Il est vrai qu’en dépit d’un nom à consonance très virile le jeune homme possède une allure plutôt androgyne et étonnamment juvénile pour son âge. Il se plait à cultiver son apparence fragile et efféminé accordant un soin particulier à son corps qui confine au narcissisme le plus exacerbé. De fait Kenji a sculpté son corps à la façon d’un athlète particulièrement exigeant. Néanmoins le jeune garçon est loin d’être bien épais pour son âge. Sa taille avoisinant le mètre soixante-neuf restes dans la moyenne, ses muscles restent bien dessinés sur une charpente à l’aspect fragile quoique solide. Ses biceps tout comme ses abdominaux sont agréablement visibles. D’allure impeccable, il met un soin particulier à toujours être bien sur lui. Aucunes cicatrices ne viennent gêner son physique « parfait ». Le teint pâle, il est également parfaitement glabre. Effectuant des exercices physiques réguliers et pratiquant plusieurs sports, ces compétences physiques résident essentiellement dans sa vitesse, son agilité et son endurance.

Son visage reflète ses origines métissées. Ses yeux d’un bleu profonds sont ainsi un héritage de sa mère américaine. Un regard inquiétant parfois enjôleur mais qui peut refléter une cruauté ou un mépris inhumain propre à vous glacer le sang. L’observateur avertis distinguera d’ailleurs l’étincelle de folie ardente qui brille derrière ces pupilles. Le jeune homme dissimule en permanence sa véritable nature derrière un masque souriant et aimable qui se veut comme étant celui de « monsieur tout le monde ». Les trais doux ajoutés à ses allures séductrices laissent peu de personnes insensibles à son charme. Néanmoins il ne faut pas se leurrer quant à la nature véritable de Kenji Tanaka. Lors de ses accès de démence, de colère ou encore d’excitation son visage se vide de toute humanité pour révéler son Moi profond. Un faciès tordu vaguement souriant à l’allure effrayante. Telle est la dernière vision de nombre des victimes de Kenji Tanaka. La bouche discrète, le nez aquilin, ses cheveux bruns mi-longs lui arrive à hauteur des épaules.

Du point de vue vestimentaire Kenji démontre d’une manière particulièrement visible sa folie. En effet le jeune homme accorde un soin tout particulier pour tout ce qui touche à sa garde-robe. Il peut passer des heures à disserter sur la façon de porter des boutons de manchettes ou la façon adéquate de glisser un rabat de veste dans son pantalon. Ses tenues sont aussi variés que peuvent l’être ses humeurs mais toutes ont un point commun : le prix. Kenji dépense de véritable fortune en vêtements, ses accessoires de luxe sont autant d’apparats démontrant l’étendue de la richesse familiale…et combien il dilapide cet argent. Pour conclure Kenji Tanaka est un individu au physique avantageux, séduisant mais intérieurement il reste une personne méprisable et à craindre, une nature qu’il arrive à camoufler aisément derrière un masque souriant et affable qui ne dure pas très longtemps.

Il est toujours peu aisé de fournir un profil psychologique complet des fous. Il existe surement un terme en psychanalyse pour décrire le cas de Kenji Tanaka mais personne n’a réussi à fouiller assez loin dans la véritable personnalité du jeune homme pour le trouver. Né et élevé au sein d’une riche famille d’entrepreneurs qui ne répondait qu’aux critères d’excellences scolaire et réussite sociale, Kenji n’a eu d’autres choix que de très vite rentrer dans le moule imposé par sa famille. Alors qu’à cinq ou six ans les autres enfants avaient droit à des ballades dans le parc, le jeune héritier lui avait des cours particuliers. Ses parents demeurèrent très froids avec lui aussi son éducation fut confié à de nombreux précepteurs qui furent autant de parents de substitutions. On ne sait pas encore très bien ce qui a mit Kenji sur la mauvaise pente. Peut être était-ce le stress dû à des parents exigeants éternellement insatisfaits ou bien l’exemple écrasants de deux frères qui le rabaissaient à chaque instant ou tout simplement le fait de ne pas avoir eu l’amour que tout enfant réclame lors de sa petite enfance.

Quoiqu’il en soit il est désormais assuré que le jeune garçon est profondément et irrémédiablement atteint d’une forme sévère de folie. Une folie qui se manifeste pour un goût accru à la chasse à l’homme, la mutilation, le sadisme ou encore le viol. Ses victimes préférés sont les femmes car Kenji en homme narcissique supporterait mal de voir sa fierté mise à mal par un individu mâle supérieure. Une horreur de perdre transmise par sa bien-aimée famille qui a mis tout en œuvre pour faire de lui un véritable modèle de réussite. L’admiration que l’on lui a voué tout au long de sa vie à fait de lui individu incroyablement méprisant, hautain, vaniteux et narcissique. De fait il se considère comme un parangon d’être humain et il interprète sa folie (dont il n’a que trop conscience) que comme des « besoins particuliers difficilement acceptable par une société qui se veut hypocritement bien-pensante ».

Aussi le jeune homme cache sa véritable nature derrière un visage qui se veut aussi affable que possible même s’il lui arrive par moment de se révéler inconsciemment. Cruel, joueur et manipulateur, il a un goût prononcé pour ce qu’il appelle « le jeu de la mort » qui consiste en la traque et la torture d’un être humain innocent : généralement une jeune fille. Kenji ne recule devant aucun tabou ni devant aucune torture, il reste néanmoins doté d’un pragmatisme et d’une intelligence aigü qui font défaut à tant d’autres tueurs psychopathes. Aussi ne s’engage-t-il jamais au hasard dans une « chasse » et prends toutes ses « précautions » une fois la séance terminée (dissimulation du corps etc.). De même pour lui la notion de courage rime avec « stupidité ». Solitaire, dangereux, séducteur, on ne lui compte aucun ami, n’ayant jamais pu être lui-même avec un autre être humain il ne se considère pas comme réellement accepté. Il est à noter qu’aussi intelligent et prudent qu’il puisse être il lui arrive par moment de perdre son sang-froid dans certaines situations.

Troisième frère d’une fratrie de trois, Kenji a toujours été vu par ses parents comme une pièce de rechange. Très tôt élevé dans le plus pur esprit Tanaka qui veut que l’excellence académique et sociale soit le fil directeur de tout membre de la famille, il n’a que très peu connu l’amour de ces parents. Ses deux frères lui ont été immédiatement présentés comme des modèles à suivre et à égaler mais la plupart de ses efforts de jeunesse restent mésestimés par ses parents. Le jeune Kenji se donne corps et âmes aux activités décidées par ses parents : études, sports, langues, arts…Mais rien n’y fait. Peu à peu le jeune garçon en vient à éprouver une rancœur et une haine particulière envers ses parents d’autant plus qu’il a eu l’occasion de comparer sa famille avec celles d’autres personnes. Il prend assez vite conscience de son statut particulier et glisse vers une pente sombre d’où personne ne vient le tirer. Se refermant de plus en plus sur lui-même il viole sa première victime à l’âge de quatorze ans. La femme de ménage est dûment rémunérée pour ne pas rapporter l’affaire à la police et renvoyé. Nul ne prête attention à « l’écart » de ce jeune fils. La famille décide tout de même de l’envoyé à l’étranger. Son père décide donc de l’envoyer dans son pays d’origine : le Japon.

Envoyé dans les meilleures écoles du pays il devient très vite la coqueluche de son collège et lycée. Très vite il se construit une réputation de génie et devient très envié parmi la gente féminine. Néanmoins ces penchants ne disparaissent pas pour autant. Certaines de ses petites amies disparaissent mystérieusement sans pour autant exciter la curiosité de la police qui n’a aucune envie de chercher des noises à un fils d’un grand ponte de l’industrie. Peu à peu le jeune garçon affine ses méthodes et prends conscience de sa différence. Il se construit une autre identité qu’il affiche en plein jour. Ne négligeant pas ses études il se révèle aussi bon élève que sportif, il remporte ainsi de nombreuses fois le tournoi de kendo. Il obtient avec brio le diplôme d’université et revient vivre auprès de sa famille pour venir réclamer une place dans l’entreprise de son père. Quelque peu mal à l’aise face à ce fils qu’il n’a pas vu depuis longtemps et qu’il lui parait par trop étrange et eu égards à ses actes passés, Tanaka père lui confie la direction d’une filiale au Japon pour le tenir éloigné de lui.

Le jeune Kenji voir cette nomination comme un affront et fait son possible pour salir le nom de son père et mettre en faillite l’entreprise. Malheureusement les choses ne s’arrangent pas aussi bien qu’il l’aurait voulu. Malgré tout son frère est envoyé sur place pour savoir ce qu’il se passe déclenchant l’incident qui verra basculer Kenji Tanaka. Son frère découvre bien vite que la filiale fait des pertes à cause des dépenses de son frère et de sa mauvaise gestion. Ce frère un peu trop entreprenant découvrira également les penchants de son petit frère et horrifié voudra tout rapporter à son père. Celui-ci n’en aura pas l’occasion car il « disparaîtra » mystérieusement le soir de son départ. Kenji alerté par les manœuvres de son père et désormais convaincu que celui-ci veut l’éliminer s’enfonce dans un délire paranoïaque qui signera sa chute. Lors de sa dernière « chasse » il fera une ultime erreur en omettant d’attacher sa proie. Sa victime dans un sursaut d’instinct de survie lui enfoncera son propre couteau de chasse dans le dos.