L'écrivain aurait tant aimé trouver les bons mots... Mais il n'y en avait pas. Vargas se sentait aussi responsable que Sakyo, si ce n'était plus. La raison? Il était l'aîné... Ce que le romancier en pensait, c'était que l'âge ici ne comptait pas, tout comme l'âge n'avait jamais compté pour définir quoique ce soit. Il y avait des génies de six ans comme des attardés mentaux de cinquante. Dans la chambre de Gantz, c'était pareil: il y avait ceux qui étaient encore vigoureux et puissants, capables de se battre, et en opposition, il y avait ceux du même âge qui n'avaient aucune expérience en combat. Vargas n'avait rien à se reprocher, mais cela, Sakyo ne sut pas le lui faire comprendre. Car lui-même était incapable de comprendre qu'il ne s'agissait pas d'une question de faute. Ou, tout du moins, si l'on devait la jeter sur quelqu'un, c'était sur Gantz...

C'est alors qu'Eileen arriva, tandis que Vargas s'était perdu dans les nouvelles téléportations. Elle s'était immédiatement écartée de Kuwabara, en ayant profité pour lui jeter un regard et une expression de dédain. Alors Sakyo comprit que la théorie du viol était réelle... Cela dit, il trouvait l'américaine bien en forme, et bien peu traumatisée pour être une potentielle victime. Peut-être Kazuo avait-il seulement tenté quelque chose sans y parvenir... Dans tous les cas, bien que rien n'ait été affirmé, Sakyo garda son dégoût du personnage au même degré, sans qu'il ne soit amplifié. Mais en tout cas, Eileen était habillée, pas lui. Alors pour cette fois-ci, il semblait que ce détail se soit mieux passé que prévu...
La théorie ne quitta cependant pas son esprit.

Takeshi avait suivi ensuite. Et là, un même regard fut pointé vers le présumé violeur. Décidément, qu'avait-il donc fait? Malheureusement, Sakyo ne se voyait pas poser ce genre de question dans l'immédiat. Il fallait dire qu'ici, il n'avait pas vraiment envie de se faire remarquer, vu son pitoyable échec.

Puis vint le décompte...

*Plus personne ne revient... Alors Kentaro est bel et bien mort... Aucune chance qu'il ne revienne...*

Bien qu'il ait été abattu, Sakyo avait suivi attentivement le décompte, s'attardant d'ailleurs sur le score de la princesse qui, malgré son air pompeux et hautain, n'avait vraiment pas de quoi faire chavirer les plus grands sabreurs...

Mais le pire, bien évidemment, vint en quatrième...

*La faute à Sakyo, hein...*

Konoe était affichée: zéro points. Durant une seconde, l'écrivain pensa qu'elle avait été téléportée, traumatisée, dans la cuisine, loin des yeux de tous. Mais le message d'à côté voulait bien tout signifier... C'était déjà fini, et Sakyo avait quelqu'un d'autre à ramener d'entre les morts. Tout du moins... Si ce fut un premier projet, il se sentait de moins en moins capable de s'en sortir, et cela, malgré sa deuxième mission "réussie".
Il aurait voulu hurler, comme à son arrivée dans la chambre... Mais il n'en fut rien. Encore une fois, il s'agissait de dignité, de pudeur, mais aussi de crainte. Il se doutait bien que parmi l'assemblée, il y avait pas mal de gantzers qui ne l'appréciaient pas... Parce qu'il croyait en l'humanité.
Pourtant, il se tourna vers Vargas. C'était la seule chose qu'il avait trouvée pour ne pas lui faire endosser la responsabilité de ce crime.

"Vous voyez, Vargas... Si ce n'est pas de la faute de Gantz, c'est bien de la mienne..."

Puis il jeta un bref œil vers Antonio, lui adressant un regard des plus noirs, anticipant une réaction froid et cinglante. Tout ce dont il n'avait pas besoin. Si ce dernier répliquait, le romancier ne se voyait pas rester sans broncher, à regarder le décompte défiler...

En voyant les petits scores apparaître, le vieillard se demanda vraiment comment ils étaient attribués aux gens. En tout cas, si c’était le rythme moyen, l’acquisition des 100 points serait interminable et maintenant il devait aider à ramener Kentaro.

Ses yeux s’écarquillèrent lorsqu’il vit le visage de Konoe apparaître avec ce commentaire insolent. Maintenant que son image était visible, Vargas remarqua son absence. Alors elle aussi avait été victime de l’injustice de cette sphère. Il préféra ignorer ce commentaire.

Il devait s’être passé quelque chose dans le hall. L’agitation qu’il avait pu entendre depuis le couloir devait probablement avoir un rapport. A son tour il posa une main rassurante sur l’épaule du jeune adolescent qui tentait à bien faire.

« Ne prenez pas en compte ce que vous balance au visage cette chose. »

L'aide de Vargas avait beau être appréciable, cela ne suffisait pas à ce que Sakyo se sente mieux. Aussi, il ne sut pas comment réagir, et continua de fixer la sphère, ne voulant pas vraiment croiser son regard compatissant. Cependant, c'est une autre intervention qui fit réagir l'écrivain: Celle d'Antonio. C'était évident, il ne pouvait pas se taire. Il allait forcément réagir en remettant en place Sakyo, comme à la dernière fin de mission, et comme au début de celle qu'ils venaient d'effectuer.
Pourtant, il touchait un point qui n'était pas faux: Rien ne marchait durant la mission, et la seule expérience qu'il avait eue était celle de la dernière mission et ses entraînements avec Kyou et Reika: toujours avec la combinaison et les armes de Gantz. Le romancier aurait aimé lui dire quelque chose, mais évidemment, ici, il ne pouvait rien trop dire.

C'est alors que le score s'afficha. Un score pas vraiment étonnant pour Antonio en tout cas: Il était parti seul avant tout le monde, drogué au PCP, et l'équipement avait fonctionné dans les étages supérieurs selon Akane. Dix-huit points, ce n'était pas rien, cela dit. Tout juste trois points de plus qu'à la dernière mission, mais vue la moyenne des gantzers précédents, il semblait bien que ce score était tout de même impressionnant compte tenu de la mission.
Puis vint une autre image: la sienne. "Héros en développement, dix-huit points" et bien heureusement, aucun commentaire. Ce nouveau surnom, bien que la mission se soit mal déroulée, il s'étonna à l'apprécier, cependant. Car c'était vrai: si à la dernière mission, il n'avait pu aider personne hormis Saki et l'aveugle, qui étaient morts peu de temps après... Ici, il avait réussi à mener, certes, un petit groupe peu expérimenté, mais surtout, la moitié d'entre eux étaient restés en vie malgré la situation précaire. Quant au score, cette même égalité le fit sourire brièvement.
Oui, il n'était pas un héros, juste un humain comme les autres. Mais cela faisait deux missions qu'il s'en sortait, et jamais il n'avait eu un score plus bas que celui d'Antonio. Bien entendu, les chiffres ne signifiaient rien, puisqu'il fallait porter simplement le coup fatal pour récolter les points, mais cette coïncidence le fit se sentir un peu mieux malgré tout. S'il n'avait pas la même force que le maître en arts martiaux, il avait au moins la volonté et surtout, il avait l'humanité.

"Tu sais pourquoi j'essaie de faire le meneur, même si je n'en suis pas capable?" avait-il demandé à Antonio. Et sans attendre qu'il réponde, il continua.

"C'est parce que je suis le seul. Parmi les trois seuls vétérans de cette chambre, je suis le seul à m'être préoccupé des autres. Encore heureux que Takeshi était là, sinon, j'ai déjà une idée de comment ça aurait pu se terminer. Ouais, je sais, je ne suis pas un héros. Je n'ai même pas la moitié de ta force. Mais si pour m'en sortir, je dois être aussi égoïste que toi, c'est même pas la peine."

Puis il continua de fixer la boule, attendant les prochains scores.

N'ayant pas vraiment le temps de réagir, Vargas comprit que ce qu'il se passait n'était pas normal en voyant la réaction de Takeshi. Tour à tour les membres de la chambre étaient de nouveaux téléportés. Peut-être de nouveaux sur le terrain.

"Nous avons fini la mission pourtant." Dit-il en regardant tour à tour ceux qui n'étaient pas téléporté

Les images du couloir où ils avaient du combattre avec les moyens du bord défilèrent. Et si ils allaient se retrouver dans une nouvelle situation de ce genre...

Au moment où Zurui finissait de disparaittre, le viellard fonça sur ses affaires pour prendre en main son pistolet d'origine allemande. Juste à temps avant de disparaitre à son tour.