Dans un appartement avec vue sur la tour de Tokyo, un étrange laser partis de la boule noire et commença à s’agiter comme un de ses composants dans anciens détecteurs de mensonges qui s’agitait pour décrire des vagues sur une feuille pour informer si la personne interrogée était sincère ou pas.
Les mouvements décrits par le laser de bas en haut dans le vent faisaient apparaître petit à petit un homme âgé qui semblait être assis au moment de son transfert. L’homme était vêtu d’un pantalon kaki, de chaussettes grises, d’une chemise bleue avec par-dessus un veston en laine grise et de chaussures marron en cuir. Ainsi qu'une écharpe marron noué autour du cou et enfouit dans le col de la chemise.

En appuyant sur la détente, Vargas se sentit partir. Il n’était pas croyant mais il s’était toujours demandé si il y avait quelque chose derrière le voile de la mort. Etrangement rien ne semblait avoir changé. Quand il avait pressé la gâchette, il avait fermé les yeux. Alors qu’il s’attendait à perdre toute sensation, il constata que son cœur battait encore et comprit qu’il était encore capable de percevoir l’environnement lorsqu’il eut l’impression de partir en arrière. Il ouvrit les yeux d’étonnements en lâchant son luger P 08 et sentit un craquement dans son dos lorsque ce dernier toucha le parquet. Il s’accouda sur le sol en portant une main à l’endroit d’où émanait la douleur afin de le masser.

**Qu’est-ce qui se passe ?**

Il regarda autour de lui et nota la présence de la tour de Tokyo dans le panorama proposé. Il se releva et s’approcha de la fenêtre.

**Ne devrais-je pas être ailleurs ?**

Il devait être dans un appartement mais ne comprenait pas se qu’il faisait ici. Il n’avait pas rêvé pourtant, il s’était bien donné la mort. Etait-ce les effets de l’alcool ?
En reculant de la fenêtre son attention se porta vers la boule noire qui occupait une partie de la pièce. Trop occupé par la douleur de son dos, il ne l’avait pas vue en tombant.

**Qu’est-ce que c’est ?**

Il ramassa le pistolet de fabrication allemande et s’approcha lentement. Il posa la main avec prudence et promena son regard intrigué sur l’objet de forme géométrique. Pas de bouton, une simple boule noire. Il regarda les portes.

**Ca à l’air lourd.**

Il essaya d’ouvrir les portes, sans succès.

« Il y a quelqu’un ? » Demanda-t-il à haute voix.

Il désengagea le chargeur et s’aperçu qu’il manquait bien une balle.

« Je ne comprends pas. » Se murmura-t-il.

En sursaut, le jeune Hyuuga Masatami ouvre les yeux. Soudain, il se met à crier et semble se débattre contre une force invisible. Les flammes, la douleur, tout lui revient. Il tombe sur ses fesses et finit par réaliser que la souffrance l'avait quitté. Terrorisé, il fixe ses mains et constate avec stupeur qu'elles sont intactes. Ses habits aussi.
Alors, il lève la tête et voit cette chambre. Il y a déjà un homme, mais Masatami se focalise sur cette sphère noire au milieu. Ca ressemble à un mauvais rêve. Cependant, il préférerait de loin que l'incendie ait été son seul cauchemar. Il reviendrait bien vite sur ses pensées...

Recroquevillé sur lui-même, accolé au mur rejoignant les deux portes face à la boule, il se met à trembler. Tout à coup, quelque chose de fantastique se produit devant lui.

Elle se voyait quitter ce monde, pour toujours. La dernière chose qui avait occupé son esprit fut le visage souriant de Kikuchi. Le sol était si proche... Elle ne percevait pas grand chose pourtant, à cause des larmes.

La voilà. Elle se sent alors émerger d'un profond sommeil. Quand elle ouvre ses yeux qui perlent encore de tristesse, la première chose qui lui est donné de voir est un parquet. Le constat fait, elle se sent tomber verticalement, comme une masse. Son corps heurte le bois, quelques centimètres de chute seulement. Allongée par terre, elle laisse échapper un gémissement de douleur.

" Ouch... "

Elle se relève avec peine et voit une forme noire. Elle inspecte alors les alentours, plongée dans l'incompréhension. Il y a deux hommes avec elle. Elle commence à s'inquiéter.

" Que... que se passe-t-il... ? Qui... ?!"

Elle est interrompue, car à sa gauche un faisceau lumineux vert sort de la sphère et commence à matérialiser des fragments d'une personne. Elle pousse un cri et se colle à la baie vitrée, effrayée. Si c'était un rêve, il était vraiment trop étrange.

Plus de bruit, plus d'agitation, le calme.........enfin!

Plus de voix, plus de cries, de jérémiades, plus d'"autres". Jérôme se sentait seul, si seul. Plus personne pour lui parler, pour le voir, l'entendre, le remarquer, le constater et témoigner de lui. Plus de fans, de producteurs; d'admiratrice en chaleur, hurlant la voix chargé d'œstrogène combien elles le voulaient; plus de potes, de frères d'armes, de communauté. Plus de gloire, de fric, de filles, d'alcools, de drogues, de bastons de rue à trente contre lui; de montés d'adrénaline à 230 sur le périf' à 3h du mat', les flic au cul, la bière à la main et la seringue dans le bras. Plus de vie, plus d'extase, le bonheur orgasmique de faire jouir une guitare, comme une femme, du bout des doigts; de hurler des paroles de fin du mondes perché sur un mur d'enceintes mal fixés de 7m; de sentir le vent du jugement dernier vous fouetter le visage, tout droit exhaler des gorges déchirées de 5000 fans en transes, les tympans explosés. Fini tous ça!

*Que c'est bon!*

Plus de douleur, de nausée, de stress, de voile opaque devant ses yeux. Il les ouvrit. Et les fronça immédiatement.


Il se trouvait allongés dans une petite pièce rectangulaire qui ressemblait à s'y m'éprendre à l'appart d'un de ses collègues de concert, mais vide.


*Je croyais que tous ça était finis, enfin finis! La pantomime ridicule du quotidien, les convenances, les habitudes, les obligations physiques, sociales, morales.*


Une profonde expression de dégout s'afficha sur son visage.


Il avait sa guitare dans les mains, il l'a serra contre son cœur, elle ne l'avait pas abandonnée, sa compagne du pire. Pour célébrer leur retrouvailles, il joua les 5 premières notes du riff de "Blood brothers" de Iron Maiden.


Il portait ses vêtements déchirés par les ciseaux des ambulanciers. Un jeans Lévis bleu délavé, son cuir noir de "Trust", le T-shirt "Do you taste like my sister, bitch?" que Mayuri lui avait fait et ses bottes de motard usés.


À part la déception de reprendre perpet', Jérôme se sentait étrangement bien, trop bien pour être honnête. Il manquait quelque chose, pleins de choses, son genoux, sa hanche, son coude, ses doigts, sa nuque, son ventre, ses tempes, sa gorge. Ce corps qu'il avait consciencieusement détruit pendant toutes ses années, il semblait comme neuf, trop neuf.


*Plus personne ne me croira sans cette cicatrice.*


La cicatrice que ce sale fils de pute de rappeur, lui avait fait sur le dos de la mains avec un hachoir à viande. Mais se n'était pas le moment de se lamenter sur la perte de ses trophées, il n'était pas seul.


À cotés de lui se tenait un vieillard occidental, sapé comme un rupin, et deux adolescents japonais; un garçon et une fille. Sur leur trois visage, se lisait une expression mêlée de peur et d'incrédulité. Et il y avait cette chose, une étrange et équivoque sphère noir, d'à peu prés 1m de diamètre.


Alors que Jérôme la scrutait, un rayon s'en échappa et balaya l'air, pas loin de lui. Une forme humain se dessina dans les airs, celle d'une jeune femme.

Akane était morte, frappée de plein fouet par un éclair, son corps détruit cellule par cellule même si la douleur n'avait pas eu le temps d'atteindre son cerveau. Pourtant sa conscience s'était comme réveillée, comme par ... hum ... le biais d'une onde électrique, mais ce n'était peut-être qu'une impression. En tout cas, la jeune femme sentait distinctement chaque parcelle de son corps revenir à la vie, ses sens revenir peu à peu, ainsi qu'un air indéniable remplir à nouveau ses poumons. Etait-elle plus réceptive que les autres ? Peut-être, peut-être pas, dans tous les cas, elle retrouva la vue avant le sens du toucher, et ce qu'elle vit l'étonna pour le moins, même si elle garda son sang-froid. N'en demeurant pas moins humaine, elle ouvrit de grands yeux stupéfaits en voyant que le bas de son corps était en train de se reconstituer par le biais d'étranges faisceaux laser semblant bel et bien la recréer de toute pièce, et même les habits qu'elle portait au moins du drame. Non, parce que passer l'arme à gauche à vingt-cinq ans, c'est quand même dramatique. Akane avait du mal à admettre ce qu'elle voyait, elle se retrouvait à nouveau vivante, comme remise sur pieds par une technologie inconnue, à l'instar de ces films de science-fiction qu'elle aimait bien regarder. En plus, ça avait le soucis du détail, elle était trempée ...

De quoi choper la crève ... hum ...

Pas de réflexion philosophique, spirituelle ou croyante pour Akane, pas de panique non plus. Elle n'était pas en service, non mais fallait pas pousser, elle n'allait pas faire des heures supp' après sa mort, mais elle n'en demeurait pas moins militaire, l'esprit demeurait. Quand on était dans une situation inconnue, quand on ne voyait pas un ennemi éventuel, il fallait d'abord assurer ses positions, récupérer des informations dans la mesure du possible. Vie, Enfer, Paradis, Purgatoire ou autre, ça n'avait pour le moment aucune importance.

"Vla autre chose ..."

Akane regarda donc autour d'elle, après s'être regardée. Elle était dans une pièce de style japonais, un lieu quelconque mis à part une sphère noire en violent contaste avec les lieux, tellement violent qu'elle décida de ne pas y accorder de suite d'importance, et elle n'était pas seule. Premier réflexe, elle ferma tranquillement sa veste, histoire qu'ils ne voient plus ses seins, pas par pudeur, mais parce qu'elle se balladait les seins à l'air dans son intimité, et ce n'était pas le cas ici.

"Bonsoir ..."

C'était la nuit dehors, de grandes fenêtres montrant une ville qui ne pouvait être que Tokyo. Dans la pièce se trouvaient trois hommes et une femme avec Akane. Un homme vêtu de façon assez élégante et qui devait avoir la cinquantaine, il n'avait pas l'air de comprendre ce qu'il faisait là non plus mais il ne perdait pas son sang-froid, c'était aussi le cas d'un homme plus jeune vêtu pour sa part de façon débraillée, et tenant en main une guitare. Par contre, un jeune homme se tenait prostré dans un coin et la regardait comme si elle était le clown CA sur le point de le découper en rondelles en riant aux éclats. Quand on voyait l'arrivée pour le moins étrange de la jeune femme ...

"Je suis sure que vous avez eu ce geste avant moi, mais bon ..."

C'était surtout pour l'homme âgé qu'elle disait ça, qui devait être plus sage, en tout cas plus pragmatique que les autres. Elle regarda l'autre femme de la pièce, et qui regardait autour d'elle avec un air effrayé pas du tout feint. C'était trop tôt pour porter une quelconque jugement ... ce n'était pas évident de garder on calme dans une situation aussi ubuesque. Akane agit donc, elle vérifia l'étendue de leur zone d'action, donc s'ils pouvaient quitter ce lieu, par la porte, voire par les fenêtres, mais aucune ne voulait s'ouvrir, et la militaire évalua que la force ne permettrait pas de régler ce problème, en tout cas, pas encore. C'était comme si une force invisible l'empêchait de toucher les poignets, les loquets ... la jeune femme se rendit alors auprès de l'énorme sphère noire, la toucha prudemment, en éprouvant la texture faite d'un étrange métal. Ce pouvait être une décoration au goût douteux ou la technologie responsable de leur présence ici. Et si ces gens étaient ... l'instinct disait à Akane que ces gens étaient peut-être eux aussi morts, après tout le rocker avait l'air d'avoir croisé une meute de fans mortes vivantes avec de longs couteaux qui piquent. Etaient-ils tous venus comme elle ? A ce moment-là, Akane eut sa réponse à cette dernière interrogation, alors que les lasers se mettaient à reconstituer une espèce de brute qui ne lui inspirait déjà guère confiance. Un coup d'oeil à son holster lui indiqua que son pistolet de service y était toujours, elle pouvait se défendre à mains nues mais une balle dans le genou calmerait toujours plus les ardeurs de certains être à la nature belliqueuse.

"Ok, on est donc tous venus comme ça ..."

Même si elle n'en donnait pas l'air, Akane était particulièrement sur ses gardes avec le nouvel arrivant, même si le danger pouvait venir de partout. Elle se devait donc d'être prudente sans donner l'impression d'avoir la gachette nerveuse, ce qui n'était pas son genre et la mort ne la changerait pas, il ne manquerait plus que ça !

Une nouvelle téléportation.
Cette fois, le gigantesque Kuma apparaît. Légèrement penché en arrière, il se redresse promptement dès sa matérialisation terminée. Il observe alors l'endroit. Il n'est plus dans la cage d'escaliers de son immeuble mais dans un appartement. Un bel appartement. Tout de suite, il remarque la présence de personnes, les compte. Il y a trois garçons et deux filles. Il les fixe tous. Certains ont l'air perdu. Il fronce les sourcils, émettant un grognement. La sphère noire au milieu de la pièce attire son attention.

Qu'est-ce tout ça voulait dire ?

Il s'approche silencieusement, serrant les poings, et manque de bousculer la métisse sur son chemin. Sa main se pose sur l'objet froid et lisse. A cet instant, une énième téléportation commence dans son dos. Muet et incrédule, il regarde la scène se produire.

Et le voila de retour dans cette chambre, Cette sphère noir trônant a la même place que la dernière fois, rien n’avait changé a par les visage bien sur pour l’instant aucun de ceux qu’il avait vu a la « sortie » de la chambre n’était arrivé encore. Et le voila donc qui réapparaissait au sol tenant entre ses mains la moitié de la tenue de latex, la moitié seulement. Il se releva promptement et d’une main frappa violemment le mur le plus proche de lui, bien sur rien ne se produit, pas même un son, rien…Juste sa main qui rougit légèrement.

- "Et merde…"

Il se retourna vers les autres qui était attentif a ça venu apparemment, et c’est pour ça que pendant quelques secondes il se figeât dévisageant les autres. Il ne se rendit pas vraiment compte du geste qu’il venait d’avoir et paraissait même surpris qu’il attire l’attention. Il paraissait même gêner que tout le monde le dévisage. Il devait dire un truc intelligent histoire de les mettre plus a l’aise peu être.


- "Ah, euh… Bonjour je m’appelle Kentaro, pour le moment je vous conseillerais d’attendre simplement, merci."


Et la d’un seul coup, la simple phrase qu’il venait de formuler le rendait encore plus intriguant, tout ses regard qui le fixait ne l’aidait pas du tout a se sentir a l’aise ni a ce concentré. Une goutte de sueur perlât même légèrement de son front. Il lui fallait dire autre chose vite….


- "Si vous êtes la c’est que vous tous êtes mort j’imagine donc attendez les autres s’il vous plait… "


Il soupira L’ambiance lui paraissait peu être moins tourné vers lui, il en profita pour faire les compte. Déjà 6 nouveaux et 7 avec lui, mais malgré tout il restait le plus jeune de tous. En bref il y avait de tout : deux jeunes, un vieux, un yankee puis un homme et une femme dans la fleur de l’age.
Il espérait simplement que les autres allait arriver et leur expliquer la situation car ça le mettrais mal à l’aise de le faire. Un transfert commencer déjà a coté de lui et il s’appuya contre le mur les mains dans les poches de son jeans en regardant en face de lui par la fenêtre la ville qu’il regardait il y a quelques instants encore. Il posa ça tenu derrière lui en espérant que la personne qui allait apparaître serait un de ceux qu’il avait vu la dernière fois.

Un chirurgien mourant dans son propre hôpital... quelle ironie. Le sort avait sans doute voulu se moquer. Peut-être aussi que cette agression n'était pas une coïncidence.

Le docteur Kakuzawa ouvre les yeux au moment où sa matérialisation se termine. Il a l'air excessivement fatigué. Perdu, il dévisage chacune des figures présentes. Puis il s'attarde sur l'endroit, et enfin, comme tous les autres, sur la sphère qui occupe la chambre. Les yeux plissés, il cherche à comprendre, mais aucune réponse ne lui vient. Il est même incapable de faire entendre le son de sa voix.

Tout à coup, la sphère se manifeste. Une lumière jaillit et fait apparaître morceaux par morceaux son assistante, Shirokawa. Le chirurgien contemple cette merveille technologique, estomaqué. Quand elle fut entière, la jeune femme eut les mêmes réactions que son collègue, et quand elle le vit son regard s'apaisa. Elle est soulagée. Mais comme lui, elle est perdue. Kakuzawa s'avance vers elle, il la dévisage encore sous le choc suite à son apparition paranormale. Il aimerait la prendre dans ses bras, exprimer lui aussi son soulagement mais leur situation commune l'angoisse à présent. Pourquoi se retrouvaient-ils tous deux dans cette pièce, entourés d'étrangers tous plus différents les uns que les autres ? Shirokawa posa elle-même la question.

" Que se passe-t-il... où sommes-nous, docteur Kakuzawa ? "

Ce nom interpelle immédiatement le jeune Hyuuga, qui relève la tête pour plonger son regard d'enfant horrifié dans celui du médecin. Le praticien le repère, son sang se glace. Il n'a plus la peau brûlée et il ne ressemble pas au cadavre laissé dans la salle d'opération, mais ce regard, il le hante trop pour ne pas le reconnaître. Sidéré, il sent les battements de son coeur accélérer. Shirokawa le remarque et à son tour elle plonge ses yeux dans ceux du garçon. Pas de doute. Comme devant un fantôme, elle se rapproche instinctivement de celui qu'elle aime, désemparée.

" Est-ce bien... comment est-ce possible ? "

Pas plus de questions, et encore moins de réponses. Simplement une nouvelle apparition.

"Comme on se retrouve, Gantz..."

Ces mots s'étaient échappés naturellement, alors que seule sa tête commençait à apparaître au centre de la chambre. Il semblait que les nombreux nouveaux membres s'étaient disséminés un peu partout. Mais cela changeait de la première fois en tout cas. Ils étaient nombreux, par rapport à la première fois où Sakyo était arrivé dans cette salle. Et ce fut d'autant plus perturbant puisque lorsqu'il avait parlé, certaines têtes s'étaient tournées vers lui. Et il semblait que le spectacle de la téléportation restait à jamais impressionnant.
L'écrivain commença alors à détailler les quelques personnages arrivés ici. Il remarqua en premier lieu une jeune adulte vêtue d'une veste de militaire. Elle en première, certainement parce qu'elle avait une peau particulièrement foncée, assez unique en son genre. Puis il y avait une espèce de colosse chauve et Kentaro, le teint rougissant pour une quelconque raison. Deux médecins se trouvaient là aussi, accompagnés d'une jeune fille, d'un adolescent totalement traumatisé, tremblant, recroquevillé contre un mur, d'un guitariste aux traits clairement européens et enfin d'un vieillard aux traits similaires, doté d'une glorieuse moustache . En bref, des personnages variés, comme la première fois. A l'exception qu'il n'y avait pas d'animal de compagnie, cette fois-ci...
Quand la téléportation se finalisa, il s'avança directement vers la sphère. Pendant un instant, il leva la main, sans vraiment savoir quoi faire, seulement il voulait voir de quelle manière il pouvait voir la liste des survivants. Peut-être alors en saurait-il un peu plus sur Reika et Kyou. Enfin... il fallait aussi espérer qu'ils puissent venir ici. Aussi, il se retint et se contenta d'aller voir Kentaro, la seule personne qu'il connaissait ici. Et aussi la seule en qui il pouvait se permettre d'avoir confiance, étant donné son altercation avec Antonio. Certes, il avait fait la grimace devant sa maladresse et parfois son insolence, mais il ne fallait absolument pas nier qu'il était pourvu d'une grande valeur. Chose qu'il avait prouvée en essayant lui aussi d'aider Mariko, même si ce fut en vain.

"J'imagine que tu les as prévenus..."

Il aurait pu continuer en lui dévoilant l'utilité de l'ordinateur qu'il avait avec lui, en bandoulière. Seulement, il vit que le jeune homme avait laissé la combinaison derrière lui. Et... une combinaison vraiment petite, semblait-il... Jusqu'à ce que Sakyo comprenne alors que le pauvre n'avait pu prendre que la moitié de celle-ci... En clair, il allait risquer sa vie aujourd'hui... et plus que d'ordinaire... Mais les informations qu'il avait pu prendre sur le site Nishi avaient pu prouver que certaines missions étaient bien moins périlleuses. Survivre sans combinaison, c'était clairement possible si l'on se frottait pas au danger. Et Kyou, qui n'en avait même pas à la dernière mission l'avait prouvé!

"Bon... ça ira, Kentaro. Pense à prendre un contrôleur, reste invisible et évite tout danger... Kyou a eu de la chance mais ça n'arrive pas à tout le monde..."

Évidemment, ses paroles devaient être riches en intrigues pour tous ces nouveaux. Sakyo comptait bien essayer de tout expliquer à ces personnes mais il savait que ce serait inutile de le faire maintenant si d'autres arrivaient. Dans un soucis pratique, il réitéra ce que Kentaro avait déjà très certainement fait, c'est à dire faire une petite prévention.

"D'autres personnes vont très certainement arriver. On vous dira le maximum de ce qu'on sait dès que nous seront tous réunis. Ce sera plus simple."

Sur ces paroles, le romancier inspecta un peu ses poches. Ses X et Y guns étaient bien dans les poches. Il préféra mettre le X-gun dans son holster, à la cuisse, pour porter finalement le X-Shotgun à la main. En gros, l'arme de poing lui servirait plutôt en cas de secours, car il espérait bien s'affirmer un peu plus aujourd'hui dans un rôle de feu de soutien. Mais c'était aussi, peut-être, une manière de gagner en crédibilité. Kentaro et lui portaient cette combinaison, ils se connaissaient et maintenant Sakyo dévoilait un arsenal inconnu... Mais vite, Sakyo s'interrompit: le faisceau laser apparaissait de nouveau.

Apparaît alors Sakurai, ce type qui s'est trouvé au mauvais endroit au mauvais moment. De tous, il est bien celui qui a le moins d'idées possibles sur ce qu'il fait ici, car il n'a pas vu sa mort.
L'air ahuri, il se tient droit au centre de toutes ces personnes. Il y a beaucoup de monde. Les bras toujours encombrés de sachets, son manga en mains, il pousse une nouvelle onomatopée interrogative inimitable.

" Hum... ? "

Il n'a pas l'air inquiet, ni nerveux. Juste qu'il ne comprend rien. Il tente une explication, celle qui lui paraît la plus logique.

" Je me suis endormi au supermarché ? "

Burlesque, cette insouciance. Soit, une nouvelle personne arrive.
Comme d'habitude, Sakurai pousse son interrogation et demeure immobile en fixant la téléportation. Quand une autre personne fit son entrée, il ne trouva qu'une chose à dire, l'air impassible et les yeux toujours bridés.

" Oh, ça c'est bizarre. "

Arrive une personne grasse, nue et transpirante.
Au milieu de tous, honte ultime, Takano Yomitsu apparaît, une main sur son petit sexe en érection. Les yeux globuleux écarquillés, il pousse un cri mêlant peur, gêne et bestialité. Tel un goret qu'on conduit à l'abattoir.

" Hiiii ! "

Le grossier personnage se met à ramper les fesses à l'air, complètement ahuri. En cognant dans les jambes d'autres personnes répugnées qui le regardent avec dégoût, il se réfugie dans ce qui semble être une cuisine. Tout un tas de questions envahissent son esprit torturé. Terrorisé, il penche sa tête pour la faire dépasser de l'encadrement et constate que tout ceci existe bien. Tout le monde l'a vu nu, en train de se masturber. Pourquoi ? Comment ?

C'est alors que son regard est dirigé instinctivement vers la pochette d'un livre. Une pochette qu'il reconnaîtrait entre mille : Anumi. Cette héroïne, elle était là ! C'était sa faute, si il vivait ça. Il se mit à le penser très fort et dans le noir, on l'entendait ricaner comme un fou...

Pour combler l'arrivée des bizarres, c'est désormais une silhouette frêle et vieillie qui se dessine. Un crâne chauve, des rides, une grosse barbe blanche, un pyjama, et voici papy Oji Chan. Ce dernier semble se réveiller d'une sieste. Devant tout ce beau monde, il écarquille ses yeux et pousse un cri chevrotant. Où étaient passées les petites mignonnes en tenues de sport ?! Sa bouche entrouverte laisse apparaître quelques dents. Vraiment très peu.

A part servir de miroir, l’étrange sphère semblait toujours aussi … opaque. La grosse brute avait failli se prendre un coup de coude dans les cotes, puis un atemi à la nuque pour avoir failli bousculer la jeune femme. Comme quoi, la différence entre continuer à bien se porter et souffrir de contusion multiples, ça ne tient pas à grand-chose. Un gars à moitié habillé apparut alors à son tour et prétendit avec un embarras certain qu’ils étaient tous morts, tout en leur conseillant d’attendre simplement. Celui-là, Akane le regarda en plissant toujours les yeux, avec une envie farouche de le secouer comme un prunier jusqu’à ce qu’il crache le morceau, mais déjà, d’autres personnes apparaissaient, un médecin et une femme qui semblait être son assistante, à vue de nez, puis un jeune homme qui sembla réagir fort calmement, et s’adressa même à la sphère en l’appelant … Gantz ? Cet individu était vêtu d’un long manteau mais Akane remarqua qu’il dissimulait au moins une arme de forme étrange, vraiment étrange. Il s’adressa ensuite à l’homme à moitié dénudé, l’appelant Kentaro, lui conseillant de demeurer invisible … d’éviter tout danger … juste après ça, disant à l’assistance que d’autres personnes allaient arriver, et qu’ils seraient informés quand tout le monde serait présent. Encore un autre qui en savait plus qu’elle …

C’était quoi, ce délire … tout du moins une plongée certaine dans l'inconnu ...

Akane demeurait observatrice, et elle observa donc de nouvelles arrivées : celle d’un jeune homme à l’air bénin même si un peu ahuri, puis d’un pervers tout nu qui alla se cacher quelque part dans cet endroit étrange, tout de suite après d’un vieux gâteux édenté aussi surpris que l'air déjanté, et d’une jeune femme elle aussi totalement nue, et qui elle aussi fut particulièrement choquée de se retrouver là et fila se cacher derechef, pour sa part dans le couloir. Quant à Akane, ses habits étaient trempés. Rectification, sa veste seule était mouillée en fait. La militaire se demanda si ses sens n’étaient pas quelque peu abusés, en se rendant compte que sa veste avait déjà séché, à son tour. Même ses cheveux étaient à peine humides à ce moment précis. Tout ça n’était pas cohérent, rien ne semblait vraiment l’être ici, à part la réaction effrayée de certains civils ... le sang-froid d'Akane ne dépareillait pas avec sa nature, et puis il y avait le calme de ces deux individus qui détenaient manifestement des informations … cet événement s’était-il donc déjà produit ?

C'était un mystère bien épais ... comme de la mélasse, en plus épais ...

S'en tenant aux indices visibles plus qu'aux suppositions, Akane observa alors le bas de la tenue du gars tantôt à moitié habillé, tantôt à moitié dénudé dans l'esprit de la jeune femme. Elle n’allait pas les interroger pour le moment, attendant que le jeune homme au manteau tienne sa promesse quand tous seraient arrivés, ce qui n'était de toute évidence pas encore le cas. Elle se contenta de faire un pas en avant, sa curiosité toujours aussi affutée, tendit la main tranquillement et toucha le morceau de tenue que le dénommé Kentaro tenait encore dans une main. Elle éprouva un instant la texture de ce qui ressemblait à une partie de combinaison, avant de retirer sa main, et de déplisser enfin ses beaux yeux ayant acquis comme une nouvelle lueur.

"Ce tissu d’origine inconnue, j’ai déjà touché ça. Takeshi …"

Elle avait pensé à voix haute, se le permettant en l'occurrence, en la circonstance. En tout cas, son instinct lui donnait raison, il y avait donc un rapport entre ce lieu et cette tenue que Takeshi portait sous ses habits lorsqu’elle l’avait rencontré. Une tenue pour aider sa pratique du sport … Akane commençait à comprendre les raisons d’une vérité que des non initiés n’auraient pas le droit d’entendre, mais initiés à quoi … la jeune femme releva les yeux et regarda fixement celui qui se faisait appeler Kentaro.

"On dit que j’ai une nature indulgente, mais je vous préviens, si c’est une farce de mauvais goût, je vous botterai si fort les fesses que vous en serez envoyés en orbite, tous autant que vous soyez."

Akane n'était pas en colère en disant cela, employant un ton naviguant entre la menace et la promesse. Pas vraiment hostile, mais qui mettait les points sur les i, avec néanmoins une ouverture au dialogue. Le pluriel avait été évidemment employé à dessein, en même temps, la militaire se doutait que la situation devait être bien pire que cela, dépassant même le stade de l'expérimentation, mais il valait mieux attendre la suite des événements, ou au moins quelques paroles rassurantes de ce Kentaro. Plus ou moins rassurantes ...

De toute évidence, son intervention avait attiré l'attention de quelques personnages. Et plus précisément cette femme métissée qui semblait montrer un intérêt particulier pour lui et Kentaro. Quant à ce dernier, il ne répondit pas. Du moins, pas encore. Sans doute était-il concentré sur l'arrivée de tous ces personnages différents. Car en effet, à peine l'écrivain eut-il fini de parler qu'un adolescent apparut, l'air complètement ahuri, perdu. Et sa seule réaction fut un "oh, ça c'est bizarre" complètement désabusé... Suivi d'un énorme type, personnalisation de l'écœurement: il était gros, transpirant, nu, en pleine masturbation. Une vision bien pathétique qui n'inspira absolument pas confiance à Sakyo qui, pourtant, aurait été du genre à aider une personne en difficulté. Tout ce qu'il voyait là, c'était un homme totalement pervers, au regard lubrique. Bien évidemment, un homme nu se serait sans doute réfugié par pur réflexe dans un endroit isolé. Mais ces quelques détails physiques avaient suffit à Sakyo pour le catégoriser, pour l'heure, dans la classe des pervers. Et ce fut d'autant plus alarmant qu'il vit ensuite une troisième personne arriver. Un vieillard à l'air assez excentrique. Le genre pas vraiment équilibré, sans être vraiment dangereux. A vrai dire, il avait plutôt un air comique avec sa bouche édentée... Puis il y eut une femme. Nue, bien évidemment, ce qui l'encouragea à s'inquiéter de ce que pouvait tenter l'homme. D'autant plus qu'elle alla elle aussi se réfugier dans le couloir. Certes, lui était dans la cuisine, mais selon ce que racontait Nishi sur son site, il arrivait, de toute évidence, que certaines personnes arrivées dans la chambre aient montré plus que de l'hostilité...

Il s'apprêta alors à se diriger vers l'encadrement de la porte, afin de surveiller que rien de soit tenté par certains nouveaux venu. Mais quelque chose le retint: l'arrivée de cette militaire métissée qui avait captivé son regard. Elle s'était approchée, avait touché la combinaison de Kentaro et, surtout, avait affirmé connaître la chose... C'était tout de même étonnant... Ne fallait-il pas cacher cette technologie aux yeux de citoyens? Avait-elle connu un gantzer sans connaître sa condition? Cela semblait certain puisqu'elle ne pouvait rien ajouter de plus. Mais le fait était que Sakyo ne connaissait absolument pas de Takeshi dans la chambre. Ou alors était-ce un ancien gantzer, décédé depuis. Ou alors avait-elle fréquenté un autre site où pouvait se trouver un de ces boules...
Elle ajouta par la suite quelques détails qui, de toute évidence, montraient chez elle une certaine méfiance quant à la véracité de ce qu'il pouvait se passer ici. Et comme l'indiquait son regard insistant, elle attendait une réponse de Kentaro. Mais pourtant, le romancier s'interposa. Lui aussi avait vécu son arrivée ici, et il allait faire d'une pierre deux coups dans un fragment d'explications.

"La théorie de la farce, je crois bien que tout le monde y a déjà pensé. Mais je peux vous assurer que rien de tout cela n'est faux."

Il se dirigea vers l'encadrement de la porte. Pendant sa courte marche, il avait retiré son Y-gun pour le porter à la main, puis avait quitté son manteau pour le jeter au loin, dans le couloir. Il dévoilait ainsi sa combinaison, bien que le bas de sa tenue soit couvert par un pantalon noir et une ceinture de cuir. Étrangement, sans que cela ne fut son intention, ce bas de pantalon étant assez large, il semblait vêtu comme un hakama, qui allait de pair avec la combinaison moulante qui dévoilait une certaine musculature.

"Jeune fille, fit-il en direction du couloir, voici de quoi vous vêtir pour l'instant. Quant à toi, dans la cuisine, tu devras patienter un peu avant d'avoir des vêtements."

Puis il se tourna vers l'assemblée et plus particulièrement vers la militaire qui était intervenue.

"Ce tissu inconnu, vous allez bientôt tous y avoir droit. Dans quelques minutes. Je vous en prie, attendez juste un instant, que tout le monde soit arrivé. Une troisième personne vêtue comme moi et Kentaro va bientôt apparaître. Un européen. Il saura bien mieux vous expliquer les choses que moi. Pour l'heure, je vous propose de tous nous présenter, ce sera toujours plus utile que de nous désigner par des surnoms. Je m'appelle Sakyo Jinnai. Je suis étudiant et écrivain."

Sakyo tentait une deuxième fois les présentations, chose qui fut un échec cuisant lors de la première mission. Mais même s'il n'avait pas beaucoup de présence, il avait acquis un air un peu plus sûr de lui, et il avait un avantage qui était qu'actuellement, grâce aux informations récoltées sur le site de Nishi, chez Kyou, il en savait plus que tout le monde sur la globalité de l'endroit. On ne pouvait pas se permettre de ne pas l'écouter, même si on pouvait choisir de ne pas le prendre au sérieux.

Il suffit de quelques secondes pour qu’a coter de lui se voit apparaître un docteur et une femme, mort ensemble apparemment. Ils avaient l’air tout aussi surpris que les autres, mais apparemment cela n’était pas terminé car déjà non loin de lui apparaissait le visage de Sakyo, et c’est dans un soupir de soulagement qu’il l’accueilli. Après quelques instant celui-ci se tourna vers lui, Kentaro se contentât d’acquiescer bêtement a chacune de ses phrases, il en saisissait le sens bien sur, mais chaque phrase qu’il avait resté enfoncé dans sa gorge sans pouvoir en sortir.

Finalement après ses dernières paroles l’assistance semblât suffisamment satisfaite. Pour ne plus trop s’intéressait a lui, la encore ce fut un soulagement pour lui.
De nouvelles têtes apparurent ensuite, mais il n’y prêta pas tellement attention, un simple coup d’œil suffisait pour voir que eux aussi étaient perdus. Il continua de regarder par la fenêtre, cette ville qui le fascinait tant. Il failli ne même pas prêter attention au parole d’une nouvelle venu qui s’intéressais à la tenue posé derrière lui.

Cela était… étonnant, il ne s’attendait pas à ce que quelqu’un est put voir cette matière ailleurs qu’ici, cette espèce de caoutchouc en étant même l’une des spécificité. L’instant d’après vint le tour des menaces, il en soupira même. C’est à ce moment la que Sakyo intervint, la encore il parla pour tous afin de ne priver personnes d’informations. Et il s’enfuya ensuite dans le couloir afin de donner son manteau à la jeune fille nue. Kentaro la regarda dans les yeux à son tour, comme elle l’avait fait pour le menacer. Il n’avait pas envie de rassurer quiconque dans cette pièce, car cela n’aurait servis a rien face a ce qui arriverait.

-" Si tu crois que tout cela n’est qu’une vaste farce, alors prépare toi a mourir. "

Il l’énonça cela comme étant la simple vérité car ça l’était. Il ne s’attardât pas plus sur le visage de cette inconnue. D’autre était mort pour cette vaste farce, ce n’était pas le moment d’en douter…

-" Écoute pour le moment… Il vaut mieux que tu te prépares mentalement, tu vas vite savoir pourquoi. "

A nouveau il détourna son regard et ferma même les yeux, A ce moment la Sakyo choisi de revenir et de faire une annonce général, il se présenta et tout naturellement ça devait être a lui de continuer cette chaîne, il le compris un peu tard et le fit gauchement.

-" Ah ! Euh… Je m’appelle Kentaro, je.. , je suis collégien dans ma dernière année ..! "

Véritable parcours du combattant pour lui, s’exprimer en public ne le mettait pas du tout à l’aise, la tension à la fin de son annonce qui s’enlevant d’un seul coup fit s’affaisser ses épaules, de soulagement, il n’aimer pas la foule et elle ne l’aimer pas non plus…
Il repris sa contemplation de Tokyo, mais rester a présent attentif au visage autour de lui, attendant des réactions…

Lorsqu'une femme nue apparut de manière futuriste à côté du vieux grand-père, celui-ci laissa entrevoir derrière son abondante pilosité faciale une expression de surprise. Une surprise fort agréable pour un vieux monsieur comme lui. Une surprise telle qu'il frôla de peu la crise cardiaque une nouvelle fois. D'ailleurs, cette vision paradisiaque réveilla en lui la vigueur d'antan et une minuscule bosse se manifesta en dessous de sa ceinture, un relief un tout petit peu perceptible derrière ce vieux peignoir couleur taupe.

Dans sa barbe, il murmure alors, la voix toujours chevrotante, sans quitter des yeux la nouvelle arrivante.

" Saperlotte... c'est donc bien le paradis... son corps s'est étalé comme des pétales de cerisiers dans le fleuve ! "

Sous le charme, papy Oji Chan qui n'y connaît rien à la technologie - à part son vieux cathodique à faire marcher à coups de lattes lorsqu'il fout le camp, n'avait même pas fait attention au moyen d'arrivée de cette déesse.
Tout comme la technologie, il s'intéresse très peu à ce qui se passe autour de lui. Dans cette société, on ne respecte pas les personnes de son âge, on les délaisse et on les ignore, c'est comme ça. Alors, il se fait sa propre idée et les conversations qui se créent autour de lui le dépassent un peu, mais ils les écoutent, tout particulièrement celle qu'entretient ce trio de personnes constitué de deux jeunes hommes et d'une femme dénudée.

En la remarquant, il rougit d'ailleurs, c'est à peine visible. Son vieux coeur se réchauffe d'avantage. Du haut de ses un mètre vingt à tout casser, il les fixe à tour de rôle. Il est un peu sourd de la feuille mais comprend que le jeune garçon poli lance des présentations, alors il n'hésite pas à savoir qu'il est là en se déclarant dès que l'autre garçon eut fini de se manifester.

" Je suis Oji Chan. " dit-il, placé entre les trois interlocuteurs comme si de rien était.

Il ne sait pas si on l'a entendu, si on l'a remarqué, mais au moins il a parlé.

Pendant ce temps, le personnage le plus odieux du lot reste planqué dans sa tanière sombre qu'est la cuisine de la chambre. Recroquevillé dans sa graisse, il marmonne des injures et d'autres paroles dénuées de raison. Il est dans son monde, et les quelques mots dédaigneux qui lui sont adressés tombent dans l'oreille d'un sourd. Il a l'allure et le comportement d'un échappé de l'asile.
La situation aurait de quoi l'intéresser étant donné sa condition d'otaku mais l'arrivée de cette diva nue ne l'a même pas sorti de son coma inquiétant. Il a sans doute sombré dans la folie pour de bon...

" Hi hi... je vais la saigner... hu hu hu... oui... la violer, la bourrer comme la salope qu'elle est... ha ha... ha ha ha... je vais le faire... " murmure-t-il en boucle.

Machinalement, il enfourne ses doigts salés dans sa bouche, les ressortant tous visqueux de salive.

A côté, beaucoup plus sain d'esprit, il y a un autre individu lui aussi dans son monde.

Réagissant de la façon la plus indifférente possible, il ne sourcille même pas à l'entrée en scène pourtant excitante de la demoiselle nue. Non, son regard se porte sur la ville, Tokyo. Quel magnifique panorama... Il n'a pas eu l'occasion de voir cette mégapole la nuit depuis longtemps, avec tous ces éclairages. Et puis, la Tour de Tokyo le captive.

Aussi, si certains se tournent vers lui au moment des présentations, ils ne recueillent que le silence, car il est absent. Passons.

Réponse endommagée.

Si certains parviennent à s'ouvrir aux autres, d'autres personnalités plus frêles s'enferment dans un profond mutisme.

D'un côté, le gamin perturbé n'a pas bougé d'une semelle depuis le début. Plus précisément, depuis qu'il a vu les médecins qui n'ont pas étés capables de le sauver ou d'apaiser son calvaire. La douleur, c'est tout ce que Masatami a en tête. Le pauvre est complètement traumatisé.


A quelques pas, toujours collée à la baie vitrée et aussi discrète qu'une souris, Izumi se remet avec peine de toutes ces émotions. Il y a tellement de monde, tellement de personnes étranges et dégoûtantes... Est-ce qu'il s'agit de l'enfer ? Des tas de questions se bousculent dans son esprit juvénile. Comme si ça ne suffisait pas, des garçons bizarres commencent à leur expliquer vaguement la situation, et elle ne comprend rien. La jeune fille ne ressent qu'une chose : la peur.
De ce fait, elle repère vite son semblable et ressent de la compassion pour ce dernier, cloisonné dans la même détresse, il s'agit de ce garçon muet et apparemment terrorisé, comme elle. Elle aurait aimé le rassurer, comme elle le ferait dans la vie courante, mais actuellement elle était incapable de se réconforter elle-même, alors à quoi bon ?


Si sa timidité commence à se fissurer peu à peu et qu'elle tente de faire entendre le son de sa voix, une présence imposante et menaçante l'interrompt aussitôt pour réduire à néant tous ses efforts. Le grand monsieur chauve, terriblement inquiétant à ses yeux, s'est approché du trio soudainement...

En effet, Kuma n'était pas parvenu à supporter plus longtemps toutes ces conneries, ces formalités et ces mystères. Dans une pièce incroyable avec des inconnus, sans réponses, sans explications, il s'était vite sentit oppressé.

Pas loin d'exploser, il a décidé de faire avancer les choses à sa manière car il n'a pas apprécié que ces gamins louches lui dictent une conduite. Il veut savoir pourquoi et comment, maintenant. Quitte à avoir recours à la violence, il aura ce qu'il désire. Plus de deux mètres et quatre-vingt-dix kilos de muscles saillants qui s'interposent brusquement, le pas lourd et le regard aussi froid que celui d'une statue.

Sa simple carrure le rend impressionnant, mais ses sourcils sont si fins et si petits qu'il semble ne pas en avoir, donnant à son visage un air agressif. Les poings horriblement serrés, il s'arrête face aux deux comiques qui disent en savoir plus qu'eux.
Il les domine complètement maintenant, obstruant partiellement la vue de ceux qui se trouvent derrière lui. Un vrai colosse. Avec un peu d'imagination, on pouvait sans mal lui attribuer des yeux rouges démoniaques, le matérialisant comme une grosse ombre monstrueuse à la façon des mangas, mais ce serait exagéré.

Sa voix grave se fait entendre pour la première fois et ce n'est certainement pas pour épeler son prénom.

" Fini de jouer. J'en ai à rien à foutre de comment vous vous appelez, je VEUX savoir ce qu'on fait ici, tout de suite. "

Il n'a même pas besoin de lancer une menace, sa simple présence, sa seule réaction en représente une. Son regard, tout particulièrement, paraît dangereux. Allez savoir pourquoi, il jette son dévolu sur Sakyo, qu'il ne lâche plus des yeux, plongeant ses pupilles dans les siennes. Sûrement parce qu'il n'aime pas sa petite gueule d'intellectuel et que c'est le plus bavard. Il a en fait le profil type des gosses de riches qu'il a l'habitude de racketter.

La situation risquait de tourner au vinaigre à tout moment désormais...

C'est dans ce climat de tension qu'un nouvel individu fit son apparition.
Les lasers jaillirent à nouveau, décrivant dans l'air de larges arabesques, reconstituant une boule de chair accroupie.
Le phénomène fit apparaitre un homme obèse, portant une veste bleue dont la seule utilité semblait être de cacher la mollesse sphérique de son possesseur.
Une bandoulière pour ultra-portable pendait sous son épaule, mais le plus étrange était que l'homme tenait une espèce de mini perceuse dont l'embout obturait ses lèvres.
Le transfert terminé, l'obèse eût un sursaut qui le fit appuyer sur la gâchette.
Ses joues gonflèrent avec l'apport de gaz dans sa bouche, le reste de son visage exprimant la surprise et la peur.
Jetant violemment l'outil à terre, la masse se releva péniblement.
Il consentit enfin à observer la foule devant lui.
Lorsque son regard se posa sur le jeune homme aux yeux verrons, ce premier fit immédiatement des allers retours entre lui et la sphère.
Il sortit son portable, visiblement en fonction, pour lire quelque chose sur l'écran, indifférent au comportement de ses colocataires.
Il ouvrit enfin la bouche, sa voix nasillarde emplissant l'air.
La boule noire, comment s'appelle-t-elle?