[A6-3A] Fin de Partie. [Retour]

"Quoi?"

Kuwabara étant le premier type à venir le voir dans le couloir, Sakyo était plus qu'étonné en voyant que c'était le violeur présumé qui venait lui parler. Il ne savait pas vraiment comment réagir, mais dans tous les cas, ce fut une grande surprise de constater qu'il ne semblait pas avoir gardé une grande rancune contre lui, par rapport à ses critiques au début de la mission de l'hôpital. Après tout, le "surfeur" avait réagi violemment, et l'écrivain, lui, était persuadé de ce qu'il avait vu. Enfin, même s'il soutenait bien cette idée là, il préféra retourner dans la salle de la Sphère pour savoir de quoi il s'agissait.

En arrivant, il vit immédiatement que la boule noire affichait un nouveau message, ayant fait s'estomper le Tableau mortuaire. Ainsi donc, Takeshi allait devoir revenir à Osaka... Les occupants de la Chambre de Tokyo perdaient là un allié très important, tout autant dans sa force que dans son humanité... Jamais dans ses trois missions, Sakyo n'avait rencontré d'homme ayant une bonté à la mesure de sa force. Antonio était le seul gantzer réellement talentueux, et il était méprisable. Quant aux autres, ils avaient presque tous montré une certaine sympathie envers le jeune auteur, mais ils étaient malheureusement encore nouveaux, trop peu confrontés à la dureté de cette chambre. En tout cas, c'était le cas auparavant. Sans doute qu'après ces aventures, ils sauraient s'en sortir par la suite, contre de plus grandes menaces. Mais il était utopique de penser que cela suffirait... Il leur fallait s'entraîner.

Sakyo s'avança de quelques pas et se posta face à Takeshi.

"Merci pour tout. Vous avez été exceptionnel. J'espère que l'on se reverra..."

Un instant, il eut envie de lui demander de faire en sorte de les voir régulièrement, afin au moins de les entraîner... Puis il choisit mieux. Au lieu de lui tendre la main, comme il s'apprêtait à le faire, il courut comme une furie dans les douches pour en sortir un stylo de son manteau, ainsi qu'un papier partiellement déchiré dans son porte-feuilles. Fermant promptement le casier derrière lui, il marcha au pas de course en griffonnant le papier, si bien qu'il ne s'était même pas rendu compte de la présence de Kuwabara, nu, dans les douches lui aussi. Vite, il attrapa la main du vétéran et lui fourra son papier à l'intérieur.

"C'est mon numéro de téléphone. En cas de problème, que ce soit du danger ou des informations, appelle-moi!"

Il l'avait tutoyé sans s'en rendre compte. Sans doute qu'il s'était simplement montré familier auprès d'un gantzer qu'il appréciait. Ce n'était nullement une marque d'irrespect, bien au contraire. Puis il s'écarta, se doutant que Takeshi serait téléporté...

"Au revoir... Bonne chance."

L'otaque sortit enfin de la douche, détendu et souriant.
Il répondit, parfaitement désinvolte, ouvrant sa valise sans un regard envers la personne.
Ces douches sont géniales. température idéale, jets massant, tout ce qu'il faut après une nuit à se faire mettre en charpie.
Il sortit ses sous-vêtements avant de se rappeler l'état de ses vêtements et de retourner à sa combinaison.
Il était encore humide.
Mmh, il manque un système de séchage...
Faute de mieux, il remit sa combinaison.
Ce n'est qu'une fois à nouveau équipé qu'il fit face à son interlocuteur, qui n'était autre que le violeur, complètement à poil....
Ah, c'est vous
Fini la détente, Yarashin se trouvait face à un serpent.
Sans doute avait-il oublié l'avantage qu'il avait en combinaison car il lorgnait son X-Gun resté par terre.

[A6-3A] Fin de Partie. [Retour] - Page 3 603393SakuraiYuji

De son côté, Sakuramachin s'était mis à pleurer à chaudes larmes, et son visage demeurait inchangé.
S'agrippant soudainement aux jambes de l'épéiste, il se lamenta à son tour de son départ prématuré, sans aucune gêne ni complexe manifeste. C'était... touchant.

" Adieu Takeshi-saaaan, beuheuh... snirfl... "

Pour l'épéiste, la nouvelle fit l'effet d'un électrochoc.
C'était fini. Cette chambre qu'il commençait à chérir lui était désormais refusée. Transporté à l'instar d'une vulgaire marchandise, transféré puis rapatrié à son envoyeur sans accord préalable... le retour à la réalité s'avéra plus dur que prévu. Plus fortement encore, Takeshi serra les poings. Son pincement au coeur s'accentua au moment ou chacun vint à sa rencontre pour le remercier et le saluer.

D'abord, ce fut Akane. Il l'écouta avec l'air désemparé, les yeux perdus dans les siens. Son esprit était tellement embrouillé qu'il ne savait plus penser avec raison. Sur le coup, il aurait aimé qu'elle s'accroche à son cou et vienne avec lui. Mais cela ne serait jamais ainsi, la militaire s'éloignait. (et tant mieux ?)
Ensuite, la récente jeune femme ressuscitée - Saki Ren, l'interpella en le retenant par le bras. Tant de questions, tant d'incompréhension dans son regard. Le Gantzer fut contraint de réserver sa réponse pour plus tard.
Vargas, le vieil homme généreux à qui il venait de faire une promesse qu'il se voyait obligé de retirer sur le champ, lui tendit sa main. L'émotion du vétéran manqua de le submerger, alors qu'il serrait chaleureusement l'étreinte tendue.

" Je suis désolé pour votre fils. J'espère sincèrement que vous pourrez accéder à votre but, monsieur. "

Dans le fond de ses yeux, on pouvait distinguer une lueur honteuse.
Il se résolut finalement à répondre à Saki, le regard figé sur le message en question.

" Je n'appartiens pas à cette Chambre, Saki-san. J'ai été transféré d'Osaka pour je ne sais quelle raison... et je dois repartir pour le même motif. "

De toute son âme, il aurait aimé resté parmi eux. Il aurait aimé les aider d'avantage. Ici, il s'était senti à sa place, apprécié et soutenu, auprès d'êtres-humains avec des valeurs justes. Il s'était senti plus à sa place encore qu'au sein de tous ces combats épiques mais mortels. Le vide qu'occasionnait en lui ce départ brutal l'effrayait sur le moment.
Sakyo, digne meneur de cette équipe de Tokyo, intervint à son tour. A défaut de lui serrer formellement la main, il lui donna ses coordonnées, que Takeshi conserva précieusement au creux de sa paume.
Même ce gosse, Sakurai, s'attachait à ses jambes en pleurant. Quel spectacle stupéfiant et unique.
L'émotion entrava toute parole momentanée, mais sa gorge nouée se délia alors qu'il sentait une brise froide traverser son dos.

" C'est moi qui vous remercie, vous tous. Je vous en prie, prenez soin de vous et faites de votre mieux, quel que soit votre objectif. "

Le transfert allait commencer bientôt. Takeshi le savait.
Un homme comme lui, le voir les yeux humides et la voix presque tremblante, devait être un spectacle particulier. Finalement, il avait adressé un regard honnête à chacun ici-bas. Un regard, simple marque, simple emprunte laissé dans ce monde lugubre et terriblement petit, et large à la fois.
La téléportation commença par les bras du Gantzer. La chair se déroba rapidement de l'étreinte de Saki.

" Merci. "

Ces derniers mots, une larme.

Il avait disparu.

Akane n’avait pas compris la nature des sentiments de Takeshi, elle n’était pas dans sa tête et le gantzer pas particulièrement doué pour exprimer en parole ses pensées. Elle n’avais pas saisi que le bretteur ne s’attachait pas par peur de souffrir ensuite de la perte d’un proche, ni qu’il aurait aimé rester avec eux. Elle pensait toujours qu’il avait choisi de mener la voie d’un guerrier solitaire, sans perdre pour autant son humanité. Ainsi, elle avait l’idée qu’il serait bien partout où il irait, même s’il aurait sans doute toujours une pensée pour eux, ce qui serait réciproque pour la militaire, en tout cas. Le fait qu’elle n’ait pas vu Takeshi au moment où il disparaissait, et donc pas vu son regard à ce moment-là confortait la jeune femme dans cette opinion, ainsi Gantz avait-il manqué son coup s’il désirait versé dans la séparation dramatique. Certes, la voix du gantzer avait un peu trembloté, sans doute parce qu’il n’avait pas trop l’habitude de parler en public, au bout d’un moment, sa timidité devait refaire surface, c’était du moins le point de vue de la japonaise qui soupira après le départ de Takeshi, tout de même un brin contrariée par la décision aussi expéditive de la sphère noire, peut-être pour leur rappeler qui était le Gantz alpha, le chef, le chef des chefs, le big boss, la sorte de divinité dominante dans cette chambre.

"Comme si ça pressait tant que ça."

Ce disant, elle se rendit aux douches, alors occupées par Zurui et le fumeur. Tout confort hein. Il y avait même une sorte de rangement personnel … Akane n’entra pas, se contentant de sourire amicalement à Zurui.

"Vous pourriez venir, Zurui-san ? J’aimerais dire quelque chose avant qu’on parte et avec vous, notre petite communauté sera au complet."

De fait, elle excluait le fumeur. A tort ou à raison, Sakyo se méfiait de lui. Dans le doute, il valait mieux éviter les heurts. La japonaise rejoignit donc la salle où se trouvaient ses alliés. Elle prit la parole après avoir esquissé une moue boudeuse :

"Cet endroit pue la mort. Pas envie de me détendre ici. Vargas-san, vous désirez sûrement ramener votre fils à la vie, tout comme je voudrais ramener Himiko d’entre les morts. Ca nous fait un but autre que notre survie, c’est bien, mais il ne faudrait pas non plus faire des plans sur la comète. Gagner des points, c’est dur. A deux reprises, j’ai pensé pouvoir buter un boss. Ca m’a mis KO la première fois, et ça a failli me coûter la vie la deuxième fois. De toute évidence, Gantz ne m’a pas non plus compté un martien avec ce masque à gaz sur le pif, et je suis quasiment sure qu’il a sous-estimé les actions de Zurui. C’est Gantz qui dicte les règles du jeu, il faut faire avec."

*Pour le moment*

Pensant cela, elle fit donc une courte pause avant de continuer :

"Je ne voudrais pas ramener ma fraise, genre science infuse, mais l’important, c’est de s’organiser pour survivre à la prochaine mission. Je ne dis pas que ça nous empêcherait à coup sûr de crever mais ça réduirait les risques de passer l’arme à gauche. A priori, on va bientôt pouvoir partir d’ici. Plutôt que de nous séparer, je propose qu’on se réunisse pour préparer la prochaine mission. Il nous faudrait un genre de lieu de rassemblement, quoi. Déjà, chez moi, c’est trop petit. L’idée vous intéresse ? Des propositions ?"

L'otaque accueillit la proposition avec soulagement.
Ramassant son arme et l'étui pour la fixer à sa cuisse, il referma la valise pour l'emporter.
Il suivit la militaire, laissant son intimité au pervers qui visiblement n'en avait rien à faire.
Il retrouva donc le petit groupe qui semblait pleurer le départ du vétéran.
Profitant de la courte pause d'Akane pour vérifier si comme il le supposait, Gantz l'avait rapatrié dans sa chambre d'origine.
Il n'attendit pas la réponse, la métisse reprenant son speech pour énoncer l'évidence : Ils devaient fonctionner en équipe.
Lorsqu'elle émit l'éventualité d'un lieu de rassemblement, le regard de l'otaque balaya l'assistance.
Le chef et sa compagne étaient manifestement trop jeunes pour posséder un logement conséquent.
La militaire avait clairement dit que son appartement était trop petit.
L'huluberlu n'était pas assez fiable.
Restait le vieillard, qui semblait assez aisé et dont la culture à priori européenne s'accordait mal avec les appartements étroits. C'était celui qui avait le plus de chance de posséder un logement individuel assez grand pour les recevoir.
Son regard s’arrêta donc sur celui-ci, attendant une réaction.

Gantz jouait avec leur sentiments, le vieil homme était brisé de l’intérieur mais ce qui venait de se passer durant le départ du vétéran fit comprendre une chose à Vargas. La sphère, quoi qu’elle fasse, n’arrivera à faire d’eux des cobayes biens sages qui attendront de passer l’arme à gauche.

Malgré ces deux missions, un lien humain avait persisté entre la plupart d’entre eux. La solidarité, l’espoir et l’acharnement leur permettront de s’échapper de cette prison. Akane venait de proposer à l’ensemble du groupe à l’exception du surfeur de s’unir et de se préparer ensemble à ce qui leur était réservé.

La militaire voulait sauver la femme en kimono qui avait l’air d’être quelqu’un d’important, Sakyo voulait ramener ses compagnons et en retrouver d’autres, Yarashin avait l’air décidé d’enquêter. Tous avaient des buts plus ou moins affirmés. Maintenant qu’ils avaient survécu, ils devaient s’organiser. Vargas n’avait pas oublié les paroles de Takeshi, ils ne pourraient pas sauver tout le monde, mais ils pouvaient faire en sorte qu’ils aient une chance en leur possession.

Le vieillard fera tout pour sauver son fils et se faire pardonner du crime qu’il avait commis, même du double crime puisqu’il l’avait envoyé ici. Il désirait également faire tomber les dirigeants de ce jeu macabre. Cela en faisait beaucoup mais en s’unifiant pour une même cause ils augmenteraient leur chance de réussir.

Vargas se releva, le visage fatigué par les larmes et les multiples émotions qu’il avait à fleur de peau.

« Vous avez raison Akane la sphère fait ce qu’elle veut de nous mais ça à nous de lui montrer que l’on ne se laissera pas faire aussi facilement qu’elle doit le penser. Nous savons que son emprise s’étant également à Osaka, il s’agit donc d’une organisation qui a des moyens de soutenir au moins deux sites. Pour qu’il n’y ait jamais eu vent de l’activité dans cet appartement, c’est que les gens derrière tout ça ont les moyens contrôler les informations. »

Il essayait de se maîtriser au mieux.

« Je pense avoir ce qu’il faut pour vous héberger, Akane, Sakyo, Saki, Yarashin, Sakurai si vous vous sentez prêt nous pouvons rester uni chez moi. Je ne travaille plus mais financièrement ça ne me posera aucun problème. »

*Et voilà... Il est parti.*

Sakyo aussi avait eu les yeux humides en voyant cet homme de qualité partir aussi vite. Et de toute évidence, ce dernier partageait ce sentiment. Sans doute qu'il aurait aimé rester plus longtemps, bien qu'il ait été un long moment solitaire. L'écrivain avait bien senti cela. Malheureusement, les adieux durent être rapides, car le transfert avait été exécuté promptement. Vite, il ne resta plus rien du vétéran, et il n'y avait désormais plus que Sakyo comme digne meneur de la Chambre de Tokyo.
Tout aussi rapidement, Akane avait enchaîné ce départ avec la proposition que le romancier comptait faire à tout le monde: s'organiser pour trouver un moyen de s'entraîner tous ensemble. Former une équipe, en somme. Cela lui rappela tragiquement sa courte coopération avec Kyou et Reika, qui avait dû se terminer dans l'urgence. Il avait alors perdu deux amis chers, et aussi un matériel précieux: son premier notebook. De plus, il n'avait plus qu'une seule oreillette, ce qui était alors inutile.

Quoiqu'il en soit, si Akane n'avait pas un appartement plus petit, il semblait bien que vue la jeunesse ici présente, il n'y avait pas possibilité de trouver un logement plus grand. La seule possibilité fut celle de Vargas. Mais c'était un homme seul, de toute évidence. Bien qu'il fut prompt à proposer son aide, Sakyo ne vit pas vraiment la chose dans son meilleur aspect. Après tout, il s'agissait de loger six personnes... Et puis il y avait toujours ce problème qu'il croyait toujours irrésolu: la possibilité qu'on le soupçonne de la mort de Mariko. Accueillir un possible meurtrier sous son toit, cela pouvait avoir des conséquences sur le plan juridique...

"Écoutez, je ne suis pas contre l'idée qu'on collabore, bien au contraire. A vrai dire, si c'était possible, je ne profiterais que d'un unique voyage pour rassembler les affaires de mon appartement. Mais vraiment... nous serons six dans un seul logement. Et puis ce n'est pas seulement une question de taille: financièrement, ça poserait énormément de problèmes, non? D'autant plus qu'il nous faudrait sans doute acheter un petit équipement annexe, comme des oreillettes au cas où l'on serait séparés. On avait déjà commencé par ça avec mes anciens coéquipiers. Enfin... Ça impliquerait que vous soyez millionnaire!"

Un sourire amusé se dessina sur la visage de Vargas. Sakyo s'inquiétait du poid que faisait cinq personnes en plus dans un logement, c'était un jeune homme avec un bon fond, il se penchait sur les problèmes éventuels, il était lucide.

Le vieil agita les mains pour calmer la panique passagère du garçon. Si leur équipe se constituait à la sortie de la chambre y en a plus d'un qui seront surpris par les moyens dont disposait le vieillard. Actionnaire principale d'une multinationale allemande basée au Japon, il avait un revenu confortable et bien qu'il eut fait don d'une grosse partie de sa fortune avant de se suicider, il lui restait suffisament pour subvenir à leur besoins.

"Il n'y a aucun problème à cela, ça ne me posera aucun problème je vous le garantis mais je vous remercie de vous en être tout de même inquiété. Mon logement se trouve dans un quartier résidentiel nous pourrons être relativement au calme. J'ai une cave assez grand et un espace extèrieur dissimulé par de hautes haies. Nous pourrons nous entretenir tranquillement."

Yarashin était surpris de voir le vieil homme dépasser ses espoirs.
Le logement décrit s'apparentait d'avantage à un manoir qu'à une habitation, enfonçant le cliché de la vieille famille européenne.
Un tel logement impliquait forcément un revenu conséquent.
Peut-être même pourrait-il lui faire financer la construction du fameux équipement annexe.
Mais une bonne partie de ce plan impliquait d'abandonner son foyer et tout ce qui avait constitué son environnement ces dernières années.
Cela en valait-il la peine?
Du tréfond de son être, la réponse fusait.
OUI
Toute sa vie a été bercée par les mangas dépeignant des surhommes massacrant des monstres au péril de leur vie.
Maintenant, il était l'un d'entre eux.
Quel prix pouvait être trop élevé?
Peut-être justement sa vie.
En tout cas, ils avaient un QG.
Si on peut se réunir et même stocker du matériel chez vous, ça me va.

Vargas se leva et répondit à Akane, lui disant qu’elle avait raison. Il évoquait le pouvoir de Gantz à cacher son secret, or, Zurui avait évoqué qu’il devait exister de nombreuses répliques de la sphère noire dans le monde, d’après ses recherches sur le net. En outre, si on parlait de cette chambre, de ces mission en public, ou si on montrait l’équipement Gantz à d’autres personnes que des gantzers, une sorte de bombe corticale explosait, et la tête du gars trop bavard avec. Vargas devait être trop épuisé physiquement et émotionnellement pour s’en souvenir, ce qui serait somme toute logique vu son âge avancé. Il continua en proposant de les héberger dans sa demeure qui avait l’air immense, donc, et disait même que financièrement, ça ne lui poserait pas de problème. Akane ne répondit pas de suite, Sakyo prenant alors la parole, plus prudent pour sa part, évoquant le souci de taille du logement, le souci financier, et le coût d’un équipement collectif, impliquant qu’ils soient millionnaires. Après l’avoir écouté, Akane s’adossa tranquillement à un mur tandis que Vargas répondait à l’écrivain, et que Zurui acceptait d’être de la partie s’il pouvait stocker du matériel, ce qui était une demande légitime. Profitant du silence qui s’ensuivit, la japonaise parla à l’assistance :

"Vous avez l’air d’avoir un genre de manoir, Vargas-san. Au pire, je pourrais partager une chambre avec Saki-san, deux futons et ce serait bon. Nous verrons le moment venu, si ça lui va aussi, bien sur. Si vous ne manquez pas de ressources, nous pouvons quand même tous participer financièrement. Pour ma part, j’ai un logement de fonction, tout payé, donc en cinq ans, j’ai pu économiser pas mal de sous. Je ne pense pas que du matériel basique soit nécessaire pour s’équiper de façon fonctionnelle. Le nec plus ultra coûte une fortune mais du surplus militaire acheté à bon escient peut nous permettre de nous adapter à pas mal de situations périlleuses. D’ailleurs, je dirais même que la technologie Gantz peut fort bien parasiter un équipement humain trop affiné. Il vaut mieux du solide et efficace que du matos très pointu et fragile. Zurui-san devrait être d’accord avec moi. L’idée, ce serait aussi de pouvoir remplacer un peu la tenue Gantz si elle nous lâchait à nouveau. Ce n’est pas la priorité, on en reparlera à tête reposée. La priorité, c’est …"

Akane marqua une pause, regarda tout le monde avant de fixer son regard sur Saki Ren avant de poursuivre :

"La priorité, c’est la Loi. Etre des gantzers ne nous met pas au dessus de la Loi. Pour le bien commun, j’aimerais donc savoir si l’un de vous pense avoir des soucis avec la Loi. Je pourrais vérifier si c’est le cas, et voir si ça peut s’arranger légalement. Je pense à Saki-san, en fait. Je me trompe peut-être, mais j’ai l’impression que vous êtes mineure. Or, vous avez disparu pendant un certain temps, votre famille est donc en droit de vous avoir déclarée comme étant une fugueuse. Si c’était le cas, je pourrais faire une demande pour être votre tutrice. Que ce soit accepté ou non, ça vous donnerait un répit. Il est aussi possible de donner une raison sociale à notre regroupement. Je pars du principe que le meilleur moyen de cacher ses activités, c’est de les montrer au grand jour. C’est possible sans avoir à évoquer Gantz."

Ceci dit, la militaire laissa les gantzers réfléchir à ses paroles, voire lui répondre le cas échéant, surtout Saki Ren en fait, puisqu’elle ne pouvait pas savoir que Sakyo se sentait en porte-à-faux avec la justice japonaise.

Alors qu'il marmonnait dans son coin des mots en rapport avec barbecue et party-desu, suite à l'annonce du vieil homme, Sakurai se releva tout à coup pour se tourner vers les autres, donnant réponse aux paroles de la militaire.

" Hum... peut-être que l'influence s'étend jusqu'à autrui ! " dit-il en pointant du doigt la Sphère d'un air détaché.

" Ce serait sans doute plus simple de faire oublier à nos proches jusqu'à notre existence, en cas de game over je veux dire... voire de créer un autre "nous" au besoin, vu que nous ne sommes certainement pas les premiers à disparaître publiquement. " déclara-t-il avec un visage sombre de story teller de science-fiction.

Mais sa voix comme les traits de son visage retournèrent soudain à la normale alors qu'il se penchait vers sa valise vide ou il avait laissé ses affaires. Quelle surprise de voir ce garçon balancer tout naturellement de telles considérations, alors qu'on le croyait ailleurs, dans son univers.
Il trifouilla un instant dans son coin puis tendit une page de manga qu'il avait acheté aujourd'hui. Il l'avait déchiré pour y inscrire ses coordonnées, écrites maladroitement sur le visage du héros, avec un stylo également acheté aujourd'hui. Mais comme subitement frappé par un souvenir désagréable, Sakurai pâlit et laissa tomber le papier à terre.

" Oh, Aoki va me tuer ! "

Il s'empressa de saisir son bardas - comprenant vêtements, valise et sachets de course, puis quitta la pièce.

" Au r'voir au revoir. "

On entendit ses pas dans le couloir, ses derniers mots...

" Attention à la savonnette ! "

Sans doute destinés à Kuwabara, et la porte d'entrée claqua.

Le vieil homme insistait, aussi, cela semblait de plus en plus probable qu'il soit réellement "millionnaire", comme l'avait sous-entendu l'auteur. Ou tout du moins, il devait être très riche. Yarashin aussi semblait avoir apprécié cette demande, et il n'avait pas l'air d'hésiter, puisqu'il appréhendait déjà le fait de pouvoir stocker son matériel. Puis c'est la militaire qui reprit la parole un long moment, évoquant notamment l'équipement à acheter. Sakyo avait déjà étudié la question avec Kyou, aussi, il lui semblait bien qu'un équipement "de pointe" pouvait aussi bien fonctionner. De plus, il y avait cet aveugle, avec sa canne épée singulière.
Mais l'autre problème qu'elle releva était tout autre... L'aspect légal de leur rassemblement. Quant elle demanda s'ils pensaient que certains avaient des problèmes avec la Loi, le sang du romancier ne fit qu'un tour. Lui qui venait tout juste d'y penser, il eut l'impression d'avoir été violé dans son intimité, comme si on l'avait écouté.

*Putain... Elle est médium ou quoi?*

Bien entendu, ce n'était pas le cas. Il prit un certain moment avant de se calmer, comprenant que la demande était légitime. Mais il hésitait tout de même à dévoiler son problème avec Mariko. Après tout, il n'y avait que Saki qui pouvait éventuellement comprendre la chose. Mais parler de ça, c'était toujours dérangeant. Même avec Kyou et Reika, il avait l'impression de s'imposer avec son problème dans le groupe. Mais finalement, il tenta bien d'en parler.
Seulement, au moment d'élever la voix, Sakurai l'absent prit la parole. Lui qui n'ouvrait la bouche que pour proférer des absurdités, il avait enfin dit quelque chose de sensé. Cependant, l'idée de "créer un autre nous" posait problème. A vrai dire, ce n'était possible qu'en cas de bug, par exemple avec le clonage de Reika. Quoiqu'il en soit, les choses passèrent vite, et il laissa tomber ses coordonnées tout en fusant vers la sortie. Ramassant le fameux numéro de téléphone, Sakyo le mit au fond de sa poche, concluant qu'il ne viendrait sans doute pas dans le possible manoir de Vargas.
Enfin, il prit alors la parole.

"Bon... Je veux bien venir dans ce manoir, si c'est vraiment possible. Je n'aurais qu'à ramener des affaires, en un voyage ce sera possible. Mais j'ai un problème... Avec la Loi, justement..."

Il regarda Akane avant de poser ses yeux sur le sol, gêné.

"Quand je suis arrivé dans la chambre, j'étais accompagné d'une fille. Elle s'appelait Mariko. Elle est morte dès la première mission, mais si moi je suis resté en vie, ça veut dire que Gantz n'aura pas effacé le souvenir de cette fille de la mémoire des autres. Nos morts étant rapprochées, je risque donc d'être soupçonné de meurtre... On a été tués dans des endroits assez isolés..."

Akane énonça quelques évidences avant de parler d'un point essentiel concernant le logement : qui parmi eux, étaient recherchés?
A ces mots, le leader révéla une partie des circonstances de sa mort. Et d'une de ses compagnes d'infortune.
L'otaque chercha tout de suite à apaiser ses craintes.
Personne ne peut soupçonner un meurtre : Gantz ne laisse pas de cadavres.
A moins, bien sûr qu'il y ait suffisamment de témoins pour que des gens se posent des questions, auquel cas, le cadavre reste en place.
ça me rappelle un article de Gantzers américains décrivant la seconde mort de mickael jackson à san francisco. c'était en juillet, je crois.
Quoi qu'il en soit, je doute qu'on ait pu te coller un meurtre.

L’homme qui lui avait offert cette nouvelle chance de côtoyer les vivants sans toutefois la connaître s’était évaporé comme s’il n’avait été qu’une illusion. De l’air maintenant entre ses doigts. Takeshi était parti, et la demoiselle n’avait pas l’impression de l’avoir remercié comme il le fallait. Durant un court instant, Saki Ren sembla très troublée. C’était peut-être même l’une des rares fois où son visage n’avait pas affiché un semblant d’impassibilité. Cependant cela ne dura pas et la jeune fille s’écarta pour s’adosser contre le mur, les bras croisés.

La jeune fille resta effacée et en retrait du petit groupe de Gantzers qui s’étaient de toute évidence naturellement lié. Il semblerait aussi qu’elle avait été intégrée à ce groupe. Grâce au lien qu’elle entretenait avec Sakyo ? Certainement, mais cela n’en avait rien d’étonnant. Sans celui-ci elle ne serait pas non plus des leurs. Akane la militaire pris les devants de la discussion et plus précisément de leur avenir, de la façon dont il souhaiter s’organiser pour articuler la suite des évènements. Pour se mesurer à Gantz. C’était quelque chose qui plaisait à Saki, c’était certain. Elle voyait cela comme le véritable combat. Pas celui contre les diverses créatures extra-terrestres, mais contre cette boule noire.

La conversation avait évoluée et avait faite évoluée leur projet de façon plus significative. Le vieil homme, qui semblait avoir repris ses esprits proposait de supporter le groupe financièrement et de les loger. C’était un soulagement pour la jeune fille. Depuis sa mort, elle avait vécue chez Antonio, mais voilà qu’à son tour il avait périt. Et puis il était hors de question qu’elle retourne chez elle, à sa vie d’avant. Elle avait déjà pris la décision de laisser cette vie là, là où elle était. Plus rien ne serait plus comme avant, il était donc inutile d’envisager quoi que ce soit. Saki n’avait guère envie de se remémorer tout cela, et pensa donc passer à autre chose, mais ce fut sans compter la remarque de la militaire qui la visait en priorité, comme le montrait le regard qu’elle lui portait. Les sourcils de la jeune fille se froncèrent légèrement, mais suffisamment pour révéler son agacement. Mais elle ne dit mot, se contentant alors de jeter son regard perçant de l’autre côté de la salle, exprimant alors clairement son non-désir de vouloir communiquer.

Contre toute attente, ce fut Sakyo qui répondit aux paroles d’Akane. Il évoqua alors Mariko, qui raviva bien des souvenirs à la demoiselle. Ce dernier pensait avoir des problèmes avec la justice en dépit de ce qu’il s’était passé. Sur le coup, Saki ne comprenait toujours pas pourquoi c’était elle qu’il avait fait ressuscité et non Mariko. Un « abruti … » s’articula sur ses lèvres de façon à peine audible. Mais c’est alors que le mec étrange vint à révéler des informations bien surprenantes. Ce dernier semblait en savoir pas mal sur Gantz. Tout comme Nishi … D’après lui, alors, les corps disparaîtraient après leur décès, sauf s’il y aurait trop de témoins. Cependant Hayato l’avait clairement vu rendre son dernier souffle, comment Gantz aurait-il pu faire ? En altérant sa mémoire ? Elle s’adressa alors pour la première fois à l’otaku.

« Un seul témoin ça ne suffit pas pour être déclaré pour mort ? »

Cela arrangerait en effet Saki. Non seulement parce qu’elle n’avait pas envie d’être confrontée à sa vie d’avant, mais parcequ’elle avait déjà des chances d’avoir des démêlés avec la justice, comme le craignait la militaire. En effet, la jeune fille avait fuguée une semaine avant de mourir et était donc susceptible d’attirer l’attention des services sociaux, mais en plus de cela, elle avait eût quelques problèmes le soir de sa mort qui pourrait lui être répréhensible. Saki se remémora alors de ce soir, en compagnie d’Hayato, alors qu’elle allait retrouver son petit frère. De cette bagarre qui suivirent avec un bon groupe de racaille. Un revolver avait alors finit entre les mains de la lycéenne qui s’en était finalement servit pour tirer dans la jambes de l’un de ses agresseurs. Certes, il s’agissait d’une raclure, mais il n’en demeurait pas moins qu’elle avait tiré sur quelqu’un …

Et cela agaçait la jeune fille d’avoir à en parler, publiquement qui plus est … Elle qui avait déjà du mal à s’ouvrir à une seule et même personne …

La ressuscitée s’intéressa soudainement aux modalités de recrutement de Gantz. Plus précisément, elle voulait savoir si un témoin pouvait suffire à empêcher l'élimination du corps. Probablement les circonstances de sa mort.
L'otaque se gratta la tête pour retrouver la réponse.
Il me faut un nouvel ordinateur.
Celle-ci finit par sortir, davantage le fruit de sa logique que de sa mémoire.
Tout dépend si celui-ci ne quitte pas le mort des yeux.
Il faut peu de temps à Gantz pour désintégrer un cadavre.
Et un témoin qui parle d'un cadavre absent est aussi crédible qu'une idol parlant de géopolitique australienne.
La dernière phrase fût ponctuée d'un sourire.
Visiblement, il se trouvait drôle.

Le rêveur s'était barré comme si de rien n'était, ce qui n'était pas spécialement étonnant. En tout cas, la réponse de Zurui amusa Akane, qui sourit de toutes ses dents en comprenant l’humour du gantzer et le sens de ses paroles avisées. Pas de cadavre, pas de mort. De toute évidence, Sakyo se faisait du souci à tort en pensant qu’on l’accuserait d’un meurtre qui n’avait pas eu lieu, et Saki se pensait à tort morte pour la société. La militaire avait peut-être aidé à apaiser l’écrivain mais elle avait aussi éventuellement remué le couteau dans la plaie de la revenue à la vie, laquelle avait préféré se taire. Finalement, Akane se dit qu’elle aurait mieux fait de se taire. En même temps, se voiler la face n’était pas dans sa nature, et si Saki était ennuyée, ça nuirait au groupe tout entier. Ce n’était tout de même pas à elle de faire la police, il n’était pas question de ça. Elle n’avait pas pensé que Sakyo puisse se sentir coupable d’un meurtre, ce qui au demeurant, n’était pas vrai, et concernant Saki, la jeune femme semblait mineure, mais c’était une hypthèse, après tout, elle aurait pu avoir seize ans, comme vingt-et-un ans. Pas plus, quand même.

"On fait comme ça alors. Vargas-san, pourriez-vous me donner votre adresse, s’il vous plait. Je vous rejoindrai demain. Pour ma part, je vais passer un coup de fil, et peut-être retourner dans le quartier de ce stade, chercher mon flingue, au cas où, puis rentrer chez moi préparer quelques affaires. Ce sera un simple barda, ne vous attendez pas à une invasion en règle. Si je ne suis pas embêtée par ma hiérarchie, je tâcherai aussi de mener ma petite enquête avant de vous retrouver chez Vargas, même si je ne me fais pas d’illusion à ce sujet. Le seul budget secret qu’on a, à l’armée d’autodéfense, sous couvert de lutte contre le terrorisme, c’est le coût des informateurs yakuzas dits anonymes, lesquels en profitent pour éradiquer toute amorce d’intrusion criminelle concurrente."

Akane était de plus en plus sure que l’armée ne pouvait pas financer une telle opération, c’était hors de sa portée. Même le gouvernement ne pouvait pas, ce Gantz devait avoir des implications mondiales, comme Zurui l’avait évoqué en début de soirée. Ceci dit, la japonaise se décolla du mur, et regarda vers la sortie.

"Me semble que notre présence n’est plus requise. On devrait donc pouvoir se barrer. Suis pas habituée des lieux, mais ça m’étonnerait que le gus quitte cette grosse boule pour nous serrer la pince et nous souhaiter un bon retour. C’est peut-être aussi le moment d’échanger nos numéros de téléphones, même si on se revoit bientôt."

Ce disant, la japonaise chercha dans ses poches à la recherche d’une carte de visite, d’un papier, de quoi écrire, en vain. En même temps, avoir ça dans sa tenue de repos n’eut pas été spécialement logique.

Vargas n'avait pas participé à cette réflexion commune du fait qu'il était en train de comprendre pourquoi son fils s'était retrouvé ici. Quand il avait succombé dans la salle de bain de sa chambre, il n'avait pas trouvé son corps pour la simple et bonne raison que Gantz récupérait son corps.

En entendant l'histoire de l'écrivain, le vieil homme se réjouit intèrieurement de constater qu'il s'agissait d'un jeune homme qui se souciait naturellement du bonheur des autres, il avait tenté d'aider les arrivants dans la chambre parce que cela faisait partie de sa façon d'être. Il aurait tellement aimé que Vardec puisse devenir comme lui.

Lorsque la militaire lui demanda de noter son adresse, il ne perdit pas de temps. Il alla fouiller dans ses affaires qu'il avait plié dans la valise et récupéra un stylo qu'il ne quittait jamais et récupéra un vieux papier froissé. Il le déchira de façon à donner à chacun des compagnons qui étaient réstés son adresse et son numéro de portable qui ne servait que pour les affaires.

"Tenez." Dit-il en distribuant.

L'otaku avait apporté une réponse qui semblait être juste, aux yeux de l'écrivain. C'était vrai que d'une manière, on ne pouvait pas le soupçonner de meurtre. Mais Sakyo avait eu l'occasion d'être certain de ce qu'il en serait des "restes" de Mariko (c'est à dire des souvenirs qu'elle aurait laissés). Sa famille devait se dire qu'elle avait disparu, puisque lorsqu'il avait fait son "raid" au QG des yakuzas responsables de leurs morts, ils semblaient se souvenir d'elle, mais pas de lui. Aussi, cela signifiait qu'on allait se souvenir de la disparition de Mariko, mais pas de la mort de Sakyo qui avait été aux yeux de tous ces malfrats. Peu importait de quelle manière la jeune collégienne avait été tuée pour se retrouver ainsi, les faits étaient là, et le romancier se voyait toujours en danger...

Pendant un instant, il voulut parler de ses doutes à ses compagnons, encore une fois. Mais de toute manière, il avait annihilé le groupe de yakuza. De plus, plusieurs semaines étaient passées depuis sa première mission, et jamais il n'avait dû parler à des policiers ou qui que ce soit. Et il n'avait pas non plus eu de nouvelles de ses parents, ni de la famille d'Isao, qui l'avaient chargé d'aller le chercher dans son établissement, ce qui avait alors mené à la rencontre avec la pauvre victime...
En bref, rien n'était certain.

Virent ensuite d'autres informations d'Akane que Sakyo ne comprit pas vraiment. Il était sujet de Yakuzas et d'armée, mais il n'eut rien saisi des paroles de la militaire. Puis Vargas distribua à tout le monde ses coordonnées. L'étudiant avait pensé au premier abord qu'ils iraient tous chez lui dès le premier soir, comme il l'avait fait avec Kyou, mais après réflexion, cela semblait plus simple: il pourrait rapporter des affaires dès sa première arrivée. Bien qu'il n'eut plus d'ordinateur ni de caméscope, il avait toujours des vêtements, et il devait trouver le moyen d'acheter un nouveau manteau et un autre notebook. En ce qui concernait les oreillettes, il imaginait qu'Akane saurait y faire.

"Je ferais pareil. Je ramènerais des affaires, ce sera plus simple."

Jusqu’à présent, Saki ne s’était pas vraiment soucié de l’impact qu’aurait pu avoir sa mort pour ses proches. Enfin, disons plutôt qu’elle s’était efforcée à ne pas y penser. Maintenant que cela semblait avoir une importance pour la future vie du nouveau groupe, elle y resta songeuse. En effet, Hayato avait été témoin de sa mort qui n’avait pas été soudaine. La jeune fille se remémora ses derniers instants, où elle repoussé son dernier souffle pour lâcher le porte-clé qu’elle avait destiné à son petit frère alors qu’elle entendait le jeune homme crier son nom. Un haut le cœur, Saki se mordit la lèvre. Peut-être devait elle voir ce que ses proches étaient devenus et quel impact avait eu sa disparition.

Elle écouta alors les autres, qui semblaient tous rentrer chez eux pour récupérer leurs affaires. Cependant, la demoiselle ne pouvait de toutes évidences pas à en faire de même. Jusqu’à son présent à elle, elle avait séjournait chez Antonio. Or celui-ci était mort à son tour. Ceci étant, même s’il aurait été encore vivant, rien ne laisserait penser qu’il aurait conservé ses affaires. Saki n’avait donc aucune affaire à récupérer. Elle pensa alors retourner chez elle pour trouver des réponses à ses questions. Le problème étant qu’elle n’avait ni argent, ni téléphone, la ligne de ce dernier ayant été coupée depuis longtemps. Cela posait en effet un problème pour rejoindre les autres par la suite, mais bien qu’en ayant les coordonnées du vieux moustachu, c’était une autre affaire de le joindre au moment propice. Evidemment, aussi problématique que cela soit, la jeune fille n’avait nullement l’envie d’en discuter.

« Bien … Pour ma part je vais prendre une douche avant de vous quitter. »

Sur ces mots, elle quitta la pièce et longea le couloir pour parvenir au lieu dit. Elle remarqua alors ces étranges caissons ovoïdes qui n’avait nullement l’apparence d’une douche. Saki ouvra sa valise qu’elle avait prise au préalable, retrouvant alors ses affaires qui ne se résumait qu’à ses vêtements. Elle enleva alors sa combinaison, toujours aussi distraite par tous les événements, mais de toute évidence apaisée de se retrouver seule, car elle n’était de nature pas très à l’aise lorsqu’elle était entourée de monde. Enfin, elle allait pouvoir se détendre et oublier quelques instants tout ce qu’elle venait de surmonter.

Kuwabara s'était prélassé dans cette douche/ Une machine formidable.
Les fonctions s'activaient comme par magie, au moment idéal, gratifiant le corps de sensations très agréables. Il n'y avait même pas besoin de réguler la température = un service impeccable.

* Je suis sûr que même les cinq étoiles n'ont pas ça ! * avait-il pensé en sortant du cocon.

Ses pieds trempés touchèrent le parquet. Des gouttes tombaient de ses cheveux bouclés trempés et dévalaient son corps nu pour atterrir au sol.
C'est vrai que, jusqu'à maintenant, il n'avait pas pensé à tout ce qu'il pouvait faire grâce au détecteur. Devenir l'homme invisible n'était plus un fantasme.
Quelqu'un vint le distraire.
Personne n'était venu japrès lui, mais la ressuscitée arriva et entama son inspection... puis se déshabilla. Kuwabara resta planté là à l'observer, les joues roses.

* Elle ne m'a pas vue... ? *

Muet, il contempla le spectacle alléchant. Son corps comblait déjà son esprit de scénarios indicibles. Et puis... cet espace était vraiment propice. Kuwabara en frissonna. Toutefois, les voix extérieures le rappelèrent vite à l'ordre. Tous ces gens nourrissaient déjà trop de doute à son sujet, mieux valait se faire discret. Le pervers ramassa son équipement laissé par terre devant la douche.
A l'opposé de la dénudée, Kuwabara rejoignit les caissons et trouva le sien par hasard. Il l'ouvrit, et fut surpris d'y trouver soigneusement pliés des vêtements qu'il reconnaissait.

* Tiens... on dirait mes fringues de la Mission moto, là. *

Agenouillé nu devant la boîte, il sortit les habits et les inspecta, jetant des coups d'oeil fréquents en direction de Saki.

Juste après lui, Saki avait décidé de s'en aller, mais de prendre sa douche avant tout. Tout le monde semblait bientôt quitter la Chambre, et tout le monde devait sans doute avoir des choses à régler. Rien n'était sûr pour Kuwabara qui n'était donc pas au courant de leur alliance, mais la militaire allait récupérer son équipement, Saki allait sans doute faire de même puisqu'elle disait les quitter, et il semblait évident que le jeune otaku allait ramener quelques artifices informatiques. Quant à Vargas, sans doute qu'il s'occuperait de son présumé "manoir", s'il s'apprêtait à accueillir quelques alliés chez lui. De son côté, Sakyo avait aussi des affaires à apporter, avec un manteau à racheter, ne serait-ce que pour sortir en public. L'hiver arrivait, et il n'allait certainement pas sortir avec le cuir meurtri qu'il avait traîné pendant les missions.
Il n'avait donc plus vraiment grand chose à faire ici. Et le fait que Saki lui rappelle l'existence des douches attisa sa curiosité quant à l'efficacité de ces dernières. Puisqu'elles venaient de Gantz, elles devaient être particulières...

"Je vais faire de même. On se rejoint demain dans l'après midi, voire la soirée, j'imagine."

Il se dirigea vers Vargas et lui serra amicalement la main.

"Merci encore pour votre proposition, c'est ce qui fera de nous une bonne alliance."

Suite à cela, il se dirigea vers les douches où il entraperçu la silhouette dénudée de son amie, qui entra dans l'un des "cocons de douche". Tout penaud, il se dirigea machinalement vers les casiers, après un certain temps d'hésitation quant à savoir s'il pourrait aller prendre sa douche sans avoir l'air d'un pervers qui viendrait pour le reluquer. Mais après tout, les douches devaient être opaques, alors il se changea et mit ses vêtements dans la boîte du "Héros en développement", et se dirigea dans la cabine juste à côté de celle de Saki. Après avoir un jeté un petit coup d'œil curieux du côté de la yankee, il finit par simplement faire couler l'eau.
C'était une sensation bien singulière qu'on ne pouvait sans doute connaître qu'en étant dans un palace cinq étoiles. Il n'eut même pas à de mettre en retrait pour attendre que la température de l'eau soit bonne: elle était parfaite en tous points. Et elle devenait progressivement un peu plus chaude, jusqu'à atteindre la très haute température qu'il appréciait. Un luxe qu'il ne connaissait plus depuis qu'il était dans son petit logement d'étudiant. De plus, lui avait vu ses articulations réduites en compote avec ses différents combats, il sentait son dos malaxé par la pression de l'eau. Un genre de massage qui valait tous les ostéopathes de l'archipel nippon...

"Nom de dieu, j'ai rarement autant aimé prendre ma douche..."

Il était temps de retourner chez lui afin de préparer les chambres de ses futurs hôtes, cela faisait longtemps qu’il n’avait pas eu autant d’invités. Il renvoya un sourire amicalement à Sakyo et alla récupérer ses affaires pliées prêt de sa valise en métal.

Il rentra dans la cuisine pour se changer et replacer la combinaison dedans. Un vrai calvaire cette matière, il fallut plusieurs minutes au vieil homme pour pouvoir s’en défaire.

En se dirigeant vers la sortie, il vit les fameuses vestiaires. Il hésita un instant à laisser son équipement puis il se dit qu’il était préférable qu’il l’ait tout le temps avec lui.

Va vraiment falloir trouver le moyen de m’acheter des vêtements …

L'otaque rangea le bout de papier avec ses notes.
Bon, been, on se verra ce week end.
Il prit enfin la direction du couloir.
Il stoppa devant la porte, semblant se rappeler de quelque chose.
Des éclairs électrostatiques l'entourèrent alors qu'il enclenchait l'invisibilité.
Enfin, ça marche.
Dehors, l'air était frais, il le sentait à travers les trous de son manteau.
La tour de Tokyo brillait au loin.
Une entrée de métro l'invitait tout près.
Il descendit, vers la normalité.

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