* J'y crois pas, il m'ignore totalement. *

Mitsuko était blasé face l'attitude du gaijin à l'encontre de son ami. Comment peut-on accorder autant d'importance à la vie de quelqu'un ? Le pleurer ne le fera pas aller mieux. Puis le mouton qui avant de partir venait de poser deux pêches la dégouta au plus haut point. Profiter de l'ignorance des musulmans à son égard était le bon moment pour s'éclipser tranquillement vers la chambre. Il a du se passer pas mal de choses depuis tout à l'heure.

Avant cela elle vérifia discrètement le contenu du revolver en se tournant dos aux arabes.

* 3 balles seulement. J'ai pas intéret à viser à coté si je dois m'en servir. *

Puis elle utilisa le bandage de l'alcoolique, qu'elle avait ramassé auparavant, pour coincer l'arme dans son dos en enroulant le bandage tout autour d'elle. Cachée par la largeur du poncho, aucune distinction visuelle, que se soit direct ou part la forme de l'arme, à moins d'un ample mouvement qui la dévoilerait aux yeux de ceux qui voudraient la voir.
Cette action a surement du faire assez relever le poncho pour présenter ses fesses aux gaijins, si ceux là avaient prit la peine de regarder dans cette direction.

Une fois le revolver bien calé, elle parti en direction de la chambre et resta dans le coin de la porte à la frontière de la chambre et du couloir. Combien de nouveaux pouvaient ils y avoir ?

* Merde ! Y'en a combien en plus là !?! Et pourquoi y'en a un qu'est à poil !?! *

C'est principalement sur ce dernier, sans pour autant oublier les autres, que se tournaient les yeux de Mitsuko, et plus particulièrement sur ses bijoux de famille plutôt bien fournis.

Après l'arrivée du bonze tout nu, l'ambiance qui était déjà très étrange l'était encore plus...Ce dernier avait vraiment l'air très...Bouleversé mentalement...Mais néanmoins, Shugo qui aurait dû se tourner pour regarder ailleurs il se levait d'un bond pour regarder l'homme dévêtu qui venait de l'intriguer dans ça dernière phrase...

*Comment ?...Si on a des questions ?...Comment peut-il dire ça avec autant d'assurance?... Non impossible se serais un des ravisseurs?...*

Pensa Shugo puis il continua en soupirant.

*Il est donc moine zen...Mouai...Peut être va t-il nous dire que nous sommes au paradis ou quelque chose du genre...Mais la fille vient de dire qu'elle n'est pas morte contrairement à nous tous...*

Puis il se rassit toujours au même endroit tout en pensant finalement.

*Pfff... T'en pis je veux plus réfléchir ça me gonfle j'aurais dû mourir et si ça m'arrive se serais pas plus mal... *

Ethan n'avait pas bougé depuis qu'il s'était fait gazé. Bien que remuant et grognant comme une bête enragée, il n'avait pas la force de se mouvoir pour le moment.

Il s'était écoulé certainement plusieurs minutes depuis qu'il avait été agressé par ce stupide homme d'affaires, mais la notion de temps, depuis son arrivée d'ailleurs, était totalement abstraite. La souffrance, cette sensation de se consumer à l'intérieur comme à l'extérieur, l'empêchait de raisonner, de réfléchir à sa situation. Cependant, plus les événements défilaient, plus Ethan avait la certitude instinctive qu'ils étaient emprisonnés dans un but précis, bien au delà de tout ce qu'il avait imaginé jusqu'à présent. L'arrivée de nouvelles personnes, manifestée par les soupirs et les agacements certains, le prouvaient une bonne fois pour toutes.
L'étrange gaijin, haletant comme un buffle harassé par la tâche, tenta de se redresser. Vacillant, il regagna bientôt un équilibre précaire, son dos massif se supportant aux parois intouchables de l'appartement. Les yeux aussi rouges de douleur que de rage, larmoyants, il prit sur lui pour reprendre le dessus, jurant avec une hargne terrifiante sur le dos du petit enfoiré qui l'avait bombé de la sorte. Sa barre de métal en tremblait...

Sa silhouette imposante dressée, il ne pouvait plus passer inaperçu, à l'instar de son odeur fortement alcoolisée, mélange d'humidité et d'hémoglobine aux parfums des bars. Cette odeur particulière, mêlée à tant d'autres réunies dans toute la pièce, formait un amalgame immonde, un nuage olfactif repoussant, qu'il ne sentait pas ou plus, heureusement. Transpirant, l'ex-agent fixa le plafond en reprenant son souffle, toussant fréquemment, luttant pour rester sur ses deux jambes. Ses nerfs étaient réellement à deux doigts de lâcher, sa colère grimpait en flèche et la rage revenait à une vitesse foudroyante. Un surplus d'adrénaline néfaste, plus que dangereux entre de mauvaises mains.

Salle Gantz

Un jeune homme posa une question.

Tenjo Kugen : "... Plait-il ?"

Il l'examina attentivement, mais ses yeux étaient calmes et fixes, une technique recommandée par Miyamoto Musashi dans le Gorin no Sho. Le jeune homme n'avait pas appris grand chose depuis leur dernière rencontre. Il avait du succomber à ses blessures, sans doute à cause de ses incapables d'ambulanciers. Celle qu'il lui avait donné n'était vraiment pas assez profonde pour tuer, pas de nos jours où un blessé pouvait recevoir ds soins rapides, avec tout ces bourgeois bien-pensants dans les rues. Ah ! Les jeunes de nos jours... Pourtant, le jeune homme était prêt à retenter sa chance face au bonze délinquant.

Tenjo Kugen : "Ah ! Certes... tes parents ne t'ont jamais dis que Bouddha et le Démon ont le même visage, j'me trompe ? Ils auraient peut être dut te dire aussi que ne pas faire l'aumone, c'est mal, mon jeune ami."

Autour d'eux, l'attention des autres semblaient se focaliser sur l'apparition du moine et sa discussion avec le jeune sabreur, comme elle l'était auparavent sur les blessés. Kugen pouvait ressentir la tension dans l'air et le sakki (l'aura combative/meurtrière) dégagée par Fujiwara Mizuyuki, qu'il fixait dans les yeux avec intensité, sans jamais cligner. Mais quelque chose d'autre sentait dans l'air.

Ethan.

Tenjo Kugen avait vu suffisament de criminels dans sa vie (et comment, né dans une famille de criminels, il en voyait tous les matins, ne serait-ce que pendant sa jeunesse, lorsqu'il allait se peigner devant un miroir, puisqu'à l'époque, le tondu était un chevelu !!) pour en reconnaître quand il en voyait un. Mieux, celui-là était complètement barré, c'était un meurtrier qui avait tout à fait sa place dans l'enfer des Guerriers. Il avait sans doute commis un grand nombre de crimes atroces dans sa vie, sous l'emprise de son démon. Les yeux du bonze se détournèrent de Mizuyuki, il ne pouvait s'empêcher de ressentir de la compassion pour l'alcoolique névrosé. Il s'approcha d'Ethan, s'arrêtant prudement à deux mètres, parlant dans son anglais rouillé par ses absentes feéquentes en cours, au temps jadis... Qu'importe la (juste) paranoïa de Mizuyuki, il fallait empêcher Ethan de devenir dingue, avec toutes ses armes il pouvait bien causer un massacre dans cet appartement.

Tenjo Kugen : "How are ou doing, nii-san ?"

HRP : Ouais, j'ai la flemme de chercher un correspondant anglophone pour monsieur. Du coup, Kugy parle pas totalement en britz... Mais perso, j'men bat la rate.

Peu à peu, les effets horribles du gaz lacrymogène se dissipaient. Cela n'empêchait pas ses poumons de crépiter, aussi fort que si l'alcoolique avait eu la légionellose. Son souffle saccadé et bruyant vint trahir le silence pesant autour de lui, annonçant la montée en puissance d'un double intérieur très peu fréquentable. Toujours aussi mal en point sur ses deux jambes, l'alcoolique entendit bientôt une voix étrange, qui lui était adressée, dans un mauvais anglais, quoique compréhensible. Quelqu'un s'intéressait à lui...

* Pour me gazer la gueule ? *

Ses yeux vacillèrent, lui donnant durant un instant un air démoniaque. Ses pupilles fébriles trouvèrent laborieusement leur interlocuteur, un type à poil, chauve, qui ressemblait à ces moines tibétains qu'on représente partout. Le fait qu'il soit nu, Ethan ne s'en aperçut que plus tard. Pour le moment, son regard d'ivrogne dangereux, dans un état mental inquiétant, était désormais figé dans celui du bonze. Un moment de silence, rompu par le bruit infernal de la glotte du gaijin, qui avala ce qui semblait être un litre de salive. Dans un grognement, il se dressa complètement, dévoilant sa véritable taille. Le visage penché au dessus de l'étrange homme, Ethan réfléchit, avant de laisser ses yeux descendre sur le corps du nouvel arrivant.

A poil...

Son visage ne changea pas, il paraissait toujours aussi peu aimable. Mais sa voix grave s'éleva pour répondre finalement à ce type, un des seuls à parler sa langue dans cette foutue pièce. En grommelant dans sa barbe, il articula ces quelques mots en américain.


" Ouais... qu'est-ce tu fous à poil, putain... "


De tous les arrivants, c'était le seul qui s'était ramené ainsi... Volontaire ou pas, Ethan commençait à soupçonner une hallucination due à l'alcool, et rien d'autre. Si cette idée, venait à se concrétiser, la chambre finirait par ressemblait à un champ de bataille fabriqué par ses soins, car qui dit hallucination et culpabilité de la boisson, dit deuxième personnalité et mort au tournant.

Shugo, toujours assit, n'avait pas bougé. Il regardé les autres se parler s'en trop s'intéressé. Apparemment une sorte de dispute entre l'homme nu et Mizuyuki avait eu lieux... Et le bonze chez qui la honte ne tué pas c'était mis à s'intéressé à Ethan au lieu d'évaluer la situation... Et il venait d'apprendre à tout le monde que si il est nu c'est qui était dans son bain avant d'apparaitre ici...

*Bon... Génial... *

Shugo regarda sa montre en soupirant car tout sa commençait à le fatiguer.

*Bon maintenant je voudrais vraiment savoir si je suis mort ou pas... C'est pas que je suis pressé d'apprendre ça mais quand même c'est quelque chose que l'ont aimerais savoir assez vite... *

Il préféré la mort après ce qu'il lui était arrivé rien ne pouvais le rattacher à la vie... La mort, l'ultime souffrance, le repos éternel... Les gens en on peur en général... Alors que Shugo pourrait franchir se cap sans problème, c'est ce qu'il venait d'ailleurs de faire.

Il continua donc à attendre en silence dans son coin la suite des événements.

Ethan écouta d'une oreille distraite les explications du nudiste, son regard était ailleurs, mais ne se focalisait sur rien de précis... il semblait encore nager dans le flou. Lorsque le moine se présenta, l'alcoolique fit bruyamment craquer sa nuque lentement en reportant son attention sur son interlocuteur.

Il s'apprêtait à répondre, lorsqu'une main se posa sur son crâne. L'ivrogne secoua la tête, passant ses doigts ensanglantés sur ses paupières violacées. Lorsqu'il rouvrit ses yeux fatigués, la scène n'avait pas changée. D'autres individus s'approchaient et causaient vaguement avec ledit moine. S'il le désirait, Ethan aurait été capable de comprendre leurs dialogues, mais il n'avait pas la tête à ça. C'était même le dernier de ses soucis.
Il ne se souciait guère d'avantage du drôle de moine, mais son caractère aimable lui resterait au moins en mémoire. Pour cette unique raison, il décida de lui décliner vaguement son identité. Profitera donc qui entendra. Certainement très peu de personnes étant donné la tension et le bordel environnant.

" Ethan... that's all. "
(Ethan, c'est tout)

Sur ces mots prononcés avec une froideur détachée, l'énorme clochard se tourna de trois-quart et tituba en se tenant contre les parois invisibles qui entouraient la pièce, longeant hargneusement la baie vitrée de l'appartement, laissant ainsi Kugen seul avec ses autres interlocuteurs qui n'intéressaient pas le moins du monde l'ex-agent. Après quelques pas titubants, ce dernier lâcha une violente quinte de toux. Quand tout ceci allait-il se terminer ? Est-ce qu'il y aurait seulement une fin à tout ce cirque ? Et ces arrivées incessantes... Sa barre de fer le démangeait allégrement, et s'en servir sur le prochain péquenot débile qui apparaîtrait avec ses questions saugrenues serait franchement bien accueilli par le videur improvisé. Edward aux Mains d'Argent aurait de quoi s'inquiéter, car voilà Ethan à la Barre de Fer.

Salle Gantz

L'étranger répondit à Tenjo Kugen de sa voix rauque, son nom était Ethan. Un nom assez courant en Amérique, moins ailleurs dans le monde.Kugen s'était interrogé une fois sur l'éthymologie de ce nom étranger. Ethan l'alcoolique inflamable... Comme dans Ethanol ? La comparaison n'avait jamais parut aussi justifiée au moine qu'en cette soirée.

Le jeune homme à côté de Kugen lui adressa à nouveau la parole, il voulait savoir. Il recherchait la puissance, cette même puissance que celle que Kugen et leurs ancêtres à tous avaient cherchés un jour ou l'autre. Le pouvoir des arts martiaux, le pouvoir de maîtriser l'art de la Guerre. Tenjo Kugen s'était aussi lancer dans cette quête, avant de quitter cette voie.

" Tu sais que c'est très malpoli d'ignorer la personne que l'on as tué. Mais bon, se doit être dans ton caractère. Je suis Mizuyuki Fujiwara et pour que j'accepte de pardonner le fait que tu m'ais tué, je veux que tu m'entraine. Je sais que je suis très faible, mais j'ai aussi vue ce que tu sais faire et je sais qu'en suivant l'enseignement d'un bonze complètement loufoque comme toi, je pourrais faire honneur à mon grand-père et à mon sang. "

Tenjo Kugen : "Devenir mon disciple... Pour l'honneur de son clan. Tu as du cran, kozo (gamin).


*Prendre un disciple est une chose sérieuse qu'il ne faut pas prendre à la légère, en ce qui me concerne je n'ai jamais enseigné mon art du sabre, et j'avais peu de kohai, lorsque je m'entraînais encore dans un dojo. Mais ce n'est qu'un obstacle mineur, facile à surmonter. Et puis, il va pouvoir apprendre sur le terrain.* Pensa Kugen.

Tenjo Kugen : "Je vois que tu es déterminé. Alors laisse moi te poser une question, Fujiwara no Mizuyuki-dono (Sire Mizuyuki du clan Fujiwara). Es-tu conscient que je ne suis pas un adepte du Kendo, mais que l'enseignement que je vais te donner concernera essentiellement le Kenjutsu ? Es-tu sûr que lorsque tu auras fais de moi ton mentor et ton maître à penser autant que ton enseignant, auquel tu devras toujours obéir, que tu ne vas pas avoir quelque regrets ? Autrefois, le clan Fujiwara suivait la Voie de l'Empereur. La Voie de l'Empereur était, en partie, celle du Bouddha, c'est pourquoi il devait porter son kesa, lorsqu'il s'agissait de légiférer : les lois sont bonnes, car elles dérivent de la volonté du Ciel, mais cessent de l'être lorsque les hommes n'en font qu'à leur tête. Aussi, la première leçon que je te donnerais, c'est de n'avoir jamais aucun regret, l'honneur consiste aussi à ne rien faire qui puisse te causer le moindre regret. Maintenant, Mizuyuki, c'est à toi de voir."

La question de Kugen n'était pas si anodine que cela. Le Kenjutsu était l'ancêtre du Kendo, que certains pratiquaient encore. Son enseignement traditionaliste visait à préparer à la guerre, alors que le kendo, en théorie, sert à élever l'âme, la spiritualité, comme tous les jutsu devenus de do. Dans les faits, l'aspect spirituel était oublié par la décadence de l'époque, ou mal interprété. Kugen semblait vouloir savoir si Mizuyuki était prêt à accepter cet état de fait, il semblait penser que le kenjutsu d'autrefois élevait davantage l'âme du guerrier que le kendo des gens mous et fats qui nous servent de contemporains.

Mais était-ce vraiment ce qu'il entendait par là ?

Alors qu'il faisait face au jeune homme, Ethan qui s'était détourné de lui, fût la proie d'une violente quinte de toux, mais se ressaisit tout de même. Il avait vraiment l'air mal en point. Pendant ce temps, la sphère noire s'activa. On n'aurait dit un téléporteur utilisant la pseudo technologie d'un mauvais film de Science Fiction. Mais pourtant, le terrible rayon laser matérialisa peu à peu la silhouette d'une humble brebis. Une brebis, dans l'Enfer des Guerriers ? Evidemment. Les femmes sont folles, ô lecteur, nous te mettons en garde, il n'existe rien d'aussi féroces et compétitifs. Quand elles le veulent bien. C'est pourquoi elles sont aussi têtues et incompréhensibles.

Miya continuait son inspection de crane-de-chauve-pas-si-chauve-en-fait, sans se préoccuper de ce qui l'entourait. Elle remarqua tout de même l'intervention de l'aspirine ainsi que le catcheur qui se relevait, l'air encore moins accueillant. Et peu après l'arrivée, semblable à celle du moine, d'une brebis (difforme au passage). En fait cela la fit à nouveau un peu réfléchir, mais sans plus. Elle avait déjà réalisé qu'elle ne comprenait rien, mais surtout que ce n'était pas en réfléchissant qu'elle comprendrait, vu qu'elle ne se souvenait de rien. Cependant elle n'arrêta pas tout de suite de tripoter le crane du chauve, hein, elle est tenace, même s'il l'ignorait. Elle n'arrêta que quelque seconde plus tard, lorsque un homme qu'elle n'avait pas encore vu entra dans la pièce. Se penchant un peu en arrière pour le voir, car le bonze lui cachait la vue de là ou elle était, elle le fixa quelque seconde. Elle l'avait déjà vu quelque part, mais aucun moyen de se souvenir de son nom ou même quand et ou, elle avait une bonne mémoire des visages, mais c'est à peu prêt tout dans ce registre.

Durant ce temps, elle entendant les deux autres se parler, se prenant ouvertement pour des samouraï etc. Bon, elle avait rien contre, mais pour elle sa signifiait un peu beaucoup « yakuza », vu les têtes des concernés et les tatouage très discret du moine. Cependant elle n'en avait pas vraiment peur. Elle avait une sorte de mini-don pour déterminer qui elle pouvait faire chier, et jusqu'où : faut bien compenser quand on a une force de moucheron, et puis c'est l'expérience, aussi... Aussi bien en personne peu recommandable qu'en emmerdement. *Huhu, ça il a beau être moine jesaispasquoi, chauve et sabreur, il sait pas l'faire ! * /ego Par exemple elle n'aurait pas été titiller le crane du catcheur... Quoiqu'il en soit, après cette petite réflexion tout à fait inutile, elle abandonna les deux compères, aussi bien physiquement que mentalement -elle les avait quasiment oublié- pour rejoindre le « nouveau » qui s'était approché de la baie-vitré. Cette fois, elle n'avait aucune intention de l'embêter, mais plutôt de lui parler, plus ou moins normalement. C'était, à vue de nez, la seule personne pas encore partit dans un délire, l'air totalement à l'ouest, taré, ou une apparence réunissant les trois ou plus. Elle s'approcha calmement, mais pas non plus discrètement, son but n'était pas de le surprendre, jusqu'à être à côté de lui, pour lui poser deux question d'une voix totalement mature et calme, voire même un peu froide, comme l'était l'expression affiché sur son visage, à ce moment et presque toujours.

« Tu sais ou on est..? Je connais pas ce coin de Tokyo. »

Elle tourna le visage vers lui, juste après lui avoir demandé et enchaina, naturellement.

« T'aurais une cigarette ? »

Nan, théoriquement parlant elle ne fume pas. Concrètement parlant, ça lui arrive, mais surtout, et c'est ce qui jouait là, elle n'aime pas vraiment être dans la même pièce que quelqu'un qui fume, sentir la fumé quoi, sans fumer elle-même, c'est relativement désagréable. Tout en parlant elle passa doucement la main dans ses cheveux, les refaisant passé derrière son épaule, sur son dos, comme elle le préférait.

Salle Gantz

Son regard était ailleurs. Ce corps massif et repoussant, simple outil de destruction, réceptacle de déchéance, semblait alors vide. Sans âme.
Peut-être parce que les yeux sont définis comme le miroir de ce que l'on appelle communément, l'âme. Les Dévots diraient qu'il n'en eut pas une seule trace.
Sa carrure était principal centre d'attention, si l'on daignait l'observer. Ensuite venait son odeur. Ceux qui étaient dotés d'un sens plus subtil pouvaient aisément apercevoir la bête. L'animal blessé.
Il dégageait ainsi la tristesse, une mélancolie méconnaissable et angoissante, dont son aura découlait abondamment. Le ressentiment profond d'une perdition immuable.
Un gouffre, sans réelle fin.
Et sa bouche rongée, murmurait avec frénésie des bribes tourmentées. Blasphème. Le néant s'était emparé de cette enveloppe déchirée, tandis que les yeux maladifs du possédé scrutaient. Sans doute une proie, sinon, rien. Son rire, inaudible, car susurré, l'amena à se focaliser sur le sujet de toutes instances.


Cette Sphère.


Elle demeurait, comme il le faisait, mais sous une autre forme.
Quelle forme ? De là, sous les yeux d'un dément, se dessinait l'ombre tumultueuse, néanmoins silencieuse, de la faux. Par le halo de lumière de la mégalopole, elle se manifestait. Elle avalerait les vies pitoyables. Elle ne les rendrait pas changées. Elle demeurerait. Encore, et encore.
Elle, muette, son caractère le traduisait, parce qu'elle était le seul élément dans cette pièce qui était véritablement à sa place.
Comme l'alcool au fond d'un verre, et l'homme devant ce verre.

De sa géométrie pure, elle songeait naturellement. Elle aspirait inlassablement, mais dans l'incompréhension la plus totale.
Elle dépassait de loin, et de tout, l'être-humain. Ou cet atome vivant, engendré d'un cycle.
Elle s'y mêlait. Elle était la source.
L'illusion du jeu, la paranoïa d'une pensée psychique dérangeante, n'avait alors plus lieue de paraître.
Persuadé, sans avoir à réfléchir, l'homme se détacha. Il marcha, même.
Les bousculades furent dénombrables, mais insignifiantes. Il n'eut pas à faiblir.
Il se retrouva face à ce mystique, qui reflétait ce qu'il n'avait plus.

Et l'homme, sur ce fait, se sentit réellement perdu.
Plus proche de la réalité.
Plus loin de la fiction.
Plus espacé du cycle, encore.

Et encore.

Et si tu n'étais finalement qu'illusion ? La douleur, la mort, la vie...Tout ce qui caractérise l'être humain, des sentiments les plus simples aux plus intenses problèmes de cette espèce . Il faisait noir, si noir et pourtant, le jeune homme avait l'impression de se sentir bien maintenant, était-ce les effets de la mort ? Ou simplement de la dizaine de verre qu'il avait dû prendre en trop . Et puis tout à coup, une intense lumière, tel un flash, comme si après un long séjour dans l'obscurité, un enfant prenait un malin plaisir à vous arroser d'une lumière éblouissante juste pour vous embêter . Par réflexe, Yakumo porta la main devant ses yeux, le temps pour lui de se réhabituer à tout ça, retrouvant peu à peu ses sensations . Il eut soudain un petit geste de recul, revoyant un bref instant le semi remorque qui arrivait en sens inverse, bien qu'il ne s'y trouvait pas réellement, juste la dernière image qu'il avait dans la tête qui revenait . Il regarda la pièce, scrutant les gens un à un avant de se rendre compte qu'il chevauchait une brebis à la place de la moto qu'il avait l'impression d'avoir dans les mains quelques instants auparavant . Le jeune ressuscité n'avait pas vraiment tout comprit, il avait vraiment dû abuser de l'alcool, maintenant, il était bel et bien sobre, mais il avait dû en combiner de belle pour arriver ici .

Avant même qu'il n'ait le temps de réfléchir plus, il se fit jeter au sol par sa monture, sans vraiment comprendre . Il regardait les visages autour de lui qu'il ne connaissait pas le moins du monde, haussant un sourcil, légèrement inquiet...Bon dieu, à quel type d'orgie ils avaient dû se livrer le temps qu'il puisse revenir à lui...Mais ce qui l'inquiétait surtout, c'était les images qu'il voyait dans sa tête, ses souvenirs . Le choc, son bras qui s'envolait, le camion du trafic . Tout ça n'étaient qu'hallucinations crées par l'alcool ? Honnêtement, il avait du mal à y croire, il baissa le regard vers ses mains, ses bras étaient donc toujours la, ses gants aussi . Ses divers bijoux également, ses habits n'avaient pas une trace de sang et pas une seule petite déchirure . Il avait donc dû rêver, tout simplement . Reportant son attention sur toute la joyeuse assistance qui se tenait la, il passa une main à l'arrière de sa tête en poussant un soupire .

*Et ben dis donc...C'est quoi tout cette ribambelle de type plus louches les uns que les autres...Qu'es-ce que c'est que cette orgie, sérieusement ? *

Pas réellement rassuré par sa rapide observation de la compagnie, voir même inquiété, il se releva lentement, enlevant ses gants à la même vitesse avant de les ranger dans sa poche arrière, allant s'adosser à un mur, ne laissant rien paraitre de sa peur, il ne voulait pas montrer de faiblesse à...Toute cette bande de...De psychopathes potentiels . Il passa rapidement une main dans ses cheveux avant de les laisser tomber de nouveau sur son crâne, tentant de prendre la voix la plus naturelle et la plus stoïque possible .

-Bon, maintenant que je suis posé...Je vais vous demander quelque chose qui va peut-être paraitre idiot, je sais pas ce qui s'est passé ici mais...On pourrait m'expliquer ce que je fais ici ? Ça m'aiderait à y voir plus clair...