Je continuais d'observer, tâchant de masquer mon stress sous un visage de marbre. Les événements se succédaient; de nouveaux arrivants, des coups, quelques gueulantes,... Ca n'arrêtait pas. Puis l'alcoolique décida qu'il serait judicieux de tirer sur notre... Téléporteur...? Quoi qu'il en soit, le ricochet était probablement de rigueur et par conséquent, se mettre à l'abri, la meilleure solution.

*Oh, le con!*

Il eut la bonté d'âme de nous demander de nous planquer. je le pris au mot et me levai, rejoignant dans la cuisine le jeunet prêt à claquer la porte.

Une fois à l'intérieur, je m'appuyai à nouveau contre un mur, cela dit, je restai debout cette fois-ci. Puis soudain, je commençai à m'inquiéter.

*Et si la sphère était vivante? Et si jamais elle s'agaça à l'idée de se prendre des coups et décidait de nous agresser directement?*

Je marmonnai alors:

"Je la sens mal..."

http://www.deezer.com/listen-944065
(hrp : c'est la même musique, pas la peine de relancer pour ceux qui l'ont déjà mis)

Kazuma encaissa tant bien que mal la situation, il était mort, il en était certain. Et la jeune femme n'éclaira aucunement les nombreuses interrogations qu'il se posait. Il s'apprêta à faire une remarque quand il fut coupé dans son élan par l'étranger. Il avait sorti une arme, la pointant sur la sphère. Très vite, les gens se mirent à paniquer. Il fallait toujours que sa dérape, c'est une fatalité, les gens ne sont pas capables de résonner normalement quand tout leur échappe. Et en voyant le type sortir une arme et menacer le gaijin il sut que cela allait déraper. Comme tout le monde, Kazuma ne savait pas trop ce qu'il faisait. Bien que la vue de ses armes lui procura une affreuse démangeaison sur son front et que de mauvais souvenir qu'il voulait oublier ressurgissaient, il s'avança de quelques pas et leva les mains.

"Stop! Baisser vos armes! "

Il avait élevé la voix sans qu'il ne s'en aperçoive. Il déglutit avec peine, essayant de faire abstraction du danger pointé sur lui.

" On est tous dans la même merde et je ne pense pas que s'entretuer nous donnera des réponses ou résoudra nos problèmes... "

Il suffisait seulement que l'un d'entre eux tire pour mettre fin à sa vie, une nouvelle fois. Mais il avait pris le risque. Il valait mieux mettre toutes leurs chances de leur côté en s'entraidant, que laisser la situation dégénérer dans un bain de sang qui ne fera qu'amenuiser les chances de survie de chacun et avant tout de lui-même. C'est alors que l'un des types d'origine arabe plaqua au sol l'un des boucs, une lame en main et avec la ferme intention de se laisser aller à un acte barbare. C'était trop de chose à la fois, sa respirations s'accéléra. Il sentit une rage qu'il enfouissait au fond de lui et qu'il ne connaissait pas surgit soudainement. Sa colère lui déforma son visage en un rictus bestiale et dans son regard une haine féroce. Il se précipita sur l'individu agenouillé près du bouc, saisit son bras et le tordit violemment pour lui faire lâcher son arme. De son autre main il le prit pas le col et le souleva brusquement pour le plaquer contre le mur.

" Kisama! Tu crois que c'est le moment pour ce genre de truc?! Hein?!! "

Il avait vu trop de sang, trop de mort, trop de vie partir pour des choses stupide et il ne pouvait pas faire comme si il ne voyait rien. C'était peut être juste un animal, mais c'était une vie innocente qui ne demandait qu'à survivre, comme lui. Et de ce point commun il se sentait peut être plus proche de cette créature que de ce bourreau.

Tout dégénérait de plus belle. L'homme blessé venait aussi de sortir une arme de poing et proféra des menaces au gaijin.

- Ho merde, lui aussi il a un flingue ? se murmura-t-elle à même Mitsuko.

Le gaijin parla du blessé sous le nom de "Yakuza".

* Hum, pas impossible vu son caractère, son costume et le fait qu'il ait une arme. Pas rassurant non plus maintenant qu'on le sait. *

Le nouveau quant à lui se mettait à essayer de les calmer, mais il se rua soudain sur l'un des arabes qui allaient apparemment égorger un mouton. Mitsuko était trop préoccupée par les deux tireurs pour l'avoir remarqué, et comprit, bien trop tard, ce que le gaijin allait faire à l'animal que ce dernier profita de cette altercation pour empaler son agresseur.
Puis se fut au tour de l'autre arabe se sortir une arme mais lui par contre il s'en servit et fit feu sur le bélier, qui s'écroula au sol, aux cotés de son ex-assassin. Le tireur se mit soudain à pleurer et à s'agenouiller aux cotés de son camarade, puis il parla en anglais.

* L'enfoiré !!! Pourquoi est-ce qu'il ne m'a pas répondu quand je lui ai parlé tout à l'heure ? *

Mitsuko comprit plus ou moins ce que disait le gaijin mais elle s'arrêta surtout sur...

* ...the day of Eid al-Adha ? L'Aïd ? La fin de leur ramadan ? C'était qu'une pratique religieuse ? Tss, comme quoi, Dieu ait rarement là pour nous protéger. *

Un calme avait l'air de se poser sur la chambre, après que les coups soient partis, mais pourtant les tensions étaient toujours là car les deux autres hommes continuaient de se pointer avec leurs armes.

* Si ça continue on va avoir encore plus de phases terminales sur les bras. *

- STOP !!! hurla-t-elle à l'encontre des deux hommes. What you do is useless. You can not destroy this ball and if is responsible for all, destroying it is the wrong solution. Put up your weapon and leave do let those who do have a brain, dit elle au gaijin en espérant que son anglais soit compréensible.

Puis se tournant vers le yakuza.

- Posez votre arme aussi. Lui montrer une arme ainsi ne fera que le brusquer encore plus. Il est débile et dangereux, donc poser la votre afin qu'il voit le danger partir, peut étre que ça le calmera. On a déjà trop de blessés dans cette chambre, alors ranger la s'il vous plait.

Mitsuko avait le regard tendre et suppliant, des larmes perlaient aux bords de ses yeux.

- S'il vous plait. On doit s'entraider pour comprendre ce qu'il se passe ici. S'il vous plait, j'ai besoin de vous.

Puis Mitsuko, sans voir les réponses ou les réactions des deux pistoleros, accouru auprès de l'arabe inconscient afin de lui porter secours, s'il n'était pas encore trop tard.

- Donnez moi quelque chose pour panser la plaie ! demanda-t-elle à la chambre.

Le bélier tue.
L'homme réplique.
Le bélier meurt.
L'homme agonise dans son sang.

Un autre armé...

Ethan examina la scène d'un œil, l'air impassible.
La femme lui adressa la parole à nouveau, prétendant qu'il était inutile de tirer sur la sphère. Qu'est-ce qu'elle en savait ?
Subséquemment, elle l'insulta de "débile" en s'adressant au Yakuza. Elle essayait de calmer les tensions mais ne réussissait qu'à les attiser d'avantage. Un instant elle le suppliait d'arrêter puis elle l'insultait. L'ex-agent lui aurait bien révélé qu'il avait plus quelques notions de Japonais mais elle s'éclipsa auprès du mourant.

Le compère de l'agonisant, pleurant, désespéré, implora l'aide d'autrui. Ethan sentit le regard de l'arabe se poser sur lui, inévitablement, il se sentit concerné. Ses yeux se tournèrent l'espace d'un instant vers le Yakuza, puis son arme se baissa lentement. Sa voix ferme s'éleva dans l'air, impitoyable.


" We can't exit this fucking place... the doors are locked, like the windows. "


L'ivrogne balança un regard accusateur aux pleurnichards asiatiques qui l'empêchaient de progresser pour trouver un moyen de sortir. Notamment le type armé et la garce.


" I'll try to get out of here. Right now, we can't do nothing for your friend. "


Ethan farfouilla dans sa poche. Des tintements métalliques, puis il sortit un vieux rouleau compressé, dont il se servait pour bander ses poings... Il ne restait plus grand chose, mais il y avait encore une petite réserve. Avec nonchalance il balança le rouleau aux pieds de l'arabe qui tentait de porter son ami.


" Take this. Try to roll-it around the wound. "


Il tourna le dos aux autres occupants et contourna une énième fois la Sphère, réfléchissant à une alternative de sortir...

Du sang.... Encore du sang sur les mains.... Son visage ruisselant de sang qui n'était pas le sien, il les fixait avec une terreur et un dégout viscérale. Tremblant de tous son être il s'écroula sur ses genoux, la bouche ouverte, sur le point de hurler sans qu'un quelconque son n'en sorte. Il les détestait, il se haïssait. Pourquoi devait-il semer la mort et la destruction partout où il passait?! Pourquoi les événements s'opposaient-ils à ses promesses? En essayant d'éviter un bain de sang il n'avait fait qu'être le détonateur de ce carnage. Des larmes commencèrent à se mélanger au sang, traçant un sillon sur ses joues écarlates. Il ne remarqua même pas les gens se précipiter sur l'homme blessé, ni que l'homme était encore en vie. Il restait prostré, dévisageant ses mains qu'il se plaqua sur le visage, les faisant glisser jusqu'à ses cheveux. Un hoquet de douleur et de sanglot traversa sa gorge, laissant la place à des gémissements étouffés. Son visage n'était plus qu'un masque de sang et de souffrance.

Quand l'agitation derrière lui attira son attention. Il vît plusieurs personnes s'acharner sur le corps de l'homme, penché sur lui, tandis que son compagnon le tirait par le bras, désespéré. La scène avait pour spectateur le corps inanimé du bouc au regard vitreux, baignant dans une mare de sang. Du sang, il y en avait partout, partout autour de lui, sur lui... Un haut de coeur survint, suivis d'un gout acide remplissant sa bouche. Il tenta de se lever, fébrilement, trébuchant à plusieurs reprises, essayant d'ouvrir la porte près de lui sans y parvenir, longeant le mur maladroitement vers la sphère d'obsidienne et la porte à ces côtés. Trop tard, il se mit à vomir ses tripes dans le coin de la pièce, bruyamment.


Il s'essuya du revers de sa manche, mélangeant sang et vomis. Il se retourna vers les autres, les yeux hagards. Sa main tenta de palper le mur pour y trouver un appuie sur lequel s'appuyer. Quand il remarqua quelque chose d'inhabituel, sa main ne touchait pas le mur, aussi étrange que cela puisse paraître, il y avait comme un mur invisible entre ses mains et le mur de la pièce. Mais son attention se reporta rapidement sur l'étranger blessé. Il ne devait pas mourir, il ne voulait pas être un meurtrier, il devait le sauver, pour sa conscience. Mais il n'osa pas avancer, il sentait les regards sur lui, de mépris et de reproche. Il se sentit honteux et à nouveau le dégout de lui-même le submergea. Kazuma sembla s'écrouler durant quelques instants, mais il s'adossa au mur et se laissa glisser au sol tout en se murmurant des paroles à lui-même.

" Pardonne moi.... Je ne voulais pas... ça ne devais pas... se passer comme ça... pardonne moi Tomoko.... pardonne moi..."

Quelques sanglots et il se tut, ne bougeant pas, comme déconnecté. Puis, soudainement, il sembla reprendre ses esprits. Il se releva et s'avança vers le regroupement de personne et les dépassa pour arriver dans le couloir. Il devait sortir, aller chercher de l'aide, il ne fallait pas rester là. Il tenta d'ouvrir une porte sur sa droite, mais il ne pouvait toujours pas toucher ni mur ni porte. Il continua pour arriver à une porte au fond du couloir qui semblait être la porte d'entrée. La même chose se produsit, elle était inateignable. Il eut la terrible sensationd d'être en cage sans ne pouvoir rien y faire. Il se mit à frapper des poings sur la porte, sans l'atteindre pour autant tout en se mettant à crier.

"Ouvrez moi cette porte! Ouvrez moi cette putain de porte bordel! Ouvrez-la..."

En sueur et les mains meurtries, il continua à frapper sans force sur la porte. Résigné il s'arrêta de frapper bêtement dessus et se tourna pour s'adosser contre la porte.

"Putain.... J'ai besoin d'une clope je crois...."

_____________________________

Le cracha de sang aspergea totalement Mitsuko, du visage jusqu'à la moitié du poncho, en la dégoutant et la faisant sursauter. Ce n'était pas comme si elle n'avait jamais reçu de gerbe de sang mais celle-ci fut particulièrement dégueulasse qu'un petit haut de coeur vint la tenailler.

* Il m'a fait peur ce con à se relever comme ça, je pensais qu'il était évanoui. *

Puis voyant un peu dans l'état dans lequel elle était.

* Et ben, heureusement que j'ai pas de vêtements sur moi, y'a rien de plus difficile à nettoyer que du sang. *

L'autre arabe se mit à lui supplier de l'aide ainsi qu'à l'ivrogne, puis il attrapa le blessé et se mit à le tirer afin de l'emmener aux urgences.

* Mais il va le tuer à le tirer ainsi !!! *

L'alcoolique lui répondit qu'on ne pouvait sortir d'ici et donc qu'on ne pouvait rien faire pour son ami mais qu'il était bien décidé à trouver un moyen de s'échapper.

* Tss, t'as toujours pas compris qu'on peut pas s'échapper quelque soit le moyen ? Vu la technologie qui nous a amené ici, je pense pas qu'on puisse s'enfuir aussi facilement. *

Mitsuko se mit à réfléchir au pourquoi de toute cette histoire, pour elle c'était la priorité à découvrir avant de prétendre pouvoir sortir. Toute cette tension l'empêchait de réfléchir convenablement, il lui fallait du calme et ce n'était pas maintenant qu'elle allait en avoir.
Elle revint à ses moutons quand la brute lança un rouleau compressé à l'arabe suppliant. Lui qui pointait tout le monde de son arme avant, était en train de vouloir sauver une vie maintenant, si cette vie pouvait encore être sauvée.

L'arabe continuait de trainer son ami à bout de force sans prendre la peine de ramasser le rouleau, Mitsuko s'en chargea tandis que le gaijin s'engouffrait dans le couloir.

Pendant ce temps là, le mafieux était partie tant bien que mal dans une pièce et le dernier en date venait de vomir ses tripes. Mitsuko préféra ne pas trop regarder la bélier agonisant sous peine de faire de même au cas où son estomac ne le supporterait pas.

* Faudrait peut être l'achever d'ailleurs. Le sauver ne nous mènera à rien, surtout qu'il est violent, et le laisser agoniser va me faire gerber aussi. *

Pour ce qui est du yakuza, il ne semblait pas d'une grande courtoisie, était aussi enclin à la violence brute que l'autre alcoolique et en piteux état, mais il faudrait espérer qu'il ne s'écroule pas sans que personne ne le sache et ne fasse rien, chaque pièces est importante dans un jeu.

Pas le temps de s'inquiéter pour les autres, de demander au gaijin de ne plus tirer son ami ainsi et de l'aider à le soigner, la sphère se mit à faire apparaitre deux formes bien connu. Encore un homme et encore un oviné.

Tadao Jundai a écrit:

- C'est une farce ?

* Putain mais ça n'en finit plus ! De la merde là ! Y'a d'autres priorités. *

Elle accouru dans le couloir auprès des deux musulmans.

- Stop moving your friend you will kill him ! Back to you and help me to heal, demanda-t-elle à l'arabe asmatique.

Salle de gantz (contre le mur entre les deux baies vitrés)



Les tentions qui régnaient dans la pièce mystérieuse, venaient à nouveau de retomber. Le jeune homme se calma légèrement tous en regardant les réactions des autres… En silence. Il ne prêta pas attention au mouton et à l’homme, qui visiblement était encore plus perdu que les occupants déjà sur les lieux.

*Un démonstrateur d’infrastructure ?...*

Pensa-t-il en ayant l’idée que toutes les personnes ici présente avaient quelque chose en commun pour être réunie ici… Mais du coup l’hypothèse comme quoi ils avaient surement tous des vies similaires venaient de s’écarter.

Puis il écouta ce qu’il venait de demander à l’assemblée.

*Il nous propose de l’argent… Mais on n’en sait pas plus… Et personne ici ne c’est présenté sous le nom de Takahata… Il est donc encore plus inutile que les autres, je ne prendrais pas la peine de me lancer dans les explications… Surtout que je n’en sais pas vraiment plus que lui.*

Tout en pensant à ça il venait de se calmer aussi il se dirigea donc au mur entre les deux baies vitrés pour s’assoir contre ce dernier…Mais en lâchant tous de même un soupir…Comme si le fait de ne pas être mort le fatigué.

Le calme était revenu, et les occupants de la chambre retournaient tour à tour à leurs observations vaseuses. Ils critiquaient tous sa façon radicale de procéder, mais la leur était des plus inutiles. Si il avait été en mesure de communiquer les informations qu'il avait amassé jusque là, peut-être que les recherches iraient plus vite. La barrière des langues empêchait clairement la communication entre eux... C'était sans doute le but visé : créer une confusion totale.

Avant d'avoir le temps de continuer à réfléchir sur le sujet, de nouveaux arrivants furent amenés dans la chambre, au dépit des premiers arrivés. Quand cela allait-il arrêter, enfin ?! Voulait-on les entasser comme des bêtes jusqu'à remplir l'appartement complètement ? C'était insensé. Un animal apparut, justement. Un autre mouton. Beaucoup d'ovinés et deux arabes. Pour le coup, la situation se révélait cocasse. Au tour d'un humain d'apparaître, un homme banal en tenue d'homme d'affaires, l'air perdu, comme tous les autres...
Ethan n'y prêta pas grande attention, écoutant vaguement et d'une seule oreille les propos qui se tenaient autour de lui. Ils se faisaient rares, et ce mutisme soudain rendait le climat aussi pesant qu'il y a peu. L'ancien agent du F.B.I continuait simplement d'inspecter tout le diamètre autour de la Sphère Noire. Était-elle réellement inébranlable ? Elle ne présentait jusqu'à maintenant aucunes failles. Il n'y avait pas un seul indice permettant de deviner la nature de la chose. Elle était si parfaite, qu'elle semblait d'origine extraterrestre... ou inhumaine. Cette observation fit se moquer Ethan. C'était ridicule.


* Il n'empêche que ça me fout mal... Si l'homme est capable de matérialiser d'autres hommes, une guerre virtuelle va bientôt exploser... *


Ca faisait froid dans le dos. Il y a cinq ans, il avait accroché au concept morbide du film Matrix. C'était sordide mais réaliste, c'est ce qui était le plus effrayant. Il se rappelait parfaitement des trois volets...


* Est-ce que je suis seulement réel ? Et eux... ? *


Après une série d'examens physiques : souffle, battements cardiaques, pulsions, test de réactivité, douleur ; il pouvait confirmer qu'il était réellement là, dans cette pièce. Mais pour les autres, il ne pouvait répondre à la question, à moins d'en exploser un et de voir... Malheureusement, ce n'était pas le bon moment pour tester un truc pareil. Si ce Yakuza refaisait des siennes, d'une manière ou d'une autre, il se ferait un plaisir hors du commun à vérifier son "authenticité". Un sourire schizophrène marqua ses lèvres.
Soudain, sa main droite se mit à trembler frénétiquement. Il l'arrêter aussitôt avec son autre main. Son regard se noircit. La "bête" refaisait surface ! C'était mauvais. Si il faisait une apparition dans un tel endroit... ce serait un enfer. L'ivrogne s'efforça de calmer ses nerfs. Instinctivement, il s'appuya sur la boule. Elle était vraiment glacée. Alors qu'il releva la tête, il se rappela des propriétés de la baie-vitrée.


* Si seulement je pouvais comprendre le fonctionnement de ce foutu barrage invisible ! Putain ! *


Il serra les poings et se rapprocha de la paroi. Sur les côtés, en haut comme en bas, aucun capteur... Si c'était un vitrage, les traces de doigts se verraient dessus. Mais il ne prendrait pas le risque de laisser ses propres empreintes, il n'était pas stupide. Il se tourna alors vers le dernier arrivant, toujours paumé avec ses questions ridicules. Sans prévenir, Ethan s'approcha à grands pas vers lui, son ombre inquiétante englobant littéralement la frêle silhouette du nippon. Il l'attrapa sans hésitation au poignet, aussi fermement qu'il lui serait impossible de le dégager, à moins de se briser les os du bras.


- Hey gars, fermes ta gueule si tu veux aider... on est tous enfermés. Amènes-toi...


Ethan se tourna sans lâcher prise, et se dirigea vers la baie vitrée. Il rencontrerait sûrement de la résistance de la part du coincé mais s'en fichait royalement.

Le yakuza sorti du couloir ne laissant que le jeune homme comme seule compagnie aux gaijins et la vipère, il était en sueur et adossé contre la porte. Mitsuko le regarda briévement mais revint très vite aux étrangers.

Le gaijin se mit à sortir une boite métallique sous les paroles de Mitsuko puis commença à lui parler en anglais. D'après ce qu'il lui dit, il était conscient que soigner son compagnon avec les moyens du bord ne le sauverait pas mais qu'il était inutile pour le moment de s'épuiser à chercher une sortie. Il valait mieux retarder l'échéance au cas où, c'était l'optique de Mitsuko et elle se ravit qu'il la partagea enfin.
Puis il s'excusa pour quelque chose qu'il avait fait tout à l'heure et lui dit que son ami, Najim, n'aimait pas se mélanger aux autres.

* Je comprend pas trop de quoi il s'excuse mais tant pis, c'est pas le plus urgent. *

Et l'urgence ne se fit pas attendre, l'arabe se mit à sortir une seringue de la boite et à la remplir d'un flacon, lui aussi présent dans la boite.

* Une boite de premiers secours ! Ils sont prévoyants, c'est bien. *

Mitsuko obéit aux paroles du musulman et s'agenouilla derrière le blessé. Elle lui saisi la tête entre ses mains, pas trop fort pour ne pas lui faire mal mais assez pour bien la tenir, et attendit que la piqure se fasse.

- We will find a way out, dit elle sans élever la voix, calmement avec les yeux sur Najim. We save your friend, I promise you, en regardant maintenant Abdul. But we must stay calm and think instead of acting under the impetus.

Kazuma soutint le regard de l'homme qui le dévisageait, on aurait pu le croire homme d'affaire, mais quelque chose en lui dégageait une force animal, et l'arme qu'il possédait le désigna comme un Yakuza. Si effectivement c'était le cas Kazuma aurait à être prudent. Les Yakuza d'autrefois et d'aujourd'hui n'ont plus rien à voir, la nouvelle génération n'était plus que de simple malfrat sans honneur. Heureusement pour lui il n'avait jamais eu à avoir affaire directement avec eux. Il est vrai qu'étant le chef proclamé malgré lui de son lycée et faisant respecter sa loi dans son quartier, il avait eu à faire à des intermédiaire pour gérer des problèmes ou donner quelques coups de mains. Mais jamais il ne leur avait fait confiance, il ne commencerait surement pas aujourd'hui. Quoi que la situation étrange pouvait changer bien des choses, il lui faudrait apprendre à le connaitre et voir quel genre de type il est.

Quand l'arme qui glissa jusqu'à lui le tira de ses pensées. Il ne comprenais rien à ce que lui disait l'arabe, ni ce que la femme disait. Et bien qu'il lui semblait devoir prendre l'arme, il ne le fit pas, il n'aimait pas ce genre d'arme et avec les récent événements il avait une certaine répulsion à s'en servir mais aussi à les tenir en main. Du pied il poussa l'arme sur le côté et s'adressa à la jeune nipponne.

" Qu'est-ce qu'il m'a dit? Qu'est-ce qu'il veut?..."

Son regard se porta encore une fois sur le corps étendu de l'arabe blessé et il sentit sa mauvaise conscience peser sur ses épaules. Sans laisser le temps de répondre à ses questions il reposa une question qui lui semblait importante, pour lui, pour sa conscience.

" Je peux aider?... Je.... Pouvez-vous lui dire que je suis désolé... je ne voulez pas."

Tout en parlant Kazuma s'approcha vers eux et s'agenouilla à leurs côtés.

Mitsuko ne comprenait pas tout de ce que l'arabe lui disait, son anglais semblait un peu aussi rouillé que le sien. Elle saisit que le gaijin se rendait bien compte qu'ils étaient bloqué et que la priorité était de garder en vie son compagnon et de faire en sorte qu'il ne s'endorme pas.
Les soins quant à eux étaient certes précaires mais suffisant, pour le moment, à le maintenir dans un état acceptable à sa survie.

Abdul fit glisser l'arme aux pieds du jeune homme qui était toujours resté contre la porte en lui demandant de la prendre.

* Mais qu'est-ce qu'il fait ? *

Le jeune demanda à Mitsuko ce qu'il avait dit après avoir poussé l'arme du pied, mais elle n'eut même pas le temps de répondre qu'il lui demanda par-dessus s'il pouvait aider et si elle pouvait traduire ce qu'il disait. Puis il s'agenouilla à leurs cotés.

- He says he is sorry for just now. Puis détournant ses yeux vers le jeune homme, sinon et bien il n'y a pas grand chose à faire pour le moment. Juste veiller à ce qu'il ne s'endorme pas et faire en sorte que la plaie saigne le moins possible. On évite de trop le bouger et on lui donne de l'eau assez souvent. Par contre je pense qu'ils n'ont pas du payer la facture d'eau donc sur ce point ça va être difficile.

Mitsuko détourna son regard vers l'arme, elle en avait envie, il lui fallait cette arme mais pour le moment il ne fallait pas montrer cette envie. Puis elle revint sur le regard du jeune homme.

- Pourquoi n'avez vous pas pris l'arme ? Je crois avoir compris qu'il veut simplement qu'elle reste en notre possession, ce qui est compréensible quand on voit qu'un yakuza et un ivrogne en possédent.

Kazuma écouta avec attention la jeune femme, le regard fixé sur l'homme étendue à terre, hochant la tête pour acquiescer. Et quand elle aborda sa réaction qu'il avait eu avec l'arme il eut l'air géné en premier lieu. Mais très vite il reprit une attitude posé.

" Je n'aime pas les armes de ce genre.. Je.... n'en ai pas besoin...."

Kazuma eut l'impression qu'elle avait peur des deux hommes armés, ce qui était tout à fait normal et il reprit la phrase qu'il avait laissé en suspend.

" ... Mais je vous conseil de la prendre, vous en aurez surement plus besoin que moi. Je peux me débrouiller sans...."

Il la regarda droit dans les yeux, sans ciller pour lui montrer qu'il ne plaisantait, ni ne mentait. C'est là qu'il sentit quelque chose de dur dans la poche de son pantalon, et de chaud, qui se pressait contre sa jambe. Il baissa les yeux pour constater une grosseur plutôt gênante, nerveusement il mis sa main dans sa poche. Et après quelques secondes il en tira une canette d'aluminium.

" ... Et je crois avoir de quoi faire boire le blessé... Ce n'est pas de l'eau, juste du thé. Mais c'est mieux que rien. "

Il leva la canette vers le compagnon du blessé pour lui montrer, et part signe lui indiquer qu'il voulait faire boire l'homme à terre.

Kazuma Kuroda a écrit:

" Je n'aime pas les armes de ce genre.. Je.... n'en ai pas besoin...."

" ... Mais je vous conseil de la prendre, vous en aurez surement plus besoin que moi. Je peux me débrouiller sans...."

* YES !!! Mitsuko je t'aime tellement ! *

Elle le pensait si fort mais le montrait si peu. Ses yeux étaient plongés dans les siens, pas d'envies quelconque, juste de la sympathie pour ce gentil jeune homme, un peu trop gentil, hélas pour lui pensa-t-elle.
Il avait les yeux d'un beau gris, Mitsuko détailla rapidement mais clairement son visage et n'en conclu qu'une chose, il était beau, et athlétique par sa silhouette semblait-il. La situation ne si prêtait pas mais elle aurait bien eu envie de lui.

Alors que le jeune homme adressait sa canette de thé à l'arabe, Mitsuko l'interrompit.

- Je suis désolé c'est de ma faute, je me suis mal exprimé. Il faut qu'il boive quand sa température augmentera lorsqu'il sera dans un meilleur état dirons nous. Les soins qu'on lui a fait sont très précaires mais ça peut repousser l'échéance et c'est quand il sera plus dans un état proche de tomber dans le coma qu'il faut lui donner à boire. Et le thé ou les autres boissons hors mis l'eau ne sont pas très conseillers.
Un soupir et un petit sourire gentillet sur les lèvres en allongeant son corps en arrière qui prenait appuie sur ses bras, laissant apercevoir ses magnifiques formes à travers le poncho, après je vous dis simplement ce que j'ai lu ou entendu ici et là, je n'ai jamais été dans un tel cas.

Elle prit une pause, détourna un peu la tête en direction de l'arme au sol, puis revint aux yeux du jeune homme.

- Je... je peux vraiment la prendre ? Cela ne vous dérange pas ? Je ne sais pas vraiment m'en servir mais j'avoue que je serais plus rassurer avec, au cas ou, ces derniers mots furent accompagner d'un regard en direction de la chambre, en direction des hommes armés.