournir des informations à l'apparence inutiles mais souvent justes. Au risque de paraître imprudent voire téméraire, je vous conseille sincèrement de ne pas rétablir le courant, ou essayer d'attirer le monstre car j'ai souvent vu l'appât se retourner en piège mortel contre des combattants possédant des armes aux 100 points. "

Il pensa immédiatement à les conseiller, leur recommander d'utiliser leurs sens pour se repérer - comme il le faisait... mais il se rendit compte que c'était stupide. Maîtriser un semblant de ces aptitudes demandait un entraînement long et intensif. Il se posait de nombreuses questions désormais, notamment sur comment chacun comptait évoluer. Ce début de groupe semblait vouloir rester soudé, mais peut-être était-ce une apparence...
Et lui ? Devait-il agir comme d'habitude, seul, aidant ceux qui en auraient besoin tout en cherchant à fermer ses portes infernales le plus vite possible, se surpassant sans cesse ? Il se le demandait.

Il répliqua à l'attention de tous.

" Je pense que la meilleure chose à faire est avant tout d'attendre les médecins. Comme vous l'avez dit Sakyo-san, ils pourront peut-être nous éclairer sur la situation. Il manque encore beaucoup de personnes, j'espère que nous ne sommes pas séparés. "

Le regard perdu, il termina dans un murmure.

"C'est déjà arrivé... "

Himiko fût téléportée à l'intérieur d'une bâtisse qu'elle identifia, après quelques instants passés à attendre dans l'obscurité, comme un hôpital. Probablement un de ceux de Tokyo. Contrairement à Sakyo qui commençait à paniquer, Himiko n'était pas effrayé par l'obscurité. Descendante d'Amaterasu Omikami, elle savait que la peur de l'obscurité n'était que la peur de l'inconnu. Le devoir de la famille impériale était d'illuminer les ténèbres.

Seulement lorsque le moment opportun se présentera.

Himiko, voyant que les autres vérifiaient le matériel, entreprit de faire de même. Son détecteur ne semblait pas fonctionner. Elle laissa tout de même les boutons de l'objet activé, juste au cas où il se réactivait par la suite. Puis Himiko pris le sabre qu'elle avait trouvé dans la Chambre, et fît jaillir la lame rétractable, l'arrêtant sur 1m10, environ. Elle le rétracta aussitôt et le rangea dans sa manche, puis posa la main gauche sur le saya et la droite sur la garde du sabre passé dans sa ceinture. Oubliant qu'elle devait jouer un rôle, la princesse sentit son instinct de dirigeante reprendre le dessus. Et décréta avec autorité, comme le général tranche après avoir reçu l'avis de ses conseillers :

"Nous suivrons les conseils de Yamamoto-san, mais nous sécuriserons la sortie, comme l'a préconisée Ueno-san. Restez sur vos gardes, nous devons localiser la cible et connaître ses intentions envers nous. Pas la peine d'attendre quoique se soit du personnel, l'endroit est désert et abandonné, c'est loin de ressembler à une procédure standard. Ils sont probablement déjà morts, si ce que vous nous avez raconté est vrai."

Elle jeta un oeil peu amène sur Kuwabara, et déclara d'un ton sec et sans appel.

"Vous et Hyde vous vous occuperez de surveiller l'entrée."

Avec un peu de chance, s'ils se sautaient l'un sur l'autre, ils pourraient servir d’appâts. Et on serait très vite au fait des intentions de l'ennemi. Elle ajouta encore :

"Vous tous, n'essayez pas de vérifier si les armes de tirs fonctionnent. Nous ne devons pas faire de bruit. Rien ne nous dis que les aliens n'ont pas d'yeux ailleurs que le visage."

A voir leurs têtes, ils n'y avaient même pas penser. Entre la gamine qui s'était mise à adorer Sakyo (au lieu d'elle même... quel scandale !) et les deux baka en chaleur, c'était vraiment une sacrée bande d'incapables...

Kuwabara était aussi silencieux qu'immobile.
Il regardait sans grand intérêt le petit groupe qui était en train de se former là-bas. En tout et pour tout, ils l'agaçaient franchement. Il n'avait aucune considération à leur égard, pas plus à la dernière arrivante qui lui donna un ordre. Il l'ignora.

* Mais bien sûr... protège ton propre cul la geisha. *

Pour qui se prenait-elle, une princesse ?! Et même si elle en était une, Kuwabara ne lui accorderait aucun crédit. Elle n'était qu'une femme ici, car dans ce jeu, dans ce combat, le rang social n'était rien. Absolument rien.
Le Défloreur tira une latte, guettant l'obscurité. Ses yeux commençaient peu à peu à s'habituer à l'éclairage singulier. Les ténèbres constituaient un parfait terrain de chasse pour quelqu'un comme lui, telle était la pensée du prédateur.
Sa proie n'était toujours pas arrivée d'ailleurs.
Il n'attendait que ça, n'attendait qu'elle.

Hyde.

Il la voulait.
A la place pour l'occuper : le silence, les humains bruyants et inquiets, sa clope et son imagination.
Triste compensation, et son mal à prendre en patience, qui le rongeait comme une termite vorace.

Le tour à l'excentrique d'arriver. Sakuraï arrive, au beau milieu du hall.
Sans doute déboussolé par l'éclairage, il pousse son onomatopée et examine l'endroit. Est-ce qu'il a l'air perdu, heureux ou imbécile ? Impossible à dire. La lumière de la lune ne suffirait pas à éclairer ce mystère.

Aucun mot ne sort de sa bouche, il fait quelques pas et s'aventura sans bruits ici et là, comme un inspecteur. L'air futé en moins. Enfin, ce n'est qu'apparence après tout.

L'apparition paraît frêle et chétive comparée à la suivante.

Kuma débarque, le colosse est téléporté. Massif, imposant, la menace paraît accrue sous cet éclairage pernicieux. Son crâne chauve reflète d'ailleurs les rayons de l'astre. Son regard en revanche n'a rien de lumineux. Il est noir de haine, de colère, nourri d'une impatience similaire à celle qui étreint actuellement sa proie, qui se définit comme prédateur.

Qui est quoi ?

Kuma est fixe. Ses pupilles trouvent son ennemi, comme une machine à tuer.
Cible verrouillée. Mode enclenché.
Largement écarté du reste du groupe, il ne voit que Kuwabara, dont le nom résonne inlassablement dans sa tête. La tension augmente. Il ne va pas se retenir. Il ne peut pas.
Ce n'est plus qu'une question de minutes. Peut-être de secondes. Une question d'analyse, traitement de données obsolètes. La chasse commence.

Contraste dans ce paysage quasi lunaire.
Succède un David tout flétri au Goliath enragé. Le fragile Oji Chan est là, somnolant, derrière la militaire.
Le souffle lent, paupières closes, c'est à se demander s'il n'est pas décédé.

L'odeur particulière des lieux l'extirpe de son sommeil prématuré, mais habituel. Des yeux fatigués voient un endroit imprégné de nostalgie. Bien qu'un peu sénile, il semble reconnaître l'endroit. Très vaguement. Ne serait-ce pas plutôt le souvenir récurrent des jolies infirmières ou de la tenue de sa défunte épouse ? Quoiqu'il en soit, une certaine surprise éclaire son visage ridé.

Dans le silence il contemple, un petit souffle seulement le distingue et annonce sa présence.

La reconnaissance.

Shirokawa Elisa est la suivante.
Ses yeux s'ouvrent en même temps que la téléportation s'achève. Il fait si sombre... Et pourtant la surprise la frappe, violemment. Désemparée, elle contemple elle aussi, avec un point de vu nettement différent. Celui de la peur et de l'incompréhension.

Une de ses mains s'interpose devant sa bouche. Elle est saisie de tremblements. Ce devait être une illusion. Ou un mauvais cauchemar. Ce devait être ça.

" Ce... ce n'est pas possible... "

Plus de terreur que de surprise.
Un nouvel enfer se profile, dans les questionnements incessants de l'infinité obscure.