Ce cri avait stoppé Kuma. Qui l'eut cru ?

Il est actuellement tétanisé. Ce hurlement est symbolique.
Des images ressurgissent des tréfonds de sa mémoire.
Un cri pouvant paraît anodin qui ravive des souvenirs détestables et le paralysent.

Son esprit, comme un magnétoscope détraqué, repasse ce son atroce sans arrêt. Il résonne et se fond à un autre similaire, celui-ci empreint au passé.
Les cris de sa mère violée devant ses yeux d'enfant.

Devenu blanc, la bouche pâteuse et le corps gelé, il commence à relâcher inconsciemment la pression qu'il exerçait jusque là sur son ennemi. Le cadet de ses soucis désormais.
C'est alors que ce Sakyo prend la parole pour lui parler, parvenant à chasser ses tourments un instant.
Mais il en ramena de nouveaux...

Le regard changé, il le fixe lui, puis la jeune femme qui intervient. Il se met à trembler, comme déboussolé.
Il saisit malheureusement le fond de leurs propos qui leur demandent de lâcher cet enfoiré.
C'est ce qu'il ne fallait pas dire, et il interprète ça comme un ordre. Ce qu'il ne peut supporter, pas dans son état.
C'est la goutte d'eau qui fait déborder ce vase.

Hors de lui, la rage s'empare désormais de son âme.
Il vocifère, son regard haineux plongé dans celui de Sakyo.

" TA GUEULE !!! Pour qui tu te prends, petite merde ?!!! Qu'est-ce que tu sais ?! Hein ?! Tu ne sais rien de moi !!! Vous ne savez rien de moi !!! "

Sa déconcentration et son relâchement lui valent alors une contre-attaque qui le fait lâcher prise, il recule...

Ce cri avait sauvé Kuwabara.
Il remercia la saloperie capable de pousser ses cordes vocales à de telles acrobaties, bien que sur le moment il fut saisi d'anxiété en l'entendant.

Les contrôleurs firent de leur sienne subséquemment. Ils semblaient remarcher. Coïncidence ?
Ce fut au tour du bigleux et la geisha d'essayer de dissuader le colosse, qui avait l'air tout à coup bien perturbé. Le destin l'avait lâché, mais revenait à lui comme un boomerang apparemment. Le Défloreur avait remarqué le relâchement et la déconcentration subite de son ennemi, alors il fit mouche et ne se fit absolument pas prier.

Avant que sa grosse voix ne se fasse d'avantage entendre, il lui fit fermer sa gueule en frappant avec une grande violence son front contre sa face.

" Mange ça ! "

Oeil pour Oeil, Dent pour Dent, Crâne contre Crâne.

L'offensive fut brutale, imprévue et fructueuse. Grâce à elle, il fut libéré.
Le colosse était sonné, tout comme lui, mais c'était très léger.

Afin d'éviter un nouvel assaut, il bondit en arrière et dégaina son sabre à une rapidité épatante, faisant jaillir sans problèmes la lame en menaçant son agresseur.

" J'aurais aucuns remords à te tailler en Maki, connard. "

Un sourire narquois naquit sur le coin des lèvres de Kuwabara.
Si cette brute tentait encore de l'atteindre dans ses conditions, seul contre la majorité, il était un sérieux candidat au suicide...

Alors qu’Eileen faisait mijoter son petit plat, tout en savourant cette cigarette si généreusement donnée, elle n’avait nullement fait attention aux autres personnes qui les entouraient. Pour le coup, elle ne pouvait pas voir la bête féroce qu’était devenue un homme trapu, qui fixait avec haine et violence Kuwabara, comme dans un désir incontrôlable de vengeance.
Ni une ni deux, il chargea comme un buffle sur le jeune homme si séduisant, à qui vraisemblablement il ne voulait pas du bien. Mais sa proie n’était pas dupe, et voyant l’animal arriver, il s’empara d’Eileen fermement, contre lui, en se propulsant plus loin, pour la mettre à l’abri.
De ces bras, Eileen n’aurait voulu ne jamais en partir.

Et tout s’enchaina très vite et la demoiselle ne voulait qu’une chose ; que son protégé explose littéralement son adversaire. Elle aimait ça, les hommes forts, braves, vaillant. Et c’était tout ce qu’incarnait Kuwabara selon elle. La bourgeoise restait impressionnée devant sa carrure et sa maitrise parfaite de la situation en début de combat, sembla sous la vague d’une nouvelle attaqua faiblir, jusqu’à s’en retrouver coincé. Dans un mélange de déception et de haine envers l’adversaire, Eileen serrait les poings, dans le seul espoir de le colosse trapu se faire littéralement ridiculiser.

« FUCKING HELL ! »

Lâcha-t-elle, à l’entente de ce cri glacial, suraigüe et complètement plombant qui la fit sursauter. C’était tout sauf humain, ça. Pétrifiée, la demoiselle sentit la terreur s’emparer de son corps, et glacer son dos. Les yeux ronds, elle commençait à découvrir dans qu’elle sorte de mission, elle avait été envoyée. Mais elle avait besoin de lui, de Kuwabara, pour survivre, et surtout, pour ne pas être tétanisée comme maintenant. Elle inspira une grande bouffée d’air, et bomba le torse ; elle n’allait pas si faire intimider par si peu. Ce qui l’attendait serait visiblement d’une horreur et d’un désastre sans pareil, mais, visiblement on était obligé d’y passer.
Reconcentrée sur l’affront, la grosse brute révulsante semblait elle aussi traumatisée par le cri qui venait de résonner contre les parois de la salle. Un souvenir douloureux peut-être ? Quoi qu’il en est, il relâcha sa victime, et s’emporta violemment contre le jeune écrivain. Décidemment, aucun sang froid celui là. Et il semblait aussi lui manquer une case au passage, pour réagir aussi agressivement sur des inconnus.

Dans un éclat de force, Kuwabara repoussa avec violence son agresseur, le frappa brutalement, et le menaça férocement d’une lame brillante et polie. Bouche bée, et admiratrice du spectacle, Eileen, regardait son nouveau compagnon avec un sourire éclatant, et une touche d’excitation, sans hésiter. Il n’avait peur de rien, ne reculait devant rien, et lorsqu’on voulait se frotter à lui, on trouvait obligatoirement la mort, ou alors une défiguration permanente.
Mais soudainement, la demoiselle se sentait timide, et n’osait trop approcher le jeune homme, qui devait être encore sacrément énervé. Elle se contenta de le fixer dans les yeux, d’un regard implorant et à la fois admirateur ; elle n’avait qu’une envie, c’était qu’il retourne la voir.

« Vraiment impressionnant … »

Murmura-t-elle, le sourire aux lèvres.

Les blablas succédèrent à la panique.
Le grand et costaux japonais, prit de rage soudaine se rua sur le dragueur. Ce dernier l'esquiva, mais une récidive du gros lui permit de s'emparer du bouclé, le décollant de terre dans une puissante étreinte.

C'était la nouvelle attraction de l'instant. Mais Antonio n'éprouvait aucun affect ou intérêt envers l'agression. Qu'ils se débrouillent... Ces singes...

Il commença alors à se diriger vers l'escalier en colimaçon, attendre l'arrivée des ennemis n'était pas la meilleure des stratégie, une embuscade serait rapidement survenue s'ils stagnaient tous dans le hall. Et Rossa serait plus à l'aise en étant libre de ses mouvements.

Soudain un cri nouveau se manifesta, plus glacial et non-humain. L'ennemi était là.

Le brouhaha avait attiré un des martiens. Peut-être le martien nurse.
Ce qui fut d'ailleurs signalé par le contrôleur du français qui se mit à scintiller, indiquant dorénavant la position d'une créature.

Le cri et le PCP fouettaient le sang du combattant, d'une certaines manière il souhaitait le confrontation...

* Enfin ! *

* 1er étage... En route. *

Un nouveau test permit de constater que la combinaison n'était toujours pas opérationnelle. Mais attendre un retour à la norme de tout le matériel ne semblait pas une option sur laquelle baser ses mouvements.

Rossa reprenant fermement en main ses armes, accéléra le pas, trottinant vers l'escalier et l'étage supérieur.

Le contrôleur avait signalé un point, la taille des plafonds suggérait que le martien devait avoir une taille moyenne, un seul ennemi présent ? Peu probable. Les martiens skulls avaient été nombreux, tous du même genre...

Plusieurs nurses étaient surement éparpillées dans les locaux...


La suite dans : (6) La Tour vitrée / Hall & Accès.

Plusieurs réactions s'enchaînèrent. Et ce fut avec stupeur que l'écrivain sentit une main douce se poser sur son bras. C'était Himiko. Il n'imaginait pas que ce soit cette femme qui ose l'empêcher de quoique ce soit. Ses propos étaient assez étranges par ailleurs. La discipline militaire? Mais enfin, comprenait-elle qu'il n'y avait rien de militaire dans cette situation? Non, c'était autre chose, c'était une menace bien différente. Cela dit, il comprenait ses paroles et en tenait compte. Mais il le fallait, oui... il fallait absolument que tout le monde sache. Malheureusement, la réaction de Kuma ne fut pas celle qu'il attendait. Et pourtant... il aurait dû le prévoir, suite à ce qui s'était passé dans la chambre.
Tout s'enchaîna très vite. Un coup de tête partit et Kuwabara, métamorphosé en sabreur avait fait des pas en arrière, menaçant clairement son adversaire de mort. Et comble du comble... Une femme venait dans ses bras. Non... elle ne pouvait pas encore comprendre... Sakyo tourna vite la tête vers Himiko, lui fit un signe d'acquiescement, lui signifiant qu'il avait compris, puis il se mit face au katana, mettant ainsi le colosse derrière lui. Il risquait sans doute de se faire bousculer si ce dernier décidait encore une fois, dans l'impulsivité, de se battre. Mais c'était sans doute nécessaire.

Le présumé Kendoka en joue, il éleva la voix de nouveau.

"La discipline militaire n'a rien à voir avec ça! Cet homme, il nous cache des choses! Je l'ai vu dans la chambre! Il a échangé les combinaisons dans deux valises!"

Il regarda l'assemblée, espérant y voir un semblant de compréhension. Mais il jugea que ce n'était pas assez. Il ajouta alors le fameux détail qui l'avait laissé penser qu'il était face à un violeur.

"Le vrai surnom de cet homme, accordé par Gantz, visible sur la valise... C'était "Défloreur"! S'il a voulu le cacher, j'ai toutes les raisons de penser que c'est un violeur!"

Encore une fois, il regarda tout le monde. C'est là qu'il remarqua qu'Antonio n'était plus là. Mais ce n'était qu'un détail. Il avait besoin de prévenir tout le monde. Et notamment cette femme imprudente, cueillie aux bras du violeur...

"Et ça expliquerait certains rapprochements... Pensez ce que vous voulez, mais j'accorde bien plus de confiance à cet homme derrière moi. Compte tenu de la situation, ce n'est pas à moi de me ressaisir, Himiko. Comprenez le, je vous en prie..."

Le destin avait décidé d'être lunatique. Il revenait pour mieux se dérober, une vraie catin.

Les choses semblaient se tasser mais il fallut que cette fouine à lunettes fasse une révélation déroutante, donnant un éventuel sens à l'attaque jusqu'alors injustifiée du géant.
On l'avait démasqué.

Kuwabara avait alors le regard camouflé par sa longue chevelure bouclée. Des tas de choses lui passèrent à travers la tête : questions, injures, mais surtout, solutions. Son accusateur avait commis l'erreur de lui laisser trop de temps pour modeler sa réponse.

Désormais dans la peau d'un rôle précis, il endossa un passé théâtral puis entra sur scène avec brio.
Sa voix devenue grave s'éleva soudain et trancha l'air.

" Appelle-moi violeur de nouveau et je me ferais un plaisir de t'écharper... "

Kuwabara redressa la tête, dévoilant un regard différent. Ce n'était plus la colère qui s'exprimait à travers ses pupilles mais de la haine pure et dure. Il avait désormais un air aussi menaçant que le bulldozer chauve, si ce n'est plus.
Le ton de sa voix grimpa d'un cran lorsqu'il répliqua, vibrante de rage.

" Ma soeur est morte après avoir été violée, fils de putain !! Il n'y a rien que je hais plus qu'un violeur, t'entends ?! "

Ses mains se contractèrent à l'extrême et son visage adopta un nouveau faciès, crispé.
La combinaison sembla même grincer. La mise en scène était du plus bel effet.
Le réalisme au rendez-vous, le jeu d'acteur de Kuwabara était à l'instant irréprochable. Il devrait être acteur.
Il avait passé sa vie à tromper les gens qui l'entouraient, à les manipuler, jouer la comédie était inné chez lui. Il dévoilait maintenant l'étendue de son art.

Le souffle court, il enchaîna, une main sur le second holster vide accroché à sa cuisse, celui-même qui maintenant le Katana auparavant.

" J'ai volé un holster supplémentaire dans une des boîtes, parce que j'en avais besoin et j'ai camouflé ça. Oui, je suis un sale opportuniste cleptomane, Détective Conan de mes deux, mais pas un violeur !! "

Il fit monter les larmes et les essuya brutalement avant qu'elles ne coulent, en pestant.
Effet dramatique assuré et il ne tombait pas dans l'excès ou le burlesque.
Actuellement, l'histoire du holster était fausse, toutefois qui pourrait le confirmer à part Sakyo lui-même ?

La gorge nouée, il commença à relâcher la pression qu'il maintenant jusqu'à présent.
Pas un regard n'avait été accordé aux autres, ni à Eileen, cible directe de ce nabot perspicace qui venait d'entrer au sommet de la liste noire du Défloreur. Il avait bien joué à son sens, restait à trouver une sortie digne de ce nom. Ce fut l'Européen grimpant les marches qui lui offrit la diversion idéale.
Il le désigna du menton.

" J'ai mes raisons d'agir et tes conclusions de merde me font perdre mon temps. Je récupérerais cent points. Essaye seulement de m'en empêcher avec tes suppositions... J'aurais cent points. "

La carte de la détermination.
Il devait oublier sa proie un instant pour donner du crédit à ses propos. Il devait être obnubilé par les cent points, pour une raison qu'il avait déjà inventé. Une raison bien barrée. Tout comme il avait d'ors et déjà inventé de multiples raisons pour justifier ce rapprochement souligné comme douteux avec la plantureuse Hyde.

Comment faisait-il pour que ce soit si crédible ? La réponse était simple : il n'incarnait pas un personnage, il le devenait entièrement.
Avec de la chance, Hyde aurait été convaincue si Sakyo avait réussi à semer le doute. Il ne se retournerait pas pour le savoir, elle pourrait le rattraper.
Il était déjà parti, rejoignant les marches et les grimpant rapidement, sous les yeux d'un Kuma sceptique.

Une excellente performance.


La suite dans : (6) La Tour vitrée / Hall & Accès.

Akane observait les réactions diverses et variées des autres gantzers. Takeshi et Sakyo tentaient de rassurer tout le monde, ce dernier étant néanmoins un peu plus actif. Inaba apparut et donna des directives que personne n’écouta. Pour sa part, la militaire ne tenait pas à obéir de façon trop visible à la noble, pour ne pas lui faire courir de risque … les autres arrivaient peu à peu. Akane préférait rester sur le qui-vive pendant que les discussions continuaient … Zurui tomba mais se releva de lui-même avant que la jeune femme ait le temps d’intervenir pour l’aider. Elle ne l’aurait pas fait pour tout le monde mais il semblait quelqu’un de bien. Les médecins semblaient choqués par ce lieu et pour cause, de leur propre aveu, ils avaient été tués ici même … serait-il possible que le martien les ai tués … qu’il ait tué tout le monde …

A ce moment-là de sa réflexion simple, ça changeait des précédentes, le colosse s’en prit au gars qui fumait sa clope, et Sakyo demanda que personne n’intervienne alors que le nonchalant semblait sur le point de passer un sale quart d’heure. A moins qu’on lui demande expressément de l’aide, la militaire n’allait pas faire la police, elle n’était pas en service … et puis le martien se manifesta, poussant un cri à glacer l’échine. Ca n’impressionnait guère la japonaise mais elle comprenait leur ennemi. S’il les attendait, leur conversation devait le gaver, et de toute évidence, le martien n’était pas une oie …

Elle était facile, celle-là.

Le cri tétanisa le colosse qui relâcha sa proie, se prit une contre-attaque mais la confrontation était finie, au moins pour un temps. Akane remarqua alors pour la première fois que la brute semblait avoir un trauma très important. Après tout, on ne se bâtit pas toujours un corps comme ça pour s’admirer dans la glace d’une salle de musculation … au demeurant, elle n’en avait quand même rien à foutre. Son indulgence, sa tolérance ne signifiaient pas qu’elle était une sainte … au contraire, si elle n’avait pas rencontré Takeshi, elle se serait posée des questions perverses sur la brute … ce n’était pas parce qu’elle n’avait pas aimé au premier abord sa gueule dans la chambre qu’elle devait absolument rester dans cet état d’esprit …

L’européen musclé se barra en premier. Après avoir clamé sa vertu avec peut-être un peu trop de véhémence, le fumeur partit aussi. Le groupe se disloquait déjà, mais d’un autre coté … pouvait-on parler de groupe, ou juste d’un agglomérat d’individualités … au moins le contrôleur marchait à nouveau … la militaire se leva et rejoignit tranquillement Inaba, s’arrêta à sa hauteur et dit à la cantonade :

"A priori, on n'a aucun moyen de communiquer si on se sépare."

Pas de talkie-walkie intégré à la combinaison, ni au contrôleur, aucune vision nocturne et pas le début d’une tactique. Si ça continuait, Gantz allait les surnommer « la Kokass Team » ... Akane étant nouvelle dans ce jeu cruel, elle ne mènerait donc pas le groupe. Sakyo ou Takeshi semblaient plus indiqués, encore que ce dernier avait un taux de perte grave, étant le seul à avoir survécu en quatorze missions. Le seul impératif de la militaire consistait à assurer en priorité absolue la survie d’Inaba.

Takeshi était demeuré observateur du début à la fin.
Pour de nombreuses raisons, il avait décidé de ne pas prendre part au conflit et ce bien avant que Sakyo ne le demande, sauf en cas de menace de mort. A vrai dire, ce genre de querelles et de conflits mineurs ne l'intéressaient pas, ce pourquoi il tournait son regard ailleurs, vers les portes battantes à semi-ouverte.

Ses yeux manifestaient une sorte de crainte, ou un intérêt nouveau.
Il avait senti comme une présence, une ombre qui les guettaient dans l'obscurité de ce hall.

* J'ai un pressentiment... il y a quelque chose. *

Sur ses gardes, il se détourna. Quelques secondes après, un hurlement lointain rappela tout le monde à l'ordre. Pas de doute, l'ennemi était là et attendait.
Le guerrier poussa un soupir.
Il n'y avait plus de temps à consacrer aux enfantillages.

Déjà, des personnes se détachaient du groupe pour aller trouver l'ennemi, apparemment aux étages supérieurs. Déterminé, Takeshi attendit un instant avant de prendre une décision, même s'il avait bien une idée de son évolution.
Comme à chaque mission, solitaire et dangereuse.

Inutile de dire à quel point Konoe est effrayée - au moins autant que Masatami, et à quel point elle buvait par litres les paroles de son chevalier blanc. (noir, actuellement)

Comme une zélote, elle supporte son messie de toute son âme, bien que la peur l'empêche de manifester une réelle ferveur.
D'une certaine manière, l'effroi généré par ce cri infernal lui permet de se rapprocher de Sakyo-sama, à qui elle se colle presque.

D'une voix timide et inquiète, elle essaye d'attirer son attention, se triturant nerveusement les doigts à l'idée de lui adresser la parole. Son petit coeur s'emballe.

" Hum... Euh... Sakyo-sama... Qu'a... qu'allons-nous faire ? "

En lui posant cette question, la jeune fille désigne cette personne comme un meneur, un leader réel.
Le regard implorant, Konoe plonge ses yeux dans ceux de celui qui illumine ce hall.


Sakyo devait désormais assumer les lourdes responsabilités qui émergent de ce rôle.

Le cri avait laissé Yarashin de glace, littéralement.
Il était figé le bras en l'air alors qu'une stalactite de gel remplaçait sa colonne vertébrale.
Bordel, ça nous a entendu...
Un autre bruit le fit sortir de sa torpeur juste à temps pour lui éviter un relâchement sphinctérien dans une combinaison relativement étanche.
Il baissa le bras pour contempler son contrôleur, toute peur balayée par la joie de pouvoir enfin utiliser son contrôleur.
Un plan de chaque étage était chargé, dont l'un comportait un point rouge.
L'otaque s'apprêta à regarder le temps imparti lorsqu'une nouvelle harangue captiva son intérêt.
Sakyo dévoilait ses cartes : il accusa le vétéran d'être un violeur, ce à quoi l'accusé répondit qu'il avait une soeur violée.
Yarashin écouta la défense avec l'attention d'un juré, lui laissant le bénéfice du doute jusqu'au moment où il mentit.
Il prétendait qu'un de ses holsters, celui-là même avec lequel il était apparu, provenait de la valise que Yarashin portait encore et dont lui-même avait tiré un holster qu'il portait à la cuisse.
Il se félicita d'avoir choisi Sakyo.
Qui sait ce que ce malade pouvait avoir l'idée de faire pendant que l'alien le traquait?
Cependant, il manquait des preuves à Sakyo, aussi Yarashin décrocha le holster pour le remettre dans la valise, laissant le pistolet au sol.
Le temps qu'il arrive à hauteur du "procureur", l'accusé s'était déjà carapaté.
Il se contenta de se placer dos à l'escalier, face au public pour brandir la valise au nom de "défloreur" et finalement l'ouvrir, déballant son contenu à tous.
Il pointa le holster du doigt.
Cet homme, dont je salue la performance au passage, prétend avoir ce holster sur lui. Je peux vous jurer qu'il portait déjà deux holsters à son arrivée. A vous de voir si vous êtes convaincu.
Il réagit ensuite à la remarque d'Akane.
Qui a un portable à mémoire externe?
Il sortit le sien et en extraya une carte mémoire pour montrer de quoi il parlait.

Jérôme ne se lamentait pas sur son matos défectueux. Roi de la débrouille, il trouverait bientôt de quoi palier au défaillance de Gantz.

Soudain, un cri strident comme la morsure d'une scie circulaire retentit.

*Putain, même Eric Adams braille pas comme ça!*

Plus important, Antonio venait de se mettre en mouvement. À ce moment précis, Jérôme se redressa et lui emboitât le pas. Il avait remarquer que le contrôleur d'Antonio fonctionnait. Peu être que le reste du matériel fonctionnait aussi. Il le saurait bien assez tôt.

*Un homme prêt passe à l'action!*

Kuwabara les rattrapait peu après, une expression complexe sur le visage.

(6) La Tour vitrée / Hall & Accès.

PS:l'article en anglais dépeint mieux encore la référence que j'essaie de faire.

Trop effrayé pour porter un jugement de valeur pour savoir à qui il fallait faire confiance, Masatami écoute cependant le groupe.

Alors très inquiet pour sa survie, le garçon vérifie son équipement et découvre avec stupeur que son holster n'est pas là. Inconscient de l'avoir fait tomber dans la chambre dans sa hâte, il remet immédiatement en cause le présumé violeur, s'adressant d'une voix déchirée aux accusateurs.

" Il... il m'a volé le mien ! "

Vu que tout le monde fait une affaire d'état pour ce holster, il commence à croire qu'il est vital.
Le regard fébrile, il fixe tour à tour les personnes devant lui, toujours à genoux dans son urine.

Bien que le fait d'avoir été dévaliser l'énerve, il ne peut pas vraiment en vouloir au commanditaire, d'une part car il n'a pas les moyens pour se venger, d'une autre parce qu'avec un peu de courage et d'intelligence, il aurait été le premier à faire la même chose.

Masatami est loin d'être blanc comme neige mais il n'y paraît rien.

Et voila le groupe se dispersait a présent et il se retrouvait partagé entre protéger les gens ici et aller tuer le monstre directement. En tout cas ils faisaient tous une discussion incompréhensible sur un vol de holster et de viol sans que aucune preuve ne soi vraiment fournis.

Pour le moment il trouva que le groupe de tête était un peu léger, mais suffisamment fort et c’était pareil en bas à cause des « faibles ». Du coup le voila qui se triture les neurones pour savoir ce qu’il fait.

- " Écouter, maintenant va falloir se décider, soi vous attendez ici, soi on monte. On peu aussi essayer d’allumer la lumière même si je ne sais pas comment… "

Heureusement pour lui l’obscurité empêcher de montrer à quel point il rougissait en même temps qu’il s’exprimait en public. Là encore ça ne servait a rien d’aller tous dans les couloirs tous ensemble vu leur taille, en attendant Kentaro se plaça sur l’escalier a quelques marches du sol l’extincteur a coté de lui. Pile entre les deux groupes prêts à rejoindre l’un comme l’autre. Des groupes de deux ou trois seraient le plus simples à gérer, mais la décision appartenait à la majorité.


En tout cas, il ne voulait pas abandonner un groupe, mais il le faudrait peu être…
Peu être Sakyo, Takeshi ou même Akane aurait une idée car lui n'en avait aucune de précise. Il l'espérait.

Et il se défendait bien, le bougre... Une performance théâtrale qui avait de quoi faire rougir de honte les acteurs les plus connus. Mais Sakyo restait sur sa position. Il avait tout vu. Et utiliser un tel mensonge pour justifier le fait d'avoir caché son pseudonyme, c'était sans honneur. Irrespectueux pour toutes ces personnes qui avaient pu vivre ce traumatisme. Cet homme là était dangereux. Peut-être même plus que le monstre lui même.
Il s'en était allé ensuite, peut-être en comprenant que tout le monde ne le croirait pas, mais aussi parce qu'il avait une mission. Comme tous les gantzers ici présent. Sakyo, prêt à se justifier de nouveau entendit alors son nouvel acolyte, Yarashin, faire quelques déclarations. Au final, c'était lui qui avait de quoi apporter le plus de preuves. Mais tout cela fut rattrapé par le jeune Masatami, jusque là silencieux, qui accusa le violeur de lui avoir dérobé son holster. Ce qui était impossible. Sakyo avait surveillé le malfrat durant tout ce temps dans la chambre, et jamais il ne s'était approché de l'adolescent.

C'est à ce moment seulement qu'il remarqua que Konoe s'était presque collée à lui. Il se félicita encore une fois de toute la confiance qu'elle lui accordait, mais le fait de lui demander ce que tous devaient faire à présent. Il regarda Takeshi, le fameux vétéran. Sans doute qu'en ce qui concernait le combat, il pouvait leur apporter quelques suggestions et informations. Mais actuellement, il avait aussi d'autres priorités. Masatami n'avait toujours pas vêtu sa combinaison et traînait dans son urine... Ce détail fit hausser le sourcil à l'écrivain qui se désola pour le jeune homme. Il alla vers lui, alors.

"Je t'assure, je l'ai surveillé. Jamais il ne s'est approché de toi ou de ta valise. Le holster n'est pas trop important comparé à la combinaison alors habille-toi."

Il se retourna le reste des gens. Akane avait relevé le problème de la communication, et en ce qui concernait Sakyo, il n'avait pas de portable. Seulement son ordinateur. Quant à Kentaro, qui préconisait l'idée d'allumer la lumière, il se rappela que certains avaient relevé l'information de Gantz, comme quoi cette dernière aimait la lumière. Le romancier n'accordait pas vraiment d'importance à ce type d'infos, aussi il était passé totalement à côté. Mais vue la situation, il fallait certain s'appuyer dessus...
En regardant le groupe, il remarqua que déjà, plusieurs d'entre eux étaient partis à l'étage. Certains étaient donc isolés. Même s'il ne s'inquiétait pas pour Kuwabara ou Antonio, il imagina que le pire pouvait peut-être arriver à l'autre français, Lantier.

Il montra l'adolescent d'un geste de la main et éleva la voix à l'attention de tous.

"Pendant qu'il se change, nous allons tous d'abord écouter Takeshi. Pour la lumière, nous utiliserons les moyens du bord. C'est à dire les contrôleurs. On peut éventuellement se servir de mon ordinateur comme d'une torche. Trop de lumière serait dangereux face aux nurses, il semblerait... Quoiqu'il en soit, si vous avez un portable, signalez le à Yarashin. Et surtout, il ne faut pas nous séparer. Personne ne doit être isolé. Nous devons rester groupés. D'autant plus qu'il n'y a pas que l'alien qui soit un ennemi actuellement..."

Il regarda son contrôleur de nouveau. Le point rouge était gros... Très gros. Peut-être trop pour lui. De son souvenir, la taille des points rouges était proportionnel à la quantité d'ennemis présents ou la taille même du monstre.

"Le point rouge est gros sur le contrôleur. Ce qui veut dire qu'on aura affaire à quelque chose de très dangereux. Alors quoiqu'il arrive, restez groupés. Et si on doit fuir, on fuit ensemble."

Il posa les yeux de nouveau sur Takeshi.

"Si vous avez des informations ou une certaine aide à nous apporter, Takeshi-san... Cela pourrait sans doute tous nous préparer."

Quand Sakyo le tira en arrière. Le vieil homme le vit d’un mauvais œil mais avec du recule il avait eu raison de faire cela. Le géant était trop enragé pour être raisonné et en restant sur son chemin il n’aurait gagné que des coups. Il suivit du regard l’agresseur qui chargea de nouveau mais qui cette fois-ci fit mouche ne réussissant à saisir sa cible.

Il regarda Sakyo pour savoir si il allait afin d’éviter que cette étreinte devienne mortelle pour l’homme aux cheveux bouclés. Soudain, un cri comme il n’en avait jamais entendu vint trancher dans l’agitation qui se faisait. Vargas ne put s’empêcher de sursauter une première fois en réponse à l’horreur qu’avait laissé imaginer ce cri, puis une seconde fois lorsque l’écran du contrôleur s’activa.

*Mon dieu.*

Il porta une tremblante à l’écran et examina la carte. Elle semblait présenter les différents étages de l’hôpital, ainsi qu’un gros point rouge au 1er. Leur cible était donc à cet endroit. En sachant maintenant où elle était, si il n’y avait pas eu cette délimitation de zone il aurait tout de suite pris ses jambes à son cou. En relevant le montant, il remarqua qui son reflet ne paraissait plus dans la paroi de verre la plus proche. Il fit de grand geste vers ceux qui assistait au contre de Kuwabara mais personne ne sembla voir ce que le vieil homme faisait.

*Quelle technologie impressionnante.*

Voyant l’écrivain porter dévoiler à tout le monde les soupçons qu’il avait. Le vieillard désactiva la fonction. Il vérifia que son reflet était bien revenu puis écouta ce que disait le jeune homme. Vargas avait eu un mauvais pressentiment en voyant cet homme débarquer dans la chambre et se comporter ainsi avec la jeune femme même si elle n’avait montré aucun refus à se faire draguer.

Le vieillard écouta les réactions de ceux qui avait à dire quelque chose sur ces soupçons tout en suivant du coin de l’œil ceux qui partaient pour traquer ce qui avait poussé ce cri.

Les paroles de Konoe reportèrent son attention sur la menace qui rôdait. Il s’approcha de Sakyo. Vargas s’était ressaisit, il avait arrêté de trembler. En espérant que la peur ne l’emporterait pas.

« Je suis prêt à vous croire mais nous oublions le plus important. »

Il regarda Eileen.

« Mademoiselle libre à vous de prendre en compte nos soupçons. »

Son regard pivota vers Kuma.

*Vous avez peut-être de bonnes raisons.*

Puis s’adressa à tout ceux qui voudraient bien l’écouter, en fixant Sakyo.

« Occupons-nous d’abord du problème majeur. Sakyo vous dites que cette chose est probablement très dangereuse alors nous devrions nous organiser pour qu’on puisse tous rentrer chez nous. »

Vargas sentit comme une anse de courage monter en lui lorsqu’il se tourna vers Takeshi attendant une réaction de sa part.

De la stature de brave, de dominant, de mâle par excellence, l’image de Kuwabra fut soudainement souillée. Le jeune écrivain décida de l’attaquer, révélant à qui voulait l’entendre qu’il avait volé des armes, et qu’il était surnommé « défloreur », ceci faisant d’après lui allusion à des abus sexuels, des viols. Et la réaction de l’accusé fut immédiate et sanglante. Il perdit son sang froid, et laissa tomber le rideau, à tout ce petit monde, de ce qu’il ressentait vraiment. Il hurla, se débattit, et défendit sa cause avec son âme, prônant son innocence, et venant même à faire fourcher sa langue sur sa vie privée, et sûrement intensément douloureuse.
Touchée, et émue, Eileen, resta dans son coin, observant la scène de dispute. Le jeune homme restait de marbre à toute cette sérénade, ne semblant pas réellement convaincu. Pourtant, convaincue, la demoiselle bourgeoise l’était bien. Comment pouvait-on traiter Kuwabara de violeur ? Sous quels prétextes, quelles accusations fondées ? L’Apollon reprit du poil de la bête, et quitta les lieux la tête haute et avec ambition. Il n’accorda plus un instant à Eileen, cette dernière soudainement mal à l’aise. Elle resta un court instant immobile, les yeux rivés au sol. Alors tout se terminait déjà ainsi ? Tout était fini, avant même d’avoir commencé ?

* Un violeur, lui ? *

Perturbée par ce coup de théâtre, la demoiselle commençait à sérieusement se poser des questions. Elle ne doutait pas de la sincérité de son compagnon jusque là, mais cette nouvelle lui rappela qu’elle ne le connaissait que très peu, et que, tout comme elle, il pouvait très bien se faire passer pour quelqu’un d’autre, la leurrer.

* … Non, c’est impossible. Il aurait déjà fait son affaire dès le début, trop de situations propices ce sont présentées. Et puis, il croit réellement qu’il peut me berner lui ? Ah ah, on ne joue pas dans la même cours, à ce niveau là. *

Débattit-elle, intérieurement. Aveuglée par son égo et convaincue de sa supériorité flagrante par rapport à lui sur ce petit jeu là, Eileen n’hésita pas une minute de plus ; son bel ami était atteint, blessé, et c’était une occasion pour prouver qu’elle était de grande bonté, et qu’elle savait apaiser les maux. Enfin, qu’il accepte de lui parler ou non, elle lui montrerait bien qu’elle sera quand même là.

Mais avant qu’elle s’apprête à suivre ses traces, un vieillard l’interpella, comme pour lui redonner le goût du doute. Il la laissait libre de s’inquiéter ou non, à propos de cet inconnu de tous. Eileen laissa paraître comme un voile d’émotion sur son visage, puis répondit froidement, mais calmement.

« Merci, mais je préfère me faire ma propre image des gens. »

Elle lui accorda un très bref sourire, puis tourna les talon, la démarche quelque peu mélancolique, mais elle savait ce qu’elle voulait ; toujours la même chose depuis le début, ça n’avait pas changé. Avec lui, ça n’était pas pareil. Elle ne le voyait pas comme une ridicule petite chose, mais comme l’incarnation parfaite selon elle de l’Homme. Elle qui habituellement adulée, se mettait cette fois-ci, à aduler.

➝ (6) La Tour vitrée / Hall & Accès.

Un procès suivi d'un débat ridicule eut lieu.
Takeshi s'exaspéra intérieurement du comportement général alors qu'un danger les menaçaient.

Enfin, la dispute inutile s'interrompit.
Sakyo lui adressa alors subitement la parole pour lui demander conseils, ce qu'il n'attendait pas. Embarrassé par ce rôle de vétéran vers qui l'on se tournait, il demeura muet, en partie dispensé en raison de nombreuses autres interventions extérieures.

Ce ne fut que lorsque les contrôleurs subirent de nouveaux bugs qu'il put prendre la parole et répondre. Faute de ne pas posséder de contrôleur, il se pencha sur celui d'Oji Chan. D'autres cibles apparaissaient.
Il en tira les décisions suivantes.

" Sakyo-san, la taille du point rouge n'est pas représentative de la cible, d'autant plus que ces dysfonctionnements sont à fréquence variables. Je pense que seuls nos sens seront capables de nous guider dans cette mission. " avait-il déclaré calmement en dévisageant Sakyo.

Il marqua un temps de pause, fixant les portes battantes menant au couloir du rez-de-chaussée, là où dorénavant un nouvel adversaire devait les attendre.

" Etant donné la grandeur du bâtiment et compte tenu de l'instabilité du matériel, je pense que séparer notre groupe est la meilleure chose à faire, en prenant soin de répartir nos forces d'une manière équitable. "

Au besoin, il justifierait sa proposition d'arguments si nécessaire, pour le moment il enchaîna, se servant toujours du contrôleur du grand-père auprès de qui il s'était agenouillé pour une meilleure visibilité. Son détenteur observait sans trop comprendre tout ce charabia.

" La configuration des lieux est telle que je propose une formation en... en Sushi. "

Il se désola de l'exemple, secouant la tête.
Ce n'était pas qu'il était obsédé par son travail mais... Il ne possédait aucun vocabulaire militaire, c'était d'avantage le domaine d'Akane, alors il devait utiliser ses propres mots. C'était la seule métaphore qui lui était venue à l'esprit pour illustrer son idée.

" En résumé, les deux groupes investissent séparément le haut et le bas, puis remontent progressivement pour finir par se rejoindre. " dit-il en mimant l'action avec ses mains.

A présent, il se tournait vers tout le monde.
Ils auraient peut-être des questions et des réponses, alors il patientait mais il ne fallait pas traîner ici.
Takeshi le sentait.

Conscient du temps que prendrait l'inertie publique à lui répondre, Yarashin sortit de la scène et son ordinateur.
Il tapota sur le clavier, puis inséra sa carte mémoire dans une fiche sur le côté.
Il valida un chargement puis remis la carte dans son cellulaire.
Celui-ci clignota avant de revenir à la normale.
Satisfait, il le rangea pour sortir le contrôleur.
Il remarqua que les signes de vie du premier étage avaient soudainement disparu.
Craignant un nouveau bug, il descendit d'un étage pour constater qu'il était toujours détecté.
Et en danger.
Takeshi prit alors la parole, proposant une tactique au nom pathétique.
Comprenant qu'il fallait maintenant se mettre en chasse, il rangea son portable et déboucla son fusil, non sans avoir au préalable consulté son manuel numérique.
Contemplant le fusil, il le manipula, marmonnant nerveusement.
Ici, le zoom. Là, la visée. Ici, le tir.
Une fois un certain nombre de manœuvres effectuées, il pointa le fusil vers les portes du couloirs et enclencha la gâchette supérieure, l'œil rivé sur l'écran.

*Ne prend-elle pas compte de ce que j'ai dit?*

Sakyo avait apprécié l'intervention de Vargas, mais s'était complètement désolé en voyant la réaction de cette femme. Qu'elle suive cet homme était compréhensible, mais désormais, le choix ne lui revenait plus qu'à elle. Il semblait même que l'on avait pas vraiment fait attention à ce qu'il avait proclamé. En vérité, tout le monde semblait bien plus concentré sur le sérieux de la mission. Le viol n'avait l'air d'être qu'une option, au grand désarroi du romancier qui était plus que jamais opposé à ce genre d'agissement.
Elle s'en était finalement allée, sans que Sakyo ne puisse vraiment la protéger. Il espérait que quelqu'un puisse veiller sur elle, car lui ne pourrait pas se le permettre. Certes, il voulait avoir ce statut de héros, celui qui aidait tous les autres. Mais actuellement, il ne pouvait pas encore se le permettre. Tout cela, il le ferait une fois qu'il aurait obtenu les cent points et de nouvelles capacités. Il devait se forger avant d'aider sans même savoir qui étaient ses ennemis.

Quoiqu'il en soit, Takeshi avait apporté des réponses lui aussi. Former deux groupes... Sakyo était assez réticent à cette idée, en premier lieu. Mais en réfléchissant, il finit par penser que si les groupes étaient bien constitués, ils pouvaient se permettre cela. Dans tous les cas, cette fois-ci, ils n'étaient pas tombés dans un piège. Ils pouvaient trouver l'ennemi, même si ce dernier avait sans doute été alerté par l'altercation de Kuma et de Kuwabara. S'en suivit une réaction étonnamment importante du pompier, qui considéra que cette altercation n'était qu'enfantillages... Cette simple qualification eut le don d'énerver l'écrivain au plus haut point. Décidément, on ne faisait pas attention à ses paroles. Le viol était mal, il fallait en prendre compte au même degré que cette mission. Ne pas laisser cet homme isolé avec une femme, c'était tout ce qu'il demandait, au final...

Le temps de se calmer, il inspecta ses armes. Il ne savait pas manier le katana, mais il continuait de penser que l'associer comme une baïonnette au fusil était une bonne idée. D'une certaine manière, cela servirait comme une lance et puisque le fusil même ne marchait pas, il pouvait attaquer à distance, comme la lame avait une longueur proportionnelle à la volonté. Tout en regardant autour de lui, se demandant ce qu'il pouvait utiliser pour fixer ces armes là, il partagea ce qu'il pensait de ce qui avait été dit jusque là.

"Nous diviser en deux groupes, ça me parait bien. Mais il faut que nous soyons bien constitués. Je ne sais pas me battre au corps à corps. Si nos armes reprennent leurs fonctions, je serais toutefois un bon soutien en tir à distance. Si quelqu'un maîtrisant les armes blanches ou le combat à mains nues pouvait m'accompagner, je lui serais reconnaissant. Vous ou bien vous, par exemple."

Il désigna Kuma puis Himiko, sachant toutefois que le colosse ne serait certainement pas d'accord. Ce faisant, il collait le pommeau du katana au canon, essayant même de voir s'il y avait possibilité peut-être d'emboîter les deux. Mais cela aurait été trop beau. Il s'écarta lentement du groupe en essayant de voir autour de lui ce qui pourrait l'aider.

"Autrement, je veux bien ouvrir la marche. Je compte aller inspecter le couloir du rez de chaussé. Je pense aussi que si Shirokawa et Kakuzawa pouvaient compléter chacun de nos groupes, nous pourrions connaître un peu mieux cet endroit."

Il se mit en marche alors vers les portes battantes afin d'illustrer son intention, mais en vérité il ne comptait pas y aller maintenant. Cette baïonnette était une trop bonne idée. Peut-être même vitale. Avec elle il pourrait se servir de "balles de fortune" en allongeant son sabre sur commande et il pourrait même tenir les ennemis à distance.

"Et n'oubliez pas. Personne ne doit être isolé. Chaque groupe doit être complet."

Il attendit quelques instants, espérant voir certains acolytes le rejoindre. Il espérait notamment que Yarashin et Vargas viennent avec lui, comme ils paraissaient lui avoir accordé de l'importance. Mais si des personnes compétentes en combat pouvaient venir, cela aurait évidemment été l'idéal.

[Direction: Tour vitrée - Accès au couloir du Rez de chaussé: (6) Axe 5]

Intervint alors un personnage très effacé qui était resté dans l'ombre jusque là.
Honte à lui, Takeshi ne l'avait même pas remarqué auparavant. Désormais instruit de sa présence, il l'écouta.
Cet ex-pompier se présenta sous le nom de Lee.

Takeshi serra la main tendue de cet étrange homme aux cheveux blancs, assez entreprenant.

" Enchanté Lee-san. "

Subséquemment, Sakyo reprit la parole, semblant approuver le plan "Sushi". Il commença même à prendre des initiatives quant à la constitution de son groupe, ce qui rassura Takeshi un tant soit peu.
Ce dernier profita de cet instant pour s'adresser à Oji Chan à voix basse, de nouveau agenouillé à ses côtés.

" Comme vous n'avez pas de combinaison, je vais activer le mode d'invisibilité de votre contrôleur, vous serez ainsi en sécurité. "

Le grand-père n'opposa aucune résistance, il ne désirait pas participer à aucun affrontement et il savait bien qu'il ne pourrait suivre aucun parti.
Takeshi s'exécuta.

Ceci fait, le "vétéran" se releva et s'adressa au groupe entier puisque Sakyo en avait terminé de son côté.

" Que ceux qui désirent investir le dernier étage me rejoignent, s'il-vous-plaît. "

L'épéiste se dirigea au niveau des premières marches, attendant également la formation de son groupe.
Il ne fixa personne, ne désirant pas influencer qui que ce soit.
Pour patienter et avant tout par mesure de sécurité, il vérifia que ses deux Katanas fonctionnaient normalement.

Konoe ne perd pas une miette des paroles de Sakyo.
Il est si courageux ! Si classe !

Les joues toutes rouges, la jeune fille sous le charme n'hésite pas une seule seconde à rejoindre le groupe de son héros, encore plus heureuse que lorsqu'elle avait été placée à côté de Kikuchi en début d'année.

Littéralement aux anges, elle lui adresse la parole, un sourire timide sur ses petites lèvres.

" Je vous suis, Sakyo-sama... Je... je promets de vous être utile. " dit-elle en montrant son arme.

Les deux médecins baignaient dans une angoisse muette.
Ce cri qui avait retenti dans l'hôpital, dans leur hôpital, était surnaturel. Même en possédant un esprit cartésien, il était impossible de se dérober à la puissance de l'imagination et ses pirouettes démoniaques. Ainsi, ce cri glaçant fut associé au dialecte du Martien Nurse.


Pourquoi cette chose s'est introduite ici ? Est-ce que sa présence explique l'absence de tout le personnel médical ? Pire, est-ce que cette créature a-t-elle toujours été présente, cachée en tant qu'être-humain au sein de ces locaux ?
Cette conclusion glaça d'effroi le docteur Kakuzawa, pourtant habitué à parer son esprit contre ce genre de pensées alambiquées.

Bien que la situation demeure irréaliste, il ne peut plus se dérober aux faits.
Il fallait affronter le présent.

C'est via cette nouvelle résolution que germe dans son esprit une ingénieuse étincelle de lucidité : retourner à l'endroit où il a été assassiné.
A présent persuadé de connaître l'identité de son meurtrier, aussi monstrueux pouvait-il être, Kakuzawa n'aspire qu'à se rendre justice et en finir avec cauchemar au plus vite.
Si les dires des accomplis s'avèrent fondés, la mort de la cible entraînerait la fin de la mission.

En voyant que deux groupes sont en train de se former, l'un désirant gagner les étages supérieurs, Kakuzawa réagit au quart de tour.
Il se tourne vers son assistante et lui tend un de ces pistolets futuristes qu'il avait prit avant d'être téléporté.

" Tiens, je vais nous sortir de là. " lui murmure-t-il.

Maladroitement, Elisa s'empare de l'objet, d'avantage intimidée par le changement de comportement si soudain de son supérieur que du fait de posséder une arme.
Tous deux se joignent au groupe de Takeshi.