Le vieil homme était encore sous le choc de ce qu'il avait commis. Depuis l'assassinat, il était resté prostré toute la nuit. Aux premiers rayons du soleil, il avait trouvé le courage au plus profond de soi de se rendre dans la pièce où s'était précipité son fils quand les effets du poison commencaient à agir. La surprise fût complète lorsqu'il découvrit avec stuppeur que le corps de l'adolescent n"étaît pas présent. Il avait beau réfléchir, c'était impossible que son fils ait pu sortir du manoir avec la dose de cyanure qu'il avait consommé avec la soupe. Il ne comprenait pas.

Peu importe ce qui était arrivé, Vargas ne se sentait pas capable de poursuivre sa vie sans son fils, la seule famille qui lui restait. Toute la journée il fit en sorte de trouver du travail pour les personnes qu'il employait. Comme excuse, il leur parla de son désir de repartir en Europe. Le lendemain, il l'appela sa banque pour faire verser la casi totalité de sa fortune personnelle à une association de lutte contre le sida. Une façon de rendre son départ moins douloureux. Il allait pouvoir faire les derniers préparatifs.

- Le temps s'écoule jusqu'au soir de la transmutation mort/chambre de Gantz -

Il venait de fermer à clé toutes les portes du manoir, ainsi que celle de sa chambre. Assit sur un fauteuil en cuir vert, il finissait un vin que son arrière-arrière grand-père avait tenu à ce qu'il soit transmis de génération en génération afin de faire honneur à la mémoire d'une personne qui lui avait tenu à coeur. Cette bouteille devait symboliser la patience dont on devait faire preuve pour acquérir ce dont on désirait. Pour Vargas, la patience et la tolérance étaient les plus grandes qualités qu'un homme pouvait espérer avoir.

L'alcool commençant à agir, le vieillard peina à poser la bouteille et le verre qui n'avait servi qu'une fois durant la dégustation sur la petite table ronde en chêne. Puis il saisit une photo de famille représentant sa femme et son fils, encore jeune à cette époque en train, qui s'adonnaient avec à la construction de châteaux de sables. Une journée qui étaient restées gravé à jamais dans l'esprit de l'ancien chef d'entreprise, car cette photo avait été prise quatre heures avant le terrible accident.

C'était en fin d'aprés-midi, alors qu'il s'amusait avec Vardec, un de ses associés l'avait appelé pour qu'il vienne conclure une affaire importante. Malgré le bon moment qu'il passait ensemble, sa femme s'était montré compréhensive et lui avait dis qu'elle appelerait le chauffeur quand ils voudront rentrer à la maison. Quatre heures plus tard alors qu'il sortait de son bureau un hôpital entrait en contact avec le numéro de portable pour lui annoncer ce qui venait de ce passer. Ces souvenirs à la fois magnifiques et horribles, firent apparaître un déluge de larmes sur son visage ridé. Plusieurs larmes s'écravèrent sur le cadre de la photo. Il posa la photo sur la petit table de façon à ce qu'il puisse la contempler, tandis qu'il s'emparait par la même occasion le luger qui avait appartenu à son père durant son servir en tant qu'officier dans la wermarth. Il posa le canon de l'arme sur sa tempe droite. Il prit un mouchoir pour essuyer la sueur sur son front.

"Je vous rejoins mes amours." Dit-il en sanglotant

A ces mots une détonation se fit entendre à travers le quartier, le voisin d'en face saisissait son téléphone pour appeler la police, pendant que le regard ampli de tristesse du vieille allemand s'éteignait en prenant comme ultime image les sourires de ce qui avait représenté sa vie.