Ca y est, j'étais enfin arrivé à l'aéroport de Tokyo. Mon rêve devenait réalité, j'allais enfin côtoyer mes origines. Le plus beau séjour de ma vie débutait. Du moins, c'est ce que je croyais dur comme fer. Le fait est que la mort est une puissance supérieure très vicieuse qui est bien décidé à faire appliquer sa triste loi n'importe où et n'importe quand.
Il pleuvait extrêmement fort mais ce n'était pas suffisant pour me casser le moral, loin de là. Bien qu'il fût préférable d'immédiatement partir à la recherche de l'auberge de jeunesse où j'allais normalement séjourner plusieurs semaines, je décidai plutôt de me concentrer sur mon plaisir personnel en me lançant dans du tourisme pur et dur.
Je visitai donc plusieurs quartiers parmi les plus connus de la mégapole sans même voir le temps s'écouler. Lorsque je tombai devant une boutique où ils vendaient des sabres artisanaux. Le rêve! Je n'hésitai pas une seule seconde et m'en procurai un d'à peu près 70 centimètres, manche compris.
Finalement, ce fût le coucher du soleil qui me ramena sur terre en me rappelant qu'il était nécessaire d'accéder le plus rapidement possible à mon hébergement temporaire. De ce fait, je repris le métro, mon compagnon du jour, et m'aventurai dans un recoin nettement moins prestigieux de la ville, budget oblige.
C'est sous une pluie toujours plus battante et une pénombre grandissante que je me retrouvai dans une ruelle. Ruelle qui servirait quelques minutes plus tard de cercueil pour mon enveloppe corporelle actuelle.
Ils étaient deux demi-douzaines m'entourant lentement, des racailles tokyoïtes... C'est sans même ouvrir un quelconque dialogue que l'un d'eux se rua sur moi, poignard à la main. Je reculai tout en essayant tant bien que mal de sortir mon acquisition du jour de son carton, mon sabre. Une fois le manche agrippé, tout ne fût que réflex et je plantai mon agresseur sans une once d'hésitation.
Je pensais que l'effet de surprise et la mort de leur compagnon feraient dégager le reste de la bande. Bien au contraire, cela les incita à lancer une offensive groupée sur ma personne. Une série de parade/esquive commença alors. Sur le coup, je ne me rendis même pas compte que je venais d'abattre un être humain. J'étais pour ainsi dire totalement possédé par mon instinct de survie.
Ce ne fût pas leur supériorité numérique qui eut raison de moi, mais bien le son... Le bruit de la pluie battante m'empêcha de me rendre compte que l'un d'entre eux se trouvait dans un angle mort.
Lorsque je m'effondrai, j'étais encore conscient et je pu remarquer qu'ils ne me firent même pas les poches ni me prirent mon sabre. Ils s'en allèrent tout simplement.
De la violence gratuite, rien de plus...