Lorsque la belle sang-mêlée commença à se tortiller et à dévoiler un peu (trop) son corps, le défloreur sentit l'excitation et le désir monter en flèche, la chaleur lui montait dans le bas-ventre. Elle lui faisait terriblement envie, tout particulièrement sa peau brunie et ses formes qui semblaient très fermes, bien musclées. D'une oreille distraite, Kuwabara écoutait en même temps la mélodie agréable que jouait l'Européen avec sa guitare. Il appréciait, même si l'air était un peu mélancolique pour le coup.

* Enfin vu la situation, s'il se mettait à jouer l'intro de Doraemon à la gratte, ça le ferait vraiment pas... *

Sur cette pensée, un autre Européen fut matérialisé pas loin du groupe. Son arrivée lança un pavé dans la marre : l'eau qui était devenue paisible subissait un choc qui créerait de gros remous. Avec un simple coup d'oeil, Kuwabara l'avait déjà analysé comme un combattant, en raison de sa carrure impressionnante, des divers pansements scotchés sur sa gueule et surtout, son regard. En dépit de n'avoir jamais été doué pour " sentir " les autres, leurs auras - qu'importe le nom qu'on pouvait donner à la présence humaine, il avait tout de suite appréhendé ce type. Ils devaient tous deux faire à peu près la même taille, seule la différence du volume de leur musculature distinguait leurs gabarits respectifs et pourtant, pour une fois, il se sentait légèrement inférieur vis à vis d'un occupant de la chambre. Sans doute à cause de la puissance que dégageait ce guerrier semblant tout droit sorti du manga Hokuto no Ken ou Baki.

* Plus qu'à espérer que ce gaïjin soit pas capable de déchirer des annuaires sans efforts... *

Ses premiers mots prononcés dans une langue étrangère ne furent pas compris par Kuwabara, même s'il crut reconnaître de l'espagnol, ou peut-être du français. Ensuite, il parla japonais et répondit même à sa dernière interrogation. Surpris non pas par la nouvelle mais par l'interlocuteur lui-même, il ne manifesta néanmoins aucune émotion précise, se contentant de tirer une nouvelle bouffée de sa clope en fixant le plafond et marmonna.

" Je vois... eh bien, ils ont chié. "

Il reporta son attention sur le dernier arrivant, jetant un oeil discret au magazine dans lequel celui-ci apparaissait visiblement. Il ne fut pas en mesure de lire quoique ce soit, sauf quelques mots qui ne signifiaient pas grand chose une fois sortis du contexte initial.

* Et toi, t'es célèbre en plus. En même temps avec ces fringues, on aurait pu deviner que t'étais pas en manque de thunes... *

Il n'y avait pas de jalousie dans cette réflexion, Kuwabara sentait juste que ce type n'était pas à prendre à la légère. Il ne savait pas combien de temps il avait disparu de la circulation, par corolaire il ignorait également combien de missions les Gantzers présents avaient à leurs actifs et ce qu'ils pouvaient valoir sur le terrain. Suffisamment forts et habitués pour parler de la Sphère avec une certaine aisance en tout cas. En s'attardant sur la couverture du magazine people, il aperçut la date et l'année de parution. Il eut enfin sa réponse.

* 28... Octobre 2009 ?! Qu... quoi, ça fait autant de temps, et je me souviens de rien ?! Mais merde... *

Il avait pensé par la suite que cette perte de mémoire était due à un genre d'after-effect provoqué par un transfert in extremis. Après tout il vivait beaucoup plus dangereusement depuis qu'il était dans Gantz, alors pourquoi pas... mais il n'y croyait plus tellement désormais. C'était trop louche et surtout trop beau pour être ça.

* Bon, ça va, ça aurait pu être pire ! Comme : " Salut et bienvenue en 2037, maintenant on branche nos recharges directement dans notre cul et on a un relai satellite en nous "… tss. * songea-t-il avec humour.

Maintenant qu'il avait ses réponses, il était déjà moins tendu. Il poussa un soupire inaudible.

" Alors ça fait presque trois mois... Quel bordel. "

Tandis que l'Européen venait de demander un résumé à Sakyo, Kuwabara voyait déjà un potentiel rival, ou allié. Un concurrent qu'il ne devait pas se mettre à dos, surtout, car cette fois il n'y avait plus de connards immoraux capables de couvrir ses propres saloperies, il faudrait donc la jouer fine.

* Pour commencer, se faire le moins d'ennemis possibles. Ensuite, gagner la confiance et isoler cette magnifique métissée sans attirer l'attention... *

pensa-t-il en reportant une énième fois son regard brûlant sur la demoiselle peu vêtue.

Pour l'instant tout se passait bien. Il était plus synonyme de questions que de doutes et de méfiance. C'était un excellent point dont il n'aurait pas jouit auprès de ses regrettés camarades, s'ils étaient resté en vie. Inexorablement, la pensée d'avoir de nouvelles relations sexuelles en mission lui fit songer à celle qui allait se dérouler ce soir. Est-ce qu'il y aurait une martienne à bourrer comme la dernière fois ? Alors que des rappels torrides du viol de la Rider Venusienne se manifestaient dans son esprit tordu, une voix chaude, suave et interrogatrice le perturba soudain.

Eileen : "  Euhm, excusez moi, quelqu’un n’aurait-il pas une cigarette ?  "

Assez en tout cas pour qu'il fasse volte-face et fixe quasi bouche-bée la demoiselle qui se tenait dans l'encadrement de la porte qui menait au couloir. Une nana comme on en croise pas deux sur le mois, un véritable canon selon les critères de sélection de Kuwabara. Elle n'était recouverte que par une veste bien trop grande pour elle, laissant entrevoir tout ce qu'il y avait de plus excitant à ses yeux. Avalant une grande gorgée de salive imprégnée du goût du tabac, il ne la quittait plus des yeux, les joues subitement rosies. Sa demande, tapie par une question, lui était toute destinée. Alors bien avant qu'un profiteur ne prenne sa place, Kuwabara se tourna puis s'avança lentement mais sûrement en sa direction, la rejoignant dans le couloir où elle semblait physiquement absente, laissant ainsi derrière lui le groupe à ses occupations et répétitions. Action peut-être trop impulsive mais la solidarité entre fumeurs ne paraîtrait sans doute pas suspecte.

A la hauteur de la plantureuse inconnue, il décida de jouer les gentils garçons généreux et avenants, comme il savait si bien les imiter sans en faire une comédie parodique. Il extirpa son X-Gun du Holster afin de pouvoir atteindre le paquet de clope tassé au fond. Il dégaina une cigarette avec habilité et la lui tendit amicalement.

" Tiens, besoin d'un briquet aussi je suppose. "

Tout ce à quoi il pensait présentement, c'était de la retourner sauvagement et de la pénétrer sans prévenir, la soumettant brutalement à toutes ses pulsions. Mais impossible de faire ça, il y avait beaucoup trop de gens dont il ne pouvait pas anticiper la réaction. Sa tête était embrouillé de jurons agressifs contre sa propre excitation, teintés d'une impatience féroce. Il devait se retenir coûte que coûte pour le moment, penser le plus possible pour éviter l'érection qui risquait de mettre à mal la crédibilité de sa manoeuvre. Il ne pouvait se permettre de dévoiler sa vraie nature, ni à elle ni à eux.

* Surtout si l'autre Baki se joint aux autres. J'espère que c'est pas un putain de superman justicier comme l'autre abruti de militaire l'était... *

Alors il fit mine de se concentrer sur son Holster tout du long et dégagea enfin un briquet à clipper, en argent décoré d'un lion qu'il déclencha avec la dextérité du fumeur aguerri et tendit la flamme pour allumer le bâton de nicotine. Adossé au mur en face d'elle, il la dévisagea un bon moment, savourant chaque courbe de son délicieux minois.

* Oh oui... je vais adorer te forcer à me sucer toi... *

Inconsciemment, l'étincelle qu'il avait déclenché avec son briquet serait peut-être similaire à celle susceptible d'exploser en lui vis à vis de cette créature de rêve dans un futur proche. Il en avait complètement oublié la métisse sensuelle d'à côté pour le coup. Comme on dit : Une de perdue, une de retrouvée... ou n'était-ce pas dix, plutôt ?

Au départ, Kuma n'avait pas manifesté de signes d'agressivité face au nouvel arrivant. En fait, il ne l'avait pas reconnu immédiatement, ce ne fut que lorsqu'il entendit le son de sa voix qu'il se rappela, à partir de là il n'y avait plus d'erreurs possibles.

* Ku... KUWA... KUWABARAAAAA !!! *

Ses globes oculaires se teintèrent de rouge subitement, et ses imposants poings étaient si serrés qu'ils tremblaient à vue d'oeil. Si Kuwabara et les autres n'avaient vraisemblablement rien remarqué de l'excès de rage qui grandissait chez le colosse, c'était parce que ce dernier se contenait. Avec beaucoup de mal, il retenait toute la haine qu'il avait pour ce personnage, sans quoi il se serait déjà jeté à son cou pour le lui briser. Pourquoi tant de ressentiments à l'égard d'un tiers ? Il faut remonter il y a exactement 9 ans de cela.
A cette époque, Tennouji Kuma était déjà le centre de beaucoup de moqueries, en compétition avec le plus gros, le plus bigleux et le plus incontinent de sa classe. A cause d'un physique peu gracieux et d'un gabarit chétif, il avait souffert. Très vite, des groupes commencèrent à le racketter et le tourmentèrent sans cesse. Kuwabara, bien que plus jeune de deux ans, faisait partie du même lycée et participa sans scrupules lui aussi à cette odieuse persécution journalière, il fut même un de ses détracteurs les plus obstinés. Ce même acharnement qui poussa Kuma à devenir quelqu'un d'autre, quelqu'un qu'on craindrait et qu'on respecterait.

Depuis qu'il avait quitté le lycée, à 17 ans à peine, il s'était mis à faire du sport chaque jours, se dopant, gagnant en force, en muscles... et la nature fit le reste ironiquement en lui fournissant la taille nécessaire à supporter sa nouvelle apparence de titan. Les arts martiaux et sports de combat devinrent rapidement ses terrains de jeux. Débutant seulement, il mettait au tapis tous ses adversaires grâce à sa rage, aussi puissant qu'un feu noir que l'on ne peut éteindre. Sa colère le mena à enfreindre les règles des clubs, dont il fut irrémédiablement banni. Les compétitions lui furent également fermées par la suite, laissant ainsi le lion enfermé dans sa cage sans aucune nourriture.

Finalement, à cause de problèmes économiques il était devenu ce qu'il avait abhorrait durant toute sa scolarité, même si lui au moins ne torturait pas ses victimes.

Bien trop aveuglé par la colère pour en tenir compte sur le moment présent, Kuma eut cependant la présence d'esprit de se rappeler les pouvoirs qu'offraient la combinaison étrange que portaient les guerriers de la chambre. Si un être chétif comme ce Sakyo était capable de porter à bout de bras deux hommes, de quoi aurait été capable Kuwabara ? En ayant encore vaguement connaissance des capacités de son ancien tortionnaire, Kuma s'était donc abstenu.

Ce n'est que partie remise pour lui, car dès que la combinaison lui serait offerte, il profiterait d'un moment d'inattention de la part de sa proie pour lui faire payer toutes ces années de souffrance au quintuple. Commença alors à s'épanouir en lui l'idée de punir également tous les autres, sans exception. La vengeance...

Depuis, Kuma manifeste de nombreux signes d'impatience.

Un ennemi.

Le vieil homme faisait de son mieux pour garder son calme mais en vue de l’atmosphère ça commençait à devenir difficile. Il y avait ce Yarashin Zurui qui s’était suicidé afin de rejoindre cette chambre. Il fallait vraiment être fêlé pour faire ça même si apparemment il avait l’air aussi informé que Sakyo sinon plus. Puis, il y avait cet espèce de vétéran qui était apparu, par l’attitude qu’il montrait, Vargas ne sentait pas du tout ce type, pour lui il avait la dégaine de l’individu qu’il fallait éviter de rencontrer et de fréquenter. Enfin, le jeune écrivain avait achevé de rendre glauque la situation ne leur annonçant qu’ils avaient une bombe pour les empêcher de sortir du périmètre qu’il mentionna en même temps que cette information. Ils étaient donc piégé. Forcé à se battre contre selon Sakyo des aliens, un armement sortant tout droit de Star Wars, un périmètre et une bombe pour que les prisonniers qu’ils étaient maintenant ne puissent pas sortir de la cour une fois lâché.

Le retraité était en proie à la confusion, il y avait même pas quelques minutes il se mettait une balle dans la tête pour se laver du plus terrible des pêché que pouvait faire un individu, et à présent il avait peur pour sa vie. Peur de ce qui pourrait lui arriver quand cette mission débuterait, peur de ce qu’il verrait, la peur de l’inconnu. Une peur qui était pour l’homme altruiste qu’il était la peur commune des hommes. Un instant il songea à ré initier l’acte qu’il avait fait précédemment en serrant l’arme mais les dernières paroles du jeune homme ravivèrent quelque chose qu’il n’avait plus ressentis depuis qu’il s’était résolu à mettre fin aux jours de son fils. Quand il finit d’expliquer ce qu’offrait en échange cette histoire de points à gagner, l’espoir s’enflamme de nouveau dans son cœur. Oui, il avait une seconde chance. Cette sphère, Gantz jouait avec la vie des gens mais la possibilité qu’elle offrait de ressusciter était un signe pour Vargas. Il pourrait peut-être réparer l’erreur qu’il avait fait en s’abandonnant au crime. Oui, avec çà il pourrait ressusciter son fils et prendre le problème sous un autre sens. Cette attitude de coquille vide que présentait son fils était la faute de cet accident qui avait coûté la mort de sa mère. Il pourrait également la ressusciter et à eux deux, ils pourraient peut-être soigner leur enfant. Il donnera tout ce qu’il pourra pour ressusciter les deux êtres les plus cher à ses yeux.

Des larmes d’espoirs apparurent sur son visage qu’il essuya aussi en faisant un effort considérablement pour ne pas éclater en sanglot. Vargas ne croyait pas en la religion mais il avait foi au destin et les chemins qu’il pouvait offrir si il s’avérait clément. En enleva sa main libre de son visage, il s’aperçut qu’un européen habillé très chic était apparu dans la pièce sacoche en mains avec un air qui nous disant sans mot qu’il avait ce qu’il fallait pour traverser toutes les épreuves qui s’offriraient à sa personne. A en juger par son attitude et son physique, il pouvait s’agir de quelqu’un qui était habitué à se battre, dans un cadre plus ou moins légal mais qui rapportait beaucoup. Il lui semblait avoir entendu du français dans les premiers mots qu’il avait prononcé mais n’ayant guère prêté attention à cet homme au départ le vieillard ne pouvait en être certains. Quand il se tourna vers Sakyo, il comprit qu’il s’agissait de ce Antonio dont avait parlé le jeune homme généreux. Il ne savait quels sentiments avait ce dernier à l’égard de cet européen mais le ton avec lequel il s’était exprimé ne donné pas envi de lui faire confiance aveuglément seulement parce qu’il en avait vu autant que Sakyo.

Il voulut aller à la rencontre du dernier arrivant mais la musique que faisait avec sa guitare l’autre européen qui lui n’avait pas bougé depuis son arrivée lui rappela qu’on lui avait demandé d’aller le voir. Il s’approcha du guitariste et fléchit légèrement les genoux. Comme il ne savait pas de quelle nationalité il était, il utilisa des mots simple en anglais afin qu’il comprenne.

« Voulez-vous que je vous fasse la traduction? »

Etant trilingue, communiquer n’était pas une difficulté pour le retraité d’origine allemande il parlait très bien sa langue maternelle, son désir de développer son entreprise pour l’internationale l’a obligé à prendre des cours en anglais afin d’éviter toutes difficultés et son déménagement pour vivre au Japon l’avait forcé à apprendre la langue de ce pays. Un véritable challenge pour lui.

Du coin de l’œil, il surveillait le type aux allures de surfeur qui s’était approché de la jeune femme qui portait la veste de Sakyo.

Yarashin nota la date, inscrivant une nouvelle entrée dans la case disparitions.
Il lui faudra communiquer avec les autres chambres pour espérer utiliser ce qu'il allait récolter.
Certains forums cryptés étaient encore actifs, il demanderait au troisième de lui passer un des ses bruteforce pour s'inscrire.
Pendant ce temps un européen vêtu comme un millionnaire apparaissait.
Yarashin l'observa se palper l'épaule, imaginant dans quel état elle avait pu être avant le transfert.
Lorsqu'il s'approcha pour parler à Sakyo, il ressentit une aversion profonde.
Ce mec puait la testostérone, une brute profitant de ce que sa naissance lui avait donné pour prendre tout ce qu'il voyait, ne laissant que des miettes aux moins chanceux.
Le mâle dans toute sa splendeur.
Yarashin rassembla toute sa lâcheté pour s'empêcher de frapper l'italien, ce qui se répercutait par une respiration bovine et un œil passant du torve à l'épileptique.

A peine Sakyo eut-il posé cette question, qui resterait certainement sans réponses précises, vu l'étrangeté dont Gantz pouvait affubler la situation, que le nouvel arrivant, Yarashin, posa apporta un supplément d'autant plus intéressant. Décidément, il avait de la jugeote... "Quel jour sommes-nous?", cette question paraissait si simple, mais elle était particulièrement bien trouvée pour ce qui venait de se passer. Ce "bug". Et en effet, le grand fumeur apportait des réponses qui confirmèrent les pensées de l'écrivain. En août... Sakyo se souvenait de cet incident sur le périph. Pas beaucoup d'informations sur ce sujet, mais ça avait fait un sacré tapage et des travaux avaient certainement eu lieu. Mais ce n'est pas tout: le combattant évoqua la présence d'un noir, inconnu au bataillon, mais surtout de Gray, Akira et principalement Nishi. Et alors même que Sakyo comptait lui annoncer la mauvaise nouvelle (si c'en était une, étant donné le détachement dont faisait preuve cet homme...), il fut coupé par l'arrivée de ce fameux européen que tout le monde attendait: Antonio. Des paroles en français, suivies d'un acquiescement quant à la mort de ces personnages. Peut-être même qu'il avait vu la mort de ce fameux noir dans une mission précédente?
Et tout aussi étrangement, le combattant montra un détachement des plus impressionnants, avec un commentaire à peine sincère. "Ils avaient chié", ce devait être le cas, mais ce manque de tact blessa l'écrivain, qui pensa voir pendant un instant un second Antonio. Simplement un homme qui ne voyait pas la raison de pleurer des morts "puisqu'ils étaient faibles"... Mais heureusement, cette personne avait au moins la présence d'esprit de s'étonner de sa propre disparition. Et sans que Sakyo ne sache comment il s'en était rendu compte, l'homme s'exclama avoir été absent pendant trois mois. Alors, tandis que l'européen semblait admirer sa propre stature (complètement changée, impressionnante, mais presque alarmante de par sa métamorphose), Sakyo profita de cet instant pour apporter une autre précision au fumeur.

"Je ne sais pas ce qu'il en est de ce grand black, mais Gray, Akira et Nishi sont morts à la mission dernière. Nous n'étions que cinq survivants sur seize. Et tu n'imagines même pas comme certains étaient forts parmi nous..."

A la fin de son intervention, aussi futile soit elle pour ce personnage, il jeta encore un œil à son rival, encore en train d'inspecter plus ou moins sa corpulence. Sakyo comprit alors pourquoi il ne tenait absolument pas à initier les autres gantzers à un entraînement particulier. Ce maître en arts martiaux était allé jusqu'à se modifier -c'était le cas de le dire- pour réussir à acquérir une puissance incroyable, mais qui lui était propre. C'était compréhensible pour un homme qui voulait survivre, mais le romancier ne vit pas les choses de la sorte. A ces yeux, Antonio avait simplement l'illusion d'être surpuissant. Il l'avait vu combattre le martien stoned et tous les autres, jamais il n'avait baissé les bras. Là où les autres auraient vu de la bravoure, Sakyo n'y vit, à travers ces muscles et la mission dernière, qu'une parodie de la puissance. Un homme qui avait abandonné l'idée de vivre pour finalement combattre et se retrouver en haut de l'échelle. Non... pas une parodie de la puissance. Celle de la violence.
Accessoirement, alors que Sakyo comptait apporter à Antonio le "topo" qu'il réclamait, il fit une pause en remarquant que l'attention de nouvel arrivant avait été totalement détournée. La jeune femme qui était arrivée nue s'était manifestée, réclamant une cigarette. Et alors que l'homme avait cherché à comprendre le pourquoi du comment, il semblait la suave petite voix sexy de la demoiselle l'avait détourné de toutes ses intentions. En un éclair, il sembla à l'écrivain que l'étrange gantzer inconnu avec sorti un feu de sa poche pour le porter aux lèvres de la fragile femme, qui revêtait alors la veste de l'écrivain. Cela dit, pendant un instant, Sakyo se vit tout émoustillé par le décolté qu'offrait son propre vêtement, ainsi que par sa longueur qui, normalement long pour lui, arrivait bizarrement beaucoup plus court aux cuisses de la belle. Il songea à un effet d'optique offert par la nudité, mais cela ne l'empêcha pas de rougir, rendant sa pause d'autant plus gênante. Mais malgré le comique qu'offrait cette vertu, Sakyo pensa tout de même à un fait étrange...

*Il ne sait rien et il préfère se laisser séduire par une femme nue plutôt que de se renseigner sur le reste... J'espère qu'il ne va pas falloir s'en méfier comme Antonio...*

Heureusement, il réussit à se reprendre assez vite pour répondre aux attentes de l'européen. Un moment s'était écoulé, et sans doute qu'il n'allait pas apprécier cela... Et même s'il ne l'aimait pas, il n'était pas encore du genre à dissimuler des choses pour mener son rival vers l'échec. Il n'était clairement pas assez mauvais pour ça.

"C'est étrange cette fois... Kyou et Reika ont été appelés avant nous et ne sont pas revenus depuis. Et là, on a un gantzer qui était dans l'équipe de Nishi... C'est le principal qu'on puisse dire à propos de l'équipe. Selon Yarashin (il posa sa main sur l'épaule du jeune obèse qui s'était approché de lui, soutenant ainsi ses propos), c'est un bug qui a été recensé sur plusieurs chambres dans le monde. Ce n'est pas le premier et ce ne sera certainement pas le dernier. Yarashin est quelqu'un qui s'est renseigné énormément sur les chambres avant d'arriver ici. Tu sais il y a beaucoup de sites et de blogs comme celui de Nishi, manifestement. C'est une vraie mine d'or à lui tout seul."

Ce n'est qu'à la fin de ses paroles qu'il tourna alors la tête vers son précieux acolyte, voulant lui adresser un clin d'œil. Il n'avait pas voulu énoncer par quelle manière il était venu là, car sans doute que l'européen aurait répondu par des moqueries ou d'autres propos condescendants... Mais ce qu'il vit fut un spectacle des plus étonnants: l'obèse respirait terriblement fort et avait les yeux passant dans le blanc. Alors, immédiatement, sans vraiment savoir quoi faire, Sakyo ne vit qu'une seule solution. Une question absurde dans ce genre de moment...

"Yarashin... tu vas bien?"

La manoeuvre de Sakyo sembla d'abord échouer, Yarashin restant bloqué dans sa posture tendue.
Très...Biiiiien.Le mouvement de ses lèvres tendait à former un rictus haineux alors que les yeux ne lachaient pas Antonio.
Puis il analysa le ton de la phrase et se composa presque instantanément une figure impassible qu'il voulait pleine de froideur analytique.
Mais il y a un élément dont vous n'avez pas parlé à propos des CET.
Il s'agit de transpondeurs, dont une des capacités est certes de s'auto détruire, mais la principale est de signaler notre position aux proies. Certaines sont capables de suivre le signal sur des kilomètres pour profiter du relâchement des chasseurs après une partie. Je pense que cet élément convaincra davantage les pacifistes éventuels.

À force de crécher de la sorte, Eileen se faisait de plus en plus souvent rembarrer. Elle n’attendait pas spécialement de réponse à sa demande, surtout que tout ce petit monde semblait être occupé à se chercher des noises, ou à philosopher sur leur situation actuelle. Et pourtant, une silhouette sembla se diriger vers elle. Redressant le regard, la bourgeoise se lécha les babines.
Devant elle s’avançait tranquillement, mais de manière confiante, une carrure d’homme si peu commune, et si rare. Un teint hâlé, et des cheveux légèrement bouclés, ainsi qu’une paire d’yeux d’un bleu transperçant. Il était taillé comme une statue grecque, bien qu’affublé d’une étrange combinaison. Cependant, Eileen ne râla pas, vu comment le vêtement moulait si bien ce bel inconnu.

* Ah ah, c’est mon jour de chance ? *

S’interrogea-t-elle amusée. Lorsque le mâle la rejoignit dans son petit recoin, il lui offrit généreusement une cigarette. Délicatement, elle la saisie, prenant soin de frôler sa main au passage, et déposa ce présent sur le bord de ses lèvres pulpeuses. Naturellement, il lui offrit de qui l’allumer, Eileen se penchant vers la flamme tout en inspirant une grande bouffée, qu’elle recracha après l’avoir fait mariner dans ses poumons, savourant de retrouver sa petite drogue légale.

« Oh, ce que ça fait du bien … »

Susurra-t-elle, d’une voix langoureuse. Elle ne perdait pas une miette de l’heureux spectacle du corps devant elle, tout en ayant conscience qui celui ci la dévorait elle aussi du regard. Elle en profita, laissant apparaître encore un peu plus sa poitrine, discrètement. C’était devant elle une proie parfaite. D’abord, elle abuserait tranquillement de sa gentillesse, puis ensuite, quand les liens seront forts, elle couchera avec lui, en échange de nombreux billets discrètement volés ou donnés de plein gré, puis, il ne la reverra plus jamais. Tout semblait si parfait dans les plans d’Eileen, qu’elle ignorait complètement qu’elle avait un grand chasseur devant elle.
Et ce genre de chasseur là, on les évite. Aveuglée par son désir d’homme et sa soif d’argent, la demoiselle ne pensait à plus rien d’autre. Elle engagea la discussion, toujours plus sensuelle que jamais.

« Eh bien, c’est peu banal de rencontrer des gens comme vous … Enfin, surtout habillé comme vous … »

Finit-elle avec un sourire complice. Elle continua à jouer de ses charmes, tout en laissant l’interlocuteur sur sa faim. Pas trop vite, pas trop doucement, l’objectif était qu’il revienne vers elle, dans l’attente d’une découverte encore plus grande.

* Toi, je vais adorer jouer avec toi... Oh oui... *

Mais Eileen avait terriblement envie de jouer. Elle fit alors glisser son regard sur le torse musclé de l’inconnu, et effleura des yeux ses parties basses fortement moulées (il fallait bien l’admettre) dans ce vêtement. Puis, elle le fixa d’un regard gourmand, planté dans ses yeux.
La chasse était ouverte. Persuadée d’être la dominante de la partie, la bourgeoise n’avait absolument aucune idée à qui elle se frottait.

Alors que ses doigts courait avec légèreté sur les cordes de "Laura", laissant s'échapper les vibrations déchirantes d'un de ses morceaux favoris. Jérôme, constata le désarroi d'Akane. Il paria avec lui même qu'elle serait sur pied dans moins de 5 minutes.

Il écouta plutôt Sakyo continué à prodiguer ses informations si utiles. Il parlait des "règles du jeu", que Jérôme grava dans sa mémoire.

**Une zone, ne pas en sortir. Des points, en marquer 100. Un européen qui comprend rien,...hein, moi?**

Jérôme fut presque surprit que quelqu'un fit allusion à lui. Sakyo avait logiquement demandé à Vargas de vérifier s'il comprenait là situation. Une seconde, Jérôme pensa à de la prévenance; mais non, il s'agissait plutôt d'une inspection des troupes.

**ça y est, ça commence?**

Vargas ne s'exécuta pas tout de suite. Ce qui laissa le loisir à Jérôme d'observer un peu plus. Le nouvel arrivant s'informait de la situation, tout en répondant à la question de Sakyo. Il semblait y avoir un problème avec la date du jour. Jérôme ne comprenait pas où ils voulaient en venir. Sachant qu'il n'aurait pas d'autres réponses par la simple observation, Jérôme décida de se concentrer un instant sur sa guitare. Le contact familier du manche de Laura, ainsi que la pratique de sa raison de vivre, lui procura un instant de paix. Coupant court un instant aux millier de questions dont la situation l'assaillaient.

**Fermer vos gueules, putain! Neurones de merde!**

Son esprit tournait plus vite que jamais. Il avait l'impression de revenir à l'époque où il était jeune et con.

**je croyait que c'était enfin finis! Le calme, la paix! Putain, chienne de vie!**

L'arrivé d'un nouveau loustique, le tira de ses jérémiades intérieures.

Un gaillard apparu, un magazine à la main et portant un costard coutant au moins deux plaques. Européen. Antonio!

**Te voila, mon lascar! Non, lui?**

Jérôme pesta contre lui même. Des Antonio, il devait pas y en avoir des centaines à Tokyo. Ayant déjà lu, plus tôt dans la journée, le magazine que tenait le "déchainé" dans sa main; Jérôme fut, malgré tout, surpris par l'arrivé, pourtant simple, du combattant. Ce dernier lâcha un juron, naturel.

**Un compatriote. C'était pas écris dans l'article ça. Je comprend pourquoi il est en pétard.**

Il semblait à l'aise dans cette chambre, alors que ses deux premier camarades ne semblaient pas partager son enthousiasme stoïque. Il inspectât son corps. Cela confirma ce que Jérôme suspectait.

**Des bandages inutiles! Cette machine à bien le pouvoir de soigner les blessures, même les plus graves.**

Il examina au passage les muscles d'airain du français, qu'il avait déjà vu dans l'article. Mais en réalité, il était encore plus massif.

**Toi! Toi, tu pourrais y arriver! ça valait le coup de venir ici, si c'était pour te rencontrer.**

L'Unchained se fit quelques réflexions, puis demanda un topo à Sakyo, comme on demande l'heure.

À cette instant, Jérôme remarqua un léger changement dans la posture du géant. Il se mit à serrer les poing sans quitter des yeux le fumeur. Il se connaissait manifestement et le géant ne devait pas porter l'autre dans son cœur.

**Il faudra que je choisisse l'un ou l'autre.**

« Voulez-vous que je vous fasse la traduction? »

Vargas l'avait surpris par cette question. Jérôme se leva et posa sa guitare derrière lui contre le mur.

Je vous remercie, M. Von Carstein. Mais, je parle suffisamment le japonais pour comprendre se qui se passe ici. Je me nomme Jérôme Lantier, ravi de ne pas être le seul gaijin dans cette chambre.

Jérôme lui avait répondu en anglais et lui tendait maintenant une main cordiale.

Kuwabara l'avait observé avec amusement, elle qui savourait la cigarette qu'il venait de lui offrir dans l'insouciance. Ils avaient ce point en commun, il lui serait donc utile dorénavant, sans doute plus que n'importe qui dans cette chambre. Cette conclusion le réjouissait, il avait gagné le début de sa confiance. De plus il remarqua bien l'attention particulière qu'elle lui portait, ce qui ne fit qu'accentuer sa joie. Une femme qui était sûrement avide des plaisirs de la chair.
Mutuellement, ils se contemplaient sans scrupules, comme deux partenaires qui se jaugent avant de se jeter l'un sur l'autre.

* Elle est nue sous cette veste. Comment tu es morte, ma jolie ? Si tu avais été violée tu serais sans doute choquée, alors ça ne peut pas être ça... *

Il chercha son regard et la voyant clairement loucher sur son propre corps, il esquissa un demi-sourire. Pour connaître la cause de son décès, il devrait la questionner directement. C'était encore trop tôt pour y venir, alors il la laissa s'exprimer.

Eileen : " Eh bien, c’est peu banal de rencontrer des gens comme vous … Enfin, surtout habillé comme vous … "

Si son sourire aurait pu s'élargir niaisement en signe de victoire, il n'en fut rien. Kuwabara misa la carte qu'il avait commencé à jouer depuis le début : celle du mec bien gentil et timide sur les bords. Un rôle qu'il n'endossait pas pour la première fois de toute évidence, et dans lequel il se sentait aussi à l'aise que dans la combinaison moulante.

" Vraiment... ? " dit-il en détournant les yeux pour mieux plonger dans les siens ensuite. " Je peux facilement vous dire la même chose. "

Afin de sublimer son rôle, il jeta un regard malencontreux dans le superbe décolleté qu'elle exhibait sous ses yeux sans vergogne et fit mine de rougir en changeant immédiatement de centre d'attention. Sa clope terminée, il la jeta au sol. Machinalement il en ralluma une autre, utilisant les mêmes gestes que précédemment pour se faire. Le voilà parti pour répliquer, utilisant judicieusement la remarque faite sur l'habit pour la liaison, ce qui lui permettrait de la mettre définitivement de son côté.

" C'est vrai que cette tenue n'a rien d'habituel... cela fait plus de deux fois que je participe à ce genre d'étranges missions et je peux vous assurer que la combinaison m'a souvent sauvé la mise. "

Il accompagna ses dires de gestes, montant ses mains au niveau de son visage pour les regarder, comme s'il était encore fasciné par cette tenue. Elle savait désormais qu'il n'était pas un bleu, qu'il connaissait des choses qu'elle ignorait et qu'il avait un certain potentiel. Révélations et sincérité, Kuwabara avait réuni les meilleurs ingrédients pour concocter sa future offensive sur sa proie qui n'était pas prête de voir venir son jeu malsain. Son esprit perturbé était tambouriné des mêmes pensées frénétiques : des flashs montrant des positions violentes et obscènes qui mettaient en scène cette fille, son imagination se plaisant à titiller ses fantasmes. Il se dépêcha de baisser les mains, car elles commençaient à trembler fébrilement à l'idée seule de choper la chevelure de sa cible et de la maintenir de la sorte pour la culbuter dans tous les recoins du couloir.

Mais même pour un chasseur de sa trempe, ce ne serait pas aisé d'en arriver là. Il fallait prendre en compte les nombreux autres participants qui risquaient de l'interrompre, ensuite le cadre de la mission et ses éventuelles conditions, qui ne seraient peut-être pas propices, puis enfin le moment et la durée. Un tas de calculs qu'il fallait prendre en compte pour être sûr de ne pas finir en tant qu'ennemi public numéro un. Mais rien... absolument rien n'empêcherait Kuwabara d'accomplir son crime ce soir. Rien.

" Je m'appelle Kuwabara... et vous ? "

Ses lèvres s'étirèrent légèrement.

Les deux individus s’observaient mutuellement, se dévoraient discrètement du regard, et élaboraient leur plan de dominateur chacun pour eux. Inspirant de grandes bouffées sur sa cigarette, Eileen, continua de soutenir le regard ardent de son interlocuteur. Elle imaginait déjà tout ce qu’elle pourrait tirer de lui. Telle une sangsue, elle se voyait déjà le vider de toutes ses ressources possibles, pendant qu’il serait aveuglé d’amour pour elle, et l’adulerait jusqu’à la mort.

* Tu as de l’assurance mais … Ce n’est qu’une image, je suis sûr que tu es fragile, en vérité. *

Se persuada-t-elle. Eileen écouta attentivement la réponse à son engagement de conversation. À bien y repenser, une femme nue sous une veste masculine généreusement prêtée, ce n’était pas si courant que ça. Elle esquissa un sourire, et se passa une main dans ses cheveux, se donnant un air faussement décoiffé mais encore plus sexy. De ses yeux glacés, elle observa les moindres détails du visage de l’inconnu. Décidément, il était vraiment venu du ciel pour être aussi parfait.

« C'est vrai que cette tenue n'a rien d'habituel... cela fait plus de deux fois que je participe à ce genre d'étranges missions et je peux vous assurer que la combinaison m'a souvent sauvé la mise. »

La demoiselle haussa un sourcil. De quoi parlait-il ? De … Mission ? Soudain, elle se remémora les conversations ouïes précédemment dans le grand salon. Alors, ce n’était pas des rumeurs ou des délires, il y avait bien des missions ici ? Mais des missions de quoi, au juste ? Intriguée, Eileen garda cependant sa langue en poche. Elle avait horreur de passer pour une novice, ou une petite chose faiblarde qui ignore les règles du jeu. Visiblement, elle devrait recourir elle aussi à une tenue de ce genre, pour espérer rentrer chez elle. Pour le reste, elle apprendra sur le terrain !
Cependant, l’homme semblait en savoir beaucoup. Pour garder de bonnes relations avec lui et pouvoir s’en tirer, elle était obligée malgré elle de retarder ses plans de manipulation, ou du moins, y aller plus doucement. Grommelant des jurons dans sa tête, Eileen se consola bien vite en laissant trainer de nouveau son regard sur le corps d’athlète devant elle.
Enfin, l’étranger avait un nom, Kuwabara. Typiquement japonais, la demoiselle étira un sourire sur ses lèvres à la prononciation de ce nom. Elle le trouvait agréable, et surtout terriblement excitant.

« Appellez moi juste Hyde, pour l’instant. Pour ce qui est de mon prénom… »

Elle éleva de nouveau un regard gourmand dans ses yeux.

« Nous verrons plus tard, si l’affinité y est… »

Vraiment, quelle délicieuse proie.

L’européen se nommait donc Jérôme Lantier. Sur cette réponse, le vieil homme lui parut très sympathique. C’est avec joie qu’il sera la main chaleureusement que lui tendait le guitariste. Dans d’autres circonstances il aurait volontiers invité cet homme pour écouter ce dont il était capable avec cet instrument, trouvant déjà agréable les notes qu’il jouait. Malheureusement, le sort en avait décidé autrement.

« Vous possédez un bel instrument. » Dit-il sincèrement en anglais avant de reprendre possession de main.

Durant son adolescence, Vargas s’était particulièrement intéressé au rock allemand avec l’âge et les responsabilités, le temps lui manqua et n’eut plus trop location de se consacrer à une de ses passion. Il avait écouté de temps en temps de la musique classique et quelques morceaux de groupes japonais qu’il n’avait pas vraiment accroché même si la musique japonaise était agréable à entendre. C’était sympathique à écouter de temps en temps mais sans plus.

Ce qu’aimait le retraité dans les groupes, c’était les guitaristes car il avait toujours l’impression que le musicien qui maniait cet instrument difficile pour lui qu’était la guitare portait le groupe pour faire ressortir la qualité que les gens recherchaient en voulant écouter la musique d’un groupe. Le guitariste faisait le groupe pour Vargas. Parce que contrairement au chanteur, si il s’arrêtait de jouer la qualité ne serait plus du tout la même car on pouvait très bien adorer une musique quand il n’y avait pas de chanteur. Alors que le contraire était difficile voir impossible.

Il jeta un coup d’œil à Sakyo qui s’entretenait avec Yarashin Zurui et Antonio. Puis se tourna vers Jérôme pour lui parler en japonais cette fois-ci.

« Cette histoire de mission forcée est vraiment glauque. J’espère que nous arriverons à tous nous en sortir mais j’ai bien peur d’être naïf. »

Vargas essayait de faire de son mieux pour éviter que la peur ne s'empare de lui.

En voyant le regard de l'adolescent rivé vers un ennemi commun, Sakyo ne put s'empêcher de sourire. Ce jeune homme -en plus d'être consciencieux- semblait avoir perçu le caractère du fameux européen qui se faisait tant attendre depuis le début des transferts. La respiration forte s'atténua finalement pour laisser échapper un acquiescement quant à la question de l'écrivain. Puis, sans quitter le combattant des yeux, il parla encore une fois des "CET". Le romancier ne comprit pas dans l'immédiat, mais se rappela le tapotement que son interlocuteur avait effectué sur la tempe, avant que ce dernier ne continue d'apporter son savoir.
Des transpondeurs... Une manière pour les aliens de retrouver les gantzers à la trace... La discrétion n'était pas plausible autrement qu'avec l'invisibilité. Et surtout, les monstres survivants avaient la capacité de retrouver leurs victimes. Cela lui rappela immédiatement cette altercation avec le martien Stoned. Unique survivant et "Boss final" de sa première mission. Son regard se porta alors vers l'européen qui devait, de toute évidence, s'être battu contre lui. Mais Sakyo se rappela alors, en voyant sa carrure, qu'il avait laissé la combinaison dans la chambre, afin qu'elle s'adapte à sa nouvelle taille. Non... de toute évidence, Antonio ne pouvait pas avoir eu affaire à lui. Mais cela restait tout de même important. Même lorsqu'il avait réalisé avec Kyou et Reika qu'ils risquaient encore leurs vies à cause de la survie du monstre, son ami lui avait conseillé de n'en rien dire. Après tout, s'il était solitaire, autant fallait-il le laisser seul jusqu'au bout...

Malgré cette importante précision, Sakyo se rappelait aussi Mariko, qui n'avait jamais voulu tuer d'êtres vivants. Au final, elle était morte elle aussi. Ces monstres n'avaient clairement pas de pitié, mais on ne pouvait pas forcer des humanistes à tirer sur une telle cible sans raisons. Il haussa alors la voix et apporta cette même information avec une petite "astuce" en plus.

"Vous avez entendu Yarashin? Vous ne pouvez pas vous permettre de laisser un seul de ces monstres en vie. Mais je sais que parmi vous, certains ne pourront pas presser la gâchette. Si c'est le cas, prenez au moins cette arme (il montra son Y-Gun). Elle emprisonnera votre adversaire et le renverra dans "son monde", de la même manière que nous sommes arrivés ici. Avec ce faisceau laser qui nous a reconstitués. Faites ce que vous voulez, mais ne vous contentez pas de fuir, car vous comprendrez vite qu'ils n'ont pas votre pitié."

Il se retourna ensuite vers Antonio. La question lui brûlait les lèvres... Peut-être que Kyou et Reika s'étaient retrouvés face au Stoned et qu'ils l'avaient tué? L'européen aurait pu très bien courir plus vite que son prédateur... Plusieurs options étaient possibles, et il fallait que Sakyo sache s'il en encore en sécurité ou nous...

"Antonio, tu as vu le Stoned?"

Périphérie d'Osaka – 20h29
Résidence Yamamoto.


Nette, la rangée de longues tiges de bambous parfaitement alignées se découpa horizontalement. Les parties supérieures tombèrent ensemble dans l'herbe fraîche, créant un étrange écho dans le jardin. Toujours en position, Takeshi gardait les yeux fermés alors que le vent suivait dans une brise sonore le mouvement effectué par son sabre quelques secondes auparavant. Calmement, il revint à sa position de départ, observant la découpe quasi parfaite qu'il venait d'effectuer.

C'est presque silencieusement que la lame du katana noir se rétracta dans son manche. L'épéiste contempla alors l'arme en question. S'il n'aimait pas les pistolets et l'armement futuriste que délivrait la Sphère, il ne pouvait nier la qualité comme l'utilité de ce katana. Un tranchant exceptionnel, une légèreté indéniable, sans compter sa capacité à atteindre n'importe quelle grandeur de lame. Il en allait de même pour la sombre combinaison. En dépit du seuil de résistance moyen, les capacités offertes en contrepartie étaient incroyables. Dire qu'en l'espace d'une nuit, il était passé de patron à surhomme.

Takeshi baissa la tête, bercé par le bruit apaisant de l'eau qui palpitait sereinement sur les roches de sa cascade. Son entraînement était quotidien, un moyen pour lui de se décontracter et d'entretenir son corps comme son esprit. Pourtant, celui-ci était bien tardif. A son seul regard, on pouvait lire un sentiment que l'on nomme l'incertitude.

* Vous savez ce qui fait la force du guerrier, Takeshi-san ? A mon sens en tout cas, ce n’est pas son seul talent, ni la dureté de son épée, ni le nombre de ses munitions. Ce qui fait la force d’un guerrier, ce sont ses alliés, surtout celui qui veille sur ses arrières. Le mythe du guerrier solitaire ne tient pas, un guerrier seul est un guerrier mort... *

Ce sont ces mots qui, prononcés avec justesse par Akane Ueno, le préoccupaient de la sorte. La remise en question avait été inévitable. Encore en ce moment, son coeur était entravé par le doute.

* Qu'en est-il de ma seule force ? L'ai-je utilisé aux dépends d'autrui... ? Depuis mon arrivée dans cette chambre, j'ai eu de nombreux alliés. Pourtant, ils sont tous morts. *

Takeshi redressa la tête et porta son regard au loin.

" Ils sont tous morts. "

Cette expression... c'était celle appartenant à l'homme qui regrette.
Pertinemment, il savait que rien ne pourrait changer ça. Jamais il ne serait en mesure de ramener qui que ce soit via le menu des cent points car rien ne lui permettait de privilégier une vie humaine. C'était du caprice, de l'égoïsme généré par l'émotion intense et la peur de mourir. Il n'était pas le créateur, en quel honneur aurait-il donc le droit de jouer avec une existence ? Sur ce point, il était résolu, d'autant plus qu'il faudrait générer d'indénombrables massacres de martiens pour espérer avoir l'opportunité de faire revivre tous ceux qui étaient tombés durant cette guerre, et au prix de combien d'autres vies ? Et malgré tous ses efforts, comment aurait-il pu préserver la vie de chacun ? Il n'avait jamais pour autant délaissé quelqu'un, il avait aidé n'importe qui, jusqu'à être trahi à de nombreuses reprises par ceux-là même. Alors quelle était la solution ? Il n'y en avait sans doute pas. Cette machination cruelle répugnait profondément Takeshi, néanmoins il ne pouvait pas non plus nier le plaisir qu'il ressentait à chaque fois qu'il était amené à surpasser ses limites. C'était sans doute la raison pour laquelle il avait été le seul à revenir toujours indemne des huit dernières missions en date...

Ses pupilles rivées vers le ciel, il repensait grâce à cette nuit étoilée à la soirée qu'il avait passé aux côtés de la belle militaire. Même avec ses coordonnées, il n'avait pas trouvé le courage de la rappeler. Il ne trouvait pas ce fait envisageable avant d'avoir retrouvé la paix intérieure. La reverrait-il seulement un jour ?





Soudain, le vent l'assaillit. Un baiser glacial dans la nuque. Tournant le regard vers sa demeure, Takeshi plissa les yeux.

" L'appel... "

C'était pour ce soir.
Combien trouverait-il de nouveaux participants ? Combien rentreront de cette énième boucherie ? Quels adversaires redoutables faudrait-il affronter cette fois ? L'esprit désormais vidé de craintes et d'interrogations, il ferma à nouveau les yeux. Le transfert commença.



Centre de Tokyo – 20h31
Chambre de la Sphère Noire.



Une fois de plus, comme s'ils n'allaient plus jamais s'arrêter, les rayons de la Sphère s'activèrent pour matérialiser une nouvelle recrue. Nouvelle ? Non, une combinaison, un manche de katana dans la main... Pas de doute possible, un autre vétéran avait accès à la chambre. Lentement, le corps svelte et élancé de Takeshi Yamamoto apparut. Son visage fut matérialisé le dernier. Il avait les paupières closes et une expression immobile. Le voilà, le sabreur, l'unique survivant de la chambre d'Osaka.

Avec autant de puissance qu'il dégainait son arme, l'épéiste ouvrit les yeux. La profusion de morts l'étonna immédiatement. Tant de personnes... Il balaya à peine la pièce d'un rapide coup d'oeil, et fut immédiatement frappé par la présence de semblables : d'autres combattants. Comment était-ce possible ? Instinctivement, il reporta son attention sur la baie vitrée et découvrit le panorama qui s'offrait à eux : Tokyo. Visiblement étonné, il murmura quelque chose, assez fort pour être entendu par les personnes les plus proches.

" Alors c'est bien vrai, les rumeurs sont fondées... il y a d'autres chambres. "

Mais qu'est-ce qui justifiait sa présence, lui, originaire d'Osaka, ici-même à Tokyo ? Etait-ce un caprice de la Sphère ? Lorsque son regard se posa sur l'objet sordide, il constata que la boule était identique, tout comme la chambre. Quelle étrange situation...

Désormais informé de sa nouvelle position, il plongea son regard dans celui du guerrier le plus proche de lui, le jeune homme aux cheveux longs et aux lunettes qui portait une combinaison. Ses yeux étaient peut-être plus intimidants que ceux du géant, ils laissaient transparaître une émotion froide, une détermination inébranlable. Une force intérieure. Même si sa cicatrice pouvait lui donner un petit air de Yakuza - comme on le lui disait souvent non sans anxiété, d'un point de vue extérieur Takeshi n'avait rien de menaçant. Ainsi, il n'était qu'un autre combattant au sein de la chambre, une nouvelle énigme. Sans plus attendre, il leva les yeux vers l'assemblée et s'exprima avec une voix calme et posée qui ôta soudain le voile de mystère l'entourant.

" Je suis Yamamoto Takeshi, combattant de la chambre d'Osaka. "

De toute évidence, le crâne d’Akane ne recelait pas la moindre trace d’incision, elle l’avait pourtant passé au peigne fin, pour ainsi dire. Autour d’elle, les gens réagissaient toujours de diverses façons. Un bon point, personne ne l’avait importunée pendant qu’elle réfléchissait. Akane avait été brièvement déstabilisée mais elle n’avait pas eu peur. Dans la culture japonaise, montrer sa peur était un défaut particulièrement répugnant. Montrer l’irritation, être malade en public aussi. En la circonstance, ce genre d’émotions n’avait pas provoqué l’indignation collective, dans ce lieu. La militaire préférait tout de même ne pas avoir eu à trembler comme une feuille, ce qui viendrait peut-être plus tard, si tout ça tournait mal. Yarashin semblait toujours aussi érudit, leur apprenant des aspects toujours plus déplaisants de la situation, l’écrivain gérait à priori plutôt bien leur sorte de comité, un homme draguait une femme, laquelle semblait si réceptive qu’on pouvait se demander qui draguait qui. Quant à l’européen, il ressemblait un peu à un loup solitaire aux yeux d’Akane, tandis que le vieux monsieur dénommé Vargas liait connaissance avec le guitariste. Il avait l’air bien, ce Vargas. Si Akane avait eu un grand père, elle l’aurait bien vu avec le caractère de Vargas. En tout cas, elle aimait bien sa naïveté, étant elle-même tentée de penser qu’en se serrant les coudes, ils pourraient tous survivre.

Takeshi arriva alors et pendant un bref moment, ce fut comme s'il n'y avait plus personne d'autre que lui. Il était là, vêtu de la combinaison spéciale, armé, visiblement prêt à se battre, ça se voyait à son regard sur de lui sans être assoiffé de sang. Son arrivée était moins spectaculaire que celle de l’européen, néanmoins Akane sentait davantage l’esprit du guerrier habiter celui dont elle avait fait la connaissance deux jours auparavant. Ainsi, il était vraiment un des vétérans de ce lieu, même s’il semblait venir d’une autre chambre, ce qui confortait la jeune femme dans sa théorie qu’il y aurait d’autres lieux comme celui-ci, peut-être un peu partout dans le monde entier. Il n’était guère étonnant dans ce cas qu’il n’ait pas songé à l’appeler, même si ça ne faisait que deux jours, peut-être l’avait-il même oubliée, avec les soucis. Mourir, revenir à la vie dans un lieu où on était de toute évidence considéré comme un pion, au mieux … de toute façon, elle ne pourrait pas lui en vouloir, ils avaient échangé des paroles amicales, le courant avait semblait-il passé, et puis le coup de foudre mortel pour Akane. En tout cas, il n’avait pas encore remarqué sa présence, regardant à la fois tout le monde et personne à ce moment-là, se présentant avec une classe certaine. La militaire l’observait donc tranquillement dans un premier temps. La combinaison moulait le corps de façon impitoyable mais elle allait bien à Takeshi, mettant ses formes en valeur. Il n’était pas baraqué autant que l’européen mais n’avait pas à rougir de la comparaison, en tout cas, il était le seul ici à faire naître des pensées perverses à la jeune femme, laquelle ne trouvait même pas une telle réaction déplacée en la circonstance. Le premier réflexe de certains soldats ayant survécu à une bataille terrible était parfois de s’envoyer en l’air pour se prouver qu’ils étaient toujours en vie. Pour le peu qu’elle savait de lui, Takeshi n’irait jamais jusque-là avec elle, avec autant de promiscuité, s’il n’avait pas oublié son nom, même si de par sa couleur de peau même et son travail, la jeune femme avait tendance à marquer les esprits. Dans le cas le plus optimiste, s’il avait apprécié leur rencontre autant qu’elle-même, il serait navré de la voir en ce lieu, sachant qu’elle était morte donc, sachant les périls qui semblaient les attendre. Cela fit brièvement froncer les sourcils de la militaire qui se demanda si sa présence ne risquait pas de perturber le guerrier, dans ce cas. Tout dépendait des instants qui allaient suivre, de la façon dont elle allait réagir. Elle agit donc, avant que les événements réagissent avant elle. Jusqu’ici, Takeshi n’avait pas encore regardé vers le sol, donc vers Akane qui se mit sur ses pieds mais marcha en se relevant progressivement, passant d’abord derrière des obstacles visuels entre elle et l’homme : d’abord derrière Yarashin, puis derrière Sakyo et enfin dlld dépassa l’européen pour se retrouver exactement à coté de Takeshi, apparaissant dans l’angle gauche de son champ de vision.

"Bonsoir Takeshi. Au risque de paraître folle, ça me fait plaisir d’être ici, d’avoir cette deuxième chance de vous revoir."

Dit-elle en esquissant un sourire, n’en faisant pas plus parce que la situation n’était pas à la fête. Pour Akane, il semblait néanmoins un fait alors certain que tous ici avaient été ramenés à la vie, peut-être dans un but cruel, mais il n’en demeurait pas moins qu’ils pouvaient se battre pour survivre. Si elle n’avait pas été emmenée en ce lieu, la jeune femme n’aurait donc pas pu revoir celui qui lui avait fait indubitablement de l’effet. Elle avait parlé avec une tranquille assurance, amicale, d’un regard sincère pour le jeune homme, tentant ainsi de lui faire comprendre qu’il ne devrait pas être atterré en la voyant. Dans le pire des cas, sa renaissance devrait en principe l’épargner contre le ridicule de ne pas être reconnue, mais elle avait le sentiment que ce ne serait pas le cas, que Takeshi allait la reconnaître aisément.

La première à prendre la parole et à l'accueillir ne fut pas une inconnue. Elle apparut à côté de lui comme une ombre. Au moment même où il entendit le son de cette voix, il la reconnut. Ses yeux s'écarquillèrent alors, et il fixa avec surprise son interlocutrice. Son esprit lui jouait des tours ? Non, elle était bien là. Il n'avait jamais souhaité la savoir en ces lieux, et l'éventuelle joie de la revoir fut immédiatement exorcisée au moment où il comprit qu'elle n'était pas un fantôme de son imagination. La voix teintée par la déception, il lui répondit.

" Akane... En d'autres circonstances, j'aurais réellement aimé vous retrouver. Mais pas ici, pas dans cette pièce de mort. "

Légèrement, sa tête se baissa et il la secoua de dépit. Il identifia sa tenue peu conventionnelle sans rougir et constata qu'elle n'était pas en tenue. Du fait qu'elle l'avait longuement questionné sur la combinaison qu'il portait au restaurant, il en déduisit qu'elle venait bien d'arriver en même temps que toutes ces autres personnes que Takeshi ne prit pas soin d'inspecter dans l'immédiat. Elle venait de lui annoncer indirectement sa mort. Qu'une femme de sa trempe soit morte, ça l'affectait beaucoup, surtout qu'elle rejoignait désormais les rangs de la Sphère Noire. Il se contenta de repérer les détenteurs de combinaisons, au nombre de trois, même quatre. Pour celle qu'il affectionnait tant et pour les autres, il éleva de nouveau la voix.

" J'ignore si l'on vous a informé de la difficulté que représente cette épreuve mais c'est ma quinzième mission, et cela fait la huitième que je reviens seul. Je ne sais pas non plus si là est réellement la cause de mon transfert ici, mais je pense que la volonté de cette Sphère y est étroitement impliquée, comme pour tout le reste. "

Il n'y avait pas de vantardise dans ses propos, ni d'orgueil. Avec de l'attention, il était même capable d'entrevoir une certaine tristesse. Il ne souhaitait pas lever un vent de panique, il se doutait un peu que les combattants déjà présents avaient plus ou moins expliquer les bases de ce jeu infernal aux nouveaux venus.

Silencieux, Takeshi fixa son attention sur la lugubre Sphère, puis revint vers Akane. Ses yeux sombres la dévisagèrent. Elle n'avait aucunement perdu de son charme.

Takeshi se souvenait d’Akane, ce qui réchauffa en quelque sorte le cœur de la jeune femme, le faisant palpiter un peu plus fort donc. L’homme était surpris et déçu de la voir en cette pièce de mort, comme il le dit lui-même, ce qui n’étonna pas spécialement la militaire, mais il fallait que cet état d’esprit cesse pour être transcendée par une saine motivation, Akane le ressentant comme une nécessité impérieuse. Ce que lui dit alors Takeshi, à elle et au reste des occupants de la chambre, ces paroles surprirent la jeune femme même si elle tacha de ne pas le montrer. Ainsi, le bilan humain de Takeshi était encore pire que celui de Sakyo. Un seul survivant, et ce à huit fois reprises ! Quel était le but de ce Gantz ? Une sorte de sélection naturelle ? Akane n’aurait évidemment pas sur le dire, par contre l’homme en face d’elle avait dû souffrir après avoir vécu de telles épreuves, après avoir été le seul à y survivre. Il avait du tout tenter pour qu’ils reviennent aussi, en vain, et craignait certainement que ce scénario catastrophique ne se répète. Par contre, une lueur sembla briller dans son regard quand il regarda à nouveau Akane, la faisant ressentir un léger frisson, et ce n’était pas à cause d’une éventuelle fraîcheur, ou d’une encore plus incertaine angoisse. La jeune femme connaissait ce regard parce qu’elle vouait exactement le même à Takeshi, lequel était plus séduisant que jamais. Que pouvait-elle lui dire, que c’était dur de voir des gens mourir sous ses yeux ? Ce serait évidemment surfait et ça ne ferait que le déprimer davantage. Pour aller de l’avant, il fallait aller d’abord à l’essentiel, en venir aux bases du problème.

"Je ne saurais penser à votre place, ressentir ce que vous avez enduré jusqu’à présent, je vais donc vous répéter ce que je ressens. J’ai été tuée, Takeshi. J’ai averti ma hiérarchie d’un danger qui a failli causer la mort d’une centaine de personnes, au bas mot, mais personne ne m’écoutée. Vous rappelez la notion du guerrier seul ? Vous vous en doutez, j’ai pu éviter ce drame, sinon vous en auriez entendu parler, mais un piège imparable m’était destiné. C’est comme ça, on n’y peut plus rien."

Elle haussa les épaules avant de poursuivre :

"Je suis morte donc, mais si je n’étais pas là, vous pensez que je serais où ? Si vous n’aviez pas été ramené, je ne vous aurais pas connu, si je n’avais pas été ramenée, je ne vous parlerais pas en ce moment. Mourir une deuxième fois ne me fait pas peur, si je peux profiter au maximum de cette deuxième chance."

Elle conclue en se rapprochant assez de Takeshi pour que sa poitrine frôle de façon fort peu innocente le torse de l’homme, et lui murmura à l’oreille, sur un ton un peu coquin :

"Cette tenue vous met tellement en valeur, Takeshi … je peux toucher vos muscles ? Disons, hum, vérifier que votre tenue ne comporte pas de faux plis … pendant ce temps, je vous dirais ce que les vétérans m’ont appris de la situation, et vous compléteriez, au besoin …"

Le cœur de la jeune femme battait encore un petit peu plus fort dans sa poitrine alors qu’elle plongeait son regard à la fois curieux et sensuel dans celui de Takeshi. En agissant ainsi, elle avait conscience de monopoliser l'attention de l'homme sur elle mais si d'autres voulaient lui parler, ils n'avaient qu'à s'expimer dans ce sens, ou mieux, attendre leur tour, non mais.

Alors que se dissipait dans l'air du soir le corps et l'esprit de celle qui était destinée à devenir l'incarnation du Ciel parmi les hommes, son enveloppe se reconstituait peu à peu au pays de Shura. Lorsque la sphère noire acheva de matérialiser son corps, son essence d'origine divine l'investit d'un seul coup.

Toc ! Son corps, auparavant allongé sur l'escalier de bois, chuta de quelques centimètres sur le sol. Ce choc minuscule rappela Himiko, dont les yeux s'étaient clos, à la réalité de ce monde. De ses lèvres charnues s'échappa un grognement, caractéristique de celui qui est pris par surprise par un choc inattendu. Pour cause, son corps il y a un instant encore était devenu parfaitement insensible. Sous la surprise, le sabre glissa de ses doigts, chutant dans un bruit métallique.

Himiko-hime : "A-i-ta..." (aie en japonais)

Sa tête dodelina sur le côté pour s'ouvrir sur l'une des pires surprises qu'aurait put lui réserver l'enfer. Takano Yomitsu. Nu, en sueur, hagard, la folie qui brûlait dans son regard.

"GAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAARDES !!!!!!!!!"

... Mais après tout, elle était en train de se vider de son sang il y a un instant à peine. Y aurait-il un vaillant chevalier pour secourir une princesse en détresse - et éventuellemnt occire l'affreux chose plébein ?

Les choses changeaient peu, de nouvelles têtes encore, de nouvelles surprises.
Bien sur personne n’aurait voulu se préoccuper de lui, seul toujours et dans cette solitude il réfléchissait, lui dans son coin se frottant les muscles de ses bras pour les réchauffer machinalement, mécaniquement. Soudain une chose lui vint a l’esprit que ce soi par pur fantaisie ou autres il s’imagina l’homme près de lui l’étranglant par derrière, après tout il n’avait eu aucune réaction a son don de vêtement les laissant même tomber au sol, un homme nue posté derrière lui.

D’un certain coté il était effrayé a cette idée, pas terrorisé bien sur mais cela lui suffit, pour que tout son corps se contracte, il était loin d’avoir la musculature d’Antonio bien sur, mais pour son age il trouvait que la sienne était relativement bien faite, même si ça ne l’empêchai pas d’avoir donné ses vêtements a cette homme nue pendant que le haut de son corps était en train de geler, la combinaison quand a elle tenait les ses jambes à l’abri d’éventuel frisson qui aurait put les parcourir. Pour en revenir a cet instant il le voyait, ses mains grasse qui s'approchait et se serrait autour de son cou… Mauvais pressentiment ou imagination c’est mains en tremblèrent, de peur…non la tension, le stress et tout ce qui l’attendait encore faisait qu’il en été excité. C’était a peine si il n’attendait pas que ça, qu’il puisse le frapper jusqu'à en être calmé, il n’avait rien contre lui pourtant il voulait juste, non il espérait juste pouvoir enfin se calmer, et pendant tout le temps ou il attendait ça, tout en essayant d’arrêter c'est tremblements, d’arrêter de penser a ça, eh bien il ne prêtait plus attention a ce qu’il se passais devant lui.

Au bout de quelques minutes il fini par se détendre a moitié du moins, son premier geste à ce moment la fut de s’éloigner de la cuisine, tout en évitant de marcher sur les gens au sol, il alla droit sur la sphère noir la caressant du bout des doigts il se mit a sa gauche, près de la fenêtre.

* Putain… Mais qui je suis, qui je suis pour être encore en vie, perdu dans Tokyo avec cette impression d’être déjà mort deux fois…*

Il soupira, brièvement regardant la Tokyo qui l’avait vu naître, son moral volant près du sol sachant qu’il était à l'étage cela lui paraissait vraiment loin…
Que ce soi la dernière fois ou cette fois c’était pareil, il était au milieu d’une bandes d’inconnus et ça il le devait a ça chance légendaire, la dernière fois il avait fini ignoré par tous malgré c’est tentative et malgré sa résurrection son cœur aurait put cesser de battre qu’il ne l’auras pas senti. Du coin de l’œil il les voyait tous, même ceux dans le couloir déjà deux hommes et deux femmes qui se « rapprochait » dans la nature des choses, Il vit quand même que c’est deux séducteurs la tenait une nouvelle arme en leur possession.

Il se pencha en avant, son nez a deux centimètres de la vitre n’arrivait même pas a faire de buée. De loin un air triste pouvait se lire sur son visage, regard nostalgique au loin perdu dans les lumières devant lui, perdu…



Une nouvelle venait d’arrivée, sa chute et son crie en apercevant l’homme qu’il avait laissé nue il y a quelques minutes encore l’amusai un sourire put malgré tout ce lire sur ses lèvres, il s’en rendit compte et cela le fit de nouveau sourire.
Finalement, tout n’était pas perdu.

L'arrivée de cet autre personnage dans la chambre aurait pu passer inaperçu aux yeux de Sakyo, qui attendait une réponse d'Antonio, bien qu'elle fût évidente. Mais le fait que ce nouvel arrivant portait la combinaison avait suffit à détourner son attention. Un autre gantzer, encore. Allait-il y en avoir encore beaucoup d'autres comme ça? D'autant plus que ce dernier avait comme une certaine aura. Du moins, on sentait dans son regard qu'il devait avoir une certaine expérience. En tout cas, il en avait clairement assez pour énoncer quelques mots. Oui, il y avait d'autres chambres, et lui, il venait d'Osaka. Ce dernier avait donc vite comprit qu'il était transféré à Tokyo, grâce à la Tour. Et pourtant, même si cela semblait être une découverte pour lui... quel calme avait-il! Il avait dit cela comme ça, sans être gêné ou réellement laisser transparaître un étonnement. Non, simplement il l'avait dit. Lui-même s'était défini comme étant combattant. Pas "membre de la chambre" comme Sakyo usait du terme, mais "combattant". Ce n'était clairement pas le physique d'Antonio, mais tout de même... Il avait une certaine présence à ses yeux.
Mais un détail de trop: Akane lui parlait désormais. Elle le connaissait, elle qui était "débutante". Ce n'était pas censé... Pourquoi tant de coïncidences? Un jeune homme connaissant déjà la chambre, l'énonciation de transferts vers d'autres sphères, de nouveaux gantzers, et maintenant, des personnes se connaissant déjà! Sakyo aurait pu en conclure que Gantz régissait la mort, s'ils s'étaient trouvés dans un univers plus fantastique que du genre de la science fiction. Mais alors qu'il n'aimait pas croire au destin, il commençait déjà à se dire que le hasard n'existait peut-être pas... Mais ce n'était pas tout. Définitivement, l'expérience de ce Takeshi -comme il s'était présenté- fut énoncée.

*QUINZE MISSIONS!*

Cinq fois plus qu'Antonio, alors que ce dernier s'était montré comme étant le plus fort. Takeshi avait-il acquis les 100 points au moins une fois? C'était fort probable... Sakyo voulut lui parler, comme à tous, mais pourtant, il se sentait comme retenu. Étrangement, il se sentit immature, un peu comme ces collégiens qui remarquent une personne plus vieilles qu'eux et qui veulent à tout prix les aborder. D'autant plus qu'il se voyait coupé dans son élan par la militaire, qui vint se coller à lui un instant. Mais l'écrivain n'était pas dupe: il comprenait qu'elle tentait un stratagème de séduction, à travers ce toucher, assez mal placé dans ce genre de situation. Il s'outra intérieurement, jugeant que ce n'était pas le moment, mais finit par agir.

"Je suis Sakyo Jinnaï, dit-il en le saluant de la tête. C'est ma seconde mission. A vrai dire, nous sommes tous débutants par rapport à vous, Takeshi-san. J'ose imaginer que vous avez déjà réussi à avoir cent points, non?

Il aurait bien attendu une réponse, comme avec Antonio, mais encore une fois, quelque chose le coupa. Une arrivée qu'il n'avait pas remarquée, à vrai dire, mais surtout un cri. Pendant un instant, il crut entendre le mot "garde", assez incongru, mais il se tourna vers l'origine du bruit. Au sol, une femme, magnifique. Plus jolie encore qu'Akane ou que la beauté dénudée. Elle lui rappela immédiatement Ayaka Anzu, qui avait ces mêmes cheveux d'ébène. Mais évidemment, ce n'était pas elle. Cette beauté se trouvait bien au-delà, et Sakyo hésita même à agir sur le moment, ayant peur de l'aider elle plutôt que de se renseigner, tout comme l'avait fait l'autre gantzer en aidant la fille "nue". Mais il décida malgré tout de ne pas être raisonnable. Il s'approcha d'elle et constata un peu mieux ses vêtements. Un kimono. Joli en tout cas, mais c'était clairement une tenue étrange pour arriver dans une chambre comme celle de cette sphère. Cela dit, c'était toujours plus original, attrayant et plus censé que cette quantité de personnes nues.
Quand il fut à son niveau, il s'agenouilla pour poser une main rassurante sur son épaule.

"Mademoiselle, calmez-vous. Vous êtes en vie, tout va bien..."

Drôle d'affirmation pour quelqu'un qui annonçait une guerre quelques minutes plus tôt...

Himiko, pendant un bref instant, prit conscience qu'elle devait ressembler à une sorte de cheval emballé. Et elle eut un peu honte de son attitude, de son relâchement. Mais la situation valait bien un coup de panique. Un charmant jeune homme vint essayer de la rassurer, mais sur le coup ça ne marcha qu'à moitié. Ou peut être un tiers. En vie, disait-il ? Dans un tel endroit, ça ne ressemblait même pas à un hôpital... Et aussi, cet endroit puait la mort.

Himiko essaya de se calmer, et se releva, prête à saisir le pistolet blotti contre sa poitrine ce faisant elle s'éloigna de Sakyo, gardant ses distances avec lui. En jetant un regard autour d'elle, elle vit nombre de personnes. Certaines avaient l'air normales. D'autres puaient la mort, certaines plus que les autres. L'européen musculeux, les beaux gosses avec leurs étranges combinaisons noires... Et aussi, le jeune homme aux longs cheveux noirs, mais un peu moins que les autres. L'européen sentait la mort plus que les autres, plus encore que Masanoshin, il ressemblait à l'homme qui l'avait tuée... Xiao Dong Xian. Togo. Il y avait une bonne dizaine de mots chinois qui pouvaient se prononcer xiao, au moins. Comme salpêtre, ciel, nuages... nuages, kumo, comme une araignée... Etait-elle aux prises avec sa toile ?

"Tout va bien ?"

Maintenant qu'elle y pensait, son corps n'était plus aussi frigide et ne baignait plus dans l'hémoglobine. Elle avait peut être été soignée. Ou alors elle était dans la salle d'attente du Tribunal d'Enma-O et les types en combinaison, comme le jeune homme, étaient des meifu no junza, des subordonnés démoniaques d'Enma-O, les sbires de son tribunal.

"Tout va bien ? Si c'est vraiment le cas, quelle est cette chose dans la cuisine ? Et tout ces barbouzes..."

* J'ai vu des yakuzas entraînés à briser des grèves qui ressemblaient à des chatons en comparaison ! Et où diantre nous trouvons nous ? Pourquoi mes gardes du corps ne sont pas ici ?* Himiko préféra garder le reste pour elle, c'était plus prudent. Elle avait peut être été enlevée par des ennemis du Trône, bien que cela paraisse peu probable. Elle avait été très discrète dans ses opérations, et ses hommes de mains avaient fais le ménage derrière elle.

"Je m'appelle Himiko. Dites moi qui êtes-vous et où sommes nous ?"

Yarashin laissa Sakyo s'occuper des nouveaux venus. Le vétéran pouvait avoir fait autant de missions qu'il le voudrait, ça n'avait pas empêché le jeune Nishi de mourir. Et une effarouchée braillarde n'avait aucun attrait à ses yeux. Il sortit un appareil photo de sa veste au côté duquel pendait un câble USB. L'obèse brancha le câble à son ordinateur avant de pianoter dessus. Il le rangea ensuite pour faire des photos, d'abord de la sphère, ensuite des occupants de l'appartement, demandant leur nom à chaque fois.
Vous comprenez, je voudrais garder une trace de votre passage ici.
Pour ceux qui refusaient, il avait un zoom.
Il gardait la nouvelle venue pour la fin, attendant que Sakyo la rassure. Elle lui rappelait quelqu'un vue à la télé. Une Idol? Non, pas assez vulgaire.
Il laissa tomber et se concentra sur son inventaire.

Kuwabara observa les deux derniers arrivants du coin de l'oeil, écoutant à peine les propos qui se tenaient. Il ne retint que le nom de Takeshi, un vétéran qui avait de nombreuses missions à son actif et qui connaissait la militaire. Il avait bien fait de ne pas s'attarder sur elle, en fin de compte. Et puis, cette Eileen était à ses yeux était bien plus avantageuse. Cependant, l'autre femme hystérique qui était apparue de la façon la plus burlesque jusqu'ici était pas mal du tout non plus... Mais rien d'assez convaincant pour que Kuwabara ne décide de changer de proie. Après tout, est-ce qu'un chasseur change son fusil d'épaule pour une hase quand il a une biche en vue ?

Le petit gros encombré de matériel vint les déranger avec son appareil photo. Sans montrer aucun signe d'agressivité à son égard, Kuwabara insista pour qu'il n'en fasse rien, imposant sa main devant son visage et l'objectif pour le dissuader.

Finalement tranquille, il reporta son regard de prédateur sur cette dénommée Hyde. Un nom qui l'avait fait sourire. Sa consonance était étrangère et lui rappelait fortement le mot anglais " hide ", cacher. L'anglais lui avait de nombreuses fois servi pour brancher les européennes et leur réserver le même sort, il avait donc quelques notions. En tous cas, elle apprendrait vite à se cacher, elle devrait même le faire au plus vite si elle voulait éviter le pire... mais comment aurait-elle pu se douter de quoique ce soit ? Son plan fonctionnait à merveilles. Elle jouait les tentatrices, elle abusait des charmes qu'elle possédait, elle se croyait toute puissante... elle semblait n'avoir qu'une seule hâte : le baiser sauvagement. Elle allait être servie sur un plateau d'argent. Toutefois, il n'y aura que lui qui prendrait son pied dans cette histoire.

* Continue donc à prendre confiance... tu dois te sentir tellement dominatrice... Oui, je sens que tu as l'habitude de te faire culbuter pour un paquet de clopes... Et pour moins que ça je vais te posséder. Te souiller. *

Décidément, il commençait à avoir du mal à se maîtriser. L'envie de la bourrer était irrésistible. La mission devait bientôt commencer. Il le fallait. Afin que le silence ne soit pas suspect, il trouva quelque chose d'autre à dire pour la forcer à rester à ses côtés, quoiqu'il arrive.

" Je vous protégerai, Hyde. " dit-il en la fixant, se donnant un regard bien déterminé.

Une phrase qu'il n'aurait jamais sorti dans un autre contexte, tellement il trouvait ça niais et fleur bleue, mais n'était-ce pas ce que les gentils garçons aux airs héroïques diraient ? Il ne faisait qu'étoffer son rôle, et il s'en délectait.

Pour Eileen, je temps semblait arrêté. Plus rien d’autre que son gibier tout frais ne comptait pour elle à présent, bien qu’elle fut frustrée de devoir l’attaquer en douceur et d’effectuer son grand numéro avec retenue. Cependant, elle réalisa qu’encore, de nouvelles personnes venaient à intégrer cette pièce. Une jeune fille en faisait partie, qui commença par hurler comme dégénérée mise en cage. La bourgeoise était encore incertaine sur le nombre de fille qu’elles étaient, mais elles devaient se compter probablement sur les doigts de la main. Aucune importance pour la jeune fille. Elle était très sûre d’elle, et confiante de ses charmes. Les autres femmes, elle ne les voyaient pas comme des éventuelles concurrentes ou des bâtons dans les roues : elle ne les voyaient tout simplement pas ! Elle sympathiserait peut-être légèrement si un intérêt s’y trouve, mais sinon, elle trouvera bien un petit simplet qui assurera ses arrières.
Mais un nouvel arrivant attira son attention. Un homme grand, svelte et brun. Il possédait un regard déterminé, et semblait éprouver une certaine sympathie pour une femme métissée avec qui il dialoguait.

* Tiens, c’est le repaire des beaux garçons ici ? *

Pensa-t-elle. Elle l’observait du coin de l’œil, tout en commençant à élaborer un second plan de tentation. Quoi qu’elle s’arrêta bien vite ;

* Hum, j’ai d’autres chats à fouetter avant toi. Et puis, tu es déjà obnubilé par une autre. *

Pourtant, des couples, Eileen en avait brisé à foisons. S’attaquer à un homme en couple, ou même marié n’était pas du tout un obstacle pour elle. Mais, l’attention de la demoiselle était complètement retenue par le mystérieux Kuwabara devant elle. Elle replongea son regard dans le sien, ne pouvant cacher un sourire gourmand par la même occasion.

* Bon sang, qu’est-ce que tu me fais envie. *

Elle était impatiente, que ces soit dites missions commence. Déjà, pour savoir ce que c’était, mais surtout, pour obtenir des moments seule avec sa proie. Qu’est-ce qu’elle avait hâte de le soumettre à elle. Quand soudain, il lui assura qu’il la protégerait. Eileen cru avoir un orgasme. N’était-ce pas du pain béni qu’elle avait devant elle ?! Il se soumettait déjà à elle, lui assurant une protection. Folle de joie, la demoiselle canalisa ses émotions fortes, et se contenta de répondre avec le plus grand calme possible.

« J’éviterais de me mettre en danger, alors. Restez près de vous me garantira une sécurité … »

Sous cette attirance puissante, Eileen oublia complètement qu’il fallait toujours se méfier des autres. C’était pourtant sa règle d’or, mais là, elle l’avait mise à la corbeille. Un exception qui lui coutera sans doute beaucoup plus cher qu’elle ne peut l’imaginer. Persuadée d’être la grande gagnante de la partie, elle ignorait complètement quel chasseur se présentait devant elle.

« Kuwabara… »

Murmura-t-elle avec envie.

Une répartie intéressante qu'avait Himiko. En tout cas, elle avait de la jugeote et avait su couper le sifflet de Sakyo, qui était encore assez enjoué à l'idée d'avoir réussi à la calmer. Mais au moins, elle n'était pas traumatisée, chose qui rendait la démarche des explications beaucoup plus facile... Mais elle arrivait au mauvais moment selon lui. Il allait encore devoir lui expliquer le pourquoi du comment et convaincre cette nouvelle personne de la véracité de ses dires! Et pourquoi était-il le seul à avoir agi pour elle? N'y avait-il donc personne parmi les gantzers qui soit assez concerné? Encore une fois, c'était le travail ingrat qu'on lui réservait. Pourquoi fallait-il toujours que ce soit lui et seulement lui qui agisse pour les autres...?
Il voulut commencer à lui expliquer qu'elle était morte, mais il vit alors Yarashin manipuler un appareil photo numérique. D'abord sur son ordinateur, ensuite pour prendre directement des photos de la sphère et de tous les occupants de la chambre. Du moment qu'il le gardait lui et cette jeune femme pour la fin, cela lui allait en tout cas. Il lui expliquerait alors qu'il pouvait prendre des photos, mais clairement éviter leur publication. Mais pour l'instant, il y avait une victime qui réclamait des informations.

"Je m'appelle Sakyo Jinnai. Si vous êtes ici, souvenez-vous, c'est que vous êtes morte... Ou plutôt, vous vous êtes faites tuer et votre corps s'est retrouvé ici."

Sakyo fit une pause en montrant d'un geste large du bras toutes les personnes qu'il y avait ici dans la chambre. Le problème était qu'une "nouvelle" était arrivée en dernière. Il allait devoir lui expliquer les choses encore une fois mais n'aurait peut-être pas le même crédit. Alors autant se servir de tout ce qu'il avait autour de lui.

"Vous voyez, il n'y a pas de sélection particulière. Il y a des adolescents, des médecins, des combattants, une militaire et bien d'autres... Moi même je suis seulement étudiant et écrivain. Le fait est que lorsque certains meurent ils se retrouvent ici. Mais il y a un moyen de vous en sortir..."

Il montra la grande sphère noire du doigt pour appuyer ses propos.

"Vous voyez cette boule? On l'appelle Gantz. Ou plutôt, c'est l'homme qu'il y a dedans qui doit s'appeler Gantz. Dans quelques minutes, elle émettra une musique -assez étrange compte tenu de la situation, je vous l'accorde- puis elle affichera une "cible". Une créature. Puis elle s'ouvrira pour vous fournir un arsenal assez conséquent, ainsi que ces combinaisons (il tira le textile de sa combinaison pour justifier ce vêtement)."

Voyant que ses propos ne pouvaient pas suffire au début, il décida d'utiliser un autre moyen qui avait su convaincre beaucoup d'autres personnes. L'impossibilité d'ouvrir les portes et les fenêtres. Pour ce qui serait du fonctionnement des armes, il allait lui expliquer en dernier. Peut-être sur le terrain. Après tout, il ne leur restait sans doute plus beaucoup de temps...

"C'est un jeu morbide, mais c'est le seul moyen. J'ai conscience que cela ressemble vraiment à un jeu télévisé mais ce n'est pas le cas. Dans tous les cas, vous pourrez sortir de la chambre en ayant accumulé 100 points. Enfin c'est un choix parmi d'autres. Vous pouvez aussi "acquérir une meilleure arme" ou "ressusciter quelqu'un qui aie été dans cette chambre". Je comprendrais que vous ne me croyiez pas, mais dans ce cas là, je vous en prie, essayez ne serait-ce que de toucher les poignées des portes et des fenêtres. Vous ne pouvez pas sortir, ce combat est inéluctable."

En baissant les yeux, Sakyo remarqua alors que non seulement, elle était armée d'une pistolet, chose qu'il avait remarqué à son insistance à coller l'arme contre sa poitrine, créant une bosse à travers son kimono -et comme il était sur sa poitrine, gêné, il descendit encore les yeux- mais en plus, elle portait une arme blanche sur elle. Un katana accroché à la ceinture de son hakama. C'était un arsenal excentrique pour une telle tenue. Ce genre de vêtement était exclusivement porté par les prêtresses Shintô, de son souvenir. Était-elle mêlée à un réseau de yakuza? Peut-être même était-elle une de ces courtisanes sanglantes, revêtant des tenues religieuses, que l'on pouvait voir dans certains films d'animation ou autres histoires mêlant sexe et violence. Pourtant, il ne s'étonna qu'un tout petit peu. Après tout, à sa première mission, le jeune homme noble -quel était son nom déjà? cela ressemblait à celui de Vargas...- avait un tanto sur lui.

"Et si cela ne vous suffisait pas, je pourrais aussi vous montrer la puissance de cette combinaison en écrasant une balle de votre pistolet. Je vous assure que rien qu'avec mes doigts, ce serait possible."

Il tendit alors sa main droite, prêt à effectuer ce drôle de tour de magie. Depuis le début, tout le monde l'avait vu utiliser la combinaison et avait pu constater le problème des fenêtres. Tout le monde l'avait écouté calmement. Maintenant, si cette femme ne voulait pas le croire, alors il fallait espérer qu'un autre gantzer se montre plus convainquant...

En regardant autour d'elle, Himiko remarqua froidement que les gens assemblés ici ne faisaient pas attention à elle ou presque. Ils avaient à peine remarquer sa présence, tandis que dans des cortèges officiels, elle était clairement reconnue par la population. Seul le jeune homme aux longs cheveux noirs, Sakyo Jinnai, faisait attention à elle. Mais son propos était fort étrange. Morte, disait-il... Mais pourtant, elle vivait et respirait. Et accomplir des missions pour tuer des créatures. Son histoire lui paraissait incohérente, impossible. Mais si elle était morte, comme elle le pensait... Cela voulait-il dire que le Ciel lui donnait une seconde chance, une chance d'accomplir son Destin d'impératrice ? En son coeur, elle savait que Kugen aurait put lui expliquer la situation, lui dire ce qu'il se passait.

*Si seulement Kugen-sama était là...*

Jinnai Sakyo... Comment devait-elle s'adresser à lui ? Sakyo-han, avec son accent de la région du kansaï (han = san, dans la région de Kyoto). Ou alors, Jinnai-senseï, s'il était effectivement écrivain. Elle n'avait jamais entendue parler de lui, mais les écrivains étaient de plus en plus nombreux, à cette époque. Mais il avait remarqué le pistolet caché à l'intérieur de ses vêtements. Elle avait certes eut un tic et posée sa main sur l'arme à feu, mais le jeune homme devait avoir une certaine expérience militaire pour remarquer un détail aussi subtil. Et avoir suffisament de caractère pour la défier, sachant qu'elle était aussi bien armée.

Quand il eut terminé ses explications et s'apprêta à prouver ses dires avec une démonstration, Himiko ramassa son "katana" et le rengaina dans le "saya" glisser dans sa ceinture "obi", puis entrepris de dégainer le pistolet comme il l'avait suggérée, en écartant le tissu de ses vêtements, lui dévoilant un peu de sa poitrine, qui ne portait pas de soutien-gorges (pas avec une tenue traditionnelle). Elle prit le pistolet 9mm et le brandit dans sa direction, d'une seule main. Mais au lieu de placer le canon sur la paume de Sakyo, elle le pointa sur son front.

"Si vous dites la vérité... Est-ce que cette soit-disant combinaison protège aussi vôtre tête de mes balles ? Ou de la lame de mon katana ?"

Et disant cela, elle le regarda droit dans les yeux. Quand elle prenait ce ton autoritaire, rare étaient ceux qui osaient lui mentir. Mais généralement, ils avaient conscience de son appartenance à la Famille Impériale, ce qui n'avait pas l'air d'être le cas de ce Jinnai. Et pourtant, elle vit dans ses yeux qu'il était convaincu de ce qu'il avançait. Peut être bien disait-il la vérité. Après avoir laissé un moment d'attente pour qu'il lui réponde, elle abaissa le pistolet.

"Jinai Sakyo-han, c'est cela ? Je me souviendrais de vôtre nom. Vous m'avez expliqué le comment, mais vous ne m'avez pas dit le pourquoi. Quelle est la raison qui fait que nous nous retrouvons ici ? "

Etait-il possible que cette histoire soit un projet militaire, ou du gouvernement civil ? Peut être des américains... Ce n'était pas crédible. Elle s'était beaucoup rapproché des cercles du pouvoir, si ça avait été le cas, elle serait forcément au courant.