Enoki était trop concentré à regarder ou il urinait pour faire attention à ce qu'il se passait derrière. Il ne prêta attention aux autres occupants seulement lorsqu'il entendit un bruit de bagarre. Refusant de se retourner afin de ne pas se pisser dessus le grand blond du se fier à ce que disait les autres pour comprendre la situation. Il semblerait que les militaires étaient en plein conflit avec tous le reste des occupants. Puis il en entendit un hurlant à tout le monde de se calmer, au vu de la voix il y avait de forte chance que se soit le jeune homme au bonnet blanc.

Putain mais ça sort encore ?! Hurla intérieurement Enoki qui brulait d'envie de se retourner pour comprendre ce qu'il se passait.

Après un petit échange d'insulte entre une femme, la militaire à priori, et un autre homme la situation se calma un peu. Mais c'est à ce moment qu'une musique fit son apparition dans la salle. Une musique qui en fit sursauté plus d'un, Enoki y comprit. Celui ci fit un bon en arrière et s'urina dessus par la même occasion.

" Nom de dieu ! " S'écria t-il en regardant une partie de son pantalon maintenant humide.

Le jeune homme laissa couler une larme en s'imaginant la honte qu'il allait avoir auprès des autres personnes présente dans la chambre. Puis il se rassura en affirmant qu'il tabasserait le premier qui oserait se moquer. Bien sur Enoki ne se rendait toujours pas compte de la situation dans laquelle il se trouvait. C'était bien le seul d'ailleurs. Les autres semblaient occuper à discuter au sujet de la musique en se demandant qui pouvait être derrière tout cela. Puis comme ci cela ne suffisait pas il entendit une personne s'exclamer au sujet de la sphère. Apparemment il y avait quelque chose d'inscrit dessus.

* Mais pourquoi ça s'arrête pas ?! * Pensa alors Enoki pressé de retourner auprès des autres.

Le petit con n'avait décidément pas la capacité d'apprendre le respect, ça changera, je m'emploierai à le lui apprendre, il comprendra. Je ne le quitte pas du regard, ce qui me démangeait c'était de lui balancer mon pied en pleine face, j'amorce le mouvement puis me fige au moment où retentit une musique, surprise moi? Sur le coup oui. Je décide de lâcher l'ado du regard pour le diriger vers la source de cette mélodie quelque peu ... glauque. Manquait plus que des clowns tueurs pour l'accompagner tiens. Le son venait de la sphère, c'est comme si elle avait eu conscience qu'on parlait d'elle, comme si elle n'attendait que ça, que notre attention se tourne vers elle. J'écoute à peine les commentaire des autres, ils ne m'intéressent pas, ils ne m’intéressent plus. Mais cette sphère …
J’imagine ce que pense Tetsuo, sans le formuler à voix haute, je le connais trop bien et si c’est une épreuve, nous la réussirons. Ensemble.

Je regarde attentivement l’image de la cible qu’on nous désigne "Ookami", je ne peux m’empêcher de faire le rapprochement avec Croc-Blanc, mais ce n’est pas lui la cible, sinon pourquoi nous le servir sur un plateau, non trop simple. Et puis ce n’est pas seulement une coïncidence de nom, ce qui est représenté paraît beaucoup trop humain bien que peu ordinaire. Un martien? Hum, peut-être une façon de désigner quelqu’un de spécial pour qu’une bande d’ahuris comme celle que nous avons ici comprennent mieux la chose … ou pas.

Je me dirige vers mon Dieu, il paraît calme, mais je sais qu’intérieurement il bouillonne et je le comprend, il a déjà sa théorie je le sais parfaitement, mais les autres n‘ont pas à la connaître. Je m’adosse au mur, juste à côté de lui, de là, nous avions un œil sur tout le monde, moins de chance de …

Surprise !

La sphère s’ouvre? J’explose de rire en mon for intérieur lorsqu’un compartiment s’ouvre brusquement et que le grand blond mythomane frôle l’émasculation. M’enfin retour au sérieux, des compartiments remplis d’armes que je n’avais jamais vues nous sont présentés. Je ne détaille pas le reste, préférant surveiller la salle, oui je suis constamment sur mes gardes, même si je n’y paraît pas. Si l’un d’entre eux se jette là-dessus, va y avoir comme un problème. Je fais un signe discret à Tetsuo, si nous devions revenir aux hostilités, nous serions prêts.

"Je ne m’attendais pas à ça en me levant ce matin."

La sphère entre en contact avec nous en une sorte de monologue digital. Je demeure impassible en lisant ses instructions, parce qu’il ne s’agit de rien d’autre. J’ai un avis sur la situation mais je ne me confierai qu’à Yoko, pas avec tous ces cadavres en sursis auprès de nous, donc. La sphère noire nous ordonne de tuer une sorte de loup garou. Je n’écoute pas les avis des autres, j’entends à peine le bruit de leurs paroles. La situation sort de l’ordinaire, j’ouvre mon esprit à l’inédit. J’attends la suite des événements, elle survient. La sphère noire s’ouvre en plusieurs compartiments qui contiennent des sortes d’armes et des valises portant chacun comme un nom. Il y a autant de valises que d’occupants dans la salle, la sphère noire nous a donc tous gratifiés d’une surnom. A chacun sa valise, c’est facile à comprendre. Je vois le signe discret de Yoko, je lui réponds de la même façon que ça devrait aller, mais de rester tout de même vigilante, on ne sait jamais. Dans le doute, il vaut mieux rester sur ses gardes. Fort de cette pensée, je tends résolument la main et prends la valise portant le nom de Dieu, m'en empare. Je n’exprime pas encore d’avis à ce sujet, comme je l’ai pensé plus tôt. A priori, par élimination, la valise de Yoko serait celle qui porte le surnom de Fanatique. Elle va sûrement le comprendre elle aussi. Ce n'est pas le moment de faire preuve d'orgueil déplacé, même si mon surnom n'implique pas la même connotation spéciale que celui de de la jeune femme. De fait, tout ceci est spécial, oui, il n'y a à mon sens pas d'autre mot plus marquant que celui-ci.

"Saehara, je vous rends votre arme."

Dis-je au chasseur en posant le fusil contre la sphère, l’arme à feu en quelque sorte bloquée provisoirement contre l’un des rangements pour qu’elle ne glisse pas au sol par inadertance, et en prenant ce qui ressemble à un pistolet en forme de X ( X-Gun ), ainsi qu’une sorte de petite console ( contrôleur ), curieux de voir quelle est sa fonction. Je fronce les sourcils en remarquant la présence d'un humanoïde qui a l'air comme connecté à la sphère. Ca aussi, c'est étrange, mais ce n'est pas prioritaire. Il y a eu comme un déclic au fond de la salle. Même si le calme semble revenu dans la salle, un repli tactique s'impose. Je fais un signe de la tête à Yoko, en direction de la porte du fond et m’y dirige d'un pas déterminé. C’est là-bas, à l’abri des regards indiscrets que je compte découvrir en toute quiétude le contenu de cette valise.

Me voila dans une sorte de garage sans véhicule, j’y vois aussi des grosses armes dans un étrange rangement et des poignets de sabre, je ne m’en occupe pas. Je pose la valise sur un des rateliers, et l’ouvre. La valise, pas le râtelier qui semble recouvert d’un champ de force. La valise contient un holster et une étrange tenue toute noire dont je n’arrive pas à identifier la texture, entre le tissu et le cuir, avec des sortes de pastilles bleues. Sur le moment, je suis dubitatif avant d'émettre un avis sur la présente situation.

"C’est peut-être bel et bien une épreuve divine."

Fukuda fit un nouveau bond lorsque les côtés de la Sphère s'ouvrirent brusquement. Tombant en arrière sur les fesses, il regarda à sa gauche et droite les rangées d'armes singulières qui étaient déployées.

" Des flingues ? "

Hésitant, il se releva en s'appuyant sur l'estrade. On leur demandait de tuer un loup-garou, et maintenant on leur fournissait le matériel pour. Ça ressemblait définitivement à une chasse... Il se dirigea vers l'espace de rangement gauche. Il y avait différentes sortes de fusils : des grands qui ressemblaient à des fusils à pompe, des petits compacts et d'autres plus fins possédant trois canons. En dessous, des consoles comparables à des radios étaient posées. Fukuda jeta son dévolu sur l'arme la plus grosse et la plus grande. Il la sortit de son rangement pour l'examiner.

" On dirait vraiment l'arsenal d'un jeu vidéo... "

L'arme n'était pas lourde, la matière dont elle était faite s'approchait du plastique sans en être. On aurait pu penser à un jouet s'il n'y avait pas autant de détails. Une molette, une lunette de visée, deux gâchettes ?! Fukuda observa le fusil sous tout ses angles et en plus de paraître neuf, il avait ce look inédit. Sceptique, le mangaka reporta son attention sur les autres flingues en gardant celui-ci entre les mains. Il s'intéressa d'abord à l'étrange console, se baissant pour en ramasser une et...

" BORDEL ! "

A nouveau il était tombé sur le cul, dans tous les sens du terme. Il s'était même cogné contre le mur derrière. D'abord interdit à cause de ce qu'il voyait, il pointa vite du doigt la cause de cette stupeur.

" Y'a un mec là-dedans !! "

Il ne rêvait pas. Il y avait bien un type chauve à l'intérieur de cette Sphère, apparemment branché à cette dernière, et en train de dormir ou, compte tenu des divers branchements, plongé dans le coma.

Chacun de nous a droit à une valise, logique. Une personne, un surnom. Celui de Tetsuo est particulièrement approprié. Par élimination, le mien semble évident et confirme le double langage de la sphère noire. Ne pas se fier aux apparences. Il y a un type comme comateux dans la sphère, logique … on parlera de cette sortie d’anomalie plus tard, éventuellement. Je prends la valise portant le surnom de Fanatique ainsi qu’un pistolet en forme de X ( le X-Gun, oui ), également une petite console ( le contrôleur, oui ) dont je pense qu’il doit s’agir d’une sorte de talkie walkie mêlée de IPad et je suis Tetsuo dans ce qui ressemble à une voie de garage, mais sans véhicule. Tactiquement, c’est la pièce la plus proche de nous, il est normal que mon Dieu s’y soit retranché aussitôt, des fois que la tension remonte dans le groupe. Mon dieu est vraiment avisé. Là, comme lui, j’ouvre la valise sur un des râteliers et découvre le même contenu, à savoir un holster et une tenue plus noire que la nuit, une combinaison qui a l’air vraiment moulante.

"Je devine ton raisonnement, Tetsuo, je le partage, à un détail près. C’est une épreuve divine. Il semble qu’il s’agisse non seulement de ton éveil divin mais de notre éveil divin, il semble que le destin nous place sur un pied d'égalité. Cette sphère noire est divine, nous sommes ses élus, comme des demi dieux, elle nous confie un équipement spécifique pour tuer des monstres qui menacent l’humanité et je pense qu’on doit accepter ce matériel pour les combattre efficacement, même si cette tenue fait un peu penser à du cosplay. C’est comme pour le langage de cette sphère, c’est du double langage. On ne devrait pas se fier aux apparences. Derrière l’humour spécial de la sphère se cache un besoin évident de bras armé. Je pense que cette deuxième vie est une chance pour nous, que c’est notre destin divin."

Dis-je tranquillement en commençant à me déshabiller derrière un râtelier, des fois qu’un abruti pointe le bout de son nez dans cette pièce. Je ne suis ni pudique, ni exhibitionniste, et gare si une fille vient mater mon dieu. Je retire tout et enfile la tenue lentement mais sûrement, pour être sure de la revêtir comme il faut. Tetsuo va sûrement m’imiter. S’il partage mon opinion, il aura sûrement aussi la même pensée concernant les débiles qui ont été emmenés ici en même temps que nous. Ho, je devine qu’elle aurait été leur réaction si nous n’avions pas réagi à la menace collective, tout à l’heure :

( paroles imaginaires pensées par Yoko )

*Ca, des militaires ? Quelles chiffes molles, demeurer inertes face au premier homme armé. Elle est belle notre armée ! Tas d’incapables ! Et ç’est pour ces trouillards qu’on paie nos impôts ? On les paie à ne rien faire, la preuve, ils se laissent braquer comme des amateurs. Quelle honte !*

C’aurait été tout à fait ça. En clair, avec ces gens, nous sommes dans la situation qui peut se nommer ainsi : à tous les coups, on perd. Sauf que nous aussi, nous pouvons les placer dans cette situation ou quoiqu’ils fassent, ils demeureront des ennemis.

Fukuda n'avait pas fait attention à tout ce qui se déroulait autour de lui. Encore sous le choc de sa découverte, il s'était approché de l'homme dans la boule qui, en plus d'être chauve et plongé dans le coma, était nu. Qui était-ce type ? Est-ce que ça pouvait bien être la personne derrière tout ça ? Avec tous ces câbles et ces branchements le reliant à la sphère, il semblait que ce soit le responsable de cette entreprise morbide. Mais comment pouvait-il seulement tenir là-dedans ? Les compartiments devraient l'écraser ! C'était insensé...
Voulant s'assurer de l'authenticité de la chose, il approcha sa main de l'épaule de cet être surnaturel. Fukuda paniquait un peu. C'est typiquement à ce moment que dans un film, le type se réveille et surprend toute la salle en se tournant vers la caméra. Il priait alors pour que ça ne lui arrive pas, il se chierait vraiment dessus... Enfin, les doigts du mangaka rencontrèrent la peau de l'homme dans la boule. Il eut un mouvement de recul en murmurant de dégoût.

" Comment c'est possible... "

C'était une fiction, un manga... Tout ça n'était pas scientifiquement réalisable. Il se releva, assistant à la manoeuvre dangereuse des filles qui s'étaient préalablement équipées. Il n'avait même plus la foi d'essayer de les en dissuader... Désemparé, il se tourna vers le chasseur lorsque celui-ci lui adressa la parole, le conseillant avec sérieux de s'équiper.

* Putain ils sont énormes... *
" D'accord Gros Sour... Saehara. "

Onigiri se changeait et les deux marginaux au fond s'épaulaient dans leur connerie. Les deux lycéens avaient eux aussi pris cette valise. Tout le monde prenait ça au sérieux, tout à coup. Fukuda pour sa part n'avait pas été rassuré par les propos du chasseur. Il s'attarda sur le cadavre recouvert de sa propre veste et se mordit la lèvre. Est-ce qu'il y avait une possibilité qu'il crève d'une manière aussi brutale et imprévisible ? S'il était mort, ce qu'il commençait à croire, son premier décès l'avait été. Il se souvint alors des planches et ramassa par terre son carton à dessins pour le poser contre la baie vitrée, afin qu'on ne marche pas dessus. Son manga, sa passion, son travail... tout semblait si loin, si futile à cet instant.
L'artiste au bonnet blanc se redressa, faisant tinter son pendentif. Au lieu de tenir une plume, il tenait une arme futuriste sophistiquée, s'apprêtant à aller tuer un loup-garou. Quelle merde incompréhensible. Il voulait voir malgré tout ce qu'il y avait dans ces foutus valises, alors il demanda au plus proche s'il avait la sienne à portée de mains.

" Oï, Onigiri ! Regarde s'il y en a une pour moi, s'teuplaît... "

L’avis de Yoko est bien plus tranché que le mien mais je n’en attendais pas moins d’elle. Je préfère pour ma part garder une réserve jusqu’à nouvel ordre, je n’aimerais pas me confronter à une déception aussi grande que l’espoir engendré par tous ces événements. De surcroît, il semblerait que nous ne soyons pas tous des divinités, à voire la bande de bras cassés qui a été emmenée avec nous. Ainsi le double langage de la sphère noire serait tout à fait justifié, cacher son besoin de bras armé puissant derrière un humour précis. Nous serions des Elus potentiels, et l’issue de la mission à venir séparerait le grain de l’ivraie. En d’autres termes, tous ces incapables devraient mourir tandis que Yoko et moi survivrions pour continuer nous battre pour ce dieu qu’est la sphère noire, et ce jusqu’à la fin du monde, jusqu’à l’apocalypse. Dans tout le chaos qui surviendrait inéluctablement des ruines de la civilisation, l’humanité aurait alors besoin d’un sauveur pour la diriger d’une poigne de fer, et je serais ce sauveur, mais nous n’en sommes pas encore là. Déjà, il convient de vaincre l’adversité, ce ou ces loups garou étant notre priorité. Ce ou ces ? La sphère noire n’a pas précisé leur nombre, après tout.

"Je suis d’accord avec toi, Yoko. De part tes mérites, je t’ai peu à peu considérée comme mon égale. Acceptons ces présents de la sphère noire."

Ce disant, je me dénude entièrement, me moquant que quelqu’un entre à ce moment-là dans ce garage. Certains disent que les gens musclés ont tous une virilité minuscule, qu’ils se sont taillés un corps baraqué pour compenser une sexualité médiocre. Si un homme me voit nu, il en sera vert de jalousie ( ce n’est pas subjectif XD ) même si j’ai la chance de ne pas rivaliser non plus avec les monstres qu’on voit dans les films X. Par contre, il vaudrait mieux qu’une femme ne me voit pas ainsi, Yoko serait capable de lui crever les yeux dans l’instant et je préférerais que la trêve soit maintenue. J’enfile néanmoins la tenue noire sans que ce produise un incident notable, ayant plus de facilité à la revêtir que Yoko, comme si ce geste m’était familier. Serait-ce un autre signe ? Me voici bientôt habillé de cette combinaison qui s’avère être comme une deuxième peau et dont le port n’est pas désagréable, au demeurant. Pendant que ma femme termine d’enfiler la sienne, je mets mon treillis par-dessus la tenue noire. Par contre, les pastilles sur les chevilles empêcheraient de toute évidence de mettre les rangers. Tant pis. Ca m’a l’air de faire office de bonnes bottes. En tout cas, la combinaison met notre corps en valeur, c’est incontestable.

"Hmmm, ça nous va plutôt bien."

"Dieu !" *_*

Dis-je en voyant Tetsuo habillé de pied en cap par cette tenue aussi sombre que moulante. Je suis prête un peu après lui. C’est vrai que ça nous va bien, même si ça fait quand même cosplay. Restera a voir l’utilité d’un tel accoutrement mais je pars du principe que cette sphère ne fait rien au hasard. J’enfile à mon tour mon treillis par-dessus cette combinaison puis place le holster à la hanche gauche. Je vise le mur et appuie sur les deux gâchettes, mais il ne se passe rien. Etrange. Quoique, une gâchette sert de rayon X, en regardant dans le viseur, c’est étonnant, mais si le tir ne fonctionne pas … on verra bien. Au cas où, je range l’arme en forme de X dans le holster, la crosse de l’arme orientée vers le devant, c’est plus rapide à dégainer ainsi en étant droitier que de dégainer avec un holster placé sur la hanche droite, ce qui oblige à plier le coude. Je remarque ensuite que la sorte de console semble se placer naturellement sur l’avant bras gauche, et même s’y connecter. Ce que je fais.

"Je me demande à quoi sert cet appareil. Ha, un bouton start."

J’appuie dessus, la console s’allume.

"Jusqu’ici, ça va."

J’appuie sur le bouton adjacent, rien. Mouais. J’appuie sur le bouton gauche en dessous de la molette droite. Toujours rien. Hum. J’appuie sur le bouton droit en dessous de la molette droite, Toujours rien, c’est quoi cette camelote. Je fais tourner la molette, rien de rien de rien. Trop bizarre, ce gadget. Une théorie germe alors dans mon esprit, et s'y impose derechef. Oui, tout à fait, ça pourrait bien s'avérer exact, être bien plus qu'une théorie mais un fait bientôt avéré, dans un futur très proche en fait, à n'en pas douter un seul instant. J'aurais même dû y penser de suite, ça ne fait plus de doute. La sphère noire va certainement activer cet équipement quand nous en aurons besoin, quand il s'agira d'affronter l'adversité. Quand on y pense, c'est évident, ça saute aux yeux que cet être dans la sphère ne nous confierait pas un équipement qui ne fonctionnerait pas. Est-ce lui qui dirige la sphère noire, où est-il comme une pile qui alimenterait la sphère noire ? Quoi, ce n’est pas parce que c’est utilisé dans la trilogie de Matrix que ça ne doit pas exister, surtout dans ce contexte pour la moins irréel, même si la notion d’irréel peut juste être un élément en dehors de la perception existe. Après tout, l’air existe, on ne le voit pas, sauf quand il y a une tornade. Ce n’est pas parce qu’on ne voit pas quelque chose que ça n’existe pas. En même temps, la console s'est allumée, ce qui contredit ma logique de matériel qui se déclenche par la volonté de la sphère noire, quand il le faut, pas avant, à moins qu'une partie de la console fonctionne, et pas l'autre, que je ne sache tout simplement pas m'en servir. Rha, je n'aime pas réfléchir aussi longtemps, surtout sur une telle énigme insoluble. Je préfère taper ! Si je pouvais cogner Akane par exemple, c'est à cause d'elle qu'on est là. Cet abruti à confondu avec Tetsuo, comme si on pouvait confondre un dieu et une espèce de chose mal fichue. Si je la tenais, je lui tordrais le cou jusqu'à ... jusqu'à ce qu'il soit tordu ! Evidemment, sans elle, on n'aurait pas non plus connu cet éveil divin qui semble s'offrir à nous, mais ce n'est pas grave, dans le doute, je me servirais d'elle comme un bélier et lui ferai embrasser des murs de toutes mes forces. Elle n'aimerait pas ça même si elle a du être bercée trop près du mur !

"Ca ne fonctionne pas."

( yoko est devenue invisible )

Même si le Poing Divin que je suis se doit de garder la tête froide en dehors d’un combat, j’apprécie toujours les compliments de Yoko à leur juste valeur, c’est-à-dire à une valeur inestimable. Nous devons néanmoins nous concentrer sur nos préoccupations actuelles, à savoir estimer l’équipement fourni par la sphère noire. Tout comme Yoko mais avec un temps de retard, je regarde à mon tour l’espèce de pistolet en forme de X, me rendant compte qu’en pressant la première gâchette, le viseur fait office de rayon X, ce qui peut être utile pour détecter un éventuel point faible chez un ennemi trop puissant pour être explosé d’un coup de poing, fut-il un coup de poing divin. J’explore ensuite moi aussi les fonctions de la console que j’installe également à mon avant-bras gauche lorsque Yoko disparaît dans un crépitement électrique, juste après avoir dit que ça ne fonctionne pas. Alors ça, c’est aussi surprenant.

"En fait, ça fonctionne, tu viens de disparaître. Ca, c’est un camouflage exceptionnel qui ferait sensation dans nos forces armées. Hélas, je pense qu’on ne pourra pas parler de tout ça à la hiérarchie. C’est une question de logique. Les activités de cette sphère noire sont inconnues du public et il semble évident que cet être divin aurait les moyens de nous faire taire si nous tentions son existence à des personnes qui ne sont pas impliquées dans son combat. De toute façon, il est vain de brûler les étapes. Il faut qu’on triomphe de cette mission, face à des loups garous. S’ils sont à la hauteur de la légende, ça promet des combats intenses, durs mêmes pour nous. Ils doivent avoir un odorat surdéveloppé, en plus de cette invisibilité, il conviendra donc d’utiliser le vent pour que notre odeur corporelle ne leur parvienne pas. Je pense que nous en sommes capables."

Je marque une pause avant de continuer :

"L’idée n’est évidemment pas de fuir le combat mais d’éviter de tomber à nouveau dans un piège."

Quitte à mourir une deuxième fois, que ce ne soit pas à nouveau de la même façon, dans un traquenard. Ce disant, je regarde ma console et remarque qu’il y a trois paliers à la molette du contrôleur. Une éventualité traverse mon esprit, parce que bon, se mettre en furtivité et ne pas se voir entre alliés, ce serait quand même bête. Je règle sur un palier précis et le montre à Yoko, ce qu’elle va voir, à moins qu’elle ait bougé entre-temps.

"Règle sur le même palier sur la molette de ta console, s’il te plait. Je déclenche ma propre invisibilité et si j’ai vu juste, on devrait pouvoir se voir en mode furtif."

Je montre le chiffre une dizaine de secondes puis j’active la molette à mon tour. Je devrais donc être moi-même invisible.

( Tetsuo est invisible )

Fukuda attrapa la valise qu'Onigiri lui avait lancé et le remercia d'un signe de tête. Il posa subséquemment la mallette sur le sol, le gros flingue à côté et il s'assit, sedemandant un moment pourquoi il avait ce sobriquet... Il finit par comprendre en faisant le lien avec sa mort, et regarda l'homme dans la sphère avec les yeux plissés.

* C'est quoi cet humour, sérieux... *

Le fait même qu'il y ait de l'humour alors qu'un cadavre était étendu par terre était plus que douteux. Fukuda poussa un soupir et pressa les deux boutons, ce qui ouvrit la valise futuriste à son nom. Il découvrit alors le costume noir plié, et deux sangles qu'il considéra un sourcil levé avant de les poser également à côté. Il sortit d'abord la combinaison complète et la tendit devant lui. La matière, semblable à du caoutchouc, n'en était pas non plus. D'où provenait toutes ces matières inconnues à la fin ? Des produits manufacturés par les extraterrestres, c'est ça ?!
En essayant de s'imaginer là-dedans... en fait non, il n'y arriva pas. Il trouvait ça ridicule, et puis de toute façon il n'y avait pas d'endroit pour se changer : les filles étaient dans ce vestiaire qu'elles avaient évoqué, la cuisine était occupée par le loup - bien calme depuis, de même que le couloir était trop dangereux car l'animal y avait accès... Restait deux portes, une fermée et celle du fond derrière la boule, ouverte, d'où il entendait les bribes d'un dialogue. Les militaires étaient là dedans, non ? Fukuda songea à inspecter l'endroit. Après avoir rangé tenue et holster, il plia bagage, valise en main et fusil sur l'épaule, s'y dirigeant sans se presser.

Il pénétra dans la pièce et vit immédiatement... rien. Bizarre, il avait juré entendre parler quelques secondes avant cela. Son regard fut cependant attiré par les grosses armes exposées sur le mur du gauche.

" Encore des flingues ? Merde alors, cet appartement est une putain d'armurerie... "

Fukuda avança vers les rangements, regardant également avec curiosité les manches étalés sur le meuble adjacent à la porte d'entrée, inconscient d'être en présence de deux invisibles qu'il risquait de percuter.

Enoki se réveilla enfin après avoir s'être évanouit suite à l'ouverture de la sphère noire qui l'écrasa lui et ses bijoux de famille contre le mur. Il prit quelques secondes pour regarder autour de lui, il y avait eu du changement. Il n'y avait presque plus personne si ce n'est le petit gros à côté de lui et l'abruti qui dort tout le temps à ses pieds, sans oublier les 2 survivant du trio un peu plus loin. De plus le petit gros en question était habillé d'une drôle de façon, différente de celle d'il y a quelques minutes. Ce n'est qu'à ce moment qu'Enoki prit le temps d'analyser la sphère qui s'était ouverte en 3 et au milieu de laquelle se trouvait un homme.

" Ouah ! C'est qui lui ?! " S'écria t-il en reculant d'un pas avant de reprendre une fois qu'il eu vu les fusils et pistolets dans un des compartiments de la sphère " Des fusil ?! Putain ils sont trop classes ! "

Le jeune homme ne peut résister à l'envie d'en prendre un dans ses mains (X-Shotgun). Oubliant totalement le reste il examina le reste de la sphère avec l'espoir de trouver une nouvelle arme, puis il put voir un rangement pour valises, identique à celle qui était vide non loin du petit gros. De plus il n'en restait plus que 2. Son cerveau fit alors le rapprochement et comprit que ses valises contenaient une combinaison. D'ailleurs l'absence des autres occupants provenait certainement du fait qu'ils étaient partis se changer. Enoki ne comprit pas ce qui les poussait à porter un vêtement pareil, aussi horrible ! Seulement lorsqu'il sentit l'humidité de son pantalon il décida lui aussi de se changer. Il récupéra alors les 2 valises, garda celle sur laquelle était inscrit "La Vessie" avant de jeter derrière lui la seconde. Il l'ouvrit et voyant qu'il s'agissait bien d'une combinaison à l'intérieur il retira tous ses vêtements. Sans la moindre honte sachant qu'il y avait 2 personnes juste à côté. Il s'équipa ensuite de la combinaison, qui s'avéra difficile à enfiler.

" Comment quelqu'un à put inventer un truc aussi moche et merdique à mettre ! " S'exclama Enoki en se regardant maintenant qu'il était de nouveau habillé.

Le jeune blond récupéra ensuite les 2 holsters qui trainaient au fond de la valise et se les fixa de chaque côté du corps. Puis il attrapa 2 pistolets d'une drôle de forme (X- Gun) qu'il trouvait aussi très classe et les plaça à l'intérieur. Il saisit ensuite un second fusil et se mit à rire bêtement. Pourquoi ? La raison était assez simple. Malgré le fait qu'il ne sache pas ou il se trouve (il faut d'ailleurs préciser qu'il s'en moque totalement), être équipé tel un super soldat d'un jeu vidéo lui donnait un sentiment de puissance. Suite à cela il visa le cadavre du pauvre homme qui avait été dévoré par le loup et appuya sur les 2 gâchettes de ses fusils. En fait ce n'est pas qu'Enoki n'avait aucun respect pour les morts c'est juste que ses armes lui semblaient fausse, alors bon ... Rien ne se passa et Enoki fut envahit d'un sentiment de tristesse vis à vis de ses armes avant de penser à voix haute tout en les regardant de près.

" Il doit y avoir une sécurité je pense ... Ou alors c'est un jouet de môme ! "

C'est alors que le jeune homme repensa à cette histoire d'écriture sur la sphère à propos de laquelle les autres parlaient pendant qu'il urinait. Il décida donc d'aller y jeter un oeil en contournant la sphère.

Depuis que la musique avait retenti, tout s’enchaînait très vite même si jusque là, il n’y avait pas eu vraiment de pause…La situation se précisait peu à peu plutôt même si ça n’était pas forcément dans le bon sens. La musique avait cessé et la sphère s’était allumée pour afficher un message étrange. Le ton employé était clairement ironique, tout comme la musique en fait, qui collait tellement bien à l’ambiance macabre de la pièce...Cependant, le message avait au moins le mérite de les éclairer sur leur situation. Si on en croyait le dingue qui s’adressait à eux, ils étaient bel et bien morts et donc ressuscités même si ça paraissait toujours aussi fou…Le message continuait et il les incitait à éliminer un type dont la photo fut bientôt affiché sur la surface de la sphère. Ça paraissait de plus en plus dingue ! Le type à buter était désigné comme « martien », encore de l’humour sans doute. Mais ce qui collait encore moins, c’était sa tronche de loup-garou. Personne ne pouvait ressembler à ça franchement, c’était encore une connerie de la sphère. Encore le putain de taré qui les observait derrière son écran télé et qui se touchait en voyant tout ce monde désemparé par sa petite mise en scène…Tu parles d’un scénario débile, on se croirait dans un jeu vidéo dans lequel il faudrait buter un boss démoniaque.

Yuya n’aurait pas dû plaisanter avec ça car l’instant d’après, la sphère s’ouvrit (sur la tronche du pisseur intempestif pour l’anecdote) et leur présenta tout un arsenal d’armes hyper sophistiquées qu’on se serait attendu à trouver dans un jeu vidéo, précisément. Il y avait des armes apparentées à des fusils, à des flingues et d’autres en forme de Y. La chasse au loup-garou n’avait pas l’air d’être une blague finalement…si ces armes fonctionnaient vraiment, ça pouvait vraiment mal tourner…Déjà, ça voudrait dire que tous les tarés de cette pièce serait armés, y compris et surtout les militaires, et ça, ça sentait vraiment pas bon…

Les militaires s’empressèrent d’ailleurs de récupérer des armes et une espèce de mallette. Puis ils décidèrent de s’isoler stratégiquement dans une pièce voisine. C’est alors que Fukuda cria, visiblement surpris par quelque chose. Il fit alors remarquer qu’il y avait une personne à l’intérieur même de la sphère. Cela semblait impossible mais ce mot n’avait plus vraiment de sens depuis qu’ils étaient arrivés dans cette salle. En effet, il y avait un type à poil, branché de partout, à l’intérieur de la sphère. Il devait contrôler la sphère même si ça paraissait encore une fois complètement loufoque…Yuya était complètement perdue, il y avait simplement trop d’incohérences dans cette pièce et il y avait de quoi devenir folle…
Peu à peu, les gens récupéraient une valise. Apparemment, il y en avait une pour chacun des occupants de la pièce. Yuya espérait trouver un semblant de réponse dans cette mallette et elle s’approcha donc pour récupérer la sienne. Il y avait un surnom sur chaque mallette, pour que chacun puisse se reconnaître et profiter de l’humour de la sphère également…Elle ne savait pas laquelle prendre mais elle eut le déclic en voyant noté : « La Sorcière ». Enfoirée de sphère…Elle voulait des réponses, elle détestait ne pas avoir le contrôle de la situation, ça la stressait au plus haut point, elle avait envie de gueuler, de taper contre un mur, la tension était trop forte. Elle s’approcha du type de la sphère, elle commença à lui gueuler dessus mais rien à faire, aucune réaction. Hors d’elle, elle ne put s’empêcher de le frapper mais son poing fut amorti par une espèce de champ de force, surement le même que celui dont parlait la militaire à propos des vitres…Yuya ne pouvait même pas se calmer les nerfs, et merde !

Pendant ce temps, les filles commencèrent à se familiariser avec les armes et elles en choisirent quelques unes pour compléter leur équipement. Il y avait apparemment une combinaison de combat à l’intérieur des valises et les filles devaient donc se changer. La fille bien habillée prit les devants, elle partit chercher quelque chose dans la pièce des militaires et elle partit ensuite réquisitionner une salle pour les filles. Yuya suivit donc les filles. Elle voulait avant tout s’éloigner de l’ambiance de la pièce dans laquelle ils étaient arrivés. Et la perspective d’être loin des militaires la rassurait également. Cette diversion lui permit de retrouver un peu son calme et elle en profita pour essayer d’analyser les éléments en sa possession. Elle trouva dans sa valise un holster et une espèce de combinaison noire.

« Putain, c’est quoi ce truc de maniaque ??? ON s’habille tous en SM maintenant ? »

Enfin, la combi n’était surement pas là pour rien, et la présence d’armes n’incitait plus trop à la plaisanterie. Ayant un peu retrouvé son sang-froid, elle décida de revêtir malgré tout la tenue. Elle en avait assez des mauvaises surprises et si cette combinaison pouvait lui en éviter de nouvelles, ça lui convenait. La matière de la combinaison était étrange et après quelques efforts, elle réussit à s’habiller. Elle détestait être habillée comme ça mais elle n’était pas obsédée par ses fringues au point de s’en émouvoir plus que ça. Elle s’aperçut qu’elle n’avait pas utilisé le holster mais après tout, elle n’avait pris aucune arme en partant de la salle principale. Au moment où elle ouvrit la porte pour réparer cette lacune, elle aperçut au fond de la valise de machine bien habillée une poignée de sabre.

« Je t’emprunte ça »

Elle s’empara d’un des sabres sans même regarder leur propriétaire. Elle n’avait encore jamais tenu un sabre mais elle préférait avoir une arme blanche plutôt qu’un flingue, question d’habitude. Son cran d'arrêt lui paraissait maintenant bien dérisoire comparé au sabre qu'elle admirait. Elle décida donc de laisser son vieux cran d'arrêt près de ses habits car, de toute façon, elle n'avait rien pour le transporter, la combinaison n'ayant aucune poche.

Ainsi cette console fonctionne et je suis devenue invisible. J’écoute les arguments de Tetsuo, ils se tiennent, même si pour l’heure, nous avons en effet plus urgent, survivre à ces combats qui nous attendent. Sans le soutien de notre unité, sans connaître l’ennemi, sans savoir où on va l’affronter, avec un équipement que nous découvrons peu à peu. Un bon défi, pour une épreuve divine digne de ce nom. Tetsuo m’indique alors un palier à régler. Je le vois et procède ainsi sur ma propre console alors que mon dieu devient invisible. Quelques instants plus tard, je le vois à nouveau, preuve étant ainsi faite qu’en nous réglant sur le même palier, on peut se voir même en mode furtif. Je pense pour ma part que le martien peut fort bien nous voir lui aussi, pourquoi n’aurait-il que l’odorat accru, après tout ? Se fier aux légendes peut nous induire en erreur mais nous verrons bien. De toute façon, ce n’est pas pour fuir le combat.

"Ca marche, en effet, il ne reste plus qu’à patienter."

Shinta entre alors dans la pièce et semble surpris de ne pas nous voir. Il se dirige vers un râtelier, pas le notre, donc pas de risque pour qu’il se fasse mal en nous heurtant. Je désactive néanmoins mon invisibilité, à nouveau dans un crépitement électrique.

"Nous venons de découvrir un mode furtif. Si ça vous dit, je peux vous montrer comment ça fonctionne."

Ce civil a été le premier à penser que les militaires étaient peut-être impliqués dans cette histoire, je pense néanmoins que sa démarche était motivée par la curiosité et non pour trouver des boucs émissaires, des coupables comme les autres salauds. Il n’avait simplement pas prévu les conséquences que ses paroles engendreraient. J’estime donc lui devoir un minimum de cordialité.

Comme le dit Yoko, il ne reste plus qu’à prendre son mal en patience. Je me demande si nous aurons besoin vraiment de cette furtivité. Je ne sais pas encore, en fait, nous verrons bien, c’est le cas de le dire, ou plutôt, c'est le cas de le penser. J’en suis là de cette réflexion lorsque le jeune homme au bonnet qui est présenté sous le nom de Shinta entre dans la salle et semble surpris de n’y voir personne, sachant qu’il nous a vu y entrer et qu’il ne nous a pas vu en ressortir, sachant aussi qu’il n’y a nul endroit pour se cacher en ce lieu. Remis rapidement de sa surprise, il ne se dirige pas vers nous mais Yoko choisit néanmoins de se rendre visible devant lui. Elle lui dit alors que nous venons de découvrir un mode furtif et elle lui propose de lui montrer comment ça fonctionne. Je comprends la démarche de Yoko. Après tout, même s’il ne comprend rien à la notion de légitime défense, ce civil ne nous a pas accusé de faire partie d’un complot imaginaire, lui. Je me rends visible à mon tour et croise les bras en attendant pour ma part la suite des événements. Je me demande où cette chasse aux loups garous aura lieu, et comment nous nous y rendrons. Peut-être par un véhicule d'un type inconnu et aussi perfectionné que la technologie rencontrée jusqu’à présent. Peut-être que la sphère noire nous y transférera de la même façon que pour notre arrivée dans cet endroit, par cette espèce de rayon. Nous n’avons pas pu encore vraiment tester tout cet équipement, et nous en aurons certainement seulement l’occasion sur le terrain, avant de partir traquer l’ennemi, à moins que ce dernier nous trouve en premier, à moins que l’équipement s’avère en fait défectueux. Le priorité sera donc de nous assurer que nous sommes en sécurité avant de voir si l’équipement fourni par la sphère noire fonctionne bel et bien. Je constate que cette sphère ne nous a rien dit sur elle, elle nous a juste demandé de tuer des loups garous, car il me semble de plus en plus évident qu’il y en aura plus d’un. Là encore, peut-être que nous en apprendrons davantage sur elle au cours de cette mission ou après cette mission, ou peut-être que la nature de cet être va de soi, ou encore qu’elle ne pourrait être saisie que par des individus particulièrement perceptifs ou avisés. Personnellement, je pense de plus en plus qu’il s’agit d’une divinité qui nous impose une épreuve divine afin de révéler la nature divine de ses élus, à savoir Yoko et moi. Néanmoins, si ma femme semble tout à fait convaincue qu’il s’agit de cela, je préfère garder encore une réserve à ce sujet. Il me faut au moins une preuve tangible et je pense que nous l’obtiendrons pendant la mission d’éradication des loups garous.

( Tetsuo n’est plus invisible )

Fukuda avançait pas à pas en sourcillant devant les drôles de manches, sans se douter de rien. (ni qu'il en était peut-être un, de manche) S'il avait imaginé d'autres surprises, il ne s'était cependant pas un instant figuré l'éventualité que la militaire apparaisse sous ses yeux, comme ça. Forcément il bondit, cognant du cul le meuble à manches derrière lui.

* Putain mais, elle... elle... vient d'apparaître devant moi, là ! Non ?! Si !! *

Et son petit (grand) ami, Arnold, apparut de la même manière, finissant d'achever le mangaka dans sa surprise. Ce n'est que quelques secondes après s'être remis de ses émotions qu'il fit le lien entre les paroles - et la proposition - de Yoko et ce qu'il venait de voir. Fini les yeux de merlan frit.
Ca faisait quand même tout drôle... Bon, un "Jack In A Box" pas terrifiant certes, compte tenu que la personne en question était belle, mais si ça avait été Gros Sourcils, il était à parier que l'pauvre Fukuda aurait clamsé dans la seconde. Au lieu de ça, c'était les deux militaires qui avaient décidé de s'équiper avec l'arsenal de la Sphère, notamment en revêtant les Combinaisons noires moulantes recouvertes de pastilles bleues qu'il était pour sa part réticent à enfiler. Ca leur... allait bien ? En même temps, ils étaient musclés donc... Pour en revenir au sujet :

" Wow... invisibilité ? Vraiment ? Bordel c'est énorme... enfin je veux dire, ouais, s'il-vous-plaît, je veux bien savoir. " dit-il en regardant le couple.

D'abord la téléportation, maintenant l'invisibilité. Il ne manquerait plus que le pouvoir de voler, de se dédoubler, d'être immortel (et peut-être d'avoir un zizi élastique mais ça ce sont les japonais et leurs délires, ça ne nous... regarde pas) et le compte serait bon pour cumuler tous les rêves fantasques de l'Homme, ceux de Fukuda y compris. Le genre de trucs surréalistes dont chaque adolescent en moyenne rêve au moins une fois dans sa vie et qu'on ne trouve que dans les mangas. Maintenant, ça arrivait "réellement", dans sa réalité en tout cas. C'était comme voir une poule en or passer au dessus de Los Angeles en chiant du goudron : c'était carrément dingue, mais avec une grande (énorme, tetsuoesque*) ouverture d'esprit, c'était envisageable. Fukuda commençait à être dans ce cas de figure... Alors il se pencha vers ce qui semblait être l'étrange radio qu'il avait voulu saisir plus tôt, ici fixée au poignet de la militaire.


*en espérant que ça ne soit pas mal interprété, juste un trait d'humour, un clin d'oeil sincère et sans arrière-pensée à un passage de la Chambre C destiné à devenir culte comme l'aspirine de Gray.

Shinta est donc vivement intéressé par la façon dont on peut devenir invisible. Je me demande s’il nous considère toujours comme des militaires. C’est le cas, mais on n’a rien dit dans ce sens, quoi, n’aurait pu aussi être des joueurs de paintball. Dans un sens, le défi que nous avions relevé ce soir, c’était quand même considéré comme ça, quelque part, un jeu qui a mal tourné. Là n’est pas la question, en tout cas. Je montre volontiers la console au gars au bonnet. J’ignore le nom de cet appareil alors, pour l’instant, je l’appelle tout simplement console, et Tetsuo aussi l’a appelée ainsi. De l’index, je désigne la molette qui nous intéresse, celle qui fait devenir invisible.

"En poussant cette molette, on devient invisible, et on pousse dans l’autre sens pour redevenir visible. J’ai appuyé sur les autres boutons, et à part le start qui allume la console, rien d’autre ne fonctionne. Cette console est soit en partie défectueuse, soit les autres fonctions ne seront activées que quand nous serons dans la mission. Je crois. Y a pas de notice avec cet appareil. C’est comme l’arme, elle ne tire pas, ou alors pas encore."

Je le regarde avant de conclure :

"Vous devriez mettre cette tenue, vous pourrez toujours revêtir vos habits par-dessus si vous n’aimez pas ce look quand même bizarre, mais de toute évidence, cet équipement n’est pas là pour rien."

Voila, c’est tout ce que j’avais à dire, puisque je n’en comprends pas davantage pour le moment, ni Tetsuo, même si on est plus doués pour détruire que pour construire. C’est aussi le seul conseil avisé qui m’est venu à l’esprit, même si cette tenue n’a l’air que de servir de genre de combinaison de natation, à la rigueur, et encore, ce n’est pas sur du tout. C’est comme un peu tout en ce lieu, on n’en voit pas l’utilité mais on joue le jeu. On ignore également tout du jeu, on sait juste qu’on doit buter des bébêtes poilues. Ta-per, bu-ter, ex-plo-ser des loups garous. Ca au moins, ce n’est pas dur à comprendre, pas besoin d’être un thé en infusion pour en saisir des nuances inexistantes.

Fukuda écouta attentivement les explications claires de Yoko. Malgré l'apparence un peu complexe de cette console, son utilisation semblait relativement facile. En effet le simple fait de tourner une molette permettait d'activer ou désactiver l'invisibilité, selon les dires de la militaire. Lui qui s'était attendu à tout un bordel informatique... Puis la jeune femme lui conseilla d'enfiler sa tenue. Il se redressa, la dévisagea alors et, sans la reluquer, la regarda de haut en bas. Il fit de même pour Tetsuo.

* Ces deux-là ont des corps d'athlètes... Je me demande si cette tenue y est pour quelque chose ? *

Il se rappela tout à coup une anecdote. En sortant un soir de la douche, il s'était regardé dans le miroir en se séchant et avait remarqué ses abdominaux, fort bien accentués par les lumières de sa salle de bain, or quand il regardait son ventre vu d'en haut à la lumière naturelle, il n'avait rien vu du tout. Il se demandait donc s'il s'agissait du même phénomène pour cette combinaison moulante, ce genre "d'illusion". Quant à l'utilisation du matériel fourni, il s'interrogea également sur leur utilisation. Est-ce qu'il était obligatoire de revêtir l'habit pour se servir du reste de l'équipement, afin que tout soit complété, activé et fonctionnel ?

" Je vois... merci ! Vous pensez que tout marche ensemble, comme un exosquelette ou un truc du genre ? "

Si c'était le cas, il serait bel et bien indispensable de revêtir ce vêtement à l'apparence singulière. (et qui n'irait pas avec son bonnet blanc, ce qui serait tragique) Cependant, le mangaka demeurait sceptique quant à leur situation. Cette tenue, ces armes futuristes, cette sphère et cette cible donnée à abattre... c'était étrange. Toutefois, les phénomènes incroyables tels que la téléportation et l'invisibilité mettaient à mal cette théorie de jeu. Cela relevait de la prouesse scientifique, d'une avancée technologique d'un haut niveau. Ce qui n'avait pas plus de sens, en fait.
Il se mit alors à penser à la drogue. Bien qu'il n'en ait jamais consommé, il connaissait plus ou moins bien les effets. Peut-être étaient-ils tous drogués et filmés ? Ou mieux, hypnotisés ? Quelque part, même si c'était inadmissible, il préférait imaginer ça plutôt que de se dire qu'il devait s'armer jusqu'aux dents pour partir à la chasse aux loups-garou, au sein de cette réalité secondaire digne d'un monde parallèle.

Le loup se lève. Il sent qu’il se passe quelque chose. Il s’est déjà passé beaucoup de choses de toute manière. Depuis sa retraite et son embuscade dans la cuisine plusieurs occasions de tuer se sont offerte à lui. La jeune fille tout d’abord qui l’ayant vu et par cette simple vision revint doucement vers la grande salle sans regardé derrière elle. Une proie facile, dommage.
La montagne s’était échappée aussi. Pas besoin de retenir une chose pareil. Tous viendront en leurs temps. La pièce et un bon terrain de jeu pour lui. L’avantage du nombre ne changeant pas grand-chose.

L’homme armés d’un fusil et d’un pistolet c’était dirigée vers lui. Le braquant tout bonnement pas besoin de dire que le loup attendit le mouvement du doigt sur la détente qui l’aurait obligé à réagir. Il ne vint pas. A la place ce fut le géant qui vint prendre l’arme de l’autre. L’homme avait mieux à faire que de se donner le temps de diriger son arme vers le loup. Vraiment dommage qu’un coup ne pu partir. Le géant avait de la chance voila tout. Se diriger vers quelqu’un qui pointe son arme vers vous alors que rien sur le chemin ne peu servir de protection montré tout bonnement qu’il ne se rendait pas compte de la dangerosité de la chose. Un coup de feu et c’était fini de lui. Dommage, simplement. L’autre aurais du tirer.
Ce serait à lui de s’y coller.

Après cela plus rien. De la musique, de ce qu’il pouvait en comprendre des rythmiques, il n’est pas mélomane. Des images et des textes qu’il ne peu pas comprendre. Mais il comprit malgré tout. Merci aux réactions des autres.
De la stupeur tout d’abord. Donc finalement ce lieu leurs étaient étranger aussi, simple à comprendre, personne n’a l’air habituer à cela. Bon à savoir. Vu l’importance donner à la sphère ce ne pouvait pas être une chose à négliger, voyons la suite. Une image apparaît. Pas très claire pour le loup qui n’y voit qu’un homme. Il est trop loin pour pouvoir bien voir la chose, tant pis.
Suite a cela que ce passe t-il ? La sphère s’ouvre et dévoile tout de que le loup pourrait craindre. Des armes, la forme est équivoque. Ils se précipitent dessus se dispersent, se changent, s’arment.

Des occasions encore, il ne les saisis pas. Trop tôt. Trop tôt ?
Les poils se hérissent tandis qu’un frisson parcours son échine. Il disparaît sensation bizarre. Voila une chose qu’il ne connaît pas. Voyons où ceci va l’envoyer, voyons quelles autres terrains de jeu va lui être offert.

Shinta semble écouter attentivement mes explications, c’est déjà ça, puis il nous regarde, Tetsuo et moi. Si c’était avec un air bizarre, je lui aurais fait manger un de mes pieds, façon Yoko airline, mais visiblement ce n’est pas le cas. Il donne plutôt l’air de regarder de quoi on a l’air dans notre tenue noire respective, pour s’imaginer ensuite de quoi il aura l’air dedans, lui aussi. En tout cas, c’est l’impression que ça me donne. Moi je n’imagine pas de quoi il aura l’air là dedans, je m’en fous. Je me dis juste que cette tenue doit avoir quelque chose de spécial. Le gus au bonnet demande alors si tout marche ensemble, comme un exosquelette ou un truc du genre.

"Je ne sais pas."

Dis-je simplement parce que je ne sais vraiment pas, quoi. Tout en répondant de cette façon, fournissant cette réponse à la fois simple et concise, je contracte les muscles de mon bras droit, comme ça, pour voir jusqu’où cette combinaison fait office de seconde peau.

"Etonnant."

C’est la première chose qui me vient à l’esprit alors que sous l’effet de la contraction, mes muscles grossissent alors d’une façon inouïe, jamais je n’avais vu ça avant. Cette tenue augmenterait-elle la puissance de la musculature ? Si oui, j’entrevois tout son potentiel sur moi, et encore plus sur Tetsuo, lequel doit être tout autant surpris que moi devant cet aspect de notre vestimentaire commune et va sûrement faire de même. Il semble alors qu’une autre dispute éclate dans la pièce d’à coté mais ça n’a aucune importante. Surtout que je commence à disparaître. Serait-ce le début de la mission ? Ca y ressemble, de fait. J’ai tout de même le temps de me tourner vers Tetsuo et de lui dire ses mots :

"A tout de suite."

[Action : Yoko est transférée]