Malgré les pensées négatives qu'il avait eues, la dernière, lui rappelant qu'il n'était pas encore prêt à mourir, eut une certaine influence sur ses actions.
Du moins... ses "actions" était un grand mot. Il avait beau tenter de se débattre, il n'arrivait pas à se diriger sur le côté de la vague, pour venir s'accrocher à quelques rochers, ou tout simplement rejoindre une neige qui n'était pas en mouvement. S'il avait pu garder son sabre, sans doute qu'il s'en serait mieux sorti, qu'il aurait pu le planter quelque part. Mais c'était fichu, il n'y arrivait pas.

Et si le premier challenge était de ralentir sa progression, le second devenait de réussir à respirer correctement. Car il tournoyait de plus en plus, et perdait encore la notion de sens. De la neige, il en avait partout, dans la tête, si bien qu'il ne voyait, n'entendait et ne soufflait plus rien que tout ce foutu blanc. Tout ce qu'il réussissait à ressentir, c'était son corps qui tournoyait comme une véritable boule de neige.
Un instant, il pensa aussi à activer son contrôleur, mais il ne pouvait même pas y avoir accès, ses bras étant aux aussi dirigés par la masse. D'ailleurs, il ne comprenait pas comment il ne pouvait pas y arriver... La combinaison ne devait-elle pas lui permettre de s'en sortir face à ça?
L'espace d'un instant, il réussit toutefois à sortir la tête, respirant un grand coup tout en fermant les yeux, comme lorsque l'on se noie à la mer. S'il les avait ouverts, il aurait pu voir le politicien le suivre d'un certain côté.

Il ne savait toujours pas qu'en bas, il y avait finalement encore de l'espoir...

Ainsi, Sakyo était-il piégé dans l’avalanche … peut-être n’était-il pas le seul …

"Ne fais pas ça, Zurui."

Le geste de Zurui surprit alors Akane qui tendit la main pour l’attraper avant qu’il commette une telle erreur mais trop tard, il dévalait déjà la pente d’une façon tout aussi risquée que ce que la militaire avait envisagé. Assurément, la glissade allait être pour le moins brutale. Une grande déception avait saisi la jeune femme alors qu’elle analysait rapidement la situation. Jamais elle ne pourrait rattraper l’écrivain avant la fin de l’avalanche. La japonaise pourrait au mieux poursuivre la vague blanche. De plus, elle avait pensé miser sur la rapidité pour se déplacer avec vélocité de rocher émergeant en rocher émergeant. Or, avec le vent qui soufflerait contre trop souvent elle et la glace sur la pierre, elle déraperait immanquablement et serait elle aussi victime de l’avalanche. L’apport de la Gantz Wear n’y changerait hélas rien. Même en sautant de rocher en rocher en bordure de la zone à risque, même en suivant au mieux la trajectoire chaotique du vent, en luttant contre le manque de visibilité permanent, et en imitant la technique de la grenouille bondissante pour atterrir le plus efficacement, donc avec lenteur pour reprendre ensuite un autre saut, la jeune femme pourrait au mieux rejoindre Sakyo et Zurui tout en bas. Ca ne leur servirait pas à grand-chose s’ils étaient trois gantzers en piteux état en bas de la pente.

Il y avait aussi un autre facteur essentiel.

Akane redoutait de perdre le contrôle de quelque chose tapi en elle, cette étrange électricité qui l’avait parcourue à deux reprises, capable de se déchaîner si elle tentait cette action aussi aléatoire, aussi chaotique, et qu’elle mette encore plus en danger la vie de ses alliés. Ce n’était pas pour rien si elle était partie en éclaireuse. Le dilemme la saisit alors, deux parts de sa conscience semblant la déchirer en deux, l’une tirant vers la droite, et l’autre vers la gauche. Le démon et l’ange, de façon fort imagée, certes.


Le démon la sommait de partir immédiatement vers la station, là où accessoirement elle ne risquerait pas de blesser un allié, et surtout pour sauver sa peau. L’esprit cornu semblait lui souffler à l’oreille que Zurui allait pouvoir dégager Sakyo de la neige et qu’ensuite, ils n’auraient pas d’autre choix que de remonter la pente, de toute façon. Cette sorte de conscience avait raison, mais pas totalement.

De son coté, l’ange lui disait qu’elle était peut-être pratique, que ses actes héroïques l’avaient toujours conduite près de la catastrophe, mais que Sakyo lui avait sauvé la vie, qu’elle ne pouvait pas rebrousser chemin ainsi, que ses amis devraient remonter la pente mais que ce n’était pas une raison pour les laisser en plan. Il y avait un monde entre ne pas rejoindre le duo en bas et le laisser se débrouiller sans son soutien.

*Rha, Takeshi, que ferais-tu à ma place ...*

Akane se prit la tête au sens propre comme au sens figuré avant de parvenir tout aussi abruptement à concilier le cœur et la raison. Elle n’était pas Takeshi, elle devait survivre en remplissant son rôle de soutien du groupe, du moins jusqu’à ce qu’elle en sache plus sur son potentiel. Ainsi, la militaire se dit qu’elle pouvait rendre son action complémentaire à celle de Zurui et elle décida d’un nouveau plan à suivre en repérant un rocher en forme de bec qui se situait en bordure de la zone d’avalanche, la surplombant de façon idéale à environ une vingtaine de mètres de sa position actuelle. Il faisait trois mètres de haut et elle pourrait arriver à son sommet en suivant la pente douce qui y menait, une pente juste assez large pour le passage d’une seule personne. De là haut, Akane aurait un point d’observation idéal. Avec son X-Shotgun, elle pourrait d’abord localiser Sakyo et Zurui, puis tirer sur tout ennemi qui tenterait d’entraver leur retour. La jeune femme pourrait aussi contrer plus aisément une éventuelle attaque contre elle, puisque la forme du rocher obligerait le passage d’un martien à la fois. Combattre un martien à la fois serait déjà assez dur comme ça. Il vaudrait tout de même mieux que ses amis l’aient rejointe avant et qu’ils puissent partir vers la station.

Akane rangea le X-Gun dans son holster et marcha donc d’un pas rapide vers ce rocher.

Quand Yarashin avait entamé sa descente, il l'avait imaginée plus contrôlée.
Mais la gravité et la faible friction de la neige n’avaient cure de ses illusions.
L'otaque descendit donc rapidement la pente, grisant la neige avec du gravier.
Autant pour la préservation de la combi.
Après trois glissades, deux vols planés et une roulade latérale(qui constitua l'essentiel de la descente), il put enfin se relever pour envisager un moyen de descente moins brutal.
Pestant encore contre le choix du terrain, il ouvrit son sac pour sortir le sabre de Sakyo.
Découpant une partie de son manteau, il confectionna un bâton identique à ceux offerts à Akane.
Muni de ce nouvel outil, il descendit, avec prudence, guettant le périmètre à la recherche du "leader".

*Sacré mission sacré de nom de non ! ! !*


Alors qu'il jurait confusément, le vieil homme ne pouvait que suivre le flot enneigé.
Pensant pouvoir avancer correctement à côté de ce torrent blanc, le vieil homme ne fit que s'y précipiter.
Battant des bras énergiquement, la seule chose dont le vieil homme semblait maladroitement capable, était de maintenir sa tête émergée, respirant par intermittence.
A ses côtés, le "leader" semblait avoir moins de chance...

- Tenez bon ! Toute tempête finit immanquablement par une accalmie...

Puisse-t-il avoir raison. Même si la logique voulait que le vieillard ait forcément raison. Il ne serait pas Goro Suzuki, autrement.
Cependant, cette "seconde vie" paraissait repousser toutes logiques.
Dans d'autres condition, une avalanche l'aurait engloutit ou tué sur le coup.
Ici, il semblait être comme emporté par un courant mystique, droit vers une destination inconnue.
Si ce qui arriverait une fois là-bas avait encore quelques chances d'être un funeste sort, l'instinct du vieil homme lui disait, peut-être à tord, que s'il était encore entier, à ce stade, c'est qu'il le sera encore une fois en bas.
S'il y a quelque chose en bas... S'il y a un en bas...

Rester froids... Ou plutôt rester froide, s'agissant de la combinaison du vieil homme, quasiment entièrement recouverte de neige.
Durant ses 79 ans d'existence, le vieil homme n'avait que peu eut l'occasion d’expérimenter les terribles montagnes russes, du parc d'attraction de Yokohama...
Aussi, le parallèle ne lui vint même pas à l'esprit, alors que sa chute s'accélérait, pour venir s'encastrer droit dans la roche...

Le choc était tel que l'homme fut sans voix. Aucune pensée rationnelle ne vint à lui, si ce n'est une seule... Une envie de vivre...


- Je... Je suis vivant...


Étrangement, et malgré lui, c'était là la première chose censée que disait le politicien depuis son arrivée dans cette chambre sordide.
Sitôt chuté, l'homme souhaita se relever. Mais il en était hélas incapable. Son corps venait à peine d'encaisser le choc, et ne saurait lui permettre de se relever aussi vite.
Aussi, il chuta encore, aplatissant son visage contre la surface neigeuse. Puis, au politicien de se redresser encore, se préoccupant de l'état de son compagnon d'infortune.

- Êtes-vous... aussi... Vivant ?

Sakyo s'était bien douté qu'il survivrait à l'avalanche avant de tomber sur sur les ennemis. Mais il n'avait pas prévu qu'elle soit aussi violente, et qu'il soit aussi incapable de bouger son corps correctement, de sa propre volonté. Il enchaîna les pirouettes, roulades et autres acrobaties involontaires sans réussir à voir si les ennemis étaient bien là, tout en tombant encore et encore, alternant respiration, apnée, et tentative futile de trouver des repères.
Puis il finit enfin par s'écraser la poudreuse, tout en sentant une certaine accumulation dans sa dos, sans vraiment pouvoir réussir à ne serait-ce que "penser" à bouger.

Il n'avait que sa tête et son bras droit à la surface, les yeux fermés, une migraine atroce, comme si son cerveau avait rebondi dans sa boîte crânienne. Et il ne fit qu'attendre. La menace des points rouges, la crainte de tomber sur un rocher, la crainte même de mourir, tout était bien loin désormais. Là, il n'avait qu'une seule envie, juste une chose qui lui permettrait d'aller un peu mieux... Une aspirine.

Il resta longtemps ainsi, sans bouger, puis il entendit une voix non loin de lui. Deux petites phrases dont il ne perçut pas le sens, mais il paraissait évident que ce n'était pas celle de Yarashin. Et il n'y avait qu'un seul autre homme parmi eux, lors de l'avalanche...

"Vous? Mais pourquoi vous n'êtes pas parti?"

Il avait dit cela à la manière d'un adolescent que l'on aurait tiré de son sommeil. Il était bien trop secoué et fatigué pour bouger. Et le fait que quelqu'un l'ait suivi avait anéanti ses efforts: lui qui avait tenté de sauver les autres n'en aurait que ramené d'autres dans son groupe... Et maintenant, ce n'était qu'encore plus de personnes qui risquaient d'être victimes des possibles aliens qui les encerclaient...

"Faut... Faut que je sorte de là..."

Akane prit donc position au sommet du gros rocher qui surplombait de façon pour le moins idéale la pente où deux gantzers mais peut-être davantage avaient glissé. Posant un genou au sol pour stabiliser au maximum sa position de tireuse, la gantzer épaula son X-Shotgun toujours réglé à la puissance et portée maximales. En s’aidant du viseur, elle chercha Sakyo et Zurui. La portée de l’arme devait être d’un kilomètre sur terrain plat, mais en étant en position fort surélevée par recherche à l’objet de sa recherche, la jeune femme pouvait sans doute bénéficier d’une vue de deux kilomètres, ce qui devrait être amplement suffisant pour localiser ses alliés. Non, elle pensait qu’ils ne devaient avoir dévalé au maximum que six cent à sept cent mètres. Dans cette posture, elle pouvait aussi jeter un coup d’œil à son Contrôleur, ce dernier ne lui montrant plus aucun point rouge. A priori, les martiens avaient donc quitté la zone d’action en contournant l’avalanche. Il faudrait tout de même soutenir les gantzers pendant qu’ils remontaient la pente et qu’ensemble, ils rejoignent le gros de la troupe. Ca ne serait pas évident, tout pouvant se produire à n’importe quel moment.

Ce n’était pas rassurant.

"Sakyo, Zurui, vous me recevez ?"

Dit-elle en activant rapidement son talkie walkie, mais seule un grésillement malvenu lui répondit. La technologie lui avait encore mis un vent, ce qui commençait à faire beaucoup, en plus des affres de la météo.

"Fuck."

Commenta-t-elle de façon aussi peu éduquée mais beaucoup plus proche de sa nature intime et spontanée en éteignant à nouveau cet appareil décidemment en rade. Tout en se remettant donc à chercher à localiser Sakyo et Zurui, Akane devait rester sur ses gardes, un œil dans le viseur, le deuxième œil parfois sur le coté et le troisième œil derrière, ce dernier étant bien sur l’instinct, des fois que son Contrôleur ne l’avertisse que trop tard d’une éventuelle embuscade contre sa personne. La japonaise était alerte de nature mais pour ne pas craquer dans ces moments-là, il convenait d’utiliser des petits trucs pour garder son sang-froid, et pas au sens littéral du terme. Pour garder donc sa "zenitude" alors qu’elle était seule dans cette tourmente de neige, Akane se tourna non pas vers la culture japonaise mais pour changer, vers la culture américaine. Elle fredonna l’air qui cumulait tout le meilleur de la culture américaine, tout son intelligence, toute sa sensibilité, toute sa science, tout un symbole !


Si Gantz regardait la téloche, il devait adorer ce morceau d’Amérique. The spirit of America ! The Americain way of life ! Hum. Au minimum, c’était un son entraînant. En tout cas, état d’alerte maximum et "zenitude" atteints. Simplicité. Efficacité.

[Action : tente de localiser Sakyo et Zurui avec le viseur de son X-Shotgun]

Zurui continuait à descendre, encouragé par la fin de l'avalanche.
Il s'alarma en voyant une forme remuer dans la neige, mais le numéro sur son appareil montrait qu'il s'agissait d'un Gantzer.
Yarashin s'interrogea quelques instants sur qui aurait pu être assez stupide pour attendre en contrebas de se faire happer par la neige ou la horde.
Il fût brutalement interrompu par un mugissement, grave et psi puissant que l'otaque craignit une nouvelle avalanche.
Il se retourna et découvrit qu'une créature énorme et cornue se tenait en lieu et place de la militaire.
Akane apparaissait un peu plus loin.
A la réaction primaire de peur succéda une relativisation.
Au moins, il est tout seul.
Sa main libre fondit sur le YGun.
Armé et confiant, il verrouilla la bestiole(plus exactement son torse massif) avant de tirer en haut à droite de la créature.

Des appels d'Akane, Sakyo n'entendit rien. Sans doute était-ce tout simplement parce que le reste de son corps (et ainsi donc, sa radio) était resté sous la neige. Par ailleurs, il aurait aimé pouvoir l'utiliser immédiatement: il avait donné une radio à Saki dans la chambre... Si elle l'avait toujours et qu'elle fonctionnait, cela aurait pu être extrêmement bénéfique pour eux tous.

Mais il ne put qu'essayer de sortir de son amas de poudreuse, avec peine, toujours. Cela dit, la fatigue, la migraine que lui avait causé tous ces tournoiements et le reste ne le faisait pas ce presser. Il se dégageait, lentement, ou du moins il tentait... jusqu'à ce qu'il entende ce fameux hurlement...
A cet instant, il se figea, comme si ce cri l'avait littéralement pétrifié. Et il l'avait tellement senti en lui qu'il n'avait pu qu'imaginer qu'une créature se trouve à ses côtés, ce qui ne fut pas le cas: il ne voyait rien, à vrai dire. Mais après une seconde en étant resté figé, il changea du tout au tout. Immédiatement, il utilisa tous ses ressources pour sortir de la neige afin de s'armer et de reprendre une position normale.

"SORTEZ! SORTEZ JE VOUS DIS!" avait-il hurlé au vieil homme qui l'accompagnait.

Ainsi donc, ce fut dans une véritable panique qu'il tenta de s'en sortir, pour mieux contrer cette attaque. Mais surtout, dès qu'il aurait ses deux bras or de la neige, il actionnerait l'invisibilité...

- Dieux merci, vous êtes vivants. J'avais peur pour vous...Vous sembliez mal...


Annonça-t-il à l'attention du jeune homme, qui était presque relevé.
En vérité, le vieil homme était surtout content de ne pas être seul dans de telles circonstances, que véritablement préoccupé par le sort de son compagnon d'infortune.
Mais après une telle chute, et au moyen d'une naïveté naturelle, qu'il était parvenu à cultiver après tant de décennie, il parvenait à croire lui-même à ses propres mensonges, ce qui lui permettait d'afficher une crédibilité démesurée...
Aussi, le vieil homme s'apprêta à se redresser également...
Mais une secousse perturba le duo. Une autre avalanche ?
Visiblement, le jeune homme était en proie à la panique. Quelque chose arrivait. Encore...
En espérant que le jeune homme puisse en voir davantage, de son côté...

- Que se passe-t-il ? Une autre bourrasque ? Satanés avalanches... Si je choppe cet empaffé...

Pas conscient qu'il adressait ces reproches à son compagnon, car n'ayant pas vu sa belle prouesse, le vieil homme tenta lui aussi de se redresser.
Mais l'importante couche de neige, ainsi que quelques rhumatismes entravèrent cette nouvelle tentative.

Aussi, il tenta une autre approche, celle de ramper quelques mètre en avant, afin de se redresser plus confortablement.
Fort de cette hypothèse, il s’exécuta...

[Parle à Sakyo. Tente de se relever]

Alors que Sakyo se dégageait un peu plus de son trou, il put entendre les "jurons" de son compagnon d'infortune. A ce moment là, ce fut comme une accumulation: la frustration d'entendre une telle ingratitude en plus du tragique de cette situation l'avait vraiment énervé, si bien qu'il sortit son buste de la poudreuse bien plus vite qu'il ne l'aurait imaginé. Tout en répondant au vieil homme.

"C'est moi, imbécile! Sans l'avalanche, le groupe aurait été annihilé!"

C'était un risque à prendre, même si l'idéal aurait été de ne pas chuter. Dans ce cas-ci, il aurait pu continuer la progression avec le groupe, les protéger d'une éventuelle embuscade. Mais au lieu de ça, il était perdu avec ce vieillard ingrat, sans savoir où pouvait se trouver l'origine de ce bruit, tant il avait d'écho. Et surtout, il ne savait pas si les autres s'en sortiraient en haut, au sommet. Il pensa brièvement à Yarashin, Saki et Vargas, puis il se dégagea définitivement.

Sans donner plus d'instructions à son compagnon, il fut tellement paniqué que sa hâte prit le dessus, aussi égoïste pouvait-il paraître alors. Et dès qu'il put marcher, il consulta son contrôleur pour voir un gigantesque point rouge. Finalement, il n'avait même plus pensé à se rendre invisible, mais simplement à attaquer la chose, afin de s'en débarrasser définitivement. Et à vrai dire, l'invisibilité ne lui avait jamais servi jusqu'ici... Il sortit donc son X-Gun et scanna en direction du point rouge, mais il se rendit compte qu'il dût viser beaucoup plus haut, jusqu'à voir une masse énorme, rocheuse, peut-être sans squelette (il ne put le déterminer, tant elle s'était déplacée rapidement) avec justement un corps vaguement humain dans sa gueule.

Sûr de rien, il tira alors, sans prendre le temps de verrouiller la chose. Il fallait l'immobiliser, même si cela allait prendre dix secondes... Mais il resta sur place: il devinait déjà que la créature serait capable de lui foncer dessus, de descendre la pente sans peine. Il n'avait pas le luxe de parcourir du chemin lui-même, il devrait esquiver, c'était presque certain...

Yarashin suivit les fusées du filet qui fonçaient vers la créature en rangeant le pistolet.
Il avait vu ces filets échouer si souvent qu'il préférait avoir un plan B.
Il dessangla alors le fusil, lâchant quelques instants le sabre pour utiliser ses deux mains.
Il avait fait au mieux pour que les sangles soient faciles à débloquer, mais elles ne valaient pas les holsters fournis par Gantz.
Le temps qu'elles cèdent et que l'otaque puisse mettre la créature en joue, celle-ci avait décidé de le charger.
Yara tira donc dans une patte avant de ramasser le sabre par la garde pour dégringoler la pente dans une tentative désespérée de s'écarter de la trajectoire du veau minéral.
Il se mit donc à dévaler la pente, les mains crispées sur ses armes, priant pour que la créature soit aussi maladroite que lui.

Après avoir tiré plusieurs fois, Sakyo put voir et sentir les explosions sur la carapace rocheuse du monstre. Ces explosions étaient répétitives, mais il lui sembla que ce n'étaient pas ses tirs qui avaient causé sa chute, laissant alors tomber la silhouette humaine qu'il avait dans sa gueule. Ainsi, profitant de l'état d'excitation du monstre avant sa chute, ne sachant pas que c'était bien Akane, la victime, accompagnée de Zurui qui avaient enchaîné ces attaques, il poussa la mollette de puissance de son X-Gun au maximum de son pouce, et fit d'une pierre deux coups en activant l'invisibilité du contrôleur qui était attaché justement à son bras droit, aussi vite qu'il le put.

Mais au moment même où il s'apprêtait à appuyer sur le bouton, la créature chuta juste devant lui et dévoila sa nature cauchemardesque aux yeux vairons de l'écrivain...

*Oh putain... Putain merde...*

Cette chose, en plus d'être gigantesque, était effrayante sur tous les points. Ses crocs, sa masse, ces poings qui lui inspiraient le courage d'un escargot face à un marteau... Mais malgré tout, il vit tout de même un détail sur cet adversaire: en plus de ses yeux lumineux, il y avait quelque chose qui brillait sur sa poitrine. Un cœur? La source qui animait cette roche? Il ne savait pas y répondre, mais il n'avait aucun avantage à hésiter avant de tirer sur cette cible là. Alors il visa puis tira sur les deux gâchettes. Bien qu'ayant initialement pensé à activer son invisibilité, il fut si confiant dans son initiative qu'il décida de garder ses deux mains sur l'arme pour mieux viser et être certain de toucher la cible. De plus, sa combinaison était encore fonctionnelle, et surtout, son compagnon d'infortune était en danger.
Il fallait agir immédiatement, ne pas penser à fuir, maintenir cette attaque. Tout en ayant maintenu les gâchettes, il avait hurlé.

"Goro! FORCEZ!"

Sans doute un ordre abstrait, mais il ne pouvait pas aller plus loin, à vrai dire...

Yarashin vit enfin le nom de sakyo apparaitre sur son monocle.
L'autre oeil lui permettait de voir précisément les deux Gantzers.
L'un semblait ne pas être conscient du danger.
L'otaque n'eut pas vraiment le loisir de chercher un mot pouvant décrire l'attitude de ce dernier, la raison de sa fuite se rappela à lui de façon brutale.
Tout d'un coup le geek vola pour s'encastrer la tête dans la neige.
Tout heureux d'avoir un masque, il profita du fait que la créature ne le regardait plus pour viser plus calmement.
Doucement, doucement, il ne t'a pas vu, il ne te voit plus.
Il commença à distribuer les cibles, visant genoux et coudes et surtout les redoutables avant-bras.
S'il parvenait à en briser les cristaux, il pourrait à nouveau utiliser le filet.
A aucun moment il ne songea à devenir invisible, plus soucieux de réduire la chose en poussière avant que celle-ci ne broie le "leader".
Il actionna la gâchette du bas, illuminant le fusil.
Une information filtra dans sa tête embrumée par l'adrénaline.
15 secondes de latence...

[WOUHOU! RÉUSSITE CRITIQUE!]

Au moment même où il avait tiré, l'écrivain vit alors de plus près la face du monstre. Il fut alors presque paralysé. Non seulement par la peur de mourir, face à la monstruosité qu'il avait en face de lui, mais aussi par ce cri qu'il n'avait jamais entendu auparavant. Il lui semblait même que ce seul hurlement suffisait à servir d'attaque, tant il tremblait de l'intérieur. Cela lui rappela même le seul et unique coup qu'il avait reçu d'Antonio, lorsque le Stoned avait pris possession de son corps. Il avait senti la puissance du coup jusqu'à l'intérieur, comme si on l'avait attaqué "dedans".
Mais ce n'était pas le cas. Cet hurlement était seulement bestial et annonciateur d'un nouvel assaut. Sakyo le vit alors venir, ce coup de cornes, et d'instinct, il fit une action des plus insensées: plutôt que d'esquiver, de sauter, de fuir, il avait plongé droit devant lui, laissant passer les cornes à quelques centimètres au dessus de lui, alors qu'il arrivait juste sous le monstre. Sous son poitrail, son point faible.

Dans une impulsion des plus héroïque, il se mit alors sur le dos, leva son bras droit, porteur de l'arme salvatrice, puis tira en plein dans le "cœur enflammé" du martien Buffalotrap.

"DÉGAGE!"

Après cet unique tir, étant certain qu'il suffirait à venir à bout de la créature, il se mit à rouler sur le côté, profita de la pente que lui offrait déjà cette fameuse montagne (à l'instar d'un certain dessinateur dans une autre histoire...). Mais il n'eut pas une seule seconde l'idée d'aider Goro, qui était encore piégé sur le poing du monstre. Après tout, il venait d'ores et déjà de réchapper à une attaque qui aurait pu avoir raison de lui...

Le membre 'Sakyo Jinnai' a effectué l'action suivante : Destin

'Destin' : 11
Bonus +1 Fiche Technique. (Rapidité)
Total : 12

Zurui rangeait son fusil quand la créature se décida à bouger, plus précisément à charger l'écrivain en hurlant.
Tant pis, il avait fait de son mieux, à Sakyo de tenir assez longtemps pour que les tirs neutralisent la bête.
Baissant les yeux pour ramasser le sabre, l'otaque se souvint du contrôleur.
Il actionna rapidement l’invisibilité et ramassa le sabre qu'il débarrassa de ses lanières.
Il n'avait pas fait trois pas que des flèches indiquèrent l'apparition de nouveaux ennemis.
Il se retourna pour découvrir des babouins surdimensionnés agitant des glaçons de manière menaçante.
Certains commencèrent d'ailleurs leur attaque, chargeant leur groupe sans le moindre signe de crainte face au buffle.
Faute d'un meilleur plan, l'otaque étendit son sabre au maximum avant d'effectuer une frappe latérale des deux mains pour faucher le plus d'ennemis.

Le membre 'Gantz' a effectué l'action suivante : Destin

'Carnage' : 8