Les explications du vétéran étaient claires et concises. A peu près autant que toutes celles qui étaient passées dans la salle principale. Mais Takagi avait un peu plus de sympathie pour ce type là. Non pas qu'il n'aimait pas le fait que les autres gantzers soient jeunes et attentionnés: c'était admirable d'avoir autant de volonté de survivre quand on avait la carrure de Sakyo. Mais voilà, il n'aimait pas ce ton paternaliste. Enfin, de toute manière, il semblait qu'ils soient tous obligés de combattre ensemble, alors il allait falloir faire abstraction des ressentiments. Et vu leur gentillesse, il était à peu près certain qu'en cas de danger, on voudrait bien l'aider. Quant au fumeur, il ne savait pas trop quoi en penser. Il lui avait donné les précisions gratuitement, sans trop montrer cette même gentillesse, mais surtout, il lui avait bien offert une clope. C'était déjà pas mal.
Bref, Takagi déplia son contrôleur et essaya lui-même toutes ces options, et surtout la plus intéressante qui consistait à être invisible. Il fut subjugué en voyant son coéquipier disparaître pour réapparaître. A son tour, il le fit et éleva la voix.

"Ah merci! Putain c'est le truc le plus énorme!"

Mais il se rendit compte qu'en étant invisible, on ne l'entendait pas non plus. Lui qui avait pris l'habitude, lors de ses premiers pas en prison, de toujours rester dans l'ombre, ce gadget allait amplifier encore son talent de discrétion! Il reprit donc sa fréquence et répéta ce qu'il avait dit plus tôt, après que Kuwabara lui ait proposé de "voir les scouts".

"Ah, ça! T'inquiète, j'ai bien saisi l'truc. Enfin, y sont bien gentils mais à vrai dire, imaginer une espèce de chasse mortelle avec eux, ça me rassure pas dans l'idée qu'on puisse s'en sortir. Tu penses quoi de votre espèce de chef, là? Sakyo? Il a l'air super gentil, mais j'ai pas l'impression que ça va suffir..."

Quitte à avoir des renseignements sur la chasse, autant essayer d'en avoir sur le groupe. Après tout, il risquait peut-être sa vie avec des types auxquels il ne fallait pas faire confiance...

Absorbé par ses pensées métaphysiques, le vieil homme fut bien évidemment surpris par l'ouverture brutale de la sphère noire.



*Nom d'un cantonnais mort ! Qu'est-ce que c'est ?*


Jurons que le politicien se gardait de prononcer en public, surtout pas en présence du vieux Von Casteirn. Un coup à faire les gros titres.
Non, pas ça... Pas maintenant...

A l'intérieur de la boule noire, divers objets, des plus étranges, dont un râtelier plein d'armes, mais aussi, et surtout, un homme au teint pâle, maintenu sous respiration artificielle...
Encore un signe ? A la vu du jeune homme, Goro Suzuki se remémora quelques souvenirs désagréables. Il ne voudrait, en aucun cas, revivre ça. Mais peut-être allait-il devoir le faire... Difficile à dire...

Alors qu'il s'apprêter à toucher du doigt l'être frêle, il fut interpellé par Vargas Von Casteirn.
L'homme, visiblement dans la confidence du clan Jinnai, incitait le vieil homme à prendre son mal en patience et jouer le jeu.
Visiblement, l'homme d'affaire respectait la droiture du vétéran de la chambre haute, et l'enjoignait à prendre les armes, pour défendre les plus faibles.
Une attention louable, certes, mais dans ce cas de figure, le politicien se demandait si ce n'était pas lui, justement, le plus faible.

Alors que la confusion régnait, quant au partage du matériel, le vieil homme consultait les inscriptions sur les valises. L'une d'elles attira son attention.

* " Politicien " *

Nul doute, quant au destinataire de cette valise. S'il y avait ne serait-ce que l'assistant d'un politicien sur les lieux, Suzuki l'aurait déjà remarqué. Quoiqu'on en dise, le Japon est un petit pays, pour celui qui a des relations.
L'homme s'éloigna alors de la sphère, vers un coin de la pièce. Il ouvrit la valise et y trouva une tenue étrange, noire, avec des pastilles aux tons clairs...


* Une tenue de rechange ? *

Une aubaine, pour le vieil homme, grelottant sous ses habits de malade.
Autour de lui, d'autres personnes commencèrent à se changer, ou à emporter leur valise, dans le même but. Peut-être lui incitait-on à retirer tout symboles de son existence passée ? Assez ironique, dans sa situation.

Calmement, il quitta la pièce, sa valise dans les mains, à la recherche d'un endroit plus tranquille. Une tâche plutôt malaisée, dans la configuration des lieux. Le 1er couloir était occupé, même chose pour la cuisine, à la 1ère porte de gauche.
Quant aux autres portes, pas moyen de les ouvrir. Ce qui ne surprenait le vieil homme qu'à moitié. Il n'était décidément pas dans un endroit normal.

Finalement, le vieil homme parvint à déceler un peu d'intimité, au fonds du second couloir. Enfin !
Avec une facilité déconcertante, il retira ses vêtements de malade, pour se saisir de sa combinaison. Celle-ci, visiblement faîte sur mesure, lui collait à la peau.
Une sensations atypique, pour un homme, qui n'avait jamais eut à porter de textiles aussi près du corps.
Face à la porte, tournant le dos à d'éventuels visiteurs, il se changea sans perdre de temps, puis rangea ses quelques effets personnels, dans la valise.

Sur le chemin du retour, une nouvelle sensation percuta les narines du vieil homme. Ce n'était pas une odeur spécifique, mais au contraire, l'absence d'odeur, qui procura un plaisir indicible au vieil homme.
En retirant ses vêtements, c'est comme s'il avait fait ses adieux au cancer. Un plaisir inégalable, dont le vieil homme comptait profiter autant qu'il pouvait.

Parvenu devant la sphère noire, il rangea sa valise à l'endroit exact où il l'avait trouvé.
Puis, il se saisit d'un pistolet en forme de X, l'observant avec circonspection.
Il avait beau ne pas être un expert en arme, il avait pu observer plusieurs modèles et prototypes au cours de sa longue carrière.
Celui-ci n'avait, de toutes évidences, rien d'un modèle connu. On dirait plutôt un jouet...

Souhaitant éviter toutes polémiques, il s'approcha discrètement du seul visage connu, dans cette chambre...

- Serait-ce un de vos nouveaux jouets, Herr Von Casteirn ? De toutes évidences, ceci n'est pas de fabrication japonaise...

Akane était satisfaite d’avoir pu ainsi parler aux autres. Elle se considérait comme une louve, comme ayant l’esprit de groupe, et il ne suffisait pas de le penser, il fallait aussi le montrer par des actes. Oui, elle avait aidé ses alliés pendant cette quinzaine, ayant entre autre entraîné Vargas et Sakyo au tir, ayant aidé Zurui dans la conception de son matériel, mais ce n’était pas suffisant. Les nouveaux arrivants pouvaient tout prendre mal, Akane n’avait rien à se reprocher. Il lui restait néanmoins un défaut de taille. Elle, une héroïne ? Certainement pas. Les héros se sacrifiaient pour des inconnus. A ses yeux, personne dans cette chambre n’était héroïque. Il y avait les pourris, qui se délectaient de faire le mal, les égoïstes qui ne pensaient qu’à eux dans un monde qui les avait certes incités à agir ainsi, et les solidaires qui voyaient leur survie dans une entraide, dans la continuité du groupe. Sakyo essayait de les sauver tous, il essayait d’être un héros mais il n’en était heureusement pas un. Le groupe n’avait pas besoin d’héros, seulement de gens bien qui faisaient leur part. Pour sa part, Akane était une justicière, elle avait tendance à faire justice elle-même, et la justice, c’était la vengeance. Elle avait tué de sang-froid des voyous en utilisant la technologie de gantz. Si c’était à refaire, elle recommencerait. Elle continuerait si elle le pouvait. Là, elle avait envie de tuer les deux sadiques qui s’amusaient à tenter d’agresser l’humanoïde dans la sphère noire, parce qu’elle se doutait qu’ils attaqueraient le groupe à la première occasion. Si elle les tuait, le problème serait réglé mais ça en provoquerait de plus sérieux. Toutes ses paroles sur la solidarité seraient remises en cause, et les autres gantzers se retourneraient contre elle en toute légitimité. Il lui faudrait donc être vigilante et tuer avant d’être tuée. Elle avait aussi une pensée pour les loups solitaires qui se croyaient les meilleurs parce qu’ils n’avaient soit disant besoin de personne, il devait y en avoir au moins un ou deux parmi eux, comme le fumeur qu’elle surnommait aussi Solo, justement dans ce sens-là. Ceux-là, elle espérait qu’ils crèveraient la gueule ouverte, ces charognards individualistes qui survivaient quand des gens bien mourraient. Ce ne serait que justice. Là encore, Akane ferait justice elle-même si elle en avait la possibilité, mais sans mettre en danger le groupe, si besoin était qu'elle apporte cette précision à une telle pensée.

Assurément, cette mission serait épique.

Sakyo n’était plus en vue, Zurui non plus, Vargas discutait avec Fossile et Akane se demanda alors si ce serait une si bonne idée que ça de les informer sur deux incidents électriques qui ne se reproduiraient peut-être plus. De surcroît, la japonaise pouvait susciter la peur et peut-être même une réaction hostile de par cet aveu, ce dont elle se passerait volontiers. Un humain qui avait peur était toujours capable du pire, n’importe quel humain. Concernant son plan de groupes, Sakyo avait sûrement une idée pour former des groupes viables, si la japonaise en proposait une, elle donnerait l’impression de vouloir la place de chef, ce qui n’était pas le cas, et elle risquerait de provoquer une perte de confiance chez l’écrivain, ce qu’elle ne désirait pas non plus. En plus de tout ça, il serait plus avisé de gérer les troupes en fonction du terrain, même si de façon globale, la meilleure façon pour Akane d’être utile au groupe sans risquer de lui nuire serait d’être l'éclaireuse de ses alliés. Elle était très furtive avec ce contrôleur, c’était déjà un bon point. En attendant le transfert, Akane jeta un coup d’œil dans le garage et y entrevit Solo et Chevelu. Les deux hommes étaient en pleine discussion, chacun assis sur une gantz bike, Zurui avait évoqué ces engins de déplacement. Le temps de yeuter un instant et elle était déjà repartie, elle ne perçut donc aucune parole des deux gars qui ne l’intéressaient pas du tout. Par contre, une pensée amusante la traversa alors qu’elle se rendait au vestiaire, mais ce n’était qu’une hypothèse alors elle chassa cette pensée.

Pour le moment.

Il n’y avait que des femmes au vestiaire, les hommes faisant preuve en l’occurrence de galanterie ou de prudence, peut-être un peu des deux. Là, Akane vit sans véritable surprise que deux femmes avaient du mal à enfiler leur tenue respective. Elle-même avait eu du mal à revêtir la gantz wear, la toute première fois, y allant très lentement, très méticuleusement. Souriante, la militaire s’avança tranquillement vers les deux femmes en détresse vestimentaire, afin de les tirer d’embarras.

"J’ai l’habitude d’enfiler la gantz wear. Si vous le permettez, je vais vous aider. L’important est de la revêtir entièrement. Ensuite, si elle vous gêne trop, on pourrait retirer certaines pièces. Le champ de force serait un peu moins puissant mais ce serait mieux que de ne pas pouvoir supporter une tenue trop serrée."

Deux femmes l'avaient rejointe dans le vestiaire, probablement pendant qu'elle fixait les holsters et rangeait ses affaires, une jeune femme d'une vingtaine d'année et une lycéenne, qui s'étaient étonnées un peu plus tôt de devoir tuer une créature aussi mignonne. Elles semblaient éprouver quelques difficultés à mettre la combinaison

"Ex... excusez-moi, est-ce que vous pourriez m'aider ?"
"M... moi aussi !"

Ameko sourit et se rapprocha un peu

"Oui bien-sûr, pas de problème"

commença-t-elle en regardant ce qui ne fonctionnait pas dans leur façon d'essayer de la mettre, cependant, avant qu'elle ait pu les conseiller la jeune femme métisse qui faisait partie des vétérans était entrée dans le vestiaire pour les aider

"J’ai l’habitude d’enfiler la gantz wear. Si vous le permettez, je vais vous aider. L’important est de la revêtir entièrement. Ensuite, si elle vous gêne trop, on pourrait retirer certaines pièces. Le champ de force serait un peu moins puissant mais ce serait mieux que de ne pas pouvoir supporter une tenue trop serrée."

Ameko la laissa s'occuper de la jeune femme, et décida d'aider la lycéenne qui était parvenue à mettre une partie de la combinaison seule

*Ça s'appelle donc une "gantz wear"...?*

Après quelques instants de réflexion quant aux paroles de la métisse, elle répondit

"Enfin, s'il y a vraiment des créatures dangereuses qui nous attendent, autant tout garder même si c'est un peu gênant, non?"

Elle était elle-même un peu serrée dans la sienne mais bougeait sans problème et trouvait ce conseil un peu bizarre, après, la vétérante avait des formes bien plus généreuses que les siennes ce qui pouvait expliquer qu'elle soit plus gênée par la combinaison...

Une fois tout le monde habillé, et songeant qu'elle ne connaissait le nom que de Sakyo parmi ses congénères, elle décida de faire le premier pas

"Ah, au fait, je crois que nous n'avons pas été présentées, je m'appelle Ameko, et vous?"

Lorsque Akane était entrée dans le vestiaire, une jeune femme venait de se revêtir entièrement pour sa part, en plus des deux femmes en détresse. Tandis que la militaire aidait l'une à enfiler la gantz wear, sa compatriote aida l'autre de la même façon. Finalement, toutes pouvaient porter la tenue complète, ce dont la japonaise ne pouvait que se réjouir. La femmequi avait aidait se présenta, elle s'appelait donc Ameko, et elle ne pouvait pas savoir pour Akane qui s'était présentée dès son arrivée, alors que Ameko n'était pas transférée dans la chambre. Elle les salua amicalement en s'inclinant devant chacune d'elle.

"Enchantée, Ameko, Yuka, Honoka. Je m'appelle Akane. En effet, cette tenue s'appelle une gantz wear. Pour la sécurité, il vaut mieux que la porter totalement, et pas seulement à cause des martiens, en fait."

Elle marqua une courte pause avant de regarder vers l'entrée des vestiaires un instant, puis reprit un ton plus bas :

"Il va falloir aussi nous méfier de certains gantzers. Il y a ce fumeur suspecté de viols, ainsi que le grand et le petit blond qui ont un comportement de sadiques. En dehors de moi, les personnes sures ici sont Sakyo, celui qui devrait porter à nouveau un manteau, Vargas, reconnaissable à sa moustache, Zurui qui porte un équipement digne de S.O.S. Fantômes et celui à l'air jovial, je ne connais pas son nom, je le surnomme Rêveur, hihi."

Elle marqua une autre pause, le temps de sortir son X-Gun de son hoslter, redevenant sérieuse, avant de poursuivre :

"Sérieusement, je ferai tout mon possible pour vous tirer de ce guêpier. Pour ça, je vais vous inculquer les bases. Au corps à corps, n'oubliez pas le grand classique, un coup de pied dans les parties génitales, de toutes vos forces. La gantz wear décuplera votre force. Contre les martiens, néanmoins, cette arme vous sera plus utile. Comme ce cher Zurui l’a dit, peut-être un peu vite, la molette arrière, ici, celle-là, elle permet de régler la puissance de la charge. Ne vous en souciez pas. Puissance maxi, pis c’tout. Très important, l’écran, là, faites comme moi, ouvrez les n’oeils, ça aide."

Dit-elle avec malice pour dédramatiser un peu la situation.

"J’ai dit plus sérieusement, pas trop sérieusement non plus. N’est pas des machines, quoi. Donc, cet écran permet de verrouiller la cible. On regarde la cible et on l’active en appuyant sur la gâchette, celle-ci, pas l’autre. L’autre sert à tirer. Une sorte d’onde émane du X-Gun, et là, ça devient ironique, ça met dix secondes avant de faire effet. Imaginez, vous êtes face à un martien qui sent les égouts, avec de grandes griffes effilées, il veut vous transformer en steak tartare. Vous lui tirez dessus, mais il n’explose que dix secondes plus tard, et pas une de moins. Pendant ces dix secondes, il faut encore éviter d’être étripée."

Dit-elle sans malice, avant de ranger son arme et de continuer en désignant son contrôleur :

"Ca, c’est le contrôleur. Ca se met en marche ici, c'est le plus dur en fait. Le bouton gauche en dessous de la molette droite pour voir le chrono. Utile en fin de mission, pour mettre la pression. Là, ce bouton, non pas mon doigt, le bouton. Rho. Ce bouton donc sert à visualiser la zone de la mission, pratique pour en connaître les limites, ne pas les franchir et ainsi éviter la migraine fatale. N'oubliez jamais, si vous quittez cette zone, votre tête explosera. Le plus important, cette molette, là, oui ici, qui permet de devenir invisible, sauf si on est sur la même longueur d’onde. Démonstration."

Dit-elle en activant son contrôleur, disparaissant ainsi à la vue des femmes dans un crépitement électrique.

"Vous n'avez pas de contrôleur, ne bougez pas, je reviens.

Ceci dit, Akane quitta le vestiaire, toujours invisible, elle s'avança jusqu'à la sphère, prit les six contrôleurs restants et les mit dans son sac à dos, les rendant à leur tour invisibles.

Après une absence de quelques minutes devant le spectacle du couloir, Zurui constata avec satisfaction que chacun s'était enfin équipé en conséquence.
Entrant à nouveau dans le salon, il écouta avec appréhension les deux crétins proférer des menaces à leur encontre.
Peut-être devrait-il parler des points pour qu'ils se focalisent sur les scores plutôt que sur des bagarres stériles.
Il vit passer Akane qui récupéra le reste des contrôleurs.
Il attendit qu'elle eût fini pour voir s'il pouvait également prendre une part de l'équipement.
Il ne manqua pas de prendre un des masques antigaz déposés par Akane, puis observa le ratelier.
2 fusils.
11 pistolets.
1 filet.
Il était inconcevable qu'il puisse prendre un autre fusil aussi prit-il le dernier YGun.
Songeant au nouveau holster d'akane, il vérifia sa valise.
Un holster supplémentaire attendait en effet de prendre place sur sa jambe droite.
Les mains à nouveau libres, il fourra son sac avec deux pistolets avant de reprendre son dilemme concernant le fusil supplémentaire.
Celui-ci fût réglé par du mouvement dans le hangar.
Pénétrant dans celui-ci, il découvrit les étagères remplies d'armes.
Malheureusement, tout ce qu'il pouvait saisir était les poignées de sabre.
Il en prit deux, qu'il fourra également dans son sac et un dont il fit sortir la lame.
Puis il désactiva son invisibilité pour gueuler en jetant le sabre par la porte.
Katanas gratuits!!!

Zurui avait attiré l’attention sur lui en lançant une gantz blade pendant que Akane prenait les contrôleurs dans son sac un peu trop plein à son goût. Elle allait devoir le délester un peu, et fissa. Evitant de se prendre une éventuelle poignée de gantz blade dans le coin de la figure, ou sur son joli crâne, la jeune femme retourna ensuite rapidement au vestiaire, se rendant visible juste avant d’entrer dans ledit vestiaire pour ne pas effrayer les femmes toujours présentes et qui l’attendaient toujours, sachant que l’absence de la militaire avait été pour le moins courte. C’était tout de même la moindre des choses de ne pas surgir brusquement devant l’assistance, n’est-ce pas. La japonaise leur sourit amicalement en s’avançant vers elles, posa son sac à dos au sol et l’ouvrit séance tenante.

"C’est re-moi. Tendez votre poignet, que je vous installe le matos."

Comme prévu, la militaire plaça un contrôleur sur Ameko, Yuka et Konoka, puis elle régla leur longueur d’onde pour qu’elles puissent toutes se voir en mode furtif. Il faudrait faire de même avec les contrôleurs des autres alliés qui avaient opté pour la furtivité. Ceci fait, elle plaça les trois contrôleurs restants dans son rangement personnel, pouvant les ressortir à la demande, et sortit de son sac à dos la trousse d’urgence qui l’encombrerait trop. Cette dernière avait une bandoulière permettant de le transporter plus aisément, en la plaçant sur l’épaule gauche et la trousse sur la hanche droite, ou inversement. Porté dans un sens comme dans l'autre, ça reviendrait au même, finalement, le poids étant toujours bien réparti dans tout le corps, porté de cette façon, plutôt que le long d'un des flancs. En même temps Akane ne pouvait pas spécifier de suite cela aux femmes, même avec humour, parce que celle qui porterait la trousse serait certainement en mesure d'arriver à la même conclusion quant à la répartition équilibrée du poids de cet équipement.

"Les martiens auront peut-être un odorat très développé, en plus de l’invisibilité, il faudra voir dans quel sens un vent éventuel souffle pour éviter qu’il amène notre odeur corporelle au martien. Ce n’est pas un reproche, tout être vivant a une odeur naturelle, fin je crois. Peut-être pas les martiens."

Ceci dit, Akane offrit la trousse d’urgence à Ameko qui semblait être la plus intellectuelle du groupe.

"Pourrais-tu transporter cette trousse d’urgence, s’il te plait ? Je te la confie par défaut mais elle pourrait équiper l’une d’entre vous qui aurait le plus de connaissances en médecine, en premiers secours. Mes connaissances à moi sont plus que basiques, et honnêtement, ça me charge trop avec l’armement que j’ai pris."

Conclue-t-elle en regardant son sac qui devenait nettement plus correct qu'avant. Pour l'alléger encore un peu, elle plaça le talkie walkie à un emplacement de sa ceinture militaire de treillis fait pour ça, referma le sac à dos et le remit sur ses épaules, le bloquant à nouveau avec son fusil. Voila, impeccable. Bien sur, si aucune des femmes ne désirait transporter la trousse d'urgence, Akane pourrait toujours le confier à un autre allié. Restait à savoir lequel, en fait, mais elle n'était pas encore face à ce dilemme.

Il fut un temps où il fréquentait la haute société japonaise. Chefs de multinationales, politiciens, quelques artistes. Depuis qu’il avait pris sa retraite il avait coupé les ponts mais ils n’avaient rien oublié et ils savaient quelles étaient les personnes agréables. Goro Suzuki en faisait parti. Calme et sympathique, à l’annonce de sa maladie Vargas avait été fort attristé.

« Ce n’est pas de fabrication européenne, cette technologie me paraît beaucoup trop futuriste. J’ai pensé aux services secrets américains mais j’en doute. Jusqu’à présent nous n’avons pas découvert grand chose. Il est certain que l’organisation derrière ce programme a de très gros moyens pour dissimuler la vérité au reste du monde. »

Il regarda l’ensemble de la chambre.

« Vous devriez vous dépêcher lorsque la cible est affiché, il reste peu de temps avant le transfert. Quand vous serez transféré ne vous éloignez surtout pas du reste du groupe. Ces monstres sont vraiment dangereux. D’ailleurs la cible indiquée n’est pas forcément seule. Etant donné que ça va être votre première chasse ne prenez pas de risque. Restez avec les lycéens. Excusez-moi.»

Lorsqu’il vit Saki s’approcher des sabres que le geek venait de ramener, il s’approcha de l’adolescent avec le sac contenant encore des magnums.

« Saki vous devriez.... »

Il allait lui demander de prendre sa part d'équipement mais voyant les transferts commencer il ne prit pas la peine de finir sa phrase. Il cala le fusil sous son bras puis piocha dans le sac un des pistolet restant, ainsi que deux boites de munitions qu'il donna avec empressement à la copine de Sakyo.

Le transfert de Vargas de tarda pas à arriver.

Les réponses de Kuwabara ne l'étonnèrent pas vraiment, même s'il n'était pas aussi pessimiste. Ce Sakyo n'avait pas les épaules d'un leader, et ce groupe était homogène, mais il n'y avait l'air d'y avoir aucune adversité. Enfin, presque aucune, vu comment le fumeur réagissait. Takagi se contenta d'acquiescer sans chercher à en apprendre plus, tandis que le jeune robocop s'en venait prendre et jeter des katanas dans la salle principale. De toute évidence, tout le monde n'était pas encore en train de s'armer.

Puis il sentit que ça s'agitait un peu, de l'autre côté. Il entendait le vieux parler de se dépêcher, qu'ils n'auraient pas le temps, sans pourtant savoir à qui il pouvait être en train de parler. Il se rappela alors que bien qu'il ait beaucoup apprécié cette "moto futuriste", il ne savait pas comment s'en servir. Ce ne devait pas être bien sorcier, et il avait lui-même conduit plusieurs types de véhicules dans sa longueur carrière de voleur... Mais là, c'était autre chose.

"Oï, mec. Tu peux me préciser comment ça..."

Pas le temps de finir sa phrase, malheureusement... Car il fut transféré dans le seconde, sans qu'il ne puisse même regarder autour. Sa vision changea et il finit sa phrase dans un autre lieu...

Alors qu'il recevait les sarcasmes de Saki, Yarashin vit ses colocataires disparaitre les uns après les autres.
Il comprit instantanément que les transferts commençaient, engendrant son lot de paniques.
Songeant d'abord à prendre deux autres sabres pour équiper le reste du groupe, il préféra jeter son dévolu ainsi que sa masse sur l'une des motos restantes.
Il attrapa les poignées de la machine, se demandant si celle-ci le suivrait sur le terrain.
Une autre pensée fût pour l'utilité d'un tel engin durant la mission.
Même s'il avait la place de la conduire, contrairement à la dernière mission, il y avait peu de chances qu'il soit capable de la conduire.
Bah, il y aura bien quelqu'un pour me conduire...
Il tourna la tête pour voir si les autres motos partaient avec lui, mais ses yeux étaient déjà ailleurs.

Sakyo avait observé longtemps comment les nouveaux s'équipaient, et la plupart (du moins chez les garçons) furent assez autonomes. Akane, elle, avait fait plusieurs aller-retours entre la salle de la sphère et le couloir, alors il comprit vite qu'elles eurent besoin d'aide.
Puis les transferts commencèrent un peu après que Saki soit arrivée dans la salle, attrapant au vol un des katanas que Zurui avait "distribué" à tous. L'écrivain fut très captivé par les paroles d'un des nouveaux gantzers, un jeune garçon, sans doute un peu timide. Il avait prit immédiatement l'initiative en voulant protéger son amie. Ce jeune homme lui rappela évidemment ses propres intentions qu'il avait eues en voulant protéger Mariko, bien que la situation de leurs morts ait été différente.

Et ses promesses, comme si elles avaient déclenché une certaine nostalgie chez la sphère, fut suivie des transferts. Vargas en avait profité dans l'urgence pour donner le sac de revolvers à Saki qui fut réticente. Sakyo le comprit, d'ailleurs. Lui-même avait dû utiliser une arme à feu classique lors de la mission de l'hopital, et elle fut presque inefficace. Porter toutes ces armes en plus était dangereux, déjà qu'il avait une trousse de soin, un talkie-walkie et un masque à gaz. Encore, le romancier avait l'avantage d'avoir un manteau avec de grandes poches et le sac à dos pour porter la trousse. Et tout était utile parmi ce qu'il avait pris, notamment le masque, puisqu'en trois missions, il avait été intoxiqué...
Mais les revolvers étaient trop encombrants. Utiles en cas d'urgence, oui... Mais vue la cible, ce serait de toute évidence peine perdue.
Alors quand les transferts eurent lieu, il ne prit pas le sac et préféra le laisser sur le sol. De toute manière, s'il voulait la mettre dans les casiers, il n'allait pas avoir le temps. Tout le monde partait trop vite.

Sakurai lui fit un signe amical de la main, auquel il répondit lorsque ce dernier fut transféré. Puis il fut interpelé encore une fois par les deux enfoirés de service, toujours à gueuler. Ils ne s'étaient de toute évidence pas habitués à ça... Et c'était chiant.
Profitant de ses derniers instant, il éleva la voix à l'intention du petit Takumi et de la jeune Honoka. Comme il apprit son nom à l'instant, il se permit de l'appeler par celui-ci.

"Si je le peux, je surveillerais vos arrières. Mais prends une arme, Honoka. Je t'assure que tu n'auras pas le choix. Vous devrez vous protéger mutuellement, ce ne sera pas à sens unique. Alors prends en au moins une pour ton ami."

Puis Sakyo vit alors un autre lieu. De ses lèvres encore dans la chambre, il conclut.

"On se retrouve là bas."

Les transferts débutaient et se poursuivaient à toute allure. Akane sentait les battements de son cœur s’amplifier un peu en voyant les gantzers disparaître les uns après les autres. Bientôt, ce serait son tour. Bientôt, elle devrait se battre pour sa survie et celle de ses alliés. Ils s’étaient préparés au mieux pour cette mission, sans savoir ce qui les attendait, sans savoir où ils allaient débarquer. Cette part d’inconnue faisait partie entièrement de Gantz, et si au début, ça avait froissé la militaire, si pendant longtemps elle avait accusé la sphère noire de tous les maux pour les plonger ainsi dans l’obscurité, à présent, sa part aventureuse en venait à lui faire apprécier cette dose de mystère. La jeune femme ne voyait plus l’humour spécial de Gantz, ni une divinité, ni un extra-terrestre, en fait, tout ça n’avait aucune importance. Elle était un soldat de Gantz, et elle devait accepter le meilleur comme le pire de ça. L’esprit humain était finalement tellement faible, n’ayant guère évolué depuis que les hommes vivaient dans les grottes et chassaient le mammouth. Peut-être que connaître la vérité les rendrait fous. Déjà que l’humanité était quelque eu fêlée, mais alors savoir que ça pourrait empirer en sachant ce qui se cacherait derrière Gantz, en sachant cette vérité sur cette guerre des ombres. Akane s’imaginait en train de se tordre au sol, la bave aux lèvres, le regard dément. Cela serait quand même mieux d’éviter un tel sort, quitte à crever les organes arrachés, démembrée ou avec un bout de tête en moins, voire toute la tête, alouette. Quoique leur réserve Gantz, la japonaise était donc son soldat et elle comptait bien se battre pour ça de toutes ses forces, jusqu’au bout, jusqu’à son dernier souffle. Si elle survivait, elle continuerait à tenter de devenir plus puissante. Si elle devait mourir, ce serait le risque qu’elle acceptait. Akane demeurait humaine, elle avait peur de mourir mais cette peur ne la paralysait pas, cette peur la faisait aller de l’avant, cette peur la stimulait. Forte de cette pensée, la japonaise activa son contrôleur, ce fut son seul geste jusqu’à son transfert qui survint alors. Elle agissait ainsi parce qu’elle désirait surmonter son appréhension et souffler quelques paroles à l’oreille de Sakyo. Elle préférait le faire sans qu’ils la voient, sans que lui la voit, du moins de suite puisqu’elle comptait aussi lui communiquer la longueur d’onde de son contrôleur. Dans son esprit, il convenait de s’éloigner assez vite des éléments dangereux de leur communauté, si on pouvait donner ce nom à l’agglomérat actuel de gantzers. Ce n’était pas le terme le plus approprié mais ça en valait un autre. En fait, il eut été plus judicieux de parler de clans, d’où la méfiance légitime de la jeune femme.

[Action : transfert effectué]