Depuis que la dernière femme était apparue pour hurler, le pauvre garçon était littéralement terrorisé, à la limite de la crise d'angoisse. Replié sur lui-même, Masatami tient sa tête entre ses mains fébriles, tentant d'oublier tout ce qui l'entoure, en vain. Des tâches d'urine se forment sur les plissures de son pantalon, rien d'assez fort pour transpercer le jean.

Quant à Sakurai, c'est une autre histoire. Depuis que l'appellation "gardes" avait retentit, il s'était mis en position de combat, fixant un adversaire inconnu. Encore une fois, l'étrangeté du personnage semble démesurée face au sérieux de certains combattants.

Antonio, s'était contenté d'observer, à défaut de répondre à la question de son interlocuteur, Sakyo.

Un nouvel arrivant, équipé de matériel high-tech lui aussi, avait été transféré dans la chambre. Un grand jeune homme, plutôt svelte, qui semblait peu désarmé par la situation dans laquelle il se trouvait.
Il revendiqua rapidement certains faits d'armes ainsi que ses origines ; il venait d'une autre chambre semblable à celle-ci.

Mais, comme de l'ensemble des êtres humains présents dans la salle, Rossa s'en moquait éperdument. Peu intéressé qu'il était du sort d'autrui, et ne trouvant pas d'intérêt particulier au japonais, qui bien que plus habitué à ce genre de missions, ne donnait pas l'impression d'avoir un scoop à partager.

En revanche il éprouva une certaine exaspération pour l'attitude de l'écrivain. Ce dernier, malgré le dégoût que lui inspirait l'attitude de français, semblait accorder une grande importance envers celui-ci, vis à vis de ses capacités de combattant. Comme s'il cherchait, d'une manière ou d'une autre, un individu fort pour se porter garant de sa personne et lui montrer la voie.

Ce genre d'attitude, il n'avait pas daigné le camoufler quand Kyou avait obtenu un score plus élevé que l'européen. Et ce même cinéma recommença dés qu'il su que le combattant d'Osaka, était encore plus ancien. Continuant, avec une jeune femme, qu'il s'empressa d'accoster, surement de le but de se faire encore un allié de fortune.

* Tu es bien faible ~mon ami~... *

A vrai dire, Sakyo lui inspirait plus de la pitié qu'autre chose.

* On dirait un chien abandonné cherchant désespérément une meute, ou pire, un maitre, rien n'a changé... *


Il s'adressa alors directement à l'écrivain. Coupant court à sa conversation avec la nouvelle venue, sur un ton posé, sa veste posée sur son épaule gauche, la sacoche sous le bras et la main droite dans sa poche.

" Faux. Ce n'est pas un jeu. Deux survivants disparaissent, deux autres apparaissent ici, déjà équipés. Et les ennemis survivants peuvent évoluer librement en ville. Il n'y a pas de logique déterminée. Ça ressemble surtout à du rabibochage fissa de situation ingérable. "

Et il enchaina directement sur l'histoire de sa rencontre morbide.

" Le Martien Stoned est encore en vie. Je lui ai fais exploser mon appartement à la tête et je lui ai mis le feu, mais il s'est enfui. Il reviendra quand il aura récupéré, pour moi, toi ou peut-être les deux autres qui ne sont pas là. Et il a bien l'air en pleine possession de son libre arbitre. "

Prenant cette fois pour destinataire la dernière arrivante en kimono, il reprit.

" La raison de notre présence à tous, y en a pas de clairement établie. Tu es morte, et comme les autres avant toi tu rentre dans la chasse, pour défendre ta nouvelle vie. Les explications, la technologie, tout ça n'est pas sous contrôle. "


Il bifurqua et fit quelques pas en direction du petit gros qui commençait à prendre des photographies.

" Et c'est bien parce qu'on ne contrôle rien, qu'il faut être prudent... "

Arrivant à portée de main de Zurui, il fit un demi pas rapide sur le côté pour se positionner correctement, sa main droite jaillissant à grande vitesse de sa poche.

Le mouvement porté aurait pu ressembler à un coup à la gorge, il n'en était rien. La cible était l'appareil photo du japonais, qu'Antonio s'apprêta à saisir avec vigueur et précision ; profitant de ses attributs martiaux qu'il utilisait habituellement pour prendre de vitesse ses adversaires...


HRP : Je lance donc l'action ayant pour but de saisir l'appareil photo de Yarashin Zurui.
A l'instar de Sakyo avec sa combinaison et sa démonstration, je pars du principe que les capacités d'Antonio, face aux réflexes de Zurui devrait lui permettre de réussir aisément l'action en question.

En réponse à la réaction du vétéran surprise, Zurui utilisa le zoom de son appareil pour l'enregistrer avant de se mettre en quête d'une nouvelle proie.
Lorsque le français se mit dans le champs de vision de Zurui, il s'empressa de le prendre en photo, craignant une nouvelle réaction négative.
Celle-ci ne se fit pas attendre, un poing jaillissant de sa poche pour voler vers la figure de Zurui.
Ses genoux fléchirent alors que ses yeux se fermaient et que sa mâchoire se crispait. Sa tête fonça sous l'abri du bras levé tenant l'appareil, l'autre étant occupé à tenir l'ordinateur replié.

La chaleur envahit le corps de l'homme sa peau noir et fumante se détériore... Mais les nerfs tellement envahie de douleur ne communique plus avec le cerveau, la gorge compresser les paroles y sorte difficilement. A coté de l'homme celui à qui il à sauvé la vie mais à qu'elle prix? Il ne s'en rend pas compte, la pour lui la joie est présente car il sait que son acte fut bon et héroïque. Ne bougeant plus, et recevant les flash des photographe dans les yeux Lee lève la main vers son camarade... La fatigue arrive et un sourire se dessine sur ces lèvres, sa vision baisse, se trouble et s'éteint...


Dans la chambre, un faisceau laser apparait de nouveau, dessinant le corps d'un homme allongé au sol, vêtu d'une tenue de pompier et d'un casque sur la tête, endormi en position latéral de sécurité. Sur son visage, on peut voir un sourire se dessiner, comme si il avait été heureux de partir, son visage se crispe et ses mains commencent à bouger... Lentement ses yeux s'ouvrent et il observe l'endroit où il se trouve. Femmes et hommes inconnus... Il ne les identifie pas et se relève en sursaut pour se coller contre le mur derrière lui, il regarde ses mains gantées et touche son uniforme, en proie à la panique.


Lee, pris de panique, cherche dans tous les sens son ami, où il se trouve... Il est perdu. Il regarde les gens en face et ne sait comment agir; il ne se souvient de rien comme si il venait d'être drogué... La seule chose qui lui vient en tête est l'alarme d'incendie qui se déclenche. Il se voit monter dans les camions...Le feu... tous est trouble... Comme si il souffrait de migraines, ses mains viennent se poser sur sa tête. Il tremble dans son coin, pris d'angoisse et de panique, sans savoir quoi faire... Petit à petit il reprend sa respiration pour se calmer, mais reste recroquevillé sur lui même adossé au mur.

[HJ: Si je ne devais pas poster envoyer moi par MP et dites moi quand je doit le faire. Désoler du retard après mon retour de vacance j'avais beaucoup de chose à faire.]

Vargas semblait satisfait et un peu soulagé de la cordialité de Jérôme. Il admirait "Laura". Il devait avoir pratiqué la guitare; car, aux yeux d'un néophyte, elle ne présentait rien de particulier. Jérôme nota le civil commentaire de Vargas, et écouta la phrase suivante. Il n'en pensait rien pour le moment, il était trop tôt pour tirer d'autres conclusions. Il dit tout bas, à Vargas et en japonais cette fois:

"Je pense que nous devrions observer encore les échanges des vétérans. On en apprendra plus."

Sur ce, Jérôme se rassis et se remis à scruter les occupants de la chambre de la sphère noir. Sakyo s'adressait à Antonio. Parlant surement de leur dernière mission ensemble. Quand arriva encore un autre individu.

Un japonais en combinaison. Svelte et athlétique, sa silhouette rappelait celle du Don Juan qui faisant la cours à Miss fesse au vent. Jérôme avait cru entendre son nom, "Kuwakekchose".

**Un nom qui colle bien avec Miss Ku wa l'air. Hehe.**

Se concentrant à nouveau sur le nouvel arrivant, Jérôme nota que son matériel n'était pas très différent de celui de l'autre "Gantzer".

"Gantzer", ce nom, désignant les participants de ce jeu de la mort, lui était venu naturellement. Il sonnait bien, trop bien.

**ça recommence, putain. Il faut que je reste concentré.**

Citation :

Alors c'est bien vrai, les rumeurs sont fondées... il y a d'autres chambres.

Cette phrase, confirma, en quelques sortes, une des théorie de Jérôme. Bien qu'il ne fut pas étonné qu'ils y aient d'autres chambres, la logistique de gantz lui donnait le tournie.

**Ce phénomène n'est pas isolé. Il y à donc, peut être, des millier de chambres, dans des milliers de ville, affrontant donc des millions d'ennemis, tous aussi dangereux? Une invasion?**

Jérôme du se faire violence pour retrouver ses esprits. Il devait en apprendre plus. Observer plus, avant de fonder des théories aussi audacieuses. Il pestait de ne pouvoir se diviser en 10 et interroger tout le monde en même temps.

Citation :

Je suis Yamamoto Takeshi, combattant de la chambre d'Osaka.

**Toi, faut que je te parle!**

Jérôme se retint de se lever pour l'assaillir de questions. Non, il devait d'abord mettre de l'ordre dans tout ça. il y aurait forcément un moment de répit, même court, où il pourrait lui poser ses questions. Mais, il fallait qu'elles soient pertinentes.

De toute façon, il s'aperçu que G.I. Jane lui mettait le grappin dessus. Manifestement, il s'était rencontrer une fois, et la rencontre en promettait d'autres. Ils s'échangeaient des paroles dégoulinantes de condescendance, perdus entre la peur d'être incompris et la terreur du contraire.

**À peine arrivé et elle le harponne avec ses tétons. J'espère pour elle que les combinaisons sont étanches, à inonder son froc comme ça.**

Un cris de jeune pucelle effarouchée vint rompre les roucoulements des tourtereaux lubrifiés.

Il s'agissait d'une nouvelle arrivante que Jérôme n'avait pas remarquée. Une jeune fille, sapée en Miko. Elle appelait des gardes. l'incongruité de cette appel fit lever le sourcil gauche de Jérôme.

Alors qu'il parlait avec Takeshi, Sakyo accouru pour la rassurer, laissant Antonio, Takeshi et tout le monde de cotés.

**Le bon samaritain au secours de ces dames.**

Elle ne se calma pas tout de suite, réclamant des réponses comme les autres. Himiko. Mignon, comme toujours.

Après des explications brèves et fournies, Sakyo proposa de prouver ses dires par un tour de force. Le résultat fut qu'elle le braqua d'un pistolet, en plein front, d'un air de défis. Elle parlait aussi de son sabre.

**J'avais lu un manga porno, où une miko surarmée se faisait violée par un démon. Super bandant.**

Malgré cela, la jeune prêtresse avait ce sérieux et cette détermination dans le regard, que n'ont pas les japonaises standards. Il faudra s'intéresser à elle aussi. La liste devenait longue. Jérôme se dit qu'il n'aura probablement pas le loisir de mener autant d'investigation qu'il le voudrait. il tenta de calmer ses nerfs en jouant quelques notes. Cela marcha à merveille, comme à chaque fois.

Lh'omme pressé - Noir désir

Antonio pris alors la parole. Il invalida les affirmations de Sakyo, expliquant les incohérences du sytème. Il affirma le caractère chaotique des événements et que cela semblait gérer à l'arrache ou par quelqu'un de débordé. Cet élément résonna dans la tête de Jérôme. il ne pu mette tout de suite des mots sur ses pensés, ça allait trop vite. Il préféra écouté encore.

Antonio annonça ensuite qu'il s'était débarrassé d'un martien du nom de Stoned, au sacrifice de son appartement. Il reviendrait, pour les survivants de la dernière mission. La fin d'une mission ne signifiait donc pas la fin des hostilités. Les ennemis avait toujours le pouvoir de localiser et attaquer les gantzers survivants. ça aussi le bouleversa, une vérité immense faisait son chemin dans ses méninges surproductives.

Citation :

La raison de notre présence à tous, y en a pas de clairement établie. Tu es morte, et comme les autres avant toi tu rentre dans la chasse, pour défendre ta nouvelle vie. Les explications, la technologie, tout ça n'est pas sous contrôle.

Le contrôle, celui des gantzers et de celui ou ceux qui organisait tout ça. Ils ne contrôleraient pas tous. Ils pouvaient soigner les blessures les plus graves, nettoyer un corps de toutes imperfections, téléporter, implanter des bombes, nous empêcher de sortir de cette chambre, nous envoyer au combat, décider de notre survit ou non; mais ils ne pouvaient tout gérer sans erreur.

**S'il ne peuvent tout gérer en même temps, c'est qu'il doit vraiment y avoir beaucoup d'autre chambre.**

Jérôme fut prit d'un violent mal de tête.

**Non, pas maintenant. J'y était presque.**

Jérôme entrevit dans ses pensés une hypothèse si incroyable, qu'elle lui faisait tourner la tête.

**Stop! J'en peux plus! Penser à rien! Vite!**

Il raffermit sa prise sur Laura et joua la chanson de son salut, celle par qui tout commença. Il ferma les yeux, et alors son visage se déforma de conviction et de tristesse, comme écrasé par la désespérante joie de la chanson. Il se mis alors à chanter, oubliant tout autour de lui.

Crazy on you - Heart

Se tenant toujours prêt du guitariste, le vieillard reporta quelques instant son attention sur les nouvelles arrivées. Yamamoto Takeshi, un homme moins impressionnant que les deux autres à la carrure certaine mais qui par son regard et ses paroles se présentait comme un de ces héros d’animé que les japonais appréciaient tant. Le genre d’individu qui même si il se retrouvait invalide de plusieurs membres continuerait à défendre cher sa vie. Oui un héros d’animé pour ceux qui était du genre à se baser sur du fictif.
Ce que voyait Vargas, c’était un homme détruis. Les occupants de cette chambre n’avaient pas à faire à un héros ayant bravé mille dangers dans un but que seul le concerné connaissait, mais un vétéran du Vietnam. Un de ces combattant qui après avoir vu ses amis et ses frères d’armes tomber au combat les uns après les autres, avait combattu avec la rage de vaincre, le désir de tuer l’ennemi et d’apporter la victoire au prix du sacrifice au camp auquel il appartenait. Pour le vieillard, Yamamoto avait le regard du combattant aguerri, de l’unique survivant qui avait vu la mort autours de lui et qui l’avait aussi provoqué pour préserver le reste de sa vie.

**Vous avez du en voir des choses horribles…**Se dit-il avec un brin de compassion sachant qu’il n’allait pas tarder à découvrir ce qui l’attendait.

En voyant, la réaction de Sakyo quand l’arrivant avait fait allusion au nombre de missions qu’il avait fait Vargas comprit qu’en arrivant ici les chaînes invisibles étaient solidement attachées et que pour libérer son âme il faudrait agir comme un de ces américains qui avait foncé tête baissé sur la plage d’Omaha Beach alors qu’il était en première ligne dans le but de préserver la liberté de ceux qui subissaient l’oppression nazie. Le vieil homme l’avait compris, son père c’était retrouvé dans le camp des oppresseurs, lui se retrouvait désormais de l’autre côté de la barrière à une exception prêt. Personne n’endossera le rôle des américains pour les sauver. Ils allaient devoir se débrouiller tout seul et endosser chacun le rôle du parfait petit soldat qui devait combattre sans réfléchir, ou presque.
Vargas ne pouvait affirmer si l’homme de la chambre d’Osaka l’avait joué solo mais à en juger par son comportement lorsque la femme militaire l’approcha, il devait avoir un bon fond.

Ensuite une femme en kimono arriva et sembla assez perturbée. Au premier abord, le vieil homme eut le sentiment qu’il ne fallait pas approcher cette femme. Il ne savait pas ce que signifiait cette tenue sur une femme mais à en juger par son katana, cela devait signifier quelque chose de bien particulier. Sauf si il s’agissait d’une femme morte alors qu’elle répétait une pièce de théâtre mais cette théorie sembla au retraité un peu trop exagérée. Il vit Sakyo s’approcher d’elle, il aurait voulu le retenir afin qu’il garde un peu d’écart mais Yarashin le coupa dans l’action qu’il s’apprêtait à faire lorsqu’il vint prendre des photos de ceux qui était près du mur où il se tenait.
Il se garda de venir au jeune homme pour le résilier à s’écarter mais jugea qu’il fallait éviter d’avoir un tel comportement dans une pièce où la tension était intense. Comme il l’avait fait précédemment, le garçon lui fit le briefing de leur situation. La femme avec ses airs hautains ne semblait pas croire à ce que disait Sakyo.

Vargas la fixa en attendant de voir comment elle réagirait à la proposition de démonstration de l’écrivain. Quand ce dernier avait parlé de l’arme qu’elle portait selon, le vieillard élimina pour de bon la théorie de la comédienne qu’il avait gardé en tête au cas où. En voyant qu’elle sortait le pistolet, il pensa que Sakyo allait avoir sa coopération mais il en fut autrement. De stupéfaction il l’a vis pointer le canon de son arme sur le front du jeune homme. Comment pouvait-on avoir une telle réaction dans une situation ?
Il hésita à faire usage de son arme pour protéger le garçon mais jugea préférable d’attendre de voir si elle allait abaisser d’elle-même son arme. Ce qu’elle fit une fois l’air convaincu par ces paroles.

**Ouf.**

En voyant qu’il était en train de trembler devant cette situation, il se dit qu’il aurait bien été capable de tirer à côté et d’envenimer le dérapage qui avait bien failli avoir lieu. En constatant que Antonio s’était approché pour expliquer son point de vue à la femme, Vargas constata malgré son ton qu’il avait raison même si il ne savait pas qui était ce Stoned. Malheureusement, en l’entendant dire que les survivants seraient traqués même après la mission si un martien survivait lui fit avoir des frissons dans le dos. Il aurait peut-être eu un peu d’estime envers cet homme si il s’était retenu d’arracher le numérique à Yarashin. Pourquoi un tel comportement ?

Il vit un homme en tenue de pompier apparaître dans le dos du français qui semblait en état de choc. Il regarda le guitariste lorsqu’il lui conseilla d’observer les échanges des vétérans. Il voulait bien mais il ne resterait pas les bras croisés. C’était au delà de se qu’il pouvait se permettre. Un homme était en état de choc il fallait l’aider, un autre était un peu trop hostile envers les autres il fallait le calmer. Il n’aimait pas le comportement d’Antonio et il allait le faire savoir même si ce dernier pouvait lui montrer aisément qui était le plus fort physiquement. Les nouvelles notes que Jérôme Lantier commença à jouer allaient peut-être calmer l’atmosphère. Il le regarda jouer avec le regard de l’homme qui appréciait cela puis fit quelques pas vers le pompier en foudroyant du regard Antonio.

« Rendez-lui son appareil, étant donné que la situation est grave et que vous avez dis vous-même qu’on était en sécurité nul part vous avez peut-être mieux à faire que de vous acharner sur quelqu’un. Imbécile. »

Il s’accroupit près de l’homme affolé et lui parla calmement tout en suivant du quoi de l’œil la réaction du vétéran.

« Calmez-vous mon cher. » Dit-il en touchant son avant-bras de sa main libre.

Takeshi demeura d'abord interdit devant les avances de sa connaissance. Elle était soudainement très avenante, semblant tenter la carte de la séduction. Il revit à cet instant l'Akane sensuelle du restaurant. Sa surprise se tassa rapidement, il finit alors par lâcher un petit rire étouffé, diverti par l'extravagance dont elle faisait preuve dans cette situation.

Le jeune combattant qui l'aborda ensuite paraissait plus sérieux de son côté. Il se présenta pour ensuite lui demander s'il avait lui-même récupéré les fameux cent points. Redressant doucement la tête, il se remémora beaucoup de souvenirs en un instant. Il se rappelait l'avarice des hommes, leur cupidité sans fin pour amasser le plus de points... Ces points représentaient l'argent dans ce monde. Plus on en avait, plus on était puissant. De son côté, il ne s'était jamais soucié des points, ce qui expliquait pourquoi il n'avait pas encore atteint ce palier en dépit du nombre de missions écoulées. Il avait toujours privilégié un compagnon en danger plutôt qu'une cible à achever. C'était une de ses règles. Il s'apprêta à répondre à la question qui lui avait été posée mais une femme était apparue entre temps et appela des " gardes " à l'aide. Instinctivement, il s'était légèrement tourné, prêt à se servir de son arme. Lorsqu'il vit la cause de son tourment, il relâcha toute pression et se redressa. Ce n'était qu'un individu nu tapi dans l'ombre de la cuisine.

Il s'apprêta à répondre à Sakyo mais se rendit compte que ce dernier était occupé à ramener la dernière arrivante à la réalité. En l'observant plus longuement, il pensa reconnaître une célébrité.

* J'ai vraiment l'impression de l'avoir déjà vue quelque part... *

Alors que celui qui se disait écrivain expliquait bon nombre de choses à la femme, Takeshi riva ses yeux une nouvelle fois dans ceux d'Akane pour lui répondre avec un sourire des plus sincères, et une pureté déconcertante.

" Si je peux vous fournir des informations, ce sera avec plaisir. Cependant, je n'utilise que très peu les armes à feux, seul le lance-filet m'est utile. "

Il lui adressa un franc sourire. L'européen fit un speech ensuite, coupant Sakyo et semblant s'attaquer à l'homme enrobé qui prenait des photos de recensement. Au même instant, un homme jouait de la guitare, un pompier terrifié apparut... C'était le boucan. C'est à ce moment que la musique de la chambre explosa dans une profusion de sons étranges, rappelant à l'ordre tout ce beau monde. Une musique joviale qui rendait l'atmosphère glaçante et qui donnait raison aux dires des vétérans. La mission commençait.

Le geek avait vu s'approcher Antonio, en profitant pour en prendre le cliché. Et quand ce dernier avait été suffisamment prêt, le japonais avait craint l'agression physique et s'était recroquevillé sur lui même, dans une position cherchant à composer entre protection, et maintient de son matériel électronique.

La main tenant l'appareil photo s'était vue dépossédée de son contenu, dans un vif mouvement, rapide comme la morsure d'une vipère.

Et c'est sans ménagement, ni perte de temps le français, ignorant une quelconque réaction potentielle du propriétaire, ouvrit le l'emplacement de stockage latéral de l'objet.

C'est alors que le sermon tomba...
« Rendez-lui son appareil, étant donné que la situation est grave et que vous avez dis vous-même qu’on était en sécurité nul part vous avez peut-être mieux à faire que de vous acharner sur quelqu’un. Imbécile. »

La réponse de Rossa se grave, sérieuse et menaçante ; irradiant la force, tandis qu'il retirait batterie et mémoire...

" Imbécile ? "

" La ferme vieil homme. Tu n'as aucune idée d'où tu te trouve, des règles qui régissent cet endroit ni de ce qu'on t'a mit dans la tête. A partir de là tu ferais mieux de couper court, car je ne tolère ni l'autorité ni les insultes. "

Il regarda l'homme âgé d'un regard vide et froid ; un regard de prédateur.
Puis cassa en deux la carte SD, mettant les morceaux dans sa poche en même temps que la batterie, reposant l'appareil vide entre les mains de son propriétaire.

" Pas de débordement d'information ici. Maintenant, si tu possède encore batterie et espace de stockage pour cet appareil, je te conseille de me les donner sans rechigner. "

Ces mots étaient prononcés de la même manière que ceux qu'avait reçu Vargas.
Sans pitié. Avec une détermination profonde et implacable.

Puis il termina son intervention en s'adressant au guitariste sur un japonais impeccable, tout en lui touchant le genoux du bout de sa chaussure...

" Si tu comprends japonais et anglais alors tu comprendras aussi qu'il serait bien de réfréner tes ardeurs musicales. Conserve tes forces et ton attention pour la suite, si tu veux vivre."

Et il appuya sa remarque d'un...
" Merci. "

Sur la fin de ces mots, le combattant français alla s'adosser à la vitre, posant sa sacoche au sol, et croisant les bras sur son torse, comme s'il se mettait à attendre quelque chose...

Cette chose vint sous la forme d'une musique ; familière...

* Nous y voilà. *

L'emportement général terrifie Konoe. Tétanisée, elle ose à peine lever les yeux, de peur de croiser ceux de l'Européen. Elle le trouve désagréable, répugnant. Lorsqu'il s'approche de la baie vitrée, elle se décale le plus discrètement possible, préférant même se retrouver à côté du colosse. La musique explose alors, la surprenant vivement. Elle poussa un cri mêlant crainte et nervosité.

" Iaaaah ! "

Agenouillée par terre elle se met à pleurer, dépassée par le cours des événements.

Depuis tout à l'heure, Oji Chan demeure spectateur. La situation a prit une drôle de tournure car il y a beaucoup plus de monde au fur et à mesure que le temps passe, et ce trop plein engendre stress et panique. Visiblement ignoré, pour sa taille et son insignifiance, il se contente d'admirer à des moments perdus les belles jambes de la militaire, ou celles de la fille dans le couloir lorsque les mouvements incessants des autres se calme. Une jeunesse fringante et solide qui le rend nostalgique, comme énormément d'autres choses.

Au moment ou un son violent et enfantin envahit la pièce sans prévenir, le grand-père bondit un peu en arrière, une main sur son coeur fébrile qui manque une nouvelle fois de l'abandonner. Son autre main s'agrippe instinctivement à l'accroche la plus proche, qui se trouve être la manche de la veste d'Akane.

Le docteur Kakuzawa est quelqu'un de pragmatique qui n'aime pas se mêler à la foule, quasiment misanthrope. Le comble. C'est la raison pour laquelle il s'était retiré - suivi de près par son assistante, au fond de la chambre, juste derrière cette imposante Sphère, là où personne ne s'était encore aventuré. Cela lui évite d'être collé aux autres, empaqueté comme une vulgaire sardine. C'est une des raisons pour lesquelles il ne prend jamais le métro. De la sorte, il entend un peu moins les explications du garçon à lunettes qui récite toujours les mêmes choses à chaque nouvel arrivant, et gagne en visibilité. Bras croisés, il ne s'intéresse même plus aux derniers paumés. Il est las et se demande quand cette mascarade va se terminer, persuadé d'être enfermé dans un jeu ridicule.

Posé, il se redresse subitement lorsque la musique promise est diffusée. Quelque chose ressemblant vaguement à un mélange d'opening de vieux dessins animés de gags-mangas et de shonens... Tout ce qui l'horripile.
Elisa elle se colle instinctivement à son mentor, sa poitrine ferme enserrant son bras. D'abord désorienté, Kakuzawa reprend vite son sérieux habituel et déclare le fond de sa pensée, d'avantage pour lui-même que pour autrui.

" C'est d'un mauvais goût... "

Yarashin sentit le câble USB de son appareil pendre du bord de son portable alors que la voix du vieux moustachu prenait sa défense.
Comprenant qu'il s'agissait d'un simple racket, il se détendit un peu, rangeant rapidement son ordinateur pour en rendre le vol plus difficile.
C'est avec étonnement qu'il récupéra son appareil avant de se rendre compte de la perte de la batterie et de la carte mémoire.
Peu importait.
Les photos étaient stockées sur son ordinateur qui pouvait également alimenter via le câble.
Cette brute ne connaissait visiblement et heureusement rien en informatique.
Mais son laïus sur le contrôle des informations le fit ricanner.
Vous croyez que-
Il fut interrompu par une musique niaise qui provenait sans l'ombre d'un doute... de la sphère.
On va devoir se coltiner ça à chaque mission?!?

Le comportement du français le répugnait mais il jugea préférable de ne pas poursuivre la provocation plus longtemps, cet homme profitait de la brutalité dont il faisait preuve afin d’imposer l’intimidation parmi les occupants de la chambre mais cela prenait pas avec Vargas. Il n’avait jamais cédé à l’intimidation car il savait très que céder serait encore pire que la provocation en elle-même.

Il regarda Yarashin qui ne semblait pas si embêté que ça d’avoir perdu la carte de son appareil. Il vit que l’adolescente qui était resté silencieuse jusqu’à maintenant commencée à pleurer. Sûrement le résultat du stress et de la peur cumulé. Le vieillard posa son regard sur Sakyo et sur son compagnon Kentaro en espérant que l’un d’eux prendrait l’initiative de réconforter cette petite.

Il continua à fixer Antonio puis une musique de mauvais goût retentit dans la chambre. Serait-ce l’annonce du lancement de la mission ?

Sentant qu’ils n’avaient plus beaucoup de temps de répit, il se tourna vers le pompier et lui murmura à voix basse afin qu’il ne panique pas.

« Je vous en pris il va falloir me faire confiance, selon Sakyo le jeune homme près de la femme en kimono nous allons être plongés dans une mission où l’on n’a pas le droit à l’erreur. Pour augmenter nos chances de survie il va falloir au moins porter une de ces tenue moulante et s’armer d’au moins une des arme qui sera proposée. »

Akane ne pouvait évidemment pas savoir que Takeshi trouvait la réaction de la jeune femme extravagante, tout comme le gantzer n’avait pas saisi la subtile démarche de la militaire, mais qu’importait puisque le but était atteint : la morosité avait quitté le jeune homme, empli de son esprit guerrier ainsi que d’une touche d’humour, parfois vitale pour survivre. S’il gardait son sang-froid comme prévu, Takeshi n’avait pas vraiment saisi les paroles d’Akane qui lui répondit avec plus de sérieux cette fois, même si ses yeux souriaient pour leur part :

"Je proposais de faire un topo de mes acquis sur Gantz, mais je pense que ça ira. D’ailleurs, ça commence, semble-t-il."

Conclue-t-elle en entendant la musique dont les autres avaient parlé, et quelle musique ... Akane balaya l'assistance d'un regard, les sourcils froncés … tout ce monde … il y avait l’européen qui évoquait de plus en plus un loup solitaire, tant dans ses paroles que dans ses actes. Lui, il affronterait l’ennemi seul, c’était quasiment sur, et il était bien capable de survivre, non, pas simplement survivre … il pouvait triompher. Le groupe était une force quand il y avait une cohésion. Or, plusieurs d’entre eux seraient visiblement incapables de se battre. Akane n’était pas une assistante sociale, elle n’allait pas les aider comme le faisait si bien Sakyo. Pourrait-elle les protéger ? La militaire pouvait se révéler être tout autant un bras cassé que les plus faibles présents dans la chambre. Tout était possible. Ce n’était pas du défaitisme, elle devait simplement s’attendre à tout, venant des autres comme d’elle-même. Akane était morte en sauvant des vies, le ferait-elle à nouveau ? Voila bien une chose qui ferait que l’européen pouvait en revenir vivant, lui. En tout cas, ce ne serait pas elle qui commanderait cette … foule. Ca n'allait pas être facile à gérer. Peut-être en composant deux ou trois groupes distincts ...

*Il m’a photographiée*

Songea-t-elle en regardant brièvement Yarashin, puis son ordinateur portable. Il était inutile d’envenimer la situation mais s’ils survivaient, elle lui demanderait de ne pas la mentionner sur son site internet. Akane avait un poste qui lui permettrait peut-être d’en apprendre plus sur Gantz, autant ne pas tout gâcher en apparaissant … quoique … paradoxalement, cela pouvait l’aider, elle y repenserait quand ils reviendraient, pour ne pas utiliser davantage le conditionnel. A ce moment-là, le très vieil homme faillit tomber et s’accrocha à la manche de sa veste. L’ayant vu s’affaler ainsi, la jeune femme le rattrapa par les bras pour qu’il reste en position debout. Succès mais bon, c’était un geste basique.

"Ne vous inquiétez pas, vous allez mettre une tenue comme nous dès que ce sera possible, mais c’est juste pour votre protection, vous n’aurez pas à vous battre."

Enfin, en principe, pensa-t-elle en lâchant l’ancêtre après s’être brièvement assurée du regard qu’il ne risquait pas de chanceler à nouveau, avant de reporter son attention sur la sphère, laquelle devait donc s’ouvrir pour révéler leur équipement respectif.

La réaction de la jeune Himiko ne fut pas vraiment prévisible. Aussi, l’écrivain sursauta lorsqu’il vit le canon se pointer vers son front. Mais pourtant, ce geste lui rappela son altercation avec les yakuza, dans la boîte de strip-tease. Ce jour là, un corps lui avait servi de bouclier mais des balles l’avaient percuté jusqu’à rendre sa combinaison inutilisable. Il était resté en vie malgré tout et savait que l’attaque la femme en kimono ne serait pas mortelle, mais pourtant, ce souvenir lui laissant un frisson dans l’échine, qui ne le fit pas agir immédiatement. Dans d’autres circonstances, il lui aurait très certainement bondi dessus pour lui asséner des dizaines de coups. Mais il n’en fut rien.
Il lui fallut quelques secondes, mais finalement, il se détendit. A vrai dire, il ne se détendit réellement que lorsqu’elle rangea son pistolet pour lui poser d’autres questions, à savoir pourquoi ils étaient là. Cela, il ne pouvait pas y répondre, et c’était bien agaçant. Sans doute que personne ne pouvait lui répondre, d’ailleurs. Mais finalement (et tant mieux) ce fut le français qui répondit à Himiko. Il lui dit ce qu’il pensait de ce qui pour lui n’était pas un « jeu », ce qui n’était pas faux d’ailleurs. Mais alors que Sakyo le rehaussait dans son estime pour avoir enfin agi dans l’intérêt d’un nouvel occupant de la chambre, ce jugement fut vite altéré par le comportement violent et irrespectueux d’Antonio.

*Quel abruti… Ce n’est pas constructif de confisquer un objet sans apporter de leçons claires…*

C’est alors que l’intervention inattendue d’un personnage se mit en place. Vargas Von Casteirn. Ainsi donc, la première impression fut la bonne. Il n’était pas simplement un vieil homme gentil, il était aussi bienveillant, comme le pensait Sakyo. Tellement que lorsqu’il eut terminé son sermon, il préféra aller s’occuper d’un nouvel arrivant. Un pompier, personnage qui sortait assez du commun, de par sa tenue de service. Mais cela n’empêcha pas l’européen de réagir vivement à cette intervention. De façon violente, du moins verbalement. Ce ton rappela d’ailleurs au romancier ce qu’il avait vécu lors de la fin de sa première mission. Dieu qu’il n’aimait pas cet homme… Parce qu’il était fort, cet expert en arts martiaux se permettait trop souvent d’être arrogant. Si seulement il avait la force, le pouvoir de lui montrer comme il était meilleur que lui… Qu’il était lui aussi capable de se battre tout en aidant son entourage du mieux qu’il le pouvait…
Cette pensée le rendit bien plus déterminé à l’idée de s’en sortir vivant en rassemblant un maximum de points possibles. Si Kyou avait réussi, alors lui aussi le pouvait. Et il serait d’autant meilleur s’il réussissait à garder ses éventuels alliés en vie.

*Tu parles de tolérance, mais tu es le premier à prendre tous ceux qui t’entourent pour des faiblards… Tu ne mérites même pas que Gantz t’accorde de l’intérêt, salopard…*

Sakyo lui aurait clairement dit cela si la musique de la sphère n’avait pas retentit à cet instant. Aussi un imperceptible « Tu par… » sortit de sa bouche avant d’être étouffé par l’agaçante mélodie qui résonnait dans la chambre. Toutefois, cette « mélodie » lui avait comme enlevé une certaine part de colère. En effet, les réactions de différents occupants furent plutôt amusantes à voir. Notamment le médecin et Yarashin. Mais ce n’était pas tout : la jeune adolescente qui était encore cachée dans un coin de la chambre avait crié pour finalement se mettre à pleurer. Tout le monde n’était pas capable de supporter cette mort, de toute évidence…
L’écrivain jeta un coup d’œil vers Vargas, constatant qu’il s’occupait du pompier. Il attendit de croiser son regard pour lui faire comprendre, à travers quelques gestes de l’index accompagnés d’un remuage de lèvres, qu’il apprécierait s’il pouvait lui expliquer ce qu’il en était de la situation et la suite des évènements. C’est à ce moment seulement qu’il s’approcha de la jeune fille, quittant sa position accroupie et la femme en kimono pour apporter un commentaire quant à la musique, adressé au médecin et à Yarashin.

« Je suis de votre avis, mais malheureusement, ce sera comme ça à chaque fois. »

Lorsqu’il fut au niveau de la jeune fille, il ne trouva pas vraiment quoi dire. Seulement, il s’agenouilla pour poser une main rassurante sur son épaule et approcher ses lèvres de ses oreilles. Il chuchota.
« Tu as le droit de pleurer. Seulement, c’est maintenant qu’il va falloir être forte. Je te comprends, mais écoute, il faut que tu appliques ce que j’ai dit à tout le monde. A partir de là, ça devrait bien se passer. »

C’était un gros mensonge, rien ne s’était bien passé à la dernière mission. Certes, ils avaient été pris par surprise, mais c’était un échec pitoyable. Cinq survivants sur seize. Et eux, combien seraient-ils ? Si seulement Antonio pouvait éviter de la ramener alors qu’il tentait de rassurer cette fille, en tout cas, ce serait l’idéal. C’était une personne trop fragile pour accepter encore dans l’immédiat le fait qu’elle soit morte. Alors on ne pouvait pas lui imposer directement le fait qu’elle puisse mourir une seconde fois, et plus violemment.
En la prenant dans ses bras, il regarda un peu autour aussi. Il n’y avait qu’un autre garçon qui était dans le même état qu’elle. Mais lui semblait plutôt se trouver dans un état de panique plutôt que de tristesse. Il tremblait, tout en restant en boule. Il desserra l’étreinte faite à la demoiselle pour aller secourir le jeune adolescent, l’accablant des mêmes paroles, toujours chuchotées. Ces pauvres victimes ne pouvaient pas se permettre de rester ainsi, sans être au minimum préparées à ce qui allait arriver.

« Allez, il faut que tu te prépares. Tu es un homme, non ? Je suis sûr que tu peux t’en sortir si tu t’en donnes la peine. »

Konoe verse ses larmes un bon moment, jusqu'à ce que le jeune homme bienveillant qui expliquait tout vienne la réconforter. Dans un hoquet, elle relève son visage déformé par une déferlante d'émotions néfastes. Les premiers vrais mots qui lui étaient destinés étaient réconfortants, chaleureux. Elle se laisse bercer dans ses bras, impuissante. En même temps, ce garçon lui rappelle Kikuchi... Apaisée, elle demeure muette par la suite quand il se défait d'elle, alors qu'un amour naît dans l'angoisse. Son sauveur est tout désigné.

Quant à Masatami, c'est une autre paire de manches. Le garçon est dans un tel état de choc qu'il répète les mêmes mots inlassablement, aussi inquiétants que fondés.

" C'est l'enfer... c'est l'enfer... l'enfer... "

Jérôme sentit un petit choc conte son genou. Dans sa concentration, il n'y prêtât d'abord pas attention. Il jouait depuis assez longtemps et s'était grandement apaisé. Il ouvrit les yeux et le vit, Antonio, s'adressant à lui. Ses mots était accompagnés d'une musique happy-kawaii ne pouvant provenir que de la sphère elle même.

" Si tu comprends japonais et anglais, alors tu comprendras aussi qu'il serait bien de réfréner tes ardeurs musicales. Conserve tes forces et ton attention pour la suite, si tu veux vivre."

Jérôme s'était arrêté de jouer avant qu'il ne parle. Il l'écouta et répondu à son "Merci" par:

"Non, merci à toi, mec!" en français. Avec dans le regard, tout ce qu'il exigerait bientôt d'Antonio. Un regard mêlé de défie et d'expectative impatiente.

**Il a raison. La crise est passée. Finie les théories, concentrons nous sur le factuel.**

La sphère attirait leur attention. Autre preuve que tout ceci n'était pas une sinistre farce. Pendant sa transe Jérôme n'avait pas vu arriver le pompier. Il vit Sakyo partir au secours des miséreux et Vargas essayant de calmer le pauvre pompier, qui semblait revenu des enfers après avoir vu Lucifer en rut, pots de vaselines inclus.

Jérôme attendit alors la suite des événements. Grattant calmement les notes de Waiting for the worm de Pink Floyd, regardant fixement la sphère.

Waiting for the worms - Pink floyd

Finalement, elle sentit que Sakyo était trop timoré pour lui mentir, du moins pas volontairement, quand l'européen arrogant intervint. Sa façon de parler le japonais, son ton hautain... Pour qui se prenait ce gaijin ? Un colonisateur ? Aux yeux des anciens japonais, lui et les siens étaient à peine humains, ils étaient du même acabit que les burakumin, les parias. Leurs vies n'avaient aucune valeur. Celui-là ne faisait même pas preuve de respect envers une personne manifestement bien plus âgé que lui. Aux yeux d'Himiko, c'était surtout celui-ci qui était à peine humain. Le corps musculeux de cette brute arrogante, sûre de lui-même et de sa propre force et de sa beauté... Et surtout, cette aura presque surnaturelle. Il ressemblait à son meurtrier, ce Togo... Le seul effet de ses explications sur Himiko fût de lui donner une irrésistible envie de le briser, de l'avoir à sa merci, de le soumettre en une longue et interminable chevauchée...

Il était fort, certes. Mais il était faible dans un sens. Himiko n'était pas assez avancée pour l'exprimer, mais si Kugen avait été là, il aurait dit quelque chose du genre : "Il a beau être fort, il n'est pas prêt à mourir. En d'autres termes, sa force ne lui sert qu'à fuir la mort, et non à la transcender. Il ne m'arrive pas à la cheville ! hahahahaha..." Ou quelque chose comme ça.

En d'autres termes, aux yeux de la jeune femme, la seule personne ici présente à avoir une légitimité, à avoir le droit d’engueuler tout le monde comme il le faisait, c'était elle-même, en tant que membre de la famille impériale, en tant que princesse et presque souveraine de ce pays, et de tous les dieux qui y vivaient. En parlant de phénomènes surnaturels, elle eut la confirmation de ce qu'elle pensait lorsqu'elle vit le pompier se matérialiser. Antonio et Sakyo avaient donc dis la vérité. En partie.

Et puis il y eut l'étrange musique, qui venait se mêler aux sons divers et variés du guitariste gaijjin compulsif. Elle rengaina son pistolet, réajusta son kimono et attendit que quelque chose se produise, gardant son katana prêt à l'emploi, elle s'assura de ne pas être entrée dans la sphère de portée des attaques de l'Européen. On ne sait jamais.

Sakyo était repartit venir en aide à d'autres personnes en difficulté. Il avait l'air d'être un gentil garçon. Mais elle, que devait-elle faire ? C'était justement sa responsabilité en tant que membre de la famille impériale de venir en aide aux japonais en difficulté.

Elle allait devoir se déclarer, leur dire qui elle était. Si c'était un piège, cela li attirerait de gros ennuis. Sinon, elle rendrait peut être un fier service à ces gens. Mais que pourrait-elle leur apporter ? S'ils disaient la vérité, le réconfort ne servirait à rien, si ce n'est à les gêner pendant cette bataille. Ils lui demanderaient des explications... Qu'elle n'était pas en mesure d'offrir.

Tatsam, la musique retentissais enfin il se poussa vite de sa place de peur que la sphère s'ouvre et le fasse voir à quel point la barrière invisible pouvait être solide, même au contact de sa tête qui aurais pu s'y frotter...

Enfin quelle musique à ses oreilles, ridiculement mélodique pour tout dire, mais pas désagréable. Le silence ce fit entendre quelques secondes avant que les réactions ne s'intensifient, avant, il y avait de la tension maintenant et bien... Il y en avait toujours, sans doute moins Kentaro n'était pas très douer pour cerner les gens, mais leurs regards restait clair.

Terreur, colère, pour lui les seuls qui méritaient de l'attention en ce moment était le Yankee qui continuait de broyer du noir, mais qui au moins rester calme. Le musicien auquel il n'avait pas prêté attention jusque là mais qui en faite ce révéler extrêmement calme même quand on l'interpellais, il continuait d'ailleurs de jouer et il trouvait ça loin d'être déplaisant à entendre... La nouvelle venue l'intéressait tout autant par sa façon de gérer la situation si nonchalamment, presque en jouant...

Sakyo avait été le premier à être aller à son encontre, et il avait d'ailleurs tôt fait de partir à la rescousse de nouvelles personnes, tel le bon samaritain qu'il était.

Mais passons ce n'était qu'un détail, après tout il avait trouvé bien plus gros que ça, il lui avait fallu du temps pour rassembler touts les ingrédients, le kimono lui avait d'ailleurs posé un problème dans sa réflexion, mais il l'avait reconnu...

Tel la moitié d'un enfant qu'il était encore, content de lui d'avoir pus résoudre l'équation, il s'approcha de la Hime, il l'avait déjà vu bien sûr, à la télé...

Cela ne l'empêchât pas de se rapprocher encore et de se mettre à sa hauteur, un genou au sol, il baissa légèrement la tête. Avant de la tourner pour éternuer levant le bras par réflexe il tourna ça tête à nouveau dans sa direction le front haut et s'assis en tailleur à côté d'elle. Là, encore une fois il se rendit compte a quel point il était grossier pas son éternuement et rougit légèrement avant de reprendre ses esprits il mimât un vague geste d'excuse pour cela.

- « Reconnu je dois dire, Hime. Quand a tout cela…. Bienvenue parmi nous, vous avez de la chance de pouvoir ressusciter je dois dire… »

Machinalement il frotta son bras droit pour tenter de le réchauffer, son T-shirt lui manquait.
Se demandant exactement ce qu’il allait dire il repris malgré tout le ton plus assurés.

- « Pour finir je dirais simplement que ce n'est pas une farce, même si ça parait absurde. Des gens vont mourir à nouveaux, soi debout quand ce sera la fin d'accord ..?

Ah, je ne sais pas ce que vous comptez faire mais l'anonymat n'est pas un mal ici, si il le faut je ne dirais rien. Sache le.

Il avait parlé gauchement, même pas sur de ces propos, il avait déjà du mal a parlé aux filles de son âge, rajouter y un statut et il se sentait bien plus perdu, malgré tout il ne laissât rien transcrire sur son visage, il avait parlé lentement et suffisamment fort pour qu'elle soi la seul à l'entendre. Machinalement il se frotta le bras, mais quel froid je vous jure...

A l'instar du couple de médecins, Kuwabara & Eileen restaient en retrait, observant le déroulement plat des événements, simples spectateurs. Après que la petite musique insupportable d'une minute soit passée, la situation s'était bien calmée. Plus personne n'ouvrirait trop sa gueule désormais.

Enfin, le moment M arriva. Gantz désigna la cible.

Grâce à sa taille, Kuwabara bénéficiait d'un bon champ de vision, il fut sans doute un des premiers à contempler leur proie. La chose en question l'émoustilla immédiatement. Une martienne à n'en pas douter, une infirmière de surcroît, avec des seins aussi gros que ceux qu'il avait en face de lui, si ce n'est plus. Un sourire discret se dessina sur le coin de ses fines lèvres.

* Oh bon sang, matez-moi ça... Même les cibles sont de la bombe ! *

Il ne fit pas plus attention aux descriptions adjacentes, préférant se tourner vers sa charmante interlocutrice toujours aussi ignorante, qui se complaisait dans l'étau mortel qui se refermait inévitablement sur elle, une emprise sanguinaire comparable à des crocs, une cage barbelée, un piège à ours...

" Dès que la Sphère s'ouvrira, j'irais vous chercher votre propre combinaison, Hyde. "

Tirant une latte sur sa clope, il la dévisagea sans exhiber aucune expression qui soit capable de trahir le fond de ses pensées de plus en plus importantes, alléchantes. Un sacré dilemme se profilait sous son horizon... Si ces charmantes martiennes venaient les importuner, il ne serait pas capable de les laisser filer. Non, il se sentait obligé de s'en taper au moins une. Pourquoi pas deux ? Son esprit tordu dériva rapidement dans des fantasmes macabres, notamment l'idée persistante de superposer Eileen et une Alien pour les violer en un même temps.

Bien qu’excitée par sa nouvelle proie, Eileen revint peu à peu à la réalité. Où était-elle réellement ? Cette pièce si intrigante, tout ce monde regroupé et visiblement angoissé, la demoiselle ne savait quoi dire ni penser sur la situation actuelle. Elle ne connaissait visiblement personne dans le lot, pourtant, s’ils étaient tous rassemblés ici, c’est qu’il devait y avoir un lien, une logique, ne serait-ce qu’un minimum de cohérence … ?
Se penchant plus sur le sujet, Eileen fut surprise par une musique carillonnante qui s’éleva de la pièce principal. Trop petit pour voir ce qui s’y passait, la foule semblait s’attrouper sur un objet central, une sphère glossy et noire. Mais qu’était-ce cette chose ?!
Cet endroit relevait du domaine de science fiction, ou de pure délire. Et si la bourgeoise était carrément en plein tripp ? Qu’elle n’était jamais redescendue de sa dernière injection, et qu’elle rêvait depuis le début ? Son épiderme s’hérissa à cette idée, laissant suer des gouttes de sueur glacées.

* Non, c’est impossible. Tout est bien trop réel. *

Tenta t-elle de se convaincre. Pourtant, le malaise commençait à s’écrire sur son visage. Rêve ou pas, il ne fallait surtout pas perdre la main. Elle avala un litre de salive, la bouche pâteuse, et riva son regard au plafond. La lumière se reflétant contre la peinture blanche commençait à lui donner mal au crâne. Il fallait se détendre, respirer un bon coup, et regagner de l’assurance. Craignant de perdre ses moyens, son interlocuteur relança le dialogue, en lui affirmant qu’il lui amènerait sa soit disant combinaison, lorsque la « Sphère » s’ouvrira. Cet objet de foire était donc « La Sphère » ? Faisant mine d’être au courant, elle répondit par un petit sourire en coin. Rien que de poser ses yeux sur lui une nouvelle fois, l’aidait à mettre de côté tout ce qui pouvait l’angoisser. Elle aurait tellement mieux à faire avec lui.

« C’est vraiment très aimable. Je ne sais trop comment vous remercier … »

Dit-elle d’une voix chaude et langoureuse. Apparemment, la dite mission n’allait plus tarder. Impatiente et à la fois inquiète, Eileen se préparait à cette épreuve, dont elle ignorait l’enjeu, les règles, et dangers. La pièce semblait bondée, et tôt ou tard il faudrait rejoindre ce petit monde. Mais elle n’était pas pressée. L’idée de devoir s’attirer la sympathie des autres pour en savoir d’avantage l’écœurait déjà, mais elle se consola bien vite en espérant pouvoir en soutirer quelques biens matériels. En attendant, ça serait à son Kuwabara qu’elle s’attaquerait.