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| [A7 - Takagi Akimitsu, PNJ(s)] La Septième évasion | |
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Gantzer ATakagi Akimitsu | |
Ven 22 Avr 2011, 01:26 |
| Deux gardiens attendaient à la porte des toilettes. A l'intérieur, un prisonnier faisait son affaire: une inspection approfondie des cabinets. Il n'y avait pas de fenêtres, le sol était sec, ce qui laissait penser que l'humidité ne pouvait pas ramollir les murs, et il ne s'agissait pas de toilettes classiques, mais de celles que l'on pouvait assimiler aux turques. Elles étaient figées sur le sol, sans aucune possibilité de prise. Même en prenant trois ans pour creuser autour, compte tenu de la qualité du carrelage, du manque d'humidité et l'étonnante propreté apportée à ces locaux, il était impossible de trouver une issue ici sans que quelqu'un ne le perçoive. C'était décevant, et pour une fois, le détenu était frustré. Il l'avait dit, à ce journaliste. Il lui avait prédit sa très prochaine évasion. Et il ne comptait pas y passer trop de temps. Ce serait la dernière, la plus prompte et la plus spectaculaire...
Takagi sortit des cabinets et adressa un sourire amusé à ses deux gardiens qui allaient l'escorter jusque dans la cour. Lui qui avait tout dévoilé lors de son interview, il n'avait plus besoin de se retenir. Et il pouvait se moquer d'eux autant qu'il le voulait. Après tout, il était le Roi de l'évasion, quand eux n'étaient rien que des gardiens méconnus.
"Vos toilettes... c'est une infection!"
"Avance donc, Akimitsu."
"Croyez-le! Si moi, Takagi Akimitsu, le Roi des Prisonniers, celui qui s'est échappé une fois par des canalisations... Si moi, je vous dis ça, c'est bien que c'est vrai!"
C'était faux, bien entendu. Ces toilettes étaient très propres, et bien plus d'ordinaire, d'ailleurs. C'était sans doute un des aspects qui posaient problèmes dans cette prison. C'était bien trop surveillé et entretenu pour que l'évasion soit simple. Et s'il voulait aussi vite qu'il le voulait, pour faire parler une dernière fois de lui, il allait devoir redoubler d'astuces. Les gardiens l'avaient bien compris, ce petit mensonge. Et comme leçon, l'un d'entre eux lui appliqua une bonne gifle derrière la tête, que celles que l'on administre aux enfants qui ne seraient pas sages.
"Ta gueule et avance."
Mais il ne se tût pas. Il continua de charrier l'autorité qui finit par ne plus lui répondre, tant il était insupportable. Finalement, il arriva dans la cour, laissant glisser sur lui les regards de tous types de prisonniers. Parmi eux, il y avait ceux qui étaient jaloux de sa notoriété, ceux qui l'admiraient, les amis, les ennemis, ou encore les plus envieux qui voulaient entretenir leurs trafics par le biais de cet homme plein de bonnes solutions. Mais parmi eux, presque personne ne venait directement le voir. Il serra quelques poignées de mains, celles de ceux grâce à qui il pouvait continuer de se procurer des cigarettes, des friandises et occasionnellement du cannabis. Puis il alla s'assoir sur un des banc de la cour, scrutant l'horizon limité. Il n'attendait que la venue de l'un d'entre eux. Ces rares personnes capables d'abandonner l'idée de purger une peine pour affronter la vie avec lui. Et il y en avait bien un qui arrivait...
Un sourire satisfait s'étira sur son visage parsemé de cicatrices. |
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• Dieu Suprême •PNJ | |
Lun 25 Avr 2011, 10:00 |
| Obaka Subilu n'était pas mauvais. Dans d'autres circonstances, il aurait été en train de lessiver le sol d'un supermarché plutôt que celui de la prison. Enfin, il était mieux loti que les autres détenus. Sa docilité ces trois dernières années lui avait valu la confiance du personnel et l'intégration dans l'équipe de nettoyage, la seule qui approchait des produits vaguement dangereux. Les raisons de son incarcération étaient aussi banales qu'affligeantes. L’argent facile, une petite amie exigeante, deux ingrédients suffisants pour pousser un homme à accepter un boulot louche. En soit, ce n'était pas bien grave de garder un entrepôt de 22h à 3h chaque semaine. Le problème était qu'il servait de planque pour divers trafics d'armes. Lorsque son employeur se rendit compte qu'il avait vu trop gros pour passer inaperçu, il le laissa gérer l'entrepôt avec ceux qui comme lui n'étaient pas assez malins pour quitter le navire. Ne pouvant( ou ne voulant?) juger le chef, le juge le condamna à 10 ans pour trafic d'armes. Son plan était celui dicté par le directeur : attendre une remise en liberté pour bonne conduite "dans pas longtemps". Il aurait certainement refusé la proposition du roi de l'évasion si un phénomène n'avait pas cassé la routine : sa petite amie n'appelait plus. Au début, elle allait le voir chaque semaine. ensuite ce fut chaque mois. Puis elle passa au téléphone. Et là plus rien. L'idée qu'elle l'ait plaqué ne l'effleurait pas alors qu'il rangeait le matériel sous la surveillance bienveillante du garde. Il devait la retrouver. Et il ne pouvait plus attendre le bon vouloir de l'administration. C'est ainsi qu'il se trouvait dans la cour, cherchant la silhouette décharnée qui lui faisait miroiter une solution. Il le vit, souriant. Il inspira un grand coup et alla s'asseoir sur la banc. Il murmura. C'est d'accord, quel est le plan? |
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Gantzer ATakagi Akimitsu | |
Lun 25 Avr 2011, 13:34 |
| De toutes les personnes que Takagi eut connues en prison, Obaka fut le plus rapide à accepter sa proposition. Et c'était étrangement approprié en sachant qu'il voulait absolument s'enfuir le plus vite possible pour surprendre les médias. D'ailleurs, cette volonté de vouloir organiser une évasion aussi rapide et spectaculaire allait sans doute déstabiliser les gardiens. Le détenu avait beaucoup de chance en tout cas, car en plus d'avoir un acolyte très rapidement, il en avait un qui se conduisait assez bien pour être apprécié des surveillants et avoir accès à quelques produits. En s'étant renseigné un peu plus, Takagi apprit aussi que l'homme en question travaillait dans l'équipe de nettoyage et pouvait donc approcher des produits des plus utiles... Le compagnon quasi-parfait.
"Content que tu aies accepté aussi vite."
Son sourire de satisfaction s'étira plus encore, puis il en vint très vite aux faits.
"Je pense que tu t'en es rendu compte mais ici, la surveillance est très importante, et tous les lieux que j'ai pu explorer sont particulièrement bien entretenus. Beaucoup de gens passent dans tous les coins de cette prison, ce qui veut dire que si on doit agir, ce sera dans l'impulsion, le plus vite possible. Tu fais toi-même partie de l'équipe de nettoyage, donc tu dois comprendre, non?"
Ne lui laissant pas le temps de répondre ou de réagir, il continua.
"Je vais être clair: ici, tout le monde sait qui je suis. Mais personne ne te connait. Te devras nier tout lien avec moi et surtout, tu devras être le plus discret possible. Parce que c'est toi qui devra bouger et choper tous le matériel dont on aura besoin. Et si tu te fais prendre, je pourrais pas t'aider, parce que justement, je dois être le détenu qui a le moins de libertés ici."
Comprenant toutefois que ces responsabilités était très grande et pouvait intimider un détenu du genre d'Obaka, le Roi de l'évasion tenta de prendre un ton un peu plus plus doux, donnant presque l'impression que tout ne pouvait que bien se passer. Et à vrai dire, si tout allait dans le sens de Takagi, pour lui, ça ne pouvait que bien se passer.
"T'inquiète pas, t'inquiète pas, je vais te guider, mon gars! Bon, dis moi, est-ce que tu as accès à l'infirmerie et aux produits explosifs comme des atomiseurs? Et si oui, est-ce que c'est souvent surveillé?" |
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• Dieu Suprême •PNJ | |
Lun 25 Avr 2011, 16:04 |
| Le détenu déglutit à l'annonce de la brutale vérité : il ne pourrait pas attendre que les choses se fassent. Il devrait agir, sans se faire prendre. La pression devint soudainement intense pour le sbire, peut-être assez pour le faire abandonner. Mais Takagi intervint assez en lui rappelant que la réflexion était sa partie. Il n'avait qu'à suivre son plan et tout se passerait bien. Si seulement il pouvait savoir ce que c'était... Il ne comprit pas trop pourquoi il voulait des sprays mais la question le fit répondre automatiquement. L'infirmerie, c'est le samedi. On entre vers 15 heures pour nettoyer. Quand y a personne sur les lits, on est pas trop surveillé. Faut dire que tout est fermé à clé, alors on risque pas de chiper grand chose. Le doc garde les seringues dans un compartiment dans l'armoire, mais le reste est jeté dans une grosse poubelle qu'on vide à la fin du nettoyage. C'était tout ce qu'il savait. Il ne voyait pas vraiment comment se procurer un de ces sprays à moins de devenir soudainement asthmatique. |
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Gantzer ATakagi Akimitsu | |
Lun 25 Avr 2011, 18:32 |
| Les informations qu'apportaient Obaka ne ravirent pas vraiment le Roi des prisonniers. Rien ne pouvait être certain quant à la présence de quelques qui auraient mal choisi leur moment pour être malade. Mais le plus grand problème, c'était que tous les médicaments étaient sous bonne garde. Ce n'était pas que Takagi voulait s'en servir, il voulait justement que personne ne puisse les utiliser. Alors l'infirmerie ne servirait plus à rien en cas de problème, et la première urgence enverrait n'importe quel prisonnier à l'hôpital. Ou, autrement dit, à l'Extérieur. Mais Obaka n'avait pas répondu à toutes ses questions. Quand le balafré avait demandé s'il pouvait accéder à des produits explosifs, il ne voulait pas parler de ceux de l'infirmerie, mais de ceux des nettoyeurs. Toutefois, il pouvait en venir directement au point suivant, vu le problème que posait la présence du verrou de l'armoire.
"Bon... Si tu ne peux pas prendre tous les médocs pour les virer de là, c'est l'infirmerie elle-même qu'il faut rendre inutile."
Takagi réfléchit un instant, puis il reprit la parole, prenant un air un peu plus intéressé.
"En tant que nettoyeur tu as bien des trucs inflammables et/ou explosifs, non?"
La réponse allait de soit, c'était en fait une question oratoire. Alors il continua immédiatement pour en venir au point le plus important.
"Pour qu'on parte, il faut commencer par rendre l'infirmerie inutile. Comme ça, quand on sera malades, on devra aller à l'extérieur, tu vois? Et un docteur sans médicaments, c'est comme un père noël sans cadeau. Tout le monde s'en fout. Ce qu'il faut, c'est que tu trouves un moyen de dégommer l'armoire à pharmacie et son contenu. Si c'est verrouillé, je pense qu'il va falloir que tu fasses exploser un truc. Il te faudra juste une mèche, pour t'éloigner. Comme tu fais la lessive, un bout de drap tressé imbibé de produit inflammable, ça devrait suffire."
Takagi fit encore une pause en regardant autour de lui. Les gardiens ne faisaient qu'encadrer et ne semblaient pas s'intéresser à l'éventuelle alliance entre Obaka et le Roi de l'évasion. Il reprit alors la parole en faisant réflexion sur justement la présence de l'autorité.
"Au final, le feu, c'est accessible. Mais le problème, c'est les gens. Des gardiens, le doc ou des détenus, s'ils voient que c'est toi qui fait tout ça, tu peux dire adieu à ton billet de sortie. Donc assure toi d'être le seul à t'occuper de l'infirmerie, qu'il n'y ait pas de "patients" et que le doc est parti boire un café ou je ne sais quoi. Il faut que le temps que la flamme atteigne ce que tu comptes faire péter, tu puisse sortir de l'infirmerie et passer à un autre étage. Ou au moins au bout du couloir de façon à ce qu'on ne puisse pas te voir en lien avec l'explosion."
Akimitsu se leva et fit signe à son acolyte de faire de même. Ensemble, ils entamèrent une petite marche, non loin du côté des sportifs qui se battaient au basket. L'évadé s'adossa contre le mur de la cour en regardant le match, comme s'il était intéressé. Il commença même à faire quelques mimiques expressives dans le déroulement de l'affrontement. De toute évidence, il voulait se donner l'air innocent et non pas celui qui prévoyait un "coup" avec son petit recruté. Et en effet, un des gardiens, devant la porte de la cour, avait commencé à le regarder avec insistance.
"C'est le premier truc que tu auras à faire. Dis toi qu'il y aura quatre chapitres pour nous évader. Tu crois que tu peux écrire celui là?" |
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• Dieu Suprême •PNJ | |
Mer 27 Avr 2011, 10:12 |
| Obaka était de plus en plus stressé. Il lui demandait de faire sauter l'infirmerie sans se faire prendre! Il lui était impossible d'être seul dans celle-ci puisqu'un détenu y était entré pour se remettre de brulures. Le doc avait dit qu'il resterait au moins deux semaines. La chose lui semblait déjà impossible à réaliser, et il ne s'agissait que de la première étape! Le détenu était à deux doigts de renoncer. Peut-être que le directeur hâterait la procédure s'il le dénonçait? Il resta muré dans son silence, évaluant ses chances avec les pauvres ressources de son cerveau,jusqu'à ce qu'une sonnerie le rappelle à l'ordre. Ah! Mercredi, je dois nettoyer les cuisines avant le repas! Adieu roi de l'évasion! Il fila, sans donner de réponse. |
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Gantzer ATakagi Akimitsu | |
Mer 27 Avr 2011, 18:34 |
| La façon dont Obaka quitta le Roi de l'évasion lui fit tirer une sale grimace. Il était si proche du but! Mais cet imbécile ne devait pas savoir à quoi il s'engageait en acceptant la proposition de l'évadé. D'ordinaire, si quelqu'un se rendait compte de la dangerosité de cette mission, il ne l'aurait pas forcé. Mais sa réputation d'homme éternellement libre était en jeu, et ça, il ne pouvait tout simplement pas le cautionner. Ce départ, suivi d'un "Adieu" clarifiant clairement cela comme un abandon, c'est une chose qui eut le don de lui retirer toute son assurance pour le mettre une colère contenue. Peu de temps après la sonnerie, quand Obaka s'éloigna, Takagi rejoignit un de ses camarades. Kan était un type baraqué et aussi un très gros fumeur. Pour une cigarette, il aurait accepté pas mal de choses. Mais le prisonnier conclut très vite un marché avec lui. Il lui montra la silhouette du jeune homme qui s'éloignait petit à petit.
"Tu vois Obaka Subilu? Je veux que tu le colles. S'il essaie de parler aux gardiens, qu'il dit qu'il a un problème ou je ne sais quoi, tu lui fais comprendre qu'on déconne pas avec moi. Dis moi quand ce sera fait, et t'auras qu'à voir Stepan, le russe de mon étage pour qu'il te fournisse trois paquets de tabac."
Kan accepta aussitôt. Il fallait dire que ce n'était pas une lumière non plus, mais il savait être discret d'après les plus anciens détenus. Et il était efficace, même s'il était un peu immoral. Toutefois, Takagi ne voulait d'un mort sur les bras. Ce qu'il voulait, c'était ne pas lui laisser le choix. Qu'il lui obéisse et qu'il fasse ce qu'il lui a ordonné.
"Mais tu ne me le casses pas."
Puis il sortit de la cour, immédiatement suivi par un des gardiens. Décidément... Ces types lui collaient au cul matin, midi et soir! Et là, ce n'était que le matin... Dans tous les cas, Obaka n'avait pas de raisons d'aller parler aux gardiens s'il était réellement censé "nettoyer les cuisines avant le repas". Qu'il s'y apprête, et un colosse lui tomberait dessus. Takagi, en tout cas, n'aurait plus que deux heures à attendre pour constater si son éventuel compagnon serait digne de confiance ou non. Tout dépendrait de sa présence à la cantine ou de la tronche qu'il tirerait... |
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• Dieu Suprême •PNJ | |
Mer 04 Mai 2011, 15:07 |
| Obaka apparut à la cantine, intact mais évitant au maximum la proximité avec l'homme libre. Il ne semblait pas avoir remarqué la présence de Kan. Malgré tout, il semblait extrêmement stressé. Il fût parmi les premiers à quitter la salle. Le jour suivant, impossible de le voir, même lors de la sortie en cour. Vendredi, la nouvelle se répandit que l'infirmerie était HS. Kaisuru, le détenu à l'infirmerie, a trouvé le moyen d'allumer un feu depuis son lit. L'incident aurait pu être limité si le docteur n'avait pas ouvert l'armoire au moment où il lançait un projectile enflammé sur celle-ci, directement sur l'étagère des désinfectants. Le docteur a tout juste eu le temps de sortir avant que l'infirmerie ne se transforme en brasier. Le pyromane a été récupéré dans un sale état deux minutes plus tard. Il est sorti de la prison pour l'hôpital du district. Tout ayant brulé, l'enquête en est réduite à des suppositions jusqu'au réveil de Kaisuru. Dans le doute, Yagi Dairinin, chargé de vider la poubelle, a été retiré de l'équipe de nettoyage. Dans l'après midi, Obaka était dans la cour, assit sur un banc avec un air dévasté. |
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Gantzer ATakagi Akimitsu | |
Mer 04 Mai 2011, 22:28 |
| Plusieurs jours passèrent, sans que Kan ne rapporte quoique ce soit comme erreurs. Obaka n'avait donc pas trahi la confiance de l'évadé. D'une certaine manière, cela le dérangeait: il devait désormais payer les cigarettes de Stepan pour le colosse qui l'avait aidé à se renseigner. Ce n'était pas bien difficile pour un homme de sa notoriété, mais il détestait les contraintes de ce genre. Il détestait aussi se tromper, bien qu'il ait toujours trouvé un moyen de rattraper ses erreurs. Quoiqu'il en soit, le jeune détenu était là, dans la cour. L'air abattu, bien entendu. Après tout, pour quelqu'un de son expérience, ce devait être très humiliant de se rendre coupable des blessures d'un prisonnier qui ne faisait que se reposer dans l'infirmerie. Cette sensibilité attisait toutefois la sympathie du Roi de l'évasion. Mais il n'allait certainement pas le laisser se reposer sur ses lauriers. Il s'approcha lentement de lui et s'assit finalement sur le même banc que lui.
"Eh ben, eh ben! T'as été rapide! Je croyais que ce serait pour samedi et finalement, tu as excellé dans la matière..."
Avant que l'homme ne réponde, Takagi enchaîna immédiatement avec la suite de son plan.
"Bon, bon, bon... Maintenant que l'infirmerie est HS, le plus chiant est derrière nous. Mais je ne suis pas sûr de savoir si tu as accès à ce que je vais te demander. Enfin, dans tous les cas, tu sais, je te faisais pas tout à fait confiance au début! Mais t'as assuré mon gars! Tu vois le type là-bas?"
Il pointa Kan du doigt et fit un signe de salut à ce dernier. Il répondit d'un large geste de la main et se remit à faire ses pompes, comme il savait si bien les enchaîner.
"Si tu déconnais, je l'avais chargé de te remettre sur le droit chemin."
Étrangement, son ton n'était plus aussi léger qu'auparavant. Si les premières fois, il était sympathique, il savait qu'il fallait avoir du cran pour la suite, bien qu'il ait toujours décrit ses plans de façon "simple", presque "ludique". Mais là, il mettait Obaka en garde.
"Tu sais ce que ça veut dire, petit? Ça veut dire qu'après ce que tu as fait, tu peux pas me lâcher. Même si tu arrivais à te débarrasser de moi, en m'envoyant ailleurs, en me dénonçant ou simplement en arrêtant de m'aider... il y aurait tout un tas de types qui voudraient te faire la peau. Tu sais pourquoi? Parce qu'ici, je suis le Roi, et je nourris mes fidèles. Si je viens à disparaître, t'es dans la merde. Mais si tu fais tout pour qu'on s'en sorte tous les deux, tu deviendras un Prince. Autant ici qu'à l'extérieur, ou dans toutes les prisons que tu puisses connaître."
Cette dernière métaphore, il l'avait faite sur un ton presque jovial, appréciant toutes les références féodales qu'il pouvait donner à la hiérarchie en prison. Dans tous les cas, la réflexion du jeune premier en matière d'explosif n'avait pas d'importance à ses yeux. Il allait enchaîner par la suite.
"Revenons-en à nos moutons. Dis-voir, t'aurais pas accès à quelque chose d'assez tranchant?" |
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• Dieu Suprême •PNJ | |
Jeu 05 Mai 2011, 10:49 |
| Obaka avait le moral dans les chaussettes. Le pyromane avait rempli son rôle de détonateur en n'utilisant le décapant trouvé dans la cuisine qu'une fois seul avec le médecin. Il avait eu de la chance, contrairement au taré qui n'avait pas eu la présence d'esprit de sortir de l'infirmerie avant de l'incendier. A la culpabilité due au blessé s'ajoutait la peur d'être découvert malgré ses précautions. Ils n'étaient pas si nombreux dans l'équipe. Combien de temps avant qu'ils ne le choisissent? Takagi en rajouta une couche en désignant la brute. Quoi qu'il fasse, il était piégé. Une réflexion plus approfondie lui aurait peut-être permis de remarquer la vanité des menaces du détenu, mais Obaka en était incapable. Il choisit donc malgré lui de coopérer et répondit à la question. Rien de plus coupant qu'un coupe-papier. Des fois, on ramasse des trucs cassés dans les couloirs lorsqu'on nettoie le vendredi soir, mais c'est rare qu'il y en ait. Y a pas souvent de bagarre ici. |
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Gantzer ATakagi Akimitsu | |
Jeu 05 Mai 2011, 12:55 |
| Un coupe papier, cela pouvait être éventuellement intéressant... Seulement, l'idéal était de prendre quelque chose de pointu et d'aiguisé. Un couteau aurait été l'outil idéal, mais bien évidemment, dans ce genre d'endroit, c'était peine perdue. Il y avait possibilité d'en faire venir dans la prison, mais c'était difficile. Moins facile à dissimuler que les drogues ou quelques biscuits qui suffisent à certains détenus. Généralement, il suffisait d'une permission ou de quelques visites pour faire passer discrètement ces choses là. Mais une arme, c'était impossible, et cela pouvait risquer de faire virer un prisonnier ou de le même en cellule d'isolement. En clair, pour avoir tout ça, il fallait improviser de l'intérieur...
"Mouais... Ça va pas suffire j'crois."
Il marqua une certaine pause pour réfléchir à quelques possibilités... Certains détenus pouvaient avoir accès à des outils de jardinage pour entretenir les alentours de la prison, de façon bien surveillée. Là bas, il y avait sans doute moyen de trouver quelques choses. Autrement, l'explosion de l'infirmerie elle-même pouvait sans doute avoir créé quelques "armes" factices, comme un morceau de l'armoire qui aurait été arraché. Si elle était en métal, il y avait sans doute possibilité d'en faire quelque chose de tranchant... Bref, une bagarre n'était pas nécessaire pour récupérer des "armes". Il fallait simplement avoir de l'imagination et être discret.
"Des bagarres, on en a pas besoin. Il faut juste que tu sois discret."
"Les couteaux à la cuisine doivent sûrement être comptés ou je sais pas quoi. S'il en manque un, ça posera problème. Mais y'a des trucs auxquels tout le monde ne fait pas forcément attention. Par exemple, les outils de jardinier: tu pourrais chopper les ciseaux et en détacher les lames. Logiquement tu auras tout ce qu'il faut pour faire ça. Autrement, tu pourrais revenir à l'infirmerie. Je pense pas que l'endroit ait été entièrement nettoyé depuis. Il doit bien rester quelques trucs là bas, susceptibles de servir, non? T'en penses quoi? Si t'as une idée, dis moi." |
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• Dieu Suprême •PNJ | |
Jeu 05 Mai 2011, 15:01 |
| Le cerveau d'Obaka tournait à plein régime. Pour l'instant, le résultat était aussi brillant qu'encourageant. C'est à dire pas du tout. L'équipe de nettoyage ne s'occupe pas du jardinage : On a pas accès au local. Une veine apparut sur la tempe gauche. Pour l'infirmerie, je crois qu'on va pas pouvoir s'en approcher avant un moment si ce qu'on dit est vrai. Je pensais pas que ce taré serait aussi...euh dingue. Il leva les yeux au ciel avant de les fixer sur une fenêtre au troisième. Il plissa les yeux, sans doute pour retenir l'idée qui venait de pénétrer sa tête. Du verre cassé, ça irait? |
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Gantzer ATakagi Akimitsu | |
Ven 06 Mai 2011, 13:13 |
| Décidément, Takagi en prenait plein les yeux. Il était difficile de croire que créer une explosion d'une telle ampleur pouvait être plus facile que simplement se procurer une arme de fortune. Ainsi donc, il était impossible d'accéder aux outils servant au jardinage. Finalement, la seule possibilité de trouver quelque chose qui soit véritablement tranchant, et pas seulement pointu, c'était du verre cassé. Option qu'Obaka avait alors proposée. Mais le verre, c'était une chose fragile qui pouvait se briser trop facilement... Il réfléchit un petit moment puis reprit la parole de nouveau.
"Du verre, ce serait le dernier recours je pense. C'est le genre de truc qui se brise trop facilement... Mais je pense que des morceaux de miroir, ce serait parfait. Un peu plus résistant, plus tranchant... Faudrait juste que tu prévoies un tissu pour l'enrouler et faire une garde, histoire de pas se couper soi-même."
Il marqua une petite pause puis renchérit immédiatement:
"Pas la peine de me dire qu'il n'y a rien de cassé: un miroir peut-être brisé par accident. Si on comprend que c'est toi, tu donnes cette excuse, autrement, tu fais tout pour rester discret. Clair? Et pense à porter des vêtements larges pour bien dissimuler les morceaux. Juste deux, assez longs, ça ira."
Il regarda Kan qui avait troqué les pompes contre les abdominaux. Ce dernier n'était pas intelligent, mais il était efficace. Il ne posait jamais de questions, était fort, savait se battre et agir sans qu'on puisse le voir... Et surtout, il ne demandait pas beaucoup de choses. Des cigarettes, généralement, et parfois des biscuits achetés par les prisonniers en permission. Ceux-là pouvait ramener des tas de friandises dont les autres prisonniers profitaient allègrement, car même si ce n'était pas comparable à de la vraie cuisine, c'était une chose qui n'était plus accessible avec l'affreuse cantine où ils étaient. Takagi pensa que Kan pouvait être utile à Obaka, si ce dernier savait bien s'en servir. De plus, le colosse pourrait toujours le surveiller, au cas où.
"Si tu t'en sens pas capable seul, demande à Kan. Il pourrait surveiller les couloirs, ou je ne sais quoi."
Il ne précisa pas que cet homme là pouvait toujours garder un œil sur lui: il le savait bien, avec la mise en garde déjà prononcée. Sur ces mots, le roi de l'évasion se leva du banc et commença à se diriger vers la porte qui menait aux cellules.
"Quand ce sera fait, rejoins moi à ma table, à la cantine. N'importe quel repas, et peu importe le nombre de personnes. Essaie juste de ramener ces trucs sans te faire prendre." |
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• Dieu Suprême •PNJ | |
Lun 09 Mai 2011, 21:49 |
| Après cette discussion, Takagi ne revit pas Obaka du week end. Il gardait ses distances à la cantine, mangeant rapidement en jetant des regards inquiets autour de lui. Visiblement, il cherchait les autres employés de son complice. Kan reporta qu'il avait tenté de le convaincre de lancer une bagarre dans le couloir B du troisième étage, ce qu'il avait refusé. A part ça, rien ne se passa durant les deux jours. Lundi par contre, il y eût un fait curieux : Il était absent de la cantine. D'habitude, il était toujours là pour le premier service mais pas cette fois. Il n'apparut que vers la fin, se contentant des fonds de marmites. Cette fois, il avança tout droit vers la table du détenu. La distance permit d'observer son visage tuméfié parsemé de bandages et de coupures à peine refermées. Il s'assit à côté de son complice. On est plus que trois dans l'équipe. Kaku Gurasu a été exclu. Précautionneusement, il fit glisser de sous sa chemise deux poignards de verre, ainsi que des bouts de miroir dont un enroulé dans un tissu provenant vraisemblablement de draps. |
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Gantzer ATakagi Akimitsu | |
Jeu 12 Mai 2011, 12:12 |
| Takagi se doutait bien que se procurer ces morceaux seraient difficiles. Briser un miroir, c'était simple, mais en emporter les bouts, ici, c'était autre chose. Et même pour ce qui était de casser la chose, il fallait le faire discrètement ou le déclencher d'une manière bien spécifique. Et lorsqu'Obaka montra sa frimousse toute meurtrie, il comprit qu'il en était certainement venu à se battre pour avoir ces lames de fortune. La question était "pourquoi n'a-t-il pas demandé à Kan de le faire?" Ce dernier savait se battre et il aurait été bien plus efficace. Enfin, de toute façon, maintenant que c'était fait, ils pouvaient enchaîner. Il attrapa une des "lames-miroir" et la mis à plat sur la table, sous son plateau, laissant la partie recouverte par le tissu dépasser d'un petit centimètre. Seulement, cela allait être très difficile. Il fallait autant qu'Obaka le sache. Il n'avait pas droit à l'erreur. Sans doute que si l'orgueil de Takagi avait été moins grand, il n'aurait pas proposé une chose de la sorte...
"Avant de t'expliquer comment rédiger le troisième chapitre, je dois te parler du quatrième. Ce sera bref, écoute bien."
Il approcha son visage de celui de son acolyte, puis il lui chuchota un ordre quelque peu étrange...
"Débranche le défibrillateur."
Il maintint sa place, puis empoigna sa lame fermement. Elle était désormais visible à tous ceux qui le regardaient: certainement beaucoup de gardiens.
"Mais là, maintenant, crève moi un œil."
Sur ce dernier ordre, il brandit la lame pour la planter d'un coup dans la main du jeune prisonnier, tout en accompagnant son geste d'un beuglement dans lequel on pouvait discerner l'exclamation: "DIRECTION LES URGENCES!" La lame s'était brisée puisqu'en transperçant la chair, elle avait percuté la table. La douleur serait intense, mais au moins, il ne serait pas infirme et il pourrait toujours bouger à l’hôpital. Débrancher un défibrillateur, c'était pas si compliqué. Simplement renverser la machine pouvait suffire. Le tout, c'était qu'on ne puisse pas réanimer Takagi. Car cette évasion, comme il l'avait prédit, serait la plus spectaculaire qu'il aurait jamais faite. Elle deviendrait vite une légende, puis un mythe. Mais là, maintenant, il se préparait à recevoir le coup fatal... |
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• Dieu Suprême •PNJ | |
Mar 17 Mai 2011, 10:07 |
| Takagi n'avait pas sous-estimé le temps de réaction de son complice, qui prit la lame pour frapper. Ce qu'il sous-estimait par contre, c'était son aptitude à manier les armes blanches. Obaka n'avait jamais touché à une lame pour autre chose que la cuisine et même en prenant son temps pour viser, jamais il n'aurait pu effectuer une blessure aussi précise. Aussi le premier coup monta bien vers le visage, mais s'arrêta au menton, laissant un tesson sous la langue. Le deuxième arracha le lobe de l'oreille droite, mais ne découragea pas le détenu maladroit. Le troisième emporta une narine. Le quatrième se ficha enfin dans l'orbite dont l'hôte explosa dans une giclée de sang. Obaka lâcha ce qui restait de la lame et recula, horrifié par les mutilations. Les gardes arrivèrent enfin suffisamment près pour finir de les séparer. L'un d'eux alluma sa radio. On a deux blessés graves. La réponse lui intima de conduire les deux complices dans la salle de transfert pour attendre l'ambulance. Bordel, mais qu'est-ce qu'il s'est passé, Obaka? Le concerné ne parvenait qu'à bredouiller et à grogner. |
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