Yarashin sourit en voyant les créatures courir vers l'appareil, montrant ainsi qu'elles voyaient, même d'une façon parcellaire, mais déchanta en entendant l'alien, le "crawler" comme il comptait l'appeler, réduire sa diversion à l'ombre.
C'est pas vrai!
Il était plus peiné par le prix de son appareil que par ce que sa disparition impliquait.
La Nurse restante le lui rappela promptement par un grognement furieux.
Finalement à court d'options, l'otaque fonça dans le tas en réprimant un couinement désespéré.
Tentant de maintenir le scalpel à distance avec la masse du pistolet, il frappa de son marteau, visant les clous parsemant la tête de l'alien.

*Bordel!*

Malheureusement, sa technique n'avait pas marché. Bien au contraire, les deux nurses s'étaient dispersées, prêtes déjà à l'attaquer par les deux flancs. La difficulté n'allait pas être d'esquiver, mais en fait d'éviter d'être immobile et de se faire tirer dessus. Dans les deux cas, il y avait actuellement trois ennemis qui étaient susceptibles de le tuer... S'il esquivait comme les autres fois en continuant de courir, il n'arriverait tout simplement pas à attaquer correctement les nurses. C'était simple: à chaque fois qu'il avait réussi à en avoir une, c'était en frappant dans la masse. Autrement, elles étaient bien trop agiles pour lui. En clair, il allait devoir encaisser un coup pour augmenter ses chances de s'en sortir.

"Himiko! Le flingue! VITE!"

Tout en prononçant ce dernier ordre, il frappa le sol de la base de sa lance, la tenant verticalement pour protéger son flanc gauche des amples attaques hasardeuses de l'une des nurses. Il avait, par la même occasion, bloqué le bâton grâce à son pied. Quant à son flanc droit, il avait tenté de le protéger en agrandissant la lame pour la planter de le sol, tout en tenant encore le pommeau à la hauteur de sa tête. Ainsi, ses deux flancs étaient protégés par les armes qui lui avaient été confiées, plus, peut-être, son ordinateur qui était en bandoulière, protégeant aussi son flanc droit.
Pas vraiment certain de sa manœuvre malgré tout, il contracta ses abdominaux en espérant pouvoir encaisser cette attaque comme il le souhaitait, et non pas comme Kentaro qui était actuellement en pleine agonie. Mais si c'était le cas seulement... alors il allait peut-être s'en sortir. C'est alors que les nuages cachèrent de nouveau la lune, plongeant immédiatement le hall dans des ténèbres plus épaisses encore.
Et entrapercevoir le corps gisant du pompier à trois mètres de lui ne le rassurait pas plus que cela...

*Si seulement j'avais ce flingue...*

Son Altesse Impériale tentait tant bien que mal de régler son compte à l'infirmière qui s'en prenait à Zurui, mais quelque part, la drogue de combat avait dut remplacer les calmants dans cet hosto, car elle semblait aimer se prendre des coups. Pour ne pas gâcher ses munitions, Himiko se saisit de son sabre rétractable et chargea en le tenant dans sa main directrice. Puisqu'elle aimait ça, elle allait être servie.

Visant une direction qu'elle était savait qu'elle ne contenait aucun de ses serviteurs, et sans s'arrêter de courir, Himiko tira une balle pour produire de la lumière, pendant que l'obscurité revenait. La noble chargea l'infirmière la plus amochée, tout en enclenchant du pouce la sécurité du flingue, qu'elle lança à Sakyo.

"Attrape ça l'étudiant, j'ai mis la sécurité !"

Grâce aux instant de visualisation qu'elle avait put s'offrir et à ceux qu'avait produit les astuces de Zurui, Himiko avait repérée Yarashin, qu'elle saisit au collet avec sa main gauche, le reconnaissant au bruit et au toucher. S'abritant derrière l'Otaku désespéré comme si c'était un bouclier de chair et de graisse, Himiko frappa avec une percée, dans l'intention que la pointe du sabre s'enfonce dans le buste de l'infirmière et repeigne l'otaku à la place de son kimono de prêtresse miko.

"Honte à vous, bande de connes, vous déshonorez la mémoire de l'école de médecine du Coeur du Saule !"

Dès qu'elle sentit la lame s'enfoncer dans de la chair, Himikola retira d'un coup sec, poussa Zurui de côté, arma et frappa de nouveau pour fendre en deux la créature qu'elle avait toucher... en espérant que se soit la bonne.

Malheureusement, le retour de l'obscurité totale signifiait que ces paysans ignare auraient dût l'écouter et se replier sur sa position. Mais elle n'avait pas eut le temps de se permettre un caprice en hurlant après les deux binoclards. Dès qu'ils seraient sortis de cet enfer, ils auraient tous le privilège de recevoir une paire de gifles pour avoir mis sa noble vie en danger.

D'une certaine manière, la protection de Sakyo avait été efficace puisqu'il avait réussi à garder ses organes hors de portée des deux infirmières. Mais il fallait l'avouer, sa protection n'avait pas été réfléchie... et le fait qu'Himiko lui envoie son arme à feu au moment même où s'était fait entailler le bras gauche allait l'handicaper fortement. Pourtant, au-delà de la forte douleur qu'il eu ressentie, la réflexion se fit à travers un autre détail...

*Merde! Je me souviendrais plus de rien, maintenant!*

Il allait devoir terminer la mission blessé, sans même être sûr de savoir ce qui se serait passé dans les détails. Mais actuellement, le vrai problème était de réussir à survivre face à ces deux choses. Et actuellement, le pistolet d'Himiko ne facilitait étrangement pas la tâche.
Dans un cri étouffé de douleur, il maintint la lance de son bras gauche et tenta d'attraper l'arme à feu en plein vol malgré l'obscurité... Et malheureusement, il ne put que la sentir percuter violemment ses doigts avant de s'écraser sur le sol, provoquant un fort son mêlant le métal et, de toute évidence, quelque chose de liquide, vers sa droite: ainsi donc, elle devait être proche du corps du pompier. Mais il ne pouvait pas se résoudre à simplement aller la chercher: les nurses étaient proches de lui, enfin, et il avait la possibilité de les tuer avant qu'elles ne puissent l'attaquer...
A bout de bras, dans un gémissement de douleur, il prit sa lance et la lança approximativement vers l'endroit où l'autre groupe de nurses devait se trouver, espérant au moins en faire trébucher quelques unes pour faciliter la tâche à ses alliés. Puis il attrapa de nouveau son katana, le faisant sortir du sol pour effectuer une attaque circulaire, très approximative, pour finalement plonger vers le sol, là où devait se trouver l'arme. Au final, il atterrit sur la poitrine, l'arme le blessant fortement au plexus solaire, provoquant alors un petit cri de douleur, suivi d'un juron.

"Putain! Quel con!"

A travers ces mots pourtant anodins, il se rendit compte d'une chose: la lumière n'existant plus, et le silence étant de nouveau possible, il avait de nouveau les atouts de son côté. Bien entendu, le soucis de l'obscurité persistait et il allait devoir attendre un moment avant d'être capable de retrouver l'arme (qui avait glissé plus loin lorsqu'il avait chuté dessus). Espérant toutefois que ses adversaires ne viendraient pas le cueillir trop vite, il recula en s'aidant de son bras droit, couché sur le dos, en plein dans la flaque de sang de feu Le Pompier. De son bras gauche, il tâtait maladroitement le sol à la recherche de l'arme à feu, sentant toutefois une profonde douleur le dominer à chaque fois qu'il forçait sur l'avant bras...

*Pourvu que ça marche! Allez!*

Yarashin crût sa dernière heure arrivée en sentant une main aussi féminine que celle des nurses attraper le col de sa veste.
Après ce fût un peu flou.
Il sentit avec horreur une lame riper sur son crâne, puis la créature derrière lui le fit basculer de côté.
La surprise le fit lâcher le marteau qui s'élança tel un mjolnir anémique dans une direction totalement aléatoire.
Une fois à terre, Yarashin rampa vers ce qui lui semblait être le couloir et sentit sous ses doigts une forme familière.
Le lance-clou! Mais alors.... le couloir est de l'autre côté!
Il récupéra son outil et se releva pour faire demi-tour.

Ne trouvant absolument rien dans sa fuite, Sakyo se mit sur le ventre afin de ramper plus vite. Il pouvait sentir un peu mieux alors le goût métallique du sang de Lee qui gisait alors ici. Heureusement pour lui, il faisait trop sombre pour qu'il puisse vraiment voir les restes du pompier, dont on se ne se serait même pas douté qu'il s'agissait d'un humain auparavant. Un instant, il crut avoir ce qu'il cherchait, mais ce fut pire: le fémur de ce qui fut jadis son allié... Dans un élan de dégoût, il laissa tomber l'os qui, dans sa chute, fit éclabousser le sang sur son visage qu'il avait pourtant maintes fois nettoyé. Et c'est dans un autre élan de dégoût, bien plus amplifié, qu'il senti sa fesse gauche se diviser sous la lame d'un des scalpels.

"Mmhtaiiiiin!"

Un juron étouffé, puisqu'il voulait faire en sorte de ne pas trop attirer les ennemis vers lui. Quelques larmes de douleur coulèrent aussi, au moment même où il réussissait à trouver une arme... Pas le pistolet mais la hache du pompier, vue la longueur qu'elle faisait. Se relevant petit à petit, c'est à genoux qu'il balança maladroitement la hache derrière lui, ne se doutant pas que les infirmières se battaient vraiment entre elles, espérant toutefois qu'il saurait en toucher une ou bien au moins créer du bruit au loin pour écarter la masse. Puis, puisqu'il avait gagné un peu de hauteur, il plongea à nouveau sur le sol pour enfin trouver le pistolet qui lui était si cher.
Le plus difficile maintenant était de trouver l'objet de sa convoitise dans sa propre sacoche, lui qui avait forcé sur son bras gauche déjà meurtri. Et c'est toujours dans les restes éparpillés du pompier qu'il réussit à sortir la chose: un camescope. Il avait emporté cela en espérant pouvoir s'en servir en le connectant à ses armes, de façon à connaître les points. Et pourtant, c'est d'une utilité bien plus classique que se démarquerait l'objet. Car tout en enlevant la sécurité de l'arme, il alluma la caméra et actionna l'option infrarouge, visant à nouveau le plafond en commençant une nouvelle course maladroite, compte tenu de sa blessure à la fesse, de façon à éviter les éventuelles balles.
Il allait enfin voir cette créature... Et en plus, il avait enfin une arme à feu. Lui qui s'était entraîné auprès de Kyou et de Reika, il s'était découvert un certain talent pour le tir, si bien qu'ils lui avaient choisi un poste de reconnaissance et de sniper pour les missions qu'ils auraient dû partager. Désormais, il était prêt à tirer.

Yarashin rengaina son X-Gun tout en se relevant.
Clopinant en direction du couloir, il tenta d'essuyer son front pour y voir à nouveau.
Peine perdue, les blessures au front saignaient aussi abondamment dans la réalité que dans les films.
La douleur était curieusement moins forte que ce à quoi il s'était attendu.
Peut-être à cause de l'effilement de la lame?
L'otaque plongea une main dans sa veste pour en tirer un clou.
Il avait récupéré son arme, mais elle était inutile vide.
Il eut le temps de charger quelques clous avant de se rendre compte que les nurses chargeaient.
Il dépassa la sabreuse, espérant que cette dernière lui ferait gagner un peu de temps.

Sa pose rendue plus difficile de par sa blessure à la fesse, Sakyo découvrait finalement un autre adversaire, et pas sur le plafond: au sol. La lune était revenue, créant une lueur légèrement plus claire sur sa caméra qu'il rangea dans la poche gauche de son manteau. Bien entendu, ce fut dans la hâte qu'il rangea cela, car désormais, une nouvelle créature l'approchait, étrangement ressemblante aux autres nurses (étrangement puisqu'elle n'avait manifestement pas le même mode opératoire, ni la même intelligence puisqu'elle pouvait parler). Elle était bizarrement plus jolie, semblait-il. Enfin, tout du moins, elle avait des cheveux et un peu plus de formes, ce qui n'était pas sans désoler Sakyo par rapport à cette anthropomorphisme trop présent... Tuer une chose à l'air aussi humain, c'était tout de même dérangeant... D'autant plus qu'elle n'avait pas encore l'air aussi monstrueuse.

Mais heureusement, cette pensée singulière s'effaça au moment même où il avait retrouvé les autres nurses, prêtes à attaquer ses alliés en plein retrait. S'il voulait les aider, il allait devoir s'occuper vite fait de cette autre infirmière, aussi singulière soit-elle...
Toujours debout, les jambes fléchies tout de même par la douleur, il tenait son 9mm à deux mains, de façon à stabiliser au mieux sa visée. Heureusement, il était droitier et c'était son bras gauche qui était meurtri. Puis il balaya la salle du regard... Plusieurs solutions s'offraient à lui en plusieurs occasions... Si cette chose finissait par le viser, il aurait la possibilité de plonger assez facilement et, peut-être même de se relever avec une énième arme blanche s'il n'avait pas la possibilité de dégainer son katana à temps. Ensuite, s'il lui fallait beaucoup courir, il allait devoir faire par contre attention au sang qui rendait le sol glissant, ainsi qu'à toutes les chaises, cadavres d'infirmières et autres objets jonchant maintenant le sol.

C'est alors qu'il entendit enfin la voix de son ennemie...

"Des larmes...?" murmura-t-il.

Ces mots lui glacèrent le dos... Non pas dans leur prononciation déjà effrayante, mais plutôt parce qu'il était incapable de déterminer ce que cela pouvait signifier... Est-ce que cette femme réclamait des larmes et de la souffrance? Ou bien son air humain était-il dû à une forme de possession de l'alien? Peut-être même que cette chose souffrait... C'était difficile à déterminer. Et en tout vétéran gantzer qu'il était, il ne se sentait plus autant capable de faire preuve de stoïcisme pour simplement tirer...
Mais c'était pourtant ce qu'il fallait faire. Encore une fois, les trois autres infirmières lui rappelaient à quel point le danger était constant... Puis aussi le corps gisant du pompier, celui d'Oji et même la pauvre Konoe qui était encore cachée sous la réception... C'est alors qu'il repensa...

*Je... Je ne l'ai pas vue descendre du plafond...*

Peut-être même avait-elle profité de l'obscurité pour descendre et achever dans la discrétion la plus absolue les pauvres victimes suscitées... C'est cette pensée qui, finalement, maintint la canon du pistolet vers la tête de la créature.

*Je te laisserais pas le temps de tirer!*

Une balle était partie, avant que l'infirmière ne lève son canon... Le romancier espérait seulement que cela pouvait signifier quelque chose...

Tout en fuyant vers le couloir, Yarashin finissait de charger son arme.
Lorsqu'il eût chargé le dixième, il fit enfin volte face, sa main gauche plaquant un mouchoir de papier contre sa blessure tandis que l'autre braquait le lance-clou sur le groupe d'alien.
Dans cette position, le sang ne l'aveuglait plus, mais il peinait à maintenir l'objet sur une cible.
Ce n'était pourtant pas ce qui manquait, d'autant plus qu'un nouveau belligérant venait d'apparaitre.
Des larmes?
La créature avait jetait son dévolu sur le leader, s'approchant comme un monstre de série Z.
Qui aider?
Qui abattre?
L'otaque fit ses calculs puis prit ses paris.
Le leader saurait se débrouiller dans un duel.
La sabreuse avait le désavantage du nombre.
Comme dans les jeux : Les mobs d'abord, le boss ensuite...
Il tira tout ce qu'il avait sur le groupe vociférant.

A peine l'ouragan avait-il jaillit du canon que le corps de son ennemie s'était littéralement pliée comme un roseau. Sakyo, lui, n'avait même pas eu le temps de réagir à cette action et était resté droit comme un chêne, complètement figé sur place, et cela malgré la douleur que lui procurait ses blessures. Ce n'est que lorsqu'elle eut disparu de son champ de vision qu'il comprit alors un peu mieux comment il était possible qu'elle se soit rendue si rapide et agile qu'auparavant: contrairement à ce qu'il avait pu oser penser quelques secondes plus tôt, cette chose était bien loin d'être humaine. Ce n'était qu'une espèce d'insecte anthropomorphe, voilà tout. Mais la réflexion s'était faite trop tard. Et lorsqu'il eut réalisé qu'elle était derrière lui, il était trop tard...

Ou presque.

Il n'eut même pas besoin d'un regard en coin pour réussir à s'en sortir: il avait comprit à temps qu'elle allait tiré. Et instinctivement, ce fut comme si sa tête, cherchant à éviter une éventuelle balle, l'avait décalé suffisamment pour seulement sentir la puissance de cette dernière frôler le côté droit de son corps. Il eut même l'impression qu'une espèce de courant d'air s'était alors créé à l'instant. Pourtant, malgré son étonnante performance, il fut loin de se féliciter et se contenta tout simplement d'un juron.

"Oh putain!"

Certes, une performance sans doute due au hasard en grande partie... Mais cela lui suffit à annihiler partiellement sa douleur et ses peurs. La seule idée qu'il aurait pu se retrouver avec du plomb dans le crâne lui avait fait comprendre qu'ici, il n'avait pas le droit à l'erreur, ni même au genre de réflexions qui lui avait coûté une meilleure attention. Alors malgré son entaille au bras, il prit son katana et allongea la lame de façon à lui donner la longueur d'un couteau. De cette manière, si cette chose l'approchait de trop près, il aurait l'occasion de la cueillir facilement. Quant au tir, il pouvait toujours se servir de ses deux mains puisque la lame n'était pas imposante.
Lorsqu'il fut équipé convenablement, il commença une nouvelle course, mais bien plus rapide, comme si la peur qui l'avait dominé ne l'avait pas paralysé mais, au contraire, lui avait conféré une nouvelle force qui l'aiderait à se défendre. Il courut alors en zigzag, puis dès qu'il fut proche d'un premier obstacle (qui fut ici une simple chaise), il ne se contenta pas de l'esquiver, mais de shooter bel et bien dedans, de manière à envoyer un premier obstacle vers la nurse. Après cette première attaque improvisée, il continua de courir vers elle, pointant cette fois-ci son pistolet pour tirer de suite deux balles, tentant d'anticiper une éventuelle fuite de l'infirmière. Dans tous les cas, si elle venait vers lui, il saurait l'accueillir avec une lame... Comme elle l'avait fait avec Konoe.

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'Destin' : 10

Sitôt après la rafale, Yarashin rechargea son arme.
Son sachet se vidait à une vitesse affolante : seule une douzaine de clous subsistait dans sa poche.
Conscient que son prochain tir serait le dernier, il chercha de ses yeux à moitiés couverts par le sang une arme plus à même d'achever ces créature, revenant à son arme dès qu'il ne trouvait plus l'orifice pour insérer ses munitions.
Seul le brancard, couché sur le côté, retenait son attention, à moins que ce ne soit juste la seule chose qu'il pouvait remarquer?
Se rapprochant du chariot, Il finit son chargement.
Allez! Crevez!
Il tira une nouvelle rafale.

Yarashin ne prit pas le temps de savourer sa victoire, rangeant son arme dans sa poche.
Grognant sous l'effort, il releva le brancard, qui se trouvait désormais face au martien arachnoïde.
Incapable de le faire pivoter, l'otaque délaissa le plan initial d'achever la dernière infirmière pour commencer à pousser le brancard.
D'abord lentement, puis de plus de plus vite au fur et à mesure que l'inertie s'annulait.
Le bélier improvisé fonçait sur la créature.
Allait-elle rester en place?
Yarashin n'y comptait pas. Il n'y voyait pas grand chose de toute façon.
Il se mit à hurler en courant.
BASU BAKENEKOOOOOOOOOOOOOOOOO!!!!

Alors qu'il avait réussi à esquiver une balle et à surmonter sa douleur pour effectuer une course des plus impressionnantes, rien n'avait fonctionné... Pas même les balles qu'il avait tirées en espérant anticiper les mouvements de la chose... Ni le fait d'avoir gardé son katana à la main, de façon à pouvoir l'attaquer dès qu'elle serait trop proche de lui... Elle était passée sur ses propres bras tendus... Elle aurait même pu lui tirer dessus à bout portant. Au final, elle n'avait fait que lui arraché un bout de chair... Du bras droit cette fois-ci, le seul qui était pourtant valide.
Le romancier avait pu voir la chose s'éloigner, la chair pendouillant de son visage. Elle était tellement proche, et pourtant il n'avait même pas réussi à l'attraper. Mis à part ça, tout ce qu'il avait reçu, c'était une douleur insoutenable lui faisant baisser ses bras, sans toutefois lâcher le pistolet qu'il avait serré dans la crispation.

*Putain! Ce truc a des dents en acier! Il m'a même bouffé le cuir!*

Plus qu'un handicap, la douleur avait même commencé à le faire sangloter, tant il se sentait de moins en moins capable de lever les bras. Pourtant, c'est ce qu'il fit encore en voyant la chose s'éloigner, mais pas comme si elle fuyait, plutôt comme si elle était complètement heureuse.

"Salope... T'es contente, tu les as tes larmes, hein?"

Il pointa de nouveau son arme, canon tremblant malgré tout vers la chose, puis tira trois coups en visant ses jambes (puisqu'elle rampait quasiment sur le sol en prenant cette posture arachnéenne). Mais il ne tirait pas vraiment en cherchant à l'atteindre... Il s'attendait surtout à ce qu'elle se jette encore sur lui... Mais là il savait déjà quoi faire: s'il était préparé à l'attaquer alors qu'elle se retrouverait aussi proche de lui, il serait dans la possibilité de l'attaquer au sabre. Et pas seulement pour la trancher: il la planterait et, dans ce coup vertical, il allongerait la lame pour la clouer littéralement au sol, sans qu'elle n'ait de moyen d'échapper. Puisqu'elle courait si bien, il fallait absolument trouver un moyen de l'immobiliser pour l'avoir.

Sakyo n'eut tout simplement pas le temps de comprendre ce qui était arrivé... Yarashin s'était rué sur elle avec un brancard? C'était bien ça? Tout ce qu'il vit, ce fut une vision informe d'une masse noire sur une forme plate et grise fonçant sur la chose qui avait alors jaillit de tous les côtés pour finalement lui tirer dessus. Tout ce qu'il perçu, ce fut un "boom" et un manque d'équilibre, comme si sa jambe gauche avait été emportée derrière lui, faisant alors balancier avec son corps pour le faire se fracasser littéralement le buste sur le carrelage froid de l'hôpital. Ce n'est que lorsqu'il percuta le sol qu'il réalisa à quel point cette seule munition avait été dangereuse.
Un hurlement s'en suivit.

"NON!"

Cette fois-ci, ce ne furent pas seulement des sanglots, il pleurait comme un enfant, tout simplement. En se couchant sur le dos, il pouvait voir son tibia et le cratère impressionnant qu'avait causé l'impact. Il ne pourrait clairement plus se tenir debout, même si la balle n'avait pas traversé l'os. Il suffisait qu'il bouge un peu pour que ses hurlements en soient amplifiés, et pourtant, il ne pouvait pas s'empêcher de trembler à cause de la souffrance.

"MAIS POURQUOI? POURQUOI TU NOUS FAIS ÇA?"

Comme si cette chose allait répondre... Mais il ne pouvait plus réfléchir correctement. La douleur insoutenable brouillait sa vue et l'odeur de son propre sang lui donnait envie de vomir, sans pour autant qu'il y arrive. L'envie était là mais pourtant, rien ne sortait, ce qui rendait sa peine d'autant plus importante.

"Je veux pas mourir... Je veux pas..." chuchotait-il.

Malheureusement, ce soir, rien n'était garanti. Alors qu'il était immobilisé au sol, il y avait un allié assoupi et une princesse occupée par une dernière nurse... De toute évidence, son destin était tracé, il allait mourir ici... Aussi, il tentait encore d'utiliser le peu de force qui lui restait pour lever correctement son bras et tirer vainement sur la chose. Mais rien n'y faisait. Il avait des armes en main mais il ne pouvait rien faire... Il ne pouvait que voir cette chose s'approcher de lui, présage plus en plus grand de la Mort qui le cueillerait...

"KYOU! REIKA! AIDEZ MOI!"

C'est seulement là qu'il réussit à vomir, accumulant non seulement la souffrance physique mais en plus la souffrance mentale. Celle que lui procurait l'absence de ses seuls réels amis. Sans doute les seuls qui auraient été capables que l'aider dans cette mission, et inversement. Alors qu'il se voyait mourir, il repensait de nouveau à eux, espérant encore une fois qu'ils étaient en vie... Alors tout en essayant de lever son arme en pleurant, il chuchotait un imperceptible "revenez... revenez... je veux pas mourir..."

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'Destin' : 5

Un cri perçant capable de lever le voile de ténèbres.

Sortie des ombres, la frêle Konoe s'était jetée sans hésitation entre le canon et son aimé.
Pour lui, elle encaissa le tir qui lui était destiné. La balle de revolver la frappa de plein fouet, explosant sa poitrine au vol.



Brutalement propulsée en arrière, elle chuta à côté de celui qu'elle venait d'extirper des griffes de la mort, sa vie défilant sous ses yeux humides. Le sang jaillissait de partout, se mêlant aux restes du pompier.
Une horreur.
La douleur était irréelle. Les larmes se mélangeaient au carnage. La réalité n'était plus.
Son enfance, sa famille, Kikuchi, et puis Sakyo.
Toute l'existence de sa courte vie résumée en un millième de seconde voire moins.

Tout le concentré de son essence avait été caractérisé par cet acte brave et désespéré.
Ce fut sa seule action au cours de cet enfer, qui eut le mérite de sauver une vie.

Avant qu'une quelconque chaleur ne puisse l'envelopper pour l'accompagner dans sa fin, la froideur glaciale de la mort la dévora, emportant violemment son dernier souffle avec elle, et ses derniers sanglots étouffés.



Un silence de mort dans le hall.
Le temps semblait s'être arrêté.

L'espace d'un instant, l'écrivain crut que ses prières avaient été exaucées. Son nom avait été crié dans un élan désespéré, alors que lui voyait le canon de son ennemi se pointer vers son visage. Il y avait seulement une seconde, tout semblait être terminé, et pourtant, d'un certaine manière, alors qu'il respirait encore, la fin était arrivée. Mais pas pour lui.
Konoe avait surgit de nulle part, mais son image s'était mêlée aux souvenirs qu'il avait de Reika, sa voix féminine perçant les ténèbres, traversant les méandres de sa mémoire. Le tir n'avait pas été stoppé cela dit. La balle avait percuté violemment la poitrine de la jeune fille, la projetant tout près de Sakyo, encore dans ce qui semblait être pour lui une véritable agonie.
Il lui fallut un long moment avant de réaliser qu'elle était morte.

"Konoe..."

Elle était couchée sur le côté, dos à lui. Et malgré la souffrance que lui procurait la balle dans son tibia, il rampa sans trop de peine vers pour tourner finalement son corps vers lui. Ses yeux étaient ouverts à l'instar de sa bouche, et un flot de sang continuait de s'écouler de sa poitrine. Mais cela ne l'empêcha pas d'enserrer son corps froid.

"Non... Pas toi..."

*Bordel... J'essaie toujours d'aider les autres, mais j'en suis incapable...*

Il repensait aux paroles d'Antonio, celles qui l'avaient blessé. C'était vrai d'une certaine manière: il n'était qu'un homme avec beaucoup de bonnes intentions. Il aurait voulu sauver le monde entier pour les délivrer de cette chambre. Mais au final, son manque d'estime de soi additionné à sa résignation avait failli lui coûter sa vie et avait, au final, emporté celle de Konoe... Et d'une certaine manière, il se sentait aussi responsable des morts du pompier et de (peut-être) Kentaro. Il n'avait pas su les protéger... Cela aurait pu tenir simplement aux armes et à la combinaison, mais là, il se sentait tout bonnement capable de rien.
Le canon de son pistolet avait enlacé la nuque de la lycéenne, tandis que sa tête se reposait sur l'épaule de l'anti-héros. Avec sa main gauche, gardant toutefois son katana en main, il ferma les paupières de la pauvre défunte.

"Je suis désolé..."

La gardant toujours dans ses bras, il pointa de nouveau le 9mm en la gardant devant lui, visant d'un coup un peu mieux son adversaire. La peine avait su relever sa haine, et non la seule douleur qui l'immobilisait... Mais il n'avait plus d'autre choix actuellement, s'il voulait s'en sortir... Il allait commettre un acte terriblement profane.

"Désolé de te faire ça... Je te ramènerais aussi, je te le promets."

Le corps de la lycéenne devant lui, il était protégé de la sixième et dernière balle du revolver. Il la serra encore plus fort et les larmes coulèrent. Cette fois-ci non pas à cause de la douleur ou de la peur de la mort, mais à cause de toute la culpabilité dont il était empreint.

"CRÈVE!"

Trois autres balles fondirent sur l'adversaire, dans une tentative désespérée...