Ikari s'attendait à pas mal de choses. Il aurait pu s'attendre à une absence de réaction, de l'incrédulité, de l'étonnement. Mais certainement pas à ce qui avait suivi. En effet, lui pourtant bien plus rapide qu'elle en temps normal n'avait pas su réagir lorsqu'elle s'était jeté à son cou pour l'embrasser. Il avait donc attérit le dos dans le sang poisseux, dans un baiser passionné de sa compagne. Il y répondit quelques secondes avant de reculer un peu son visage.

-Nakomi je.. C'est pas vraiment le moment ni l'endroit...

Il aurait adoré que cette scène se déroule dans un cadre plus... Moins... Beurk quoi. Essayez donc de vous embrasser quand un bout de tripe vous chatouille l'oreille tiens!

Il se redressa tant bien que mal. Le type aux cheveux blonds semblait vouloir amuser la galerie. Peut être qu'il espérait détendre l'atmosphère? Il semblait bien réussir son coup, puisque la jeune femme (Ayate avait elle dit?) souriait un peu. Il manquait deux personnes, le petit gros et ce type bizarre. Il avait aussi ramassé un manche semblable au sien, mais lui, une lame en était sortit. Il tenait toujours sa dulcinée dans ses bras lorsque, prenant le manche entre ses mains, il commença à l'inspecter un peu. Il vit deux boutons sur le manche.

Que font ces boutons? Y a qu'un moyen de savoir mais en même temps... Si l'un d'eux fait exploser le truc? Pas dit que j'en ressorte entier... Et si Nakomi est à proximité hors de question de tenter le coup.

L'unique solution qu'il lui restait était donc d'interroger le type bizarre. Ou le gros... Il tourna la tête. Miss Muscle était en pleurs, et Mme Spock était en train de toucher la boule. Elle espérait quoi? Que cela se déclenche d'un coup et lui donne les réponses?

(Pardon si Spock s'écrit pas comme ça, ce dont je ne doute même pas xD)
(Pour Gantz on remarquera que c'est une super occasion )

-Nakomi je.. C'est pas vraiment le moment ni l'endroit...

Ni le moment ni l'endroit ? Hein ? Et elle vit.
Du sang. Trop de sang. Bien trop de sang pour qu'il n'appartienne qu'a une personne, ou même deux. Ses yeux balayèrent la pièce, écarquillés de terreur. Une fille, enfin deux si elle se fiait au visage doux de l'autre montagne de muscle. Deux autres hommes. Enfin trois si on comptait le quasi tronc d'homme qui trônait dans la pièce. Tous plus ou moins couverts de sang. Et elle cria tandis que ses yeux se reposaient sur Ikari. Son cri se bloqua net dans sa gorge. Elle fit abstraction du reste.

- Ikari !

il avait du sang sur le visage. Sur les vêtements. L'accident. Elle posa la main sur la joue de son aimé, tandis que ses yeux cherchaient une blessure, ou un quelconque signe de douleur.

- Tu es blessé ? Ta moto.. l'accident ! Il.. Il faut appeler les secours ! Tu es.. Était mort !

Elle se releva d'un seul coup en cherchant son téléphone dans ses poches, paniquée. Et elle se vit couverte de sang. Elle ne souffrait pas, et puis ce n’était pas le plus important. Ses cheveux poisseux de sang collaient a sa peau tandis qu'elle réalisait qu'elle avait laisser son portable sur sa table de chevet. Avant de se donner la mort. Sa voix se brisa.

- Moi aussi...

Elle se laissa tomber au sol, éclaboussant les alentours de quelques gouttelettes du liquide rouge qui colorait la pièce, et pris sa tête entre ses mains. Elle tentait de retrouver son calme, mais les questions qui se bousculaient dans sa tête l'en empêchait.

- Ou on est ?! Pourquoi je suis encore en vie ? Qu'est ce que c'est que tout ce sang ?! Qu'est ce qu'il se passe ?!!!

Elle avait lever un regard suppliant vers Ikari, elle avait besoin de réponses, et la dernière phrase qu'elle avait crier s'adressait a tout ceux qui pouvaient l'entendre.

"Y'a pas moyen d'enlever tout ce sang ? Je pue la mort..."

C’était la fille musclée. Blondin se gratta la tête avant de se souvenir des paroles du gars en pyjama. Blondin lui répondit donc, toujours de sa voix un peu rauque.

"Enchanté, Noriko. Il y a une cuisine mais un garçon s’y change. Dès qu’il aura fini, tu pourras t’y débarbouiller."

"Enchantée Blondin. Moi c'est Ayame."

C’était la fille en pyjama Star Trek. Elle avait un sourire charmant.

"Enchanté. Ho, mais y a que moi qui suis pas armé ?"

Se demanda-t-il à voix haute en voyant Ayame s’avancer vers la sphère noire en tenant une arme en forme de X. Blondin avisa la même arme près de lui, et qui avait l’air de surcroît aussi propre. Il se leva tout en saisissant l’arme et vit qu’elle avait deux gâchettes. Une sécurité comme sur les pistolets de type glock, peut-être. Il ignorait tout de cette arme et ne la prenait qu’au cas où le vilain tueur reviendrait entamer un nouveau massacre. En théorie, il suffirait d’appuyer sur le deux gâchettes. En pratique, ça serait la surprise.

Blondin s’approcha de la sphère noire pendant qu’une voix féminine s’élevait derrière lui, demandant sur un ton assez fort ce qui se passait. A priori, personne ne le savait. Blondin se voyait mal répondre qu’il ne savait pas et il s’était assez exprimé comme ça. Aux coté d’Ayame, il regardait la boule, il regardait Ayame, il regardait la boule, puis il eut une idée créative qui sembla illuminer son visage.

"Ho, mais c’est ça qu’il faut pour la marque !"

Tout content, l'arme de poing en forme de X coincée sous le bras, le blond sortit un autocollant en trois parties de la doublure de sa veste, le tout formant un huit sous forme de chiffre. Il les apposa sur la sphère noire. Ca donnait ça :


"Je suis designer, c’est pour une marque de patch de parfum fort."

Commenta-t-il en regardant Ayame. Il était possible que l’autocollant n’adhère pas et glisse quasiment de suite de la sphère, mais c’était un détail, pensait-il le X-Gun à nouveau en main.

[A pris le dernier X-Gun]

Après avoir rangé l'épée et l'arme en Y, il avait entamé les signes. Quelle ne fut pas sa surprise en voyant une réponse arriver ! D'habitude, très peu de gens pouvaient discuter avec lui. Il ne s'était donc pas trompé, le petit troll, en dépit de son apparence, était quelqu'un de valeureux pour survivre dans ce monde. Ce n'était pas normal qu'il y ait autant de monstres à l'hôtel...Surtout qu'il ne les connaissait pas, d'où pouvaient-ils venir ? Il lui montra pointa le gun du doigt puis la combinaison avant de signer, le visage gardant cette même façade inexpressive.

Tu es valeureux, petit troll. Dis-m'en plus sur ces armes et cet habit mystique

Il observa attentivement ce qu'il avait à lui dire tandis qu'il penchait la tête sur le côté. Peur..? Lui ? Tant que Gimini était là, il n'avait pas grand-chose à craindre, vraiment. Après tout, il était costaud, Gimini. Yamato aussi était costaud, il ne fallait pas croire. Ce qui lui manquait en sentiment, il le rattrapait sur le plan de l'efficacité. Enfin bref, il devait sans aller. En quelques signes, il donna sa réponse finale avant de sortir.

Tu devras tout me dire après, je dois comprendre

Une fois à l'extérieur de la pièce, il vit la boule noire transformée en boulet de canon avec une ogive nucléaire ou...Était-ce un vieux signe cabalistique magique ? Quoi que ce fut, c'était activation d'une quelconque capacité de cet objet de décoration. Il prenait vie...L'hôtel avait décidément un programme revisité bien plus agréable que ce qu'ils avaient avant ! Le monstre était toujours là, arborant la même musculature absurde et la bande de débiles qui tournaient autour ne pourraient pas comprendre ce qu'il avait à dire...Sentant quelque chose de désagréable dans le bas de son dos, Yamato tourna la tête pour voir Gimini qui tenait un bloc-note et un crayon. Sur la première feuille il était écrit quelque chose.

Dans poche de Yamato

Heureusement qu'il est là, Gimini, sinon où en serait-il avec tous ces macaques incapables de signer ? Il s'approcha près de la femelle à l'uniforme spatiale d'une station qu'il ne connaissait pas, la vue de cette humaine lui réchauffa le corps. Elle semblait bien moins stupide que l'abomination bodybuildeuse ou la tête de blé. Retournant la première page, il écrivit sur la suivante avant de le montrer à Ayame.

Depuis quand l'hôtel organise ces soirées ? C'est à cause du jeu de loup ?

Yarashin regarda le sourd partir avec soulagement.
Si celui-ci avait insisté, l'otaque n'aurait pas pu poursuivre avec son faible vocabulaire.
Il finit de se dévêtir, puis déballa son costume.
Celui-ci paraissait fonctionnel, mais il n'en aurait le cœur net qu'en l'enfilant.
A sa grande satisfaction, il n'avait rien perdu de sa dextérité et le revêtit rapidement.
Il lui allait toujours aussi mal, malgré ou à cause de sa taille qui épousait chaque contour de son corps.
Par dessus, il enfila son manteau, masquant les bourrelets moulés par la matière sombre et lui donnant l'allure d'un cyborg raté.
Le reste de son équipement se trouvait encore dans sa caisse, il en profiterait pour faire une démonstration.
Il sortit donc de la cuisine, accordant enfin son attention aux personnes présentes.
Je m'appelle Yarashin Zurui et comme vous, je suis mort une fois.

Pendant qu'Ayame touchait la boule noire, elle avait entendu malgré elle le rouquin et la jeune femme apparu un peu plus tôt dire qu'ils étaient morts, elle ne les écoutait pas vraiment, mais c'était comme essayer de faire abstraction de la télé juste à côté pendant qu'on faisait autre chose que la regarder. Ca commençait a faire beaucoup de personne avec le même point commun. Elle commençait à s'interroger, soit elle était l'exception qui confirmait la règle, soit … elle n'avait pas que dormi, finalement. Mais dans ce dernier cas, comment c'était arrivé ? Elle n'en avait aucun souvenir. La voix de la jeune femme s'était même faite plus forte quand elle demandait ce qu'il se passait. Ayame n'aurait pas pu lui répondre, sa tirade sur les aliens un peu plus tôt n'ayant pas eu grand effet, elle ne voulait pas non plus l'affoler plus qu'elle en avait déjà l'air.

Blondin l'avait rejoint près de la sphère, elle pensait qu'il voulait l'examiner lui aussi, mais … non. Il venait de coller un gros autocollant représentant un huit noir sur une rond blanc après avoir parlé de marque.

"Ha, effectivement, c'est tout de suite mieux, ça fait art contemporain !"

Lui fit-elle remarquer juste avant de sursauter légèrement quand se présenta devant elle le jeune homme assez discret arrivé presque en même temps que Noriko. Elle ne l'avait pas vu venir, tellement captivée par le resultat de l'autocollant, qui l'amusait.

Sans un mot il lui tendit un carnet ou elle pu lire :

Depuis quand l'hôtel organise ces soirées ? C'est à cause du jeu de loup ?

Il ne pouvait pas demander lui-même ? Peut-être était-il muet. La jeune femme se demandait s'il était également sourd, ça ne l'arrangeait pas si oui, elle n'avait de sa vie côtoyé aucun sourd-muet et ne connaissait aucun signe. Elle espérait que s'il était bien sourd, il savait lire sur les lèvres et s'il n'était que muet, alors il comprendrait.

"Je ne crois pas que ce soit un hôtel, quant au jeu de loup , j'ignore …"

Elle n'eut pas le temps de finir, le type qui avait filé dans la cuisine était de retour et lui avait coupé la parole en s'adressant a la pièce entière.

"Je m'appelle Yarashin Zurui et comme vous, je suis mort une fois."

Ben tiens.

La réaction de sa bien-aimée se fit bien plus forte que ce qu'Ikari imaginait. En même temps... Comment ne pas comprendre? Du sang partout, des tripes, une apparition dans cette pièce bizarre... Devait il lui dire qu'un type pas normal rodait dans le coin et qu'il avait buté ses collègues? Valait mieux pas non... Tout autour les autres s'agitaient un peu. Le blondinet venait de décorer cette drôle de boule noire. Un peu sombre et grosse pour une boule de noël... Et un peu en avance non? Alors c'était quoi? Il regarda la jeune femme qui hurlait à présent. Lui qui aimait être discret, c'était raté... Elle semblait s'affoler pour le sang sur son visage.. Ikari le balaya d'un geste de la main.

-T'en fais pas je... J'ai rien... Fin j'ai pu rien on va dire... Je... Jme souviens d'un accident... D'une ambulance aussi... Puis pouf... Jme suis retrouvé ici... Jme demande où on est... Si j'avais été croyant j'aurais dit le purgatoire...

Il avait dit tout ça à voix basse, tandis qu'il ajoutait avant la réplique suivante de Nakomi.

-Miss Spock que tu vois près de la boule dit que ce sont des aliens qui nous ont enlevé, mais j'y crois pas des masses... Si c'était le cas j'aurais été amené dans une soucoupe non? Pas dans une ambulance... Fin bon de toutes manières ce sont des niaiseries.

Il n'imaginait pas un instant que pour le coup, "Miss Spock" soit plus proche que lui de la vérité. En fait on ne pouvait pas en être plus loin car lui même ne savait rien. Lorsque la jeune métisse se laissa tomber en se tenant la tête, Ikari frissonna en entendant ce qu'elle disait, et il cria presque, tandis que sa voix devenait plus paniquée.

-Comment ça toi aussi?! Tu es morte? Comment?! C'est ce chauffard qui t'as... ?!

Chauffard? C'était lui le chauffard de l'histoire non? Enfin... Il prit la jeune femme dans ses bras. Ce n'était pas grand chose mais c'est tout ce qu'il pouvait faire. Dans son dos, il inspecta la poignée. Fermant les yeux de frayeur, il appuya sur un bouton. Rien... Sentant son coeur battre le rythme des secondes, il appuya sur le second. Cette fois, la lame qui apparut manqua l'éborgner. Elle ne coupa cependant qu'une mèche de cheveux, qui rejoignit rapidement le bazar environnant. Déglutissant fortement, Ikari réappuya sur le premier bouton, et la lame se rétracta. Au moins, maintenant il était fixé. Un bouton pour dégainer, l'autre pour rengainer... C'était pratique comme système... On avait pas ça au club...

-T'inquiètes pas je vais te protéger...

Et il se releva, tenant toujours la jeune femme dans ses bras. Elle lui posa une question supplémentaire, et il fut heureux que le petit obèse vienne lui couper la parole. Il se détacha un peu, gardant toujours dans sa main celle de Nakomi.

-Je m'appelle Yarashin Zurui et comme vous, je suis mort une fois.

Un léger froncement de sourcils accueillit sa déclaration, et la lame de son épée vint se placer sous sa gorge. D'une voix forte mais légèrement tremblante il lança.

-Tu m'as l'air d'en savoir pas mal sur l'endroit où nous sommes, alors tu vas nous expliquer... C'est quoi ces armes bizarres et ce truc noir que tu portes sous ta veste?! R... Réponds!

Et c'était reparti. Pourquoi avait il été toujours si impulsif? Déjà avec Nakomi à leur première rencontre...

Dans les bras d'Ikari elle se calma presque instantanément. Elle ferma les yeux lorsqu'il lui demanda comment elle était morte.

- Hum... Je t'expliquerais, on en reparlera plus tard..

Plus tard. Oh oui, bien plus tard ! Le temps qu'elle trouve un angle plus subtil pour lui annoncer qu'elle s'était suicidée... Ou qu'elle avait tenter... Ou réussi d'ailleurs, elle ne savait plus trop. Elle sentait pourtant son coeur battre et celui d'Ikari contre elle. Pour le moment elle fis le vide dans son esprit en le regardant experimenter le manche qui s'avéra être une épée. Elle se crispa en voyant la lame le frôler et lui couper une mèche. Elle avait aussi vu. Un bouton pour sortir la lame. Un autre pour la rentrée. Pas mal. Plutôt pratique, elle aurait bien aimer avoir ca au club d'escrime..

Tandis qu'elle divaguait légèrement, ils se leverent et il lui sortit une phrase d'une stupidité effarante, elle s'apprêtait a lui répondre lorsqu'un petit gros dans une tenue bizarre sorti d'une pièce et pris la parole.

- Je m'appelle Yarashin Zurui et comme vous, je suis mort une fois.

Et son roux degaina l'épée, menaçant avec une dexerite d'epeiste, celui qui apporterait peut être des réponses. Il était stressé, et elle n'y était sûrement pas pour rien. Elle jura intérieurement si Ikari perdait son calme, elle devait retrouver le sien. Elle se cala dans ses mouvements sans lâcher sa main quelle serra doucement, et mis rapidement sa main sur celle qui tenait l'épée, appuyant sur le bouton retractant la lame, tout en abaissant son bras avec douceur. Elle leva le regard vers lui, les sourcils legerements froncés et lui dit d'une voix ferme mais peu audible.

- Déjà il n'y a pas de menace, donc tu ne protège personne a part toi, c'est pas moi qui me suis faites renversée, qui ai manquer de m'eborgner avec une arme inconnue, vu ? Et puis évitons de menacer celui qui nous apporte peut être les réponses a nos questions, donc pour l'instant tu te calme.

D'une légère pression de la main, elle lui intima le calme. Elle avait peut être été un peu dure mais elle esperais qu'il redeviendrait normal en l'entendant. Elle esquissa un léger sourire a son attention, et reporta son regard vers le reste de l'assemblée, puis vers le protagoniste.

- Je suis désolée. Je suis Nakomi Datengue... Tu as l'air d'en savoir plus que nous, je t'écoûte.

Dans la chambre, un nouvel être se matérialisa...

Un vieil homme à l'apparence négligée et sale... Emmitouflée dans une épaisse couverture, l'homme semblait grelotter, le regard hagard... Puis, sa respiration ralenti progressivement. De la vapeur qui émergeait de ses poumons, lors des premières secondes passées en ce lieu, il ne restait bientôt plus rien. L'homme observa alors les lieux, plus calmement. On pouvait déceler chez cet homme une pilosité assez disparate et grisonnante. De sa barbe, qui semblait s'être développé ces derniers jours, aucune uniformité. Il faut dire qu'à son âge, le corps peut avoir quelques irrégularité. Il avait aussi perdu une dent... Mais surtout il puait, puait l'urine, l'alcool, et le chien mouillé... Qui aurait pu croire que l'illustre Goro Suzuki atterrirait un jour dans cet état ? Loin de tout raffinement...

Mais cet aspect là de son identité, le vieil homme l'avait négligé depuis quelques temps. Ces derniers jours, plus rien n'avait de sens. Il ne savait plus quelle était sa place, ni pourquoi il était encore en vie. Ce dont il avait la conviction, en revanche, c'est que son existence avait encore du sens. Allait-il servir ses propres intérêts ou ceux d'une quelconque entité mystique ? Cela, il l'ignorait encore. Ce qu'il savait, c'est qu'il était vivant, et que cette simple constatation tenait du miracle. Ces lieux, il les avait déjà côtoyé une fois. Il y avait vu des signes, en la personne de son terrible adversaire, Toshiro Harada. S'il priait aujourd'hui pour rencontrer une autre entité, il ne s'attendait pas moins à observer d'autres signes, aptes à le guider vers la prochaine étape de sa mission. Cette fois-ci, il ne comptait pas faire preuve de clémence envers les créatures qu'il rencontrerait. S'il avait subit un test, il estimait en avoir suffisamment enduré. Autour de lui, un amoncellement de cadavres. Avaient-ils déjà commencés le carnages ? Ou ces corps représentaient des indices, sur la suite de son expédition ? Parmi les corps inconscients, il en avait un qui ressemblait vaguement à son compagnon Aoshi. Pauvre homme... De part la nature des lieux, un enterrement semblait inenvisageable. Ce n'est pas pour autant qu'il ne doit pas honorer le défunt. S'approchant de l'homme inconscient et démembré, Goro Suzuki abandonna sa couverture épaisse, pour la déposer sur le corps de l'homme endormi. Ce faisant, il laissa apparaître sa combinaison, qu'il portait comme seul habit, depuis maintenant une semaine. Puis il pria, à voix basse, souhaitant un bon voyage vers l'au de-là, à celui qui ressemblait à son compagnon, comme à tous ceux qui reposaient ici...

*Reposez en paix, mes frères... Le bon Suzuki fera bon office, dès qu'il aura retrouvé son chemin...*

Sitôt les défunts honorés, l'homme observa la baie vitrée, à partir de laquelle, on ne pouvait observer qu'un abîme, sombre et opaque, signe du caractère hautement surnaturel de ces lieux... Le voyage n'était pas terminé, visiblement... Mais Suzuki avait la foi. La foi en lui-même, et à sa capacité à rebondir. Il reviendrait... Il montrerait à Harada qu'on ne vole pas son ministère aussi facilement... Si les derniers jours furent une véritable torture pour son corps et son esprit, dès qu'il revint en ce lieux sombre et torturé, l'espoir semblait l’envelopper de nouveau... Bien qu'il ignorait encore le sens de tout ça, le fait qu'il puisse y en avoir un, entretenait encore son désir de continuer le combat...

Pour me menacer, il faudrait déjà que je puisse l'être.
Yarashin reprit son avancée jusqu'à sa caisse, qu'il porta d'une main au centre de la pièce.
La combinaison que je porte fait partie de l'équipement standard.
Elle génère un champ de force et amplifie les mouvements via un réseau tensioactif dont je ne comprends pas trop les détails.
Il posa la caisse.
Ce qui se révèle très pratique quand un monstre d'outre espace plein de dents désire connaitre votre goût. Quand aux-
Il s'interrompit en voyant Goro apparaitre.
Le pauvre faisait peine à voir dans sa couverture.
Mesdames et messieurs, je vous présente le défunt ministre Goro Suzuki. SI vous pensez être dans un purgatoire, adressez-vous à lui. Sinon, je vous laisse poser vos questions.
Il se prépara au déluge.

(Nakomi a fait se rétracter ma lame tu peux pas la pousser xD)

Un léger tremblement du sourcil qui traduisait son irritation devant les paroles du petit gros et de la réaction de sa chère et tendre apparaissait lentement sur le visage de Ikari.

-De quoi?! L'équipement standard? Un truc plein de dents? Tu te crois à Silent Hill ou quoi?!

C'était sans doute pas top comme référence, mais à défaut de mieux... Il soupira. Il regarda une seconde la jeune femme à ses cotés puis lacha un second soupir.

-ça va ça va je me calme...

Depuis quand était il si maléable?! Ah ouais... L'amuuuur .... Il regarda le gros aller vers son coffre. Il l'avait noyé dans son discours comme on noierait un chiot... Tensio-quoi? Champs de force? On est vraiment dans Star Trek alors? Il comprenait vraiment rien à la mécanique en fait...

-Pourquoi vous êtes que deux ici à avoir ce fameux équipement? On devrait l'avoir aussi si c'est standard non? C'est sensé être le truc de base! Pourquoi on a rien?

Il fit le tour de la pièce du regard. L'échange n'avait pas du passer innaperçu... Il espérait juste que tout ce monde n'approcherait pas, il ne voulait pas se retrouver acculé par une foule de curieux... Ni par une foule tout court d'ailleurs...

L’autocollant tenait, Blondin était tout content. Ayame avait même répondu que ça faisait l’art contemporain en voyant son œuvre. Le blond hocha la tête, ravi mais ne tenant pas à exulter davantage dans une telle ambiance. Il y a avait quand même du sang, des morts et un futur mort. Peut-être même de la bagarre à venir, avec du sang, de la violence et des morts, alors même lui pouvait se modérer, ce qu’il fit d’autant qu’un gars discret vint alors tendre un bloc-note à Ayame et uniquement à elle.

Il demandait peut-être un autographe ? Il semblait que le blond avait déjà vu cette jeune femme quelque part, mais il ne se souvenait pas où. Respectant la demande discrète du timide, Blondin regardait donc autre part. En l’occurrence, il observait avec le même intérêt l’arrivée toujours aussi fantastique d’un vieil homme, cette fois. De là, son regard remarqua alors un couple qui faisait face à Zurui. Ce dernier s’était changé et il disait des choses un peu compliquées mais le blond comprit l’essentiel. Une combinaison, un équipement de base et il valait mieux s’en équiper pour avoir plus de chance de ne pas être mangé par un extra-terrestre.

"Zurui cautionne ta théorie des aliens. Comment tu es perspicace."

Dit-il à Ayame en toute sincérité. Juste après ça, la moitié masculine du couple posait des questions à Zurui. Lui aussi voulait l’équipement de base. N’ayant aucune question en tête, Blondin se contentait d’écouter, le port de tête assuré, les jambes bien campées sur sa position, le dos toujours droit, les épaules un peu en arrière, dans sa position naturellement héroïque quoi, quand les cris de Noriko lui vrillèrent un peu les tympans. Elle avait du coffre et elle voulait des explications. Etait-elle du genre à donner des baffes si la réponse ne lui plaisait pas ? Il ne savait pas mais si c’était le cas, vu le gabarit, l’équipement de Zurui avait intérêt à être bon s’il tentait de calmer Noriko, de lui expliquer la situation et avec des mots simples si possible pour que tout le monde comprenne. C’était à lui de le faire, c’était lui l’incarnation de Google dans cette pièce.

Yamato attendit un moment, dans un coin sans se soucier des autres. Il attendait le petit troll qui lui expliquerait tout ce qu'il avait à savoir par rapport aux armes et à la situation. Au bout d'un moment, il apparut de nouveau mais seulement pour s'exprimer avec des mots. Comme la fille lui avait fait comprendre, ce n'était pas l'hôtel. Après avoir retourné les mouvements de lèvres dans tous les sens, il en était arrivé à cette conclusion. Mais de là où était le petit monstre, il ne pouvait pas le voir parler...Seules les réactions des autres pouvaient insinuer qu'il avait dit ou fait quelque chose. Puis, alors qu'il se rapprochait, son attention est capté par la boule. Il n'a rien entendu de la mélodie, fort heureusement, juste un silence total ponctué par le détachement du numéro 8. En tombant a sol, il lui sembla sentir quelque chose dans sa tête glisser avant de se déchirer. C'était ce qu'il y avait du plus proche d'un son pour li. Les flammes apparurent, se reflétant dans sa pupille et éclairant le rouge des yeux ainsi que le sourire de Gimini. Il n'y avait pas besoin d'écrire pour savoir ce qu'ils pensaient en joignant leurs mains, baissant la tête en signe de respect. C'était l'intervention de leur autre camarade, qui les avait sorti de leurs vies moroses. Tout ça était peut-être grâce au Jeu du Loup. Des armes, des monstres, des flammes, tout ça étant une récompense pour sa performance. Mais depuis quand ne lui était-il rien arrivé de la sorte ?

Rapidement, les écritures confirmèrent sa pensée. Ce n'était pas une parole, Il communiquait avec lui en particulier. Tous les autres n'avaient aucune espèce d'importance...Il acquiesça d'un signe de tête : Oui, il acceptait que sa vie se termine, il en avait assez de rester à ne rien faire entre les murs de sa résidence. Il était temps qu'il intervienne davantage dans le monde qu'il voyait. Tuer...A la vision de la mère de famille, Yamato recula d'un pas, il avait remarqué la dégradation, la liquéfaction de ses traits. Dehors, le soleil brillait plus que jamais. Il fallait tuer. Gimini s'inclina devant la boule noire et Yamato fit de même. Il n'y avait plus de doute, ils avaient été recueilli et bientôt employés par leur seul camarade extérieur.

Dieu

La jeune femme avait écouté Zurui calmement. Contrairement à certains apparemment. Le rouquin avait lui, de toute évidence perdu son sang-froid, c'était pas malin dans leur situation. Ca aurait pu très mal tourner si la jeune femme qui se présenta ensuite sous le nom de Nakomi ne l'avait pas calmé. Quasiment au même instant du coin de l'oeil, Ayame vit une autre personne arriver comme les autres, un vieillard. Elle n'y prêta attention que quelques seconde.

Zurui avait parlé d'une combinaison, la jeune femme ne l'avait pas remarqué avant ça, mais oui, sous le manteau qu'il portait, il y avait la même tenue que le tueur. Ce n'était donc pas un costume. Se basant sur ses connaissance, allant même à mélanger fiction et réalité, elle se dit que ça devait être comme la Plug Suit, en tous cas, ça avait l'air important, d'après les dires de Zurui.

"Ce qui se révèle très pratique quand un monstre d'outre espace plein de dents désire connaitre votre goût."

Cette phrase lui réchauffa le cœur, la seule personne qui ne l'avait pas ignorée quand elle avait parlé d'aliens avait été Blondin, et même s'il n'avait pas dit explicitement la croire c'était un bon point pour lui. Elle avait raison ! D'ailleurs …

"Zurui cautionne ta théorie des aliens. Comment tu es perspicace."

Le jeune homme blond avait l'air sincère. Il se tenait fièrement, on aurait dit qu'il posait. A cet instant, Ayame le reconnaissait, elle l'avait déjà vu a un salon cosplay, c'était forcément lui. Elle lui aurait bien demandé, mais c'était pas trop le moment, surtout que Noriko criait … encore.

"Merci, c'est gentil."

Souriante, Ayame eut un geste qui dans une situation ordinaire aurait parut familier voire déplacé, ceci dit, la situation n'avait rien d'ordinaire et ce n'était ni l'un ni l'autre, juste une impulsion sur le moment. De sa main libre, elle ébouriffa les cheveux de Blondin.

De son côté, le rouquin n'avait pas l'air de demander quoi que ce soit, il s’énervait, toujours pas malin. Une musique retentit, venant de la boule, la pointe de décoration tomba au sol, désintégrée. Accompagnant la musique, un texte : morts, captifs, tuer … une martienne !

Ayame se retint de dire qu'elle l'avait bien dit !

Cependant, ça n'avait rien de rassurant, et l'image de la créature en question encore moins. Mère de famille, si ce truc a pondu, le jeune femme n'avait pas franchement envie de voir les petits …

Le muet salua la sphère, c'était tout à fait normal … ou pas. Quant à Noriko, elle pétait littéralement les plombs, invitant tout le monde à participer à ses exercices de fitness. Oui mais non, Ayame n'avait pas envie de se joindre à elle. Discrètement, elle s'approchait de Blondin jusqu'à pouvoir agripper son bras. Ce n'est pas qu'elle avait peur mais ...

Nakomi observait avec des yeux ronds tout ce qui se déroulait sous ses yeux. Avoir froisser l'égo de son homme n'était plus sa priorité. Un homme venait d'apparaître tranches par tranches, sans que le restes des occupants de la pièce paraissent tellement plus étonnés que ca. Elle avala sa salive pour calmer son estomac et raffermit sa prise sur son roux, ca commençait a faire beaucoup de gens, et ils étaient loins d'êtres normaux. Puis le gros en tenue de latex leur avait parler d'un équipement, d'aliens qui tenteraient de les bouffés et d'armes, ce qui sur le point extraterrestre, semblait coïncider avec la théorie de la jeune femme en pyjama star trek qui s'appellait apparament Ayame.

L'ancien ministre ? Celui qui avait fait la une des médias pendant une petite période.. Après sa mort d'ailleurs, ce qui avait fait remonter bon nombres d'histoires a sa surface. Elle l'observa quelques instants. Dur de s'imaginer que le viel homme aux allures de SDF ai occuper ce poste.

Son regard balaya de nouveau la pièce, tendit qu'un blond transformait l'étrange boule noire en boule de billard, qu'un jeune homme quelle n'avait pas encore vu présentais un bloc note a la fan de SF. Puis la grosse noir d'anima, réduisant en cendres son ornement, et passant une musique bien trop gaie pour la situation. Ce qui entraîna des réactions bizarres des personnes bizarres qui l'entourait. Un s'inclina devant elle avec application, tandis que le montagne de muscle qui criait auparavant se mit a faire des exercices tout en encourageant les autres a faire de même.

On l'avait enfermée avec des fous. C'était peut être ca après tout, on l'avait crue folle et on l'avait mise en asile. Mais il y avait Ikari, et les autres le voyant, ce n'était pas un délire de son esprit. Alors elle analysa la situation. Les deux a peu près calmes et qui avaient l'air de comprendre ce qui se passait, si on excluait celui qui avait l'air de prier la boule noire étaient le ministre et Zurui. Et point commun non des moindre, ils portaient la même tenue. Elle le nota dans son esprit en attendant des réponses aux questions posées.

Tuer un alien. Qui plus est une mère de famille qui voudrait les bouffés. Et qu'il fallait tuer sous peine de se faire tuer d'après la boule. Un boule a l'humour pourri d'ailleurs. Ikari était armé, et si elle voulait qu'il ne s'en face pas pour elle, elle serait obliger d'en faire autant, juste dans le doute.

Elle posa son regard sur Zurui, bien que quelque peu irritée par son attitude, elle garda son calme pour d'adresser a lui d'une voix posée, et lui posa les deux questions qui la travaillait le plus.

- On est tous morts. Pourquoi on est encore en vie dans ce cas. Et qu'est ce qu'il va se passer ?

Zurui n'eut pas le temps de savourer la décadence du bigot.
La sphère s'était enfin mise en action.
Musique différente, logique.
Il lu le descriptif avec appréhension.
ça doit etre une ruche. On risque d'avoir du nombre à tuer avant de tomber sur la mère.
Il lut les commentaires sur l'écran de la CHCS, qui indiquaient la pénalité en cas d'échec et son visage se décomposa.
C'est pas vrai?!?
Il reprit une expression arrogante en une seconde.
Bon, ça veut dire que tout le monde va devoir tuer sa part. J'espère que personne n'est pacifiste ici.
Tout en parlant, il avança derrière la sphère.
Attention, l'équipement va apparaitre, j'expliquerais le fonctionnement une fois que vous aurez mis les combinaisons.

Ikari tremblait. C'était quoi cet endroit putain?! Des tarés qui dansent, des costumes à la con, du sang, trop de sang, ce type qui refusait de répondre, une mission et une menace de mort. C'est quoi ce bordel?! Même pu moyen de mourir définitivement? Avant que quiconque ai pu réagir, encore moins celle qui, le connaissant, ne se serait jamais attendu à cela, il se détacha en dégainant de nouveau. Son regard allant d'une personne à une autre traduisait la terreur qu'il ressentait. Oui il avait peur. Pour la première fois, aussi loin qu'il s'en souvienne, il avait peur. Une peur indescriptible. Il pointait l'épée devant lui, comme cherchant à mettre une limite entre lui et les autres. Malgré les tremblements, son bras droit, celui tenant l'arme, restait assuré d'une prise ferme, résultat de son entrainement quotidien. Est ce qu'il aurait attaqué quelqu'un qui s'approchait à cet instant? Lui même n'aurait pas su répondre.

-C'est quoi ce bordel putain! Répond nous tu tournes autour du pot depuis tout à l'heure! Vous avez l'air d'être deux, trois avec le taré à l'origine de ce bain de sang, a être au courant de se qui se passe ici! Tout ce que je veux c'est sortir d'ici, ton jeu à la con tu peux le garder! D'ailleurs comment on pourrait être sur de revenir en vie de ce truc débile hein?! Disant cela, il désigna sur le sol les morceaux sanguinolents.Tout cela se sont fait buter, comment on peut être sur que tu en feras pas autant?!

Il tremblait de plus belle, haletait. Il sentait pour la première fois la peur, la vraie, et ça ne lui plaisait pas, mais alors pas du tout. Certes, il avait balancé tout haut ce qu'il pensait depuis le début, mais était ce judicieux? Surement pas... Il venait peut être de se mettre à dos le seul type qui pouvait lui expliquer ce qui allait se passer.... Mais à cet instant précis, son esprit était bien loin de comprendre quoi que ce soit... Et même de fonctionner normalement.

"Merci, c'est gentil."

Ceci dit, Ayame ébouriffa les cheveux de Blondin qui fut surpris par ce geste affectueux pendant une fraction de seconde mais il n’eut pas de mouvement de recul. Le jeune homme la regardait et il se demandait si elle ne cherchait pas à être rassurée quand la boule noire élimina sa marque de patch parfumé avec une efficacité pour le moins extraordinaire.

*Woa.*

Ainsi la sphère noire avait un système autonettoyant très perfectionné. Avec son esprit pratique, Blondin était content que l’autocollant ne soit plus là, sinon ça aurait été une gêne pour voir les informations qui défilaient ensuite sur la surface lisse de la grosse bouboule. Et quelles informations ! D’abord, il y avait eu cette musique très entraînante, trop joyeuse pour l’aspect vraiment gore de cette pièce parsemée de cadavres. En d’autres occasions, le blond aurait été enthousiaste en entendant cet air qui lui plaisait beaucoup. Là, il se contentait de rester calme. Alors vinrent les informations sur l’écran noir de la grosse sphère, laquelle avait comme un souci de police, ses caractères étant un peu chaotiques mais c’était un détail. La grosse boule disait que leur vie lui appartenait, le japonais trouvait son humour génial ! De plus, il leur demandait de tuer une Martienne qui avait l’air féroce. Il ne préférait pas imaginer la gueule des petits mais il se doutait qu’ils allaient probablement affronter une véritable meute. Tout ça était très excitant. Blondin éprouvait un peu de peur à l’idée de devoir être opposé à des monstres dont il ignorait tout, c’était humain d’avoir peur mais il était courageux, il surmontait sa peur. C’était aussi ça, sa force.

Noriko prenait elle aussi très bien la nouvelle, un peu trop même mais le blond la préférait dans cet état plutôt que sombrant dans la panique. Blondin n’avait plus besoin de pics d’adrénaline fréquents pour survivre mais les habitudes ayant la vie dure, il aurait volontiers rejoint la fille musclée pour faire lui aussi du sport sans tout ce sang et ces morts qui jonchaient le sol, les murs et même le plafond.

A part Noriko et le gars roux, tout le monde était plutôt calme. Le japonais sentit alors le contact d’Ayame. La jeune femme s’était approchée très près de Blondin et avait agrippé son bras avec sa main qui ne tenait pas le X-Gun. Il se dit qu’elle était inquiète mais pas seulement. Sans être une lumière, il savait qu’en principe, quelqu’un gardait une distance de deux à trois mètres pour parler à un inconnu, de un à deux mètres pour parler à une relation et après il ne se souvenait plus. Ce qu’il savait, c’était qu’Ayame s’était rapprochée de lui jusqu’à être au contact physique avec lui. Elle lui avait ébouriffé les cheveux et lui agrippait le bras. Dans la vie de tous les jours, aucune demoiselle n’était entrée si vite dans ce qu’il appelait son aura intime. Ici, ça n’était pas la vie de tous les jours et comme Blondin avait un charme indéniable, comme son courage devait certainement émaner de lui comme une aura chaude et protectrice, il ne serait pas étonné s’il avait un ticket avec Ayame, pour reprendre l’expression. Il en serait même heureux parce que la demoiselle était intelligente et plaisante, pour ne pas dire attirante.

*Elle est bien roulée, l’autochtone.*

Synthétisait-il ainsi avec humour, oui même en pensée. D’après son pyjama star trek qui n’arrivait pas à cacher ses atours, ils avaient au moins le cosplay comme intérêt commun. C’était peut-être là qu’il l’avait vue, à un salon cosplay. Quelque soit le degré d’attirance de la jeune femme pour lui, elle cherchait probablement à être rassurée, aussi lui parla-t-il de sa voix aussi naturellement déterminée qu’un peu rauque :

"Je ne sais pas ce qui va se passer mais on fera de notre mieux. On peut s’entraider."

Lui dit-il donc tout simplement en lui vouant un regard chaleureux. Il ne pouvait pas lui mentir en lui disant que tout irait bien, il ne tenterait pas de jouer le mâle parfait qui la protégerait quoiqu’il arrive. On ne fait pas de promesse quand on ne sait pas si on va pouvoir la tenir et ce coté machiste ne lui aurait pas ressemblé. Puis son coté décalé reprit le dessus et il dit sérieusement :

"Plutôt mourir que de mourir."

En même temps, ça faisait aussi son charme. Ha, il avait l’impression que la fille à la peau caramel avait peut-être dit quelque chose d’intéressant mais il l’avait zappé, comme qui dirait. En même temps, son attention ne pouvait pas être en deux endroits à la fois. Blondin se pencha donc vers Ayame, rendant ainsi leur distance encore plus intime pour voir si elle allait se dérober ou le laisser s’approcher d’elle comme elle s’était approchée de lui. Il lui fit un clin d’œil et lui dit sur un ton plus bas qu’elle seule entendrait, en théorie :

"Zurui a l’air bien plus informé que nous, on devrait l’écouter plus attentivement."

C’était plus facile à dire qu’à faire mais Zurui s’exprima à ce moment précis pour confirmer tout simplement qu’ils seraient certainement confrontés à de nombreux monstres, qu’il faudrait se battre et donc qu’il vaudrait mieux ne pas être pacifiste. Blondin n’était pas pacifiste et comme Ayame avait saisi un X-Gun bien avant lui, elle ne semblait pas l’être non plus. C’était bien, donc. Zurui concluait que l’équipement allait apparaître et qu’il expliquerait son fonctionnement dès que tout le monde aurait mis les combinaisons. Le blond avait pris son air sérieux sans s’en rendre compte en entendant les paroles de l’érudit.

Attendre, il fallait donc attendre, est-ce que ce serait la première épreuve, faire preuve de patience ? Si c’était ça, ce serait dur mais il le faudrait. Un qui ne savait pas garder son sang-froid, c’était le gars roux. Blondin était frappé d’un doux grain de folie, ce qui n’avait rien à voir avec le tueur de tout à l’heure. S’il y avait un fou furieux parmi eux, il faudrait le tuer avant qu’il massacre tout le monde. Ce n’était pas une pensée spécialement pacifiste, en effet ! Ca fit sourire Blondin qui demanda du regard malicieux et d’un léger mouvement caractéristique de la tête à Ayame si elle était prête à y aller, à affronter bravement le danger. Ca serait bien qu’il ait réussi à la rassurer.

Ayame n'avait pas peur de ce que la boule venait de leur montrer. Du moins si, mais c'était une peur qu'elle pouvait surpasser, qu'elle devait surpasser. La jeune femme était courageuse, elle n'avait pas sombré dans la panique à la vue des cadavres, du sang et du tueur. Ce qui l'inquiétait bien plus c'était les personnes qui devaient accomplir cette mission. Habituellement, elle était méfiante avec tout le monde, ça n'excluait pas les gens présents dans cette pièce malgré l'aspect extraordinaire de la situation. Mais ne le connaissant que depuis quelques minutes, elle s'était rapprochée de Blondin. Très près. Trop ? Elle sentait au fond d'elle qu'elle pouvait lui faire confiance, à lui. Et ça, c'était pas rien, pour elle. A son contact, il n'avait pas reculé, ça aussi c'était pas rien pour elle.

"Je ne sais pas ce qui va se passer mais on fera de notre mieux. On peut s’entraider."

Lui avait-il répondu avec un regard chaleureux, la jeune femme était bien d'accord sur ce point et elle acquiesca d'un discret signe de la tête. Il ajouta de son air sérieux :

"Plutôt mourir que de mourir."

A nouveau, Ayame souriait alors que Nakomi demandait pourquoi ils étaient vivants s'ils étaient morts. Honnêtement, la jeune femme s'en fichait, les aliens étaient derrière tout ça, si elle était morte elle ne savait pas comment et d'ailleurs c’était pas plus mal. Et si elle était revenue à la vie, c'était toujours du fait des aliens, elle ne voulait pas vraiment savoir comment ils avaient fait. Le plus gros souci dont ils devraient s'occuper d'après elle pour l'heure était de ne pas mourir … encore.

Blondin se pencha vers elle, réduisant encore l'espace entre eux, elle ne se déroba pas non plus, c'est elle qui avait commencé à les rapprocher, elle n'allait pas se défiler maintenant, surtout que … se tenir près de lui n'était pas la chose la plus désagréable, au contraire. Le jeune homme lui fit un clin d'oeil en lui disant :

"Zurui a l’air bien plus informé que nous, on devrait l’écouter plus attentivement."

Plus informé qu'eux, c'était pas dur, mais il avait raison. Zurui avait dit qu'il répondrait aux questions, jusque là il n'avait été que menacé s'il ne répondait pas, pourtant il n'avait pas l'air de jouer la comédie, Ayame ne le voyait plus comme un éventuel allié des aliens, elle l'écouta donc lorsqu'il s'exprima à nouveau. En résumé, la jeune femme comprit qu'ils allaient devoir tuer, tuer et tuer. Tuer jusqu’à atteindre le monstre de l'image en espérant que personne n'était pacifiste. Ayame ne se sentait pas franchement pacifiste, elle avait même ramassé une arme dès qu'elle avait pu, ça voulait tout dire. Blondin avait comme elle pris la même arme donc pas pacifiste non plus. Elle répondit au signe de tête du blond en l'imitant, elle l'avait compris. Courage !

Regardant le reste de l'assemblée, un à un, elle vit le rouquin perdre encore plus son sang-froid, il devait être perdu, comme quasiment tout le monde ici, mais ses réactions étaient dangereuses, pensa-t-elle.

Dans sa tête un plan se dessinait, enfin, une ébauche de plan, plus une idée qu'un plan pour le moment. A développer, mais fallait qu'elle en parle aux intéressés, d'abord à Blondin, les deux autres personnes à qui elle pensait, ça devrait attendre les explications de Zurui et donc l'équipement. Du même ton qu'il avait employé avec elle, elle dit au blond :

"J'ai peut-être une idée, mais attendons d'avoir les combinaisons."

Haut-bas, haut-bas, haut-bas... J'enchaîne les mouvements sans faiblir. S'accroupir, maintenir la position, se redresser. C'est plus difficile qu'on ne pense. Haut-bas, haut-bas, haut-bas... Je suis complètement absorbée par ce je fais, la musique aidant à imposer une cadence. Je dois en être à près de vingt.Haut-bas, haut-bas...

« C'est quoi ce bordel putain! Répond-nous, tu tournes autour du pot depuis tout à l'heure ! Vous avez l'air d'être deux, trois avec le taré à l'origine de ce bain de sang, a être au courant de se qui se passe ici ! Tout ce que je veux c'est sortir d'ici, ton jeu à la con tu peux le garder! D'ailleurs comment on pourrait être sur de revenir en vie de ce truc débile hein?! Tout cela se sont fait buter, comment on peut être sur que tu en feras pas autant?! »

Haut-bas, haut... Ho-ho ! La tête brûlée m'a refroidie direct avec sa gueulante ! Je suis carrément restée bloquée dans ma position accroupie. On aurait dit que je coulais un bronze pendant que je me tenais à une rambarde invisible ! Pis, j'avais pas remarqué que tout le monde s'était tourné vers la méga-boule. Mais-euh, c'est nul !

« On n'est pas là pour faire une séance de fitness... »

J'ai dit ça d'une toute petite voix, parce que le silence s'imposait de tout son poids, si ce n'est pour Miss Star Trek et le blondinet qui se font des messes basses. Ho chouette, une love story en live ! Moi qui suit fan des Feux de l'Amour et autres feuilletons à l'eau de rose, je trouve ça trop choupix... Mais il a raison, le samouraï roux : la situation est grave. Ce n'est pas le moment de se trémousser sur de la J-dance et de se faire des bisous. Imitant le rouquin pointant son cure-dent, je me tourne vers le binoclard, l'expression un peu pauvre.

« Bah, on est réunis ici pour quoi alors ? »

Zurui semblait contrarié par la réaction du roux.
Il s'attendait à des crises de nerf, de la panique, mais pas une franche hostilité.
Il voulait garder les explications pour pour plus tard afin de les motiver à enfiler la combinaison, mais cet excité risquait de les distraire.
Ce n'est pas mon "jeu", et aucun d'entre nous n'a le choix.
Il enchaina, certain que la sphère allait le couper dans ses explications.
Nous n'aurons que quelques minutes pour nous équiper avant d'etre téléportés sur le terrain de chasse.
Nous ne pourrons pas quitter le terrain de chasse par nos propre moyens, sous peine de mort.
A la seconde où la cible sera abattue, nous serons renvoyés ici, soignés de toutes blessures faites durant la chasse.
Les chasseurs morts ne reviennent pas.
Les chasseurs ayant tué assez d'alien pour un total de 100 points peuvent demander à oublier tout ce qui concerne cet endroit et reprendre leur vie.
Il se tourna vers Nakomi, reprenant son souffle.
Et pour répondre à ce paradoxe, nous sommes tous des clones dont la mémoire s’arrête à avant l’événement qui a tué les originaux.

Dans un premier temps Nakomi resta figée en observant le roux péter un câble. Elle ne savait pas quoi faire. Ce n'était pas Ikari. Il était toujours calme et maître de lui. Qu'il menace les gens n'était en soit pas très étonnant, mais qu'il le fasse sous le coup de la panique.

Le problème venait des gens justement. Il y en avait trop. Trop pour Ikari en tout cas, autant de gens dans une seule pièce. Des gens vraiment bizarres qui faisaient du sport ou des messes basses alors qu'un homme en menaçait un autre, mais ca c'était son point de vue.

Des doubles hein ? C'était dur a concevoir, surtout pour son esprit pragmatique, mais pour l'instant ce n'était pas le plus important. Elle avait écouter les règles.

"-Les chasseurs ayant tué assez d'alien pour un total de 100 points peuvent demander à oublier tout ce qui concerne cet endroit et reprendre leur vie."

Intéressant. Partir et tout oublier. Encore fallait t'il y croire, mais si elle était réellement un back up créée par clonagé, alors effacer une mémoire devait être une modalité.

Alors Nakomi s'avanca vers Ikari, elle doutait qu'il l'attaque elle aussi, mais dans cet état de nerfs elle n'en savait rien, même si elle était prête a prendre le risque. Elle pris le visage du roux dans ses mains et colla son front au sien, avant de plonger un regard tendre dans ses yeux.

- Shhhhh... Regarde moi, juste moi. Personne d'autre. On va faire ce qu'il dit. On ne se sépare pas, on reste tout les deux. On survivra. Peut importe ce qui se passe, on restera ensemble d'accord ? En attendant on a pas le choix. On attend d'être dehors et on avisera. Ensemble. Ca te va ?