Il s'étire comme à l'infini...
katchac,katchac
dans un bruit rythmé et effréné...
Katchac, Katchac
s'ouvrant en son ventre des fenêtre donnant sur un autre monde, un espace ralenti. Comme si ce monstre de fer avalait le temps pour aller de plus en plus vite...
Katchac, Katchac
reflétant son image, identique à une vieille bobine déroulant une histoire...
Katchac, Katchac
éphémère il disparut dans les ténèbres des entrailles de la terre, ne laissant derrière lui qu'un souffle violent tentant de le rattraper, en vain.
Il était là, debout au bord de rails, impassible. Son regard froid et distant semblait s'être perdu dans des contrées lointaine de son coeur.
Comme chaque jour il passait à l'hôpital rendre visite à sa soeur, avec l'espoir qu'elle puisse l'entendre, qu'elle puisse se réveiller et y voir ce sourire qui lui manquait tant. Mais ses paupières restaient closes, elle ne bougeait pas, lys blanc immobile étendu dans ce drapé d'ivoire. Prison de l'oiseau de neige, et chaque jour s'éteignant petit à petit, s'éloignant de lui.
Que pouvait-il faire à part espérer... Rien d'autre que de croire en elle, de croire que le lendemain sera meilleur. Rien d'autre que de se maudire en silence et souhaiter mourir sans pouvoir le faire. Cauchemar sans fin qui lui déchirait les entrailles, le laissait en miette sur le bord du caniveau.
Katchac,Katchac
Le monstre de fer apparut à nouveau, s'étirant de tout son être et dans un cri strident et bestiale s'arrêta. Les portes s'ouvrirent dans un claquement sec, l'invitant à entrer. Il resta là, perdu dans ses pensées et soudainement s'avança machinalement, les portes se refermant derrière lui.
Katchac,Katchac
Et il disparut dans les ténèbres des entrailles de la terre, ne laissant derrière lui qu'un souffle violent tentant de le rattraper, en vain.