Chambre CYuya Hayuki | |
Ven 27 Mai 2011, 18:06 |
| Une semaine a passée depuis le retour de Yuya chez elle. Ces sept jours ont été pires que l’enfer…Tous ces regards au lycée, toute cette attention portée sur elle…En temps normal, elle aurait adoré cela, mieux ça aurait été une espèce de reconnaissance de sa supériorité vis-à-vis de tous ces crétins qui l’entourent en permanence. Mais là, il n’y avait pas une once d’admiration ou même d’intérêt quelconque. Seulement du mépris, de la haine froide cachée derrière tous ces masques de mépris. Du mépris, des regards fuyants, des chuchotements intempestifs à chacun de ses passages, des doigts tendus vers elle…Et ça, c’était seulement le premier jour…
Plus la semaine avançait, plus les comportements se sont dégradés. Tout le lycée était progressivement mis au courant de l’atrocité commise par Yuya. Plus personne n’osait venir lui parler. Tout le monde parlait dans son dos, tout le monde était contre elle, les gens ne cherchaient pas à comprendre, comment le pourraient ils de toute façon ? Ils n’étaient qu’un ramassis d’abrutis qui se gavaient joyeusement du scoop qu’ils venaient d’apprendre. Le malheur des autres était leur plus grande passion, leur adrénaline, leur drogue, le seul plaisir qui les animait. Tout le monde était contre elle, ça elle aurait pu s’y habituer si elle avait pu se défendre, si elle avait pu parler, ou plutôt crier, hurler à tous qu’ils étaient dans l’erreur. Si seulement elle avait pu leur expliquer qu’elle n’avait pas eu le choix, mais personne ne lui donna l’occasion de se justifier. Les gens se contentaient des faits et ils s’étaient forgé leurs propres opinions. Pourquoi demanderait-on à un coupable de justifier ses actes quand on sait qu’il est coupable ?
Le troisième jour, elle trouva des menaces de mort dans son casier. Ce dernier avait été ouvert de force, à coups de pied et les affaires qui étaient restées dedans avaient été mises en lambeaux. Il ne lui restait plus un seul livre de cours. Toutes les menaces étaient bien entendu anonymes mais elles étaient choquantes par la violence de leurs propos :
« Meurs ! » « Pas de dégénérée dans notre lycée !!! » « Crève, et vite !!! » « Pas de paix pour la détraquée »
Le quatrième jour, on commença à lui lancer toutes sortes de choses à chaque fois qu’elle passait dans les couloirs. A chaque fois qu’elle surprenait quelqu’un, ce dernier partait en courant. Elle avait toutefois repéré quelques filles qui prenaient plus de plaisir que les autres à l’humilier quotidiennement. Elle réussit à en coincer une, juste après le déjeuner, et la força à avouer ses fautes mais avant que Yuya puisse se venger, les amies de la fille en question l’encerclèrent et elles prirent un malin plaisir à la rouer de coups et à lui déchirer ses vêtements. Celle qui paraissait être la chef du groupe s’appelait Yoko. Yoko traina Yuya par les cheveux pendant que les autres continuaient à la molester. Pour finir, elle souleva Yuya par ses longs cheveux noirs et elle lui demanda d’avouer les horreurs qu’elle avait fait subir à son père. Pour toute réponse, Yuya lui cracha au visage de toutes les forces qui lui restaient. Yoko et ses camarades redoublèrent alors de violence et de haine et elles frappèrent Yuya jusqu’à épuisement, tout en prenant soin de filmer la scène. Enfin, elles laissèrent Yuya à demi-évanouie et elles s’enfuirent en riant aux éclats. Yuya était meurtrie dans sa chair et dans son honneur. Quelques larmes coulèrent au coin de ses yeux et elle se débrouilla pour se relever tant bien que mal. L’affront était bien plus humiliant psychologiquement que physiquement et elle se sentait perdre pied. Elle ne pouvait absolument rien faire contre cette violence gratuite, contre cette haine illogique à son encontre. Elle décida donc de régler le problème car elle l’avait déjà fait auparavant.
La deuxième semaine allait être bien différente de la première…Les coups pleuvaient toujours, tout comme les insultes, mais tout cela ne lui faisait plus rien, son intérêt était ailleurs. Elle s’arrangea donc pour recroiser ses bourreaux et arrivée à leur niveau, elle leur lança un regard provocateur plein de haine. La provocation fonctionna à merveille et les filles décidèrent de pourchasser Yuya pour lui faire subir le même sort que la semaine précédente. Mais cette dernière avait anticipé leur réaction et elle se précipita en direction du toit pour leur échapper. Une fois arrivée sur le toit, elle se cacha derrière la porte et attendit que les filles soient toutes à l’air libre. Elle referma alors la porte pour les piéger sur le toit. Elle prit alors soin de les compter, ses bourreaux étaient au nombre de cinq et il décida qu’aucune n’en réchapperait. La vengeance serait totale et personne ne saurait rien. Yoko fut la première à la trouver, elle commença à sourire mais son rictus fut figé quand elle aperçut le cran d’arrêt dans les mains de Yuya. Le fait que sa pire ennemie la regarde en souriant eut pour effet de rendre Yuya folle de rage et elle se jeta sur Yoko en hurlant. Cette dernière n’eut pas le temps de se protéger et le coup de couteau l’atteignit en plein thorax. La violence du coup eut pour effet de projeter Yoko par-dessus la rambarde à laquelle elle était adossée quelques secondes auparavant. Le seul réflexe qu’elle eut avant de plonger vers le vide fut d’attraper Yuya par le col, ce qui eut pour effet de précipiter l’agresseur à la suite de sa victime…Sous le coup de la surprise, Yuya ne put empêcher le geste de Yoko et elles furent toutes les deux précipitées dans le vide.
Le regard de Yoko était vide, elle était déjà morte au moment de sa chute, Yuya prit alors conscience de sa mort prochaine et violente, elle eut simplement le temps de hurler avant de s’écraser en contrebas… |
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