Pensant naïvement être hors de danger en subissant ses pulsions voraces, Eileen était bien loin du compte. Son agresseur ne cessait d’accélérer, jusqu’à même atteindre une vitesse proprement remarquable. En premier lieu, la victime sentait son intimité s’échauffer, voir même la brûler progressivement. Elle serra la mâchoire, toujours silencieuse au possible et remuée dans tous les sens. Cependant, ce qu’au fond elle redoutait mais attendait le plus, son organisme finit par la combler de plusieurs flux de plaisir. Elle commençait à presque apprécier, hormis le fait qu’elle soit pendue de la sorte. Un léger sourire commençait à s’emparer de ses lèvres, fort heureusement elle était dos à Kuwabara.

Mais ce dernier semblait comme prévenu du plaisir que prenait sa victime, à l’encontre du sien. Il s’empara de son arme et se mit à trancher en tous sens superficiellement le dos courbé d’Eileen. Celle-ci en lâcha un cri suraigüe à la limite de lui crever ses propres tympans. Elle s’agita, secouée par des spasmes de douleur intense, et se tortilla dans tous les sens, au dépend de ses poignets et ses mains lacérés, qui subissaient une pression encore un peu plus forte à chaque mouvement.

Miracle inespéré ou tactique longuement réfléchie, la petite lame mais très tranchante de l’arme entailla involontairement une cheville d’Eileen. Malgré que celle-ci reçu une énième blessure, sa jambe gauche se vit inopinément libérée de son garrot, retombant mollement sur le matelas.
C’était à peine si l’ont pouvait encore voir le teint éclatant et frais de la peau de la jeune fille, tant elle était recouverte de sang. Elle sentait ce liquide tantôt fluide tantôt pâteux, dévaler son dos, ses hanches, et quadriller ses jambes. Elle n’avait jamais connue une telle torture, et pourtant, des délires sado-maso, elle en avait assouvit.
Le souffle court, les larmes aux yeux, et son corps brûlant de haine et de souffrance, Eileen resta la tête penchée dans le vide, les yeux mi-clos, se pensant déjà morte.

« Achève moi maintenant. »

Lâcha t-elle au bout d’un long silence de mort.

« Ou le plus vite possible, mais achève moi plus tôt que prévu, s’il te plait. »

Elle releva faiblement la tête, comme redoutant un coup de sabre en pleine face, ou un autre mutilation insoutenable. Sa jambe délivrée, elle parvint à se retourner un peu plus, suffisamment pour entrevoir le début du visage de Kuwabara.

« Je ne sais pas pourquoi tu t’acharnes sur moi comme ça, mais je mesure bien le degré de haine que tu éprouves pour moi. Et je ne sais pas ce que je t’ai fait pour que ai autant envie de me dépecer. »

Enchaina t-elle platement.

« Mais achève moi maintenant, s’il te plait. »

Par inadvertance, il l'avait libéré d'une de ses entraves.
La furie de Kuwabara s'estompa, laissant place à un silence de courte durée car la souffrance d'Eileen lui délia la langue. Elle l'implora, sans espoir, d'abréger ses souffrances.

L'absence de réponses qui résultait de cette demande tardive demeurait inquiétante. Seul le souffle rauque du violeur persistait. Le lit craqua. Cet instant de supplice sembla durer une éternité...

Enfin, le coup fatidique fut porté. Un mouvement sec, précis et meurtrier qui tranchait l'air, sifflant la mort.

Comme réveillée dans son sommeil par une chute de l'esprit aussi brusque que violente, Eileen tomba.
Laissée pour morte.
Il n'en était rien. Son corps ensanglanté et meurtri était libéré de ses chaînes. Les morceaux de tissus étaient toujours là, mais n'étaient plus reliés entre eux. Aussi surprenant cela puisse-t-il être, son tortionnaire venait d'accéder à sa requête, en mettant fin à ce délire sado-masochiste. Avait-il eu finalement pitié de cette pauvre chose ? Quelque chose s'était soudain révélé à lui ? Les paroles de la métisse avaient fait écho ?

D'un bond de félin, il atterrit sur le sol froid et se tourna vers sa victime, brandissant tout à coup sa lame à hauteur de son visage. Derrière sa chevelure bouclée, il la dévisagea, une absence terrifiante d'émotion présente sur l'ensemble de son visage.
Grâce à un mouvement de poignet habile, il fit tourner le katana afin que le manche soit dirigé vers Eileen.
Il lui tendait son arme.

" Mieux. Tue-moi. " déclara-t-il d'un ton monocorde.

Etait-ce un défi ? Un piège ? Ou bien une requête également ?
Toutes ces possibilités semblaient surréalistes. Ce changement radical était plus que troublant. Il était dérangeant. Et son regard immobile ne vacillait pas. Rien en lui ne laissait transparaître un sentiment qui contrariait ses dernières paroles.

Après autant d’arrogance, Eileen était persuadée que la colère serait sans égal en retour. Elle se préparait au pire, comme à être véritablement amputée, ou bien vidée de ses entrailles comme un gibier.
À sa plus grande surprise (suivit d’une attente strictement insoutenable) elle tomba subitement de tout son long sur le matelas, libérée miraculeusement de ses chaines. Bien que faible et titubantes, elle s’empressa de dénouer les liens mortels de ses extrémités, tout en laissa échapper de profonds râles de douleur. Ses poignet et chevilles étaient lacérés, violacés, et ses extrémités glacées et blanches. Elle essaya un court instant de les réanimer, oubliant l’absurdité de la situation. Lorsqu’elle releva la tête, Kuwabara avait quitté sa posture dominante et lui tournait dos. Il lui annonça froidement qu’elle le tue, comme ça, de but en blanc. Abasourdie, Eileen ne trouva qu’à ravaler sa salive comme réponse.
L’agresseur lui tendit le manche de son arme, comme demande de l’achever. La main tremblante, elle s’empara lentement du sabre, le tenant fermement dans sa main. Dès lors qu’elle l’eu en sa possession, elle le rapprocha près d’elle, et prit soin à rétracter la lame.
Hors de danger … ?

Un silence de plomb mit la demoiselle mal à l’aise. Qu’allait-elle faire avec cette arme ? L’exécuter comme il venait de lui demander ? Eileen, l’air angoissée se mordit frénétiquement la lèvre. Avec toute cette interrogation, elle en aurait presque oublié ses douloureuses plaies sanglantes.
Enfin, elle se décida à rétorquer. D’un geste vif et impulsif, elle éjecta littéralement l’arme à l’autre bout de la pièce. Action stupide, complètement incongrue. Elle aurait mieux fait d’achever Kuwabara tant qu’il en était encore temps !

« Ça n’est pas à moi de faire ça. »

Répondit-elle sobrement.
Elle n’avait aucun pouvoir d’ôter la vie. Bien qu’elle portait en elle une grande part de haine, elle ne se sentait pas la force et la place de le faire. Et puis, elle ne savait expliquer comment, mais une part en elle l’attirait chez cet homme. Aussi cruel et perturbé semblait-il être, Eileen avait quand même envie d’être en sa compagnie. Elle avait envie d’aller le voir, d’aller lui parler.
Soudain elle se sentait, naïve, crédule, comme si elle tombait dans un nouveau piège, dans une torture nouvelle. Par précaution, la demoiselle s’empara rapidement de ses gants au pied du lit, qu’elle revêtit dans l’espoir qu’elle souffrirait peut-être un peu moins.

Le sexe rétréci mais toujours gonflé de plaisir, il remonta le bas de sa combinaison jusqu'à son bassin, sans se soucier d'elle mais...
... En essuyant ce refus, sa réaction ne se fit pas attendre.

Il leva son pied droit et avec la force de la combinaison frappa le lit avec le talon. Il fut propulsé contre le mur du fond, emportant Eileen avec lui. Encore une fois, pourquoi ne l'avait-il pas frappé, elle ? Il l'avait déjà fait.
Plutôt que de poursuivre et de l'agresser à nouveau, il se rendit près du katana qu'elle avait balancé au sol. Penché, ramassé et redressé. En quelques secondes, il faisait de nouveau face à la métisse.

" Et pourquoi pas ? Je vais recommencer, sinon. Je vais continuer. "

Son expression était inchangée, froide comme un bloc de glace, et la lame était toujours rentrée dans le manche, lui-même tendu vers la victime. Victime qui se voyait subitement attribué le rôle de bourreau, non pas par le hasard des choses mais par la volonté même du tortionnaire.

" Je sais que tu en meurs d'envie, que tu l'as souhaité plus que tout. Allez, tue-moi. Finis-en avec le monstre que je suis. "

Comment parvenait-il à conserver ce visage de marbre, cette voix imperturbable ?
Il balança le manche entre les jambes qu'il avait souillé et s'assit aux côtés d'Eileen. De son holster, il sortit le paquet de cigarettes. Machinalement il becta et alluma le bâton de nicotine et rangea le tout, la braise du tabac brûlant illuminant son visage comme auparavant. Il inspira la fumée, semblant ailleurs, à attendre sa sentence. Sa dernière.

Décidément, Eileen ne savait vraiment pas sur quel pied danser avec ce Kuwabara. Il était offensé qu’elle refuse de le poignarder, et l’envoyer valser dans le mur avec le lit d’hôpital. Dans une complainte de gémissements de douleurs, la demoiselle retomba lourdement au sol, le corps endoloris du choc et des taillades.
Le violeur était revenu, menaçant de nouveau. Intimidée et dérangée, Eileen cacha son corps le plus possible, le regardant d’un regard méfiant.
Elle ne savait à quel jeu il voulait jouer, mais en tout cas il était bien barré. L’air indifférent, la demoiselle se redressa pudiquement, après avoir empoigné férocement le sabre.

« Tu n’as qu’à te finir tout seul. Je ne sais pas où tu veux en venir, mais ça m’a l’air tout aussi pervers que ce que tu viens de me faire. »

Elle détourna le regard, et le contourna calmement, quoi que titubante. Son corps était tellement mutilé qu’elle luttait pour en supporter le poids. Chancelante, elle s’approcha près du reste de sa combinaison, et commença à enfiler elle aussi le bas ; le haut de son corps était bien trop entaillé pour qu’elle puisse revêtir quelque chose par dessus sans hurler à la mort.
Dans un soupire de désarroi et de souffrance, elle resta immobile quelque temps comme pour reprendre ses esprits. Pour se préparer à une nouvelle riposte de Kuwabara, aussi.

Ce deuxième refus le fit sortir de ses gonds.

Il se releva, courroucé. Il la retourna pour l'obliger à lui faire face et d'une main agrippa fermement sa gorge. Sans avoir besoin de forcer, il la souleva et la plaqua contre le mur derrière elle, faisant endurer à son dos une nouvelle torture. Avec sa main et ses pieds, il retira le bas de la combinaison qu'elle avait péniblement tenter d'enfiler.
Le visage tourné de trois quart, il expira sa fumée de nicotine. Son avant-bras droit était niché entre sa poitrine. Il finit par la regarder, le regard plein d'animosité.

" C'est la dernière fois que je te le demande. Tue-moi, salope. Tue-moi, sinon c'est moi qui le ferait. " disait-il en serrant d'avantage.

Que fallait-il comprendre par là ? On pouvait tout imaginer avec un esprit aussi tordu que celui de Kuwabara.
Il la lâcha au sol et retourna vers le lit, s'emparant une dernière fois du manche pour lui balancer. Sa dernière chance. Il se rassit, continuer de fumer et de la dévisager, de l'intimider... peut-être de jouer ?

C’était à ne rien y comprendre. Eileen s’étonna elle-même à refuser catégoriquement la demande de Kuwabara. Depuis elle début, elle ne rêvait que de ça, n’aspirait qu’à ça, de l’étrangler de ses propres mains, le dépecer vif, le torturer longuement. Mais maintenant qu’il l’obligeait même à le faire de but en blanc, la demoiselle restait bouche bée. Sa haine et sa colère flamboyantes étaient soudainement redescendues. Elle resta à fixer Kuwabara les yeux ronds, jusqu’à ce que celui-ci redouble d’agressivité pour la surélever par la gorge. Il en profita d’autant plus pour lui ôter férocement la combinaison qu’elle tentait d’enfiler. Strangulée, la bourgeoise agrippa ses mains aux doigts robustes dans l'espoir de les faire lâcher prise.
Il l’a laissa tomber au sol comme une vulgaire chose pesante, et reprit une posture sans émotion en s’asseyant sur le lit. Eileen le dévisageait avec incrédulité tout en se massant péniblement la gorge. Elle ne savait vraiment pas ce qui pouvait bien se passer dans sa tête pour qu’il en arrive à réagir de la sorte. Elle s'affaissa lourdement sur le ventre, son corps balafré ne lui permettait plus aucun mouvement. La mâchoire crispée, elle foudroya son agresseur du regard.

« Te tuer, hein. Je ne peux même pas tenir debout, comment veux-tu que je t’éventre … »

Grommela t-elle, la face au sol. Un court silence ponctué de jurons et de râles de douleurs la fit marquer une courte pause.

« Mais si c’est moi ou toi qui doit mourir … Tu connais déjà la réponse hein. »

Peu à peu, elle sentait l’animosité revenir bouillonner en elle. D’un regard mauvais, elle le fixait sans ciller. Elle se redressa péniblement, cachant sa poitrine d’une main fébrile. De l’autre, elle s’empara d’un air nonchalant de l’arme rétractable. À quoi pouvait bien rimer tout ça ? De toute manière, Eileen sentait qu’elle n’avait pas le choix. Si elle refusait, il s’acharnerait. Et quand elle viendrait à l’attaquer, il s’acharnerait sans doute aussi, en la maitrisant facilement. Sa main glacée serra fermement la garde du sabre, et fit s’étendre la lame d’un mouvement de poignet sec.
La demoiselle ignorait comment elle allait s’y prendre, et même si carrément elle allait le faire. Elle regarda un long instant Kuwabara, et lâcha un soupire interminable, levant les yeux au ciel.

« J’y arrive pas. Désolé, mais j’y arrive pas. »

La tension était redescendue, pourtant Kuwabara dégageait toujours une aura hostile. Il n'avait même plus besoin de porter le regard sur elle, de le menacer ou d'élever la voix. Tous les coups, tous les mots qu'il lui avait fait endurer suffisaient à marquer l'esprit. En revanche, impossible de deviner ce qu'il y avait dans le sien. On pouvait redouter un retournement de situation perfide, une situation nouvelle et inattendue... Il était imprévisible.

Face à l'impuissance désespérante d'Eileen, il soupira, expirant par la même occasion sa fumée.

" T'es que de la gueule. Dégage ton corps de catin d'ici... "

La laisser s'enfuir ?! Pas possible !
Et pourtant, c'était ce qu'il lui ordonnait de faire. Quelle logique ? Il n'avait même pas fini le travail.
Secouant la tête, faisant remuer ses belles bouclettes, le violeur se gratta le menton, effleurant les poils de son bouc. Nonchalant, il la chassa comme on balaie du revers de la main une mouche à merde.

" Bonne qu'à te taper des patrons et des petites bites inaptes. Tu me fais pitié. Dégages j'te dis ! "

Il conservait ce ton de voix. La colère n'était plus. La haine ? Imperceptible. Le dégoût en revanche transparaissait. Il n'avait plus envie de jouer avec elle ? Plus envie d'elle ? Peut-être qu'il préférait une Martienne. Ou une autre femme. En tout cas, il semblait résolu à se débarrasser de ce poids.

" Ne penses même pas à reprendre ta combinaison, barre-toi à poil de là et cours alerter les autres, s'ils sont encore vivants. Dis-leur qu'ils avaient raison... "

Encore une fois, Kuwabara changea de masque, et prit une nouvelle attitude désinvolte et carrément méprisante. Il se permit de traiter Eileen comme une véritable sous merde. Celle-ci se boucha instantanément les oreilles, virant le regard sur la porte barricadée. Elle n’écoutait même pas les remarques pitoyables qu’il avait à faire sur elle. Bien qu’elle se sentait profondément humiliée et que son honneur en avait prit un sacré coup, elle ne pouvait s’empêcher de se trouver néanmoins supérieure à lui. Ça n’était qu’un pauvre taré violeur de tout ce qui bougeait. Elle avait été obligée de se soumettre à lui car indéniablement, il avait beaucoup plus de puissance qu’elle. Et une arme très pointue aussi.

Lorsqu’il eu finit sa tirade, Eileen reporta son attention sur lui. Elle semblait réellement l’écœurer. Tout en essayant de cacher son corps vêtu de sang, elle sauta en l’air lorsqu’il lui interdit de prendre sa combinaison. Les yeux ronds, elle se mit à s’écrier.

« Quoi ?! Mais va te faire mettre ! Tu me la rends putain, tu t’es prit pour qui ?! »

D’une, Eileen n’avait absolument aucune envie que cet évènement chaotique ne puisse se lire sur son corps, et de deux, elle savait très bien qu’elle risquerait la mort assurée sans protection nécessaire. Elle n’était armée que de ses gants, qui hélas ne lui servaient à rien dans l’état actuel des choses. Elle tourna les talons et se dirigea à grandes enjambées vers le reste de sa combinaison. Heureusement elle avait à présent le haut en sa possession. Mais avoir le pantalon l’arrangeait quand même bien.
Elle tint fermement le latex sous le bras, affichant un regard carnassier à Kuwabara. Elle était prête à défendre ce qui lui permettrait de survivre, comme une louve défendrait ses petits.
Sans attendre quelconque réaction de sa part, elle balaya la colonne de meubles devant la porte, les poussant gauchement, jusqu’à ce que certains dégringolent dans un boucan fracassant au sol.

" Tu penses sérieusement que je te laisse le choix ? "

Il s'était levé aussitôt. En un instant, il était derrière elle.
Comme un tueur en séries habitué à un mode opératoire précis, il lui fit fermer sa bouche à l'aide de sa main gauche gantée. De la droite, il prit sa cigarette à moitié consommée et apposa la braise contre la peau martyrisée d'Eileen. La fumée s'épaississait et le mégot s'étouffait alors qu'il forçait pour l'éteindre à même sa chair. Son épaule droite, épargnée jusque là, était maintenant brûlée à vif.

Brutalement il la balança contre le mur à côté du lit. Débarrassé d'elle, il prit le haut de la combinaison et le katana tombés des mains de la "louve" qui avait lâché ses biens en essayant de se débattre de la grave lésion cutanée qu'il lui avait infligé.

Il balança le tout récupéré au coin de la pièce. Les bras écartés, il la dévisageait. Il la défiait.
Qu'elle vienne. Qu'elle essaie lamentablement de lui arracher le matériel. Qu'elle essaie de recouvrer un semblant d'honneur. Il l'en empêcherait, pour X raisons. Il ne lui laisserait rien, aucune intégrité.

Comble du comble, après lui ordonner de dégager le plancher, Kuwabara s’opposait maintenant à la sortie de sa victime. De se fait, pour la convaincre qu’il ne plaisantait guère, il l’immobilisa pour écraser son mégot virulent sur l’épaule d’Eileen. Au contrario de la cigarette qui s’éteint, la rage et la colère de la demoiselle s’enflammèrent sans prévenir.
Elle vu vulgairement envoyée au bout de la pièce et restreinte de ses précieuses armes. Sous l’effet de la colère, elle laissa échapper une dizaine de jurons, en japonais comme en anglais.
Au lieu de revenir à la charge comme un buffle enragé, elle prit une profonde bouffée d’air, et resta au sol. De toute manière, elle était paralysée de douleur. Elle trouva la force inespérée de se mettre à genoux, et rétorqua faiblement.

« Ok, c’est bon, je vais aller courir nue à pleurer dans les bras des autres et dire que tu es un horrible monstre… »

Eileen était totalement désemparée, et ne savait vraiment pas quoi dire, ni quoi faire. Elle décida de rester à terre, et attendre une éventuelle nouvelle déferlante de son ravisseur. La demoiselle s’attendait au pire, comme par exemple qui lui saute dessus sauvagement pour la violer de plus belle, riant de l’avoir berné et lui avoir faire cru à l’espoir qu’elle s’en tire entière. Elle se passa lentement une main sur le visage, sursautant d’un frisson de douleur lorsqu’elle frotta sur sa plaie au menton.

« Où tu veux en venir, Kuwabara ? »

Le questionna t-elle subitement. Elle ne s’attendait à aucune réponse saine en son genre. Sans doute ne énième humiliation, ou alors un coup violent. Ou alors, il ne répondrait tout simplement pas. Qu’importe.

Bien loin des problèmes de couple, Kakuzawa et Shirokawa sont en danger de mort.

Collés dos l'un à l'autre, chacun fait face à un côté du couloir, bloqué par les monstres.
Alors que Kakuzawa se déplore d'être tombé dans une embuscade pareille, Shriokawa elle s'évertue à garder son calme. Apeurée, elle vise méthodiquement les têtes des quatre infirmières qui lui font face.

" Il faut les descendre... On a pas le choix. " lui lance son supérieur par dessus l'épaule.

Sans avoir à le regarder -elle n'en est pas capable-, elle essaye de s'exécuter, profitant de l'avantage d'avoir moins de cibles à abattre... Néanmoins, elle tremble. Elle n'agit plus dans l'urgence. Elle n'est plus emportée par des réflexes amoureux. Elle se sent impuissante, vidée de ses forces. Pourtant, cette femme courageuse lutte ardemment pour se ressaisir.
De son côté, Kakuzawa est envahi par des émotions défaitistes. Par miracle, il a tué une créature. Maintenant, il y en a six. Malgré tout, il ne se voit pas abandonner. L'endroit est bien trop important à ses yeux pour le laisser aux mains sales et perverses de ces choses. Cet hôpital est sa vie.

Crée il y a une quarantaine d'années, l'Hôpital des Cerisiers a vu son père y travailler. Il était à la tête du service de chirurgie à l'époque, il aurait même pu devenir le directeur. Grâce à cet hôpital, leur famille avait prospéré. Son père avait tout donné pour garder son poste et faire de son mieux, lui transmettant cet idéal. Il n'avait fait que reprendre le flambeau, avec la fierté d'être son fils. Cet hôpital était aussi le sien !!
Le coeur nourri par des pensées nostalgiques, elles-même alimentées par l'énergie du désespoir, Kakuzawa pousse un cri pour se donner du courage. Il s'élance, vise et tire, avec une seule idée en tête, protéger l'hôpital.

Il ne se rend pas encore compte qu'il ne le fait pas seulement pour cet endroit.

Avec la même impulsion, Shirokawa l'imite avec moins de véhémence, simplement entraînée par l'accès de courage de son amour. A eux deux, parviendront-ils à défaire dix adversaires déjà trop proches ?

Ou cela allait mener ? Qu'est-ce qu'il voulait ? Est-ce qu'il cachait encore un plan sournois derrière ce masque ?
D'ailleurs, avait-il lui-même des réponses à fournir ? En ayant pris connaissance de la nature du personnage, Eileen aurait pu s'en douter aisément.

Rien ne se passait. Ni réponse, ni action.
Telle une statue, il était immobile. En fait, l'entendre prononcer son prénom après tout ça le pétrifia.
Les souvenirs le rattrapaient, inlassablement. Ce timbre de voix lui avait rappelé cette fille, encore et toujours elle. Les mâchoires serrées et la mine renfrognée, Kuwabara s'assit sur le lit, ignorant subitement sa victime.

Le voilà obnubilé par le passé. Obnubilé par cette fille. Cette salope qui l'avait trahie, s'était moquée, l'avait transformé. Tout ça pour quoi ? Pour de l'argent, pour le sexe. C'était la raison "souterraine" qui avait attiré et repoussé le prédateur sur la proie qu'était Eileen C. Hyde. Car en ces points, elles se ressemblaient.
Et maintenant, il était rattrapé par les remords. Regrets d'avoir violé cette métisse inconnue ? Non, pas le moins du monde.
En vérité, Kuwabara était harcelé par cette pensée, par ce désir qui le hantait. Il l'avait toujours eu au plus profond de son âme noircie de haine et de perversion, et en cette nuit glaciale et sanglante, tout se réveillait enfin. Comme une violente rage de dents, la pulsion incontrôlable relatif au meurtre était en train d'éclore.

Voici ce que voulait vraiment Kuwabara : tuer la responsable de son aliénation. La remercier à sa façon, lui faire payer au centuple. Tous ses efforts pour faire endosser ce beau rôle à cette catin d'anglo-saxonne avaient été vains. Elle ressemblait beaucoup à cette fille, mais elle ne l'était pas. La violer, la tuer, la violenter, rien de tout ça n'effacerait l'ardoise de la seule coupable. C'était à elle qu'il fallait s'en prendre... après quoi, il aurait tout le loisir de forniquer avec qui il voudrait. Il recommencerait sans doute à violer, mais s'éviterait ces extrêmes, qui ne lui apportaient rien de plus.

Il ne jouirait véritablement qu'en faisant subir ce calvaire à sa tortionnaire d'origine.
Oeil pour Oeil, Dent pour Dent.

Les sourcils froncés, la tête entre les mains, le monstre luttait pour ne pas partir immédiatement au domicile (il s'était longuement renseigné) de la demoiselle et d'en finir immédiatement. Il savait ce que lui réserverait un Out de mission. L'impatience...

À sa plus grande surprise (et aussi à son plus grand soulagement), Eileen n’obtint aucune réponse, même pas un moindre regard. Soudainement, il semblait l’exclure totalement de son esprit, l’ignorer royalement. Elle se sentait aussi charismatique que la commode de chambre qui gisait pitoyablement au sol, renversée dans tous les sens. La bouche entrouverte, elle l’observa se diriger vers le lit et s’y assoir une nouvelle fois, le visage sombre. Il était visiblement plongé dans le tourment de son propre esprit.
Complètement déroutée, Eileen savait pourtant que cette occasion semblait être la bonne. Elle se leva péniblement. Debout sur ses jambes fébriles, elle se déplaça à petits pas vers la porte, qu’elle termina de déblayer lentement. Son corps meurtris lui lançait la douleur dans tous ses membres, lui réduisant à chaque instant un peu plus sa capacité de mouvement.

Toujours dans le silence le plus pesant, Eileen n’osait pas aller rechercher ses vêtements à l’autre bout de la pièce. Passer près de l’agresseur l’effrayait étrangement. Elle redoutait qu’il se jette sur elle pour la tuer définitivement. Préférant éviter tout ce qui pourrait paraître comme une offense, elle vint à bout des derniers débris qui obstruaient l’entrée. Elle jetait régulièrement des coups d’œil inquiets en direction de Kuwabara, préméditant éventuellement une soudaine attaque meurtrière.

L'appétit sexuel était transformé en appétit meurtrier.
Dès à présent, sa préoccupation était d'assouvir son nouveau besoin naturel. Bien plus puissant que n'importe quelle drogue ou addiction quelconque, le désir de tuer bloquait toutes les autres pensées. Soumis au stress, provoqué par la frustration d'attendre, Kuwabara ne se retint pas d'exploser.

Pour autant, le punching-ball qu'était Hyde n'avait plus aucun intérêt à ses yeux. Il n'éprouvait que du dégoût de la pitié pour cette créature. Attrapant le contrôleur antérieurement lassé sur la table de chevet de la chambre, il constata avec une extrême satisfaction la présence d'une dizaine de points rouges. Dix putains sacs de frappe vivants, à violer sans discernement. De vraies victimes.



Armé de son katana, le X-Gun toujours accroché au Holster, Kuwabara se leva après avoir replacé le détecteur à son poignet grâce à l'ingénieux dispositif. Les ressorts du lit usé craquèrent, délivrés de son poids. Debout, dans toute la grandeur de sa folie, il se précipita vers son ancienne victime.

Comme tout à l'heure, il l'ignorait. Torse nu, il se contenta d'expédier un peu partout, avec une virulence incontrôlée, tous les derniers meubles qui encombraient la sortie, détruisant délibérément son propre barrage.
Frénétiquement, il termina sa besogne, faisant face à la porte qu'il découpa latéralement avec sa Gantz Blade, son aucun mal. Un petit échauffement.

Eileen commençait à être habituée, à ce que Kuwabara change radicalement de cap en une fraction de seconde. Maintenant, elle semblait être le dernier de ses soucis, et son importance était aussi minime que celle d’un insecte. Elle cru même percevoir une bribe de dégoût à son égard. La demoiselle avait du mal à vraiment comprendre comme il avait pu désirer son corps et la souiller si ardemment, puis soudainement être presque révulsé par elle.
Elle ne dit rien, et l’observa se lever brutalement et déblayer d’un revers de main tout ce qui pouvait rester comme encombrement devant la porte. D’ailleurs, il semblait emplis de colère, car il préféra taillader la porte plutôt que de l’ouvrir, ou a la limite l’enfoncer.
Quand il s’apprêta à s’enfoncer dans l’embouchure qu’il avait formée, Eileen fit volte face et se dirigea, titubante, vers les restes de sa combinaison égarée. Après cet effort qui lui sembla surhumain, elle parvint enfin à enfiler tout le bas de sa combinaison. Le contacte de la matière collante à sa peau couverte de sang était répugnant. La mine répugnée, elle avala difficilement sa salive, et balaya la salle du regard pour mettre la main sur la seconde partie de son vêtement.
Entre deux, elle jeta un dernier coup d’œil à Kuwabara. De là où elle était, elle pouvait voir son profil, et son visage animé d’une haine sans égal.

* Ok ok … Il est vraiment complètement frappé. *

Pensa t-elle avec une once de crainte. Elle n’attendit pas d’avantage pour se lancer à la recherche de son haut de vêtement. Elle le trouva non sans mal : il était négligemment froissé au sol, là où se trouvait initialement le lit d’hôpital.
Ses taillades profondes la faisait sauter en l’air au moindre contacte dessus. Elle du enfiler laborieusement sa combinaison, n’arrivant qu’à couvrir ses bras, ses épaules et le haut de son buste. Le relief de ses sens ainsi que son ventre restaient visibles. Elle n’arrivait pas à en faire plus, mais elle pensait qu’elle était à présent suffisamment bien habillée pour que la combinaison fasse effet.

Les médecins se retrouvèrent au corps à corps plus rapidement que prévu. Malgré tout, ils arrivèrent à viser et tirer sur quelques cibles.

Résultat Shirokawa : 1
Résultat Kakuzawa : 2

Bien que vaillants et animés d'une énergie héroïque, ils sont trop rapidement submergés par l'ennemi. Leur avantage numérique est considérable. Assailli de tous les côtés, résistant aux coups de scalpels et autres armes peu conventionnelles en esquivant, mais également grâce à la protection offerte par la combinaison, le couple peine à lutter.

* Bon sang, bon sang, bon sang ! ! ! *

Kakuzawa cherche désespéremment une issue dans l'emballement de la bataille. Il est clair qu'ils ne viendraient pas à bout de ce groupe de Martiens. Surtout que trois autres insistent pour se joindre à eux, Martiens Doctors sortis tous droits du couloir. Ils se rapprochent dangereusement, le temps n'est plus à la réflexion.
Alors que les premières créatures explosent grâce au tir, Kakuzawa, dans un éclair de lucidité se attrape la main de Shirokawa et se jette avec elle dans la chambre la plus proche, refermant derrière lui la porte avec le talon. Bien que sous le choc et essoufflé, il se relève automatiquement et s'appuie de tout son poids contre le battant, dans l'espoir de contenir un tant soit peu la menace.

Kuwabara déboula dans le couloir comme une furie, marchant sur la moitié de porte qu'il avait soigneusement coupé en deux.

Il se tourna simplement face au couloir, infesté d'ennemis. Ces saloperies pullulaient partout, s'agitaient, créant une masse informe de chair. Des formes bien serrées qui remuaient partout, des gémissements étouffés, des tenues attrayantes. Un appel à l'orgie. Le violeur était remonté sur la selle, mais son esprit de combattant, ou de meurtrier, avait pris aisément le dessus compte tenu de la situation. Il tremblait d'excitation, voyant déjà les membres voler sous ses yeux, le sang pleuvoir. L'extrême satisfaction d'ôter la vie de ces créatures et d'en souiller quelques unes.
Pourquoi ce regroupement ? Il jeta un coup d'oeil hâtif sur son contrôleur, distinguant les points blancs, ses "collègues", qui se réfugiaient précipitamment dans une pièce adjacente pour se protéger, exactement comme lui et Hyde l'avaient fait. Sans doute qu'ils n'arriveraient pas à leur niveau mais la situation était cocasse. Assez pour amuser Kuwabara et le satisfaire. Il avait dorénavant la voie libre pour se déchaîner, laisser place à toute sa créativité morbide et ce sans aucune modération. Serrant le manche de son sabre, il étira sa lame jusqu'à soixante centimètres environ, admirant le reflet de l'acier sombre devant lui.

Il n'avait pas même pris le soin de remonter le haut de sa combinaison, exhibitionniste nonchalant qu'il était. Le reste de la tenue noire demeurait suspendue aux harnais de son bassin. Le torse à découvert, il paraissait vulnérable de la sorte. Ce n'était pas le cas, la combinaison était bel et bien efficiente. Quant à la température ambiante, son corps était encore bouillant après cette petite séance de viol...


Comme un gosse au devant d'une confiserie, il ne savait pas par où commencer.
A droite, à gauche. Il choisit rapidement au centre. Foncer dans le tas et faire le boucher.
Un large sourire au bord des lèvres, il s'élança à la manière d'un tigre enragé, l'épée au niveau de son bassin, saisie entre deux mains fermes, profitant que l'ennemi lui tourne le dos pour faire un carnage sans nom.


En quatre secondes, il se retrouva derrière les infirmières.
La première fut tranchée en deux, comme la porte de la chambre. Le coup avait entaillé deux autres créatures à proximité, qui commencèrent à se tourner vers leur nouvelle cible. En essayant de riposter, elles s'attaquèrent mutuellement. La zizanie semée, ce qui faciliterait les choses au maximum. Dans la continuité de son premier coup de sabre, il en distribua un deuxième au Martien Nurse à sa gauche. La lame trancha le bras armé et la tête, d'une seule traite, aussi facilement que du beurre. Aussi vite qu'il avait attaqué, Kuwabara poursuivit. Il exécuta une belle rotation qui lui servit à prendre par surprise une troisième cible. Celle-ci fut découpée en long et en large, victime de deux coups successifs.
Du sang chaud giclait sur son torse, les murs en étaient repeints. Dans sa transe, il fut pris d'un fou-rire qui dura un moment alors qu'il continuait le massacre. Un coup de pied administré à l'un pour le dégager, un coup de poing à l'autre, pour varier les plaisirs. Kuwabara était dans l'euphorie du combat. Rien ni personne ne pourrait l'arrêter dans sa lancée. Heureux de pouvoir se défouler complètement, enfin, il aspirait tout de même à faire souffrir quelques particuliers.
Par exemple, il n'hésita pas à planter sa lame dans la gorge d'une de ces plantureuses martiennes, la coinçant contre le mur. Amusé, il l'observa se débattre en vain et gargouiller dans son propre fluide. Il la passa royalement à tabac, brisant un genou et frappant son estomac si fort et si rapidement qu'il finit par imploser.
Il extirpa sa lame de la plaie et fit demi-tour, tranchant instinctivement une tête, appartenant à un ennemi un peu trop prévenant. Il s'empara d'une main du corps décapité, agrippant ces vêtements crasseux mais sexy pour le balancer sur les adversaires qui tendaient à se rapprocher un peu trop.

Sa dernière victime en date fut la seule encore à portée, qui tenta de le prendre par derrière avec sa seringue. Cependant, elle fut vite contrée par une prise d'Aïkido. La balançant par dessus son épaule droite, il la fit atterrir avec une violence caractérisée par un son effroyable : celui d'une nuque se brisant contre le sol.

Debout en un rien de temps, il faisait face aux quatre cibles restantes. Une Nurse et trois Doctors, des ennemis masculins beaucoup moins attirants qu'il dévisagea sans attention particulière.

Il n'était pas encore rassasié.

" Venez par ici mes salopes... Fu hu hu... "

Le membre 'Kazuo Kuwabara' a effectué l'action suivante : Destin

'Carnage' : 6

Sans plus attendre, Kuwabara déboula dans le couloir, visiblement infesté de créatures poisseuses. D’un vif coup d’œil, Eileen pouvait apercevoir l’horrible physique d’une martienne visiblement, déguisée en infirmière. Si elle était humain précédemment, elle devait sans hésiter être une actrice pornographique, avec des formes et une tenue pareilles.
Grimaçante, Eileen vérifia si elle n’avait rien oublié. Elle retint son attention sur une commode médicale renversée, qui essayait de dissimuler son arme. Elle s’approcha et déblaya d’un revers de main le meuble pour s’emparer. À présent bien armée, elle était déjà plus confiante. Ses horribles plaies la rappelaient à l'ordre incessamment ; malgré son équipement, Eileen était terriblement vulnérable.

D’un pas chacelant, elle passa à son tour par l’embouchure de la porte. Elle passa la tête, et observa la boucherie à laquelle s’adonnait Kuwabara. Il découpait les martiens en plusieurs morceaux, semblant littéralement jouir de cette tuerie.
Septique, la jeune bourgeoise se demandait quand même comment sortirait-elle de se merdier. Kuwabara lui semblait avoir de l’expérience. Peut-être qu’en le suivant discrètement, elle atteindrait la sortie ?
En tout les cas, elle resta plantée devant l’embouchure de la porte, laissant le violeur faire le ménage. Elle aviserait après.

Kuwabara exultait devant cette tuerie.
Equipé d'une combinaison active et d'armes en état de marche, il ne se sentait pas inquiété une seule seconde par ses adversaires. Ils lui apparaissaient tous comme de vulgaires poupées fragiles qu'il pouvait démonter ou fracasser à sa guise, tel un gosse capricieux. L'adrénaline l'électrisait, le munissait de pulsions immuables.

Un des Martiens Doctor s'approcha brusquement, tentant une percée. Malgré l'effet de surprise, le violeur le trancha net avant qu'il n'ait le temps d'attaquer. Le fil de la lame avait scindé en deux le corps de l'ennemi, faisant chuter la moitié supérieure au sol dans un bruit juteux. Alors, le torse séparé de son support se mit à ramper à l'aide de ses bras, encombré par cette tumeur à l'épaule qui entravait à la fois sa mobilité et sa crédibilité.
Cette vision pittoresque fit rire Kuwabara, qui toisait le monstre infirme. Il lui asséna aussitôt un coup de pied qui le démembra, envoyant les restes aux pieds de ses semblables. Ces derniers s'élancèrent à leur tour.

Levant le X-Gun au niveau de l'excroissance du Martien le plus en retrait, il verrouilla puis pressa la seconde gâchette. Le Martien Doctor le plus proche fut stoppé dans son élan par la Gantz Blade qui l'empala à l'estomac. Prisonnier de la lame extensible, il fut malmené par son possesseur qui s'amusa à le diriger comme une marionnette. Le cruel Gantzer décida d'aligner le dernier Doctor qu'il avait préalablement visé, afin de se préparer une brochette d'aliens. La lame s'étira pour traverser avec succès la cible, rendue également impuissante par ce biais.
Au bout des dix secondes, la tumeur dégoûtante explosa. Kuwabara en termina avec le Martien restant, tournant son arme à distance de sorte à ce que le tranchant s'oriente vers le bulbe de la créature. Ceci fait, il l'exécuta sans une once d'hésitation.


Siégeant victorieux au milieu du sang, du pus et des membres, le guerrier du 21ème siècle focalisa son attention sur l'unique survivant du massacre : un Martien Nurse déambulant frénétiquement autour des corps éparpillés.

Eileen se sentait à bout de force. Toute cette lutte précédente lui avait couté autant qu’une bataille acharnée avec une de ces créatures difformes qui fourmillaient dans l’hôpital. Eternellement, la demoiselle se questionnait sur l’origine et le but de ces choses. Comme dans les films, elles étaient hideuses, belliqueuses, et surtout assoiffées de chair et de sang humain. Ce stéréotype frisait presque le ridicule. Pourtant, avoir une de ces bêtes sauvages, la gueule grande ouverte et sa bave coulante en face de soit était tout sauf ridicule.
Frissonnante, la bourgeoise resta immobile à fixer son antérieur ravisseur. Celui-ci, élancé dans sa frénésie sanguinaire, avait fait complètement abstraction de tout ce qui l’entourait, excepté ses proies monstrueuses. Il prenait d’ailleurs un malin plaisir à les embrocher les unes après les autres, puis les découper en fines lamelles.
Eileen cru d’ailleurs reconnaître sur son visage les mêmes expressions de jouissance que lors de son défoulement sur elle. Elle grimaça, sentant un nouveau frisson lui secouer l’épine dorsale.

* Bon dieu. Les cinglés comme lui, forcément c’est pour ma poire. Je ne sais pas, je dois les attirer. Ha… *

S’apitoya la droguée, en fixant d’un regard las et blasé Kuwabara. Elle parvint à s’adosser très légèrement contre un mur, se sentant de plus en plus faible. Le propre poids de son corps commençait à lui devenir désagréablement pesant.
Néanmoins, elle décida qu’elle laisserait ce guerrier faire le ménage dans ce couloir, et qu’elle emprunterait discrètement le même chemin que lui. Pourtant, c’était vraiment risqué. Eileen essaya de se conforter dans l’idée qu’il semblait être dans une sorte de transe, où il ne la remarquerait même pas. Mais en vain … Elle n’avait pas le choix ; elle était seule, et contre tous. Complètement perdue, si elle restait isolée, elle avait de grandes chances de succomber, surtout dans son état critique. Malgré ça, elle ne cessait de se demander si elle n’était pas plus en danger près de Kuwabara. Bien que tiraillée dans son dilemme, elle préféra aviser le moment venu. De toute manière, il était pour bientôt : il ne restait plus qu’une dernière infirmière génétiquement modifiée en survivante.

En tête à tête avec l'unique survivante du massacre qu'il avait provoqué, Kuwabara sentait l'excitation s'emparer à nouveau de lui. Dévoré par une obsession infatigable, il nourrissait à présent un intérêt particulier pour sa proie.

" Tu es à moi, jolie infirmière... "

Enjambant paisiblement les cadavres au sol, il rejoignait la créature déboussolée qui attaquait bêtement le vide autour d'elle. Triste spectacle auquel il mit fin en agrippant le membre agité à l'aide d'une clé de bras puis le brisa d'un coup sec, ce qui le désarma. Kuwabara enchaîna en assénant une frappe gauche portée au niveau du diaphragme. Il la retint contre lui, tremblante de douleur. D'une simple balayette il la fit s'allonger à ses pieds pour la bloquer facilement à l'aide du poids de son corps réparti sur le ventre par le biais de son pieds droit.
Il fit sortir la lame de la Gantz Blade et dirigea sa pointe en direction du décolleté scandaleux de la Martienne. Toisant ce tas de viande froide animé, sa pensée était encombrée d'interrogations.

* Pourquoi exhiber des formes pareilles ? Elles se ressemblent toutes, est-ce qu'un autre les fabrique comme des poupées ? Cette apparence humaine... Pourquoi ? C'était peut-être humain, avant. *

Le fil tranchant de l'épée descendit et coupa les attaches qui retenaient le vêtement, exposant un buste ressemblant en tous points à celui d'une humaine normale, exception faite de la chair proche de celle d'un cadavre. Plissant les yeux tandis qu'il contemplait, Kuwabara était avide d'informations. Elles seules seraient capables d'assouvir sa curiosité morbide. Il atteignit la jupe mais la prisonnière se débattait vivement, en vain. Il l'étouffa pressant son pieds droit au niveau de sa gorge, la retenant de cette manière.
Le vêtement coupé, il découvrit non sans surprise qu'elle disposait d'un vagin. Dès lors, la lueur malsaine qui brillait dans ses yeux s'étendit jusqu'à faire s'étirer ses lèvres.

" Tiens tiens... Constituée comme une femme on dirait ! "

Finalement, Eileen commençait à se lasser de ce spectacle. Le temps lui semblait long, et ses plaies toujours plus douloureuses. Rien ne pouvait remédier à cette souffrance pulsée dans tout son corps, qui l’abattait un peu plus à chaque instant. Le regard mis clos, et les bras ballant, la demoiselle regarda Kuwabara s’occuper de cette dernière infirmière-cadavre. Mais à son plus grand étonnement, au lieu de la découper en morceaux, il préféra la surmonter et l’immobiliser. Sa lame parcourait de mouvements malsains le corps putride du monstre.
Instantanément, la bourgeoise se redressa, les yeux écarquillés sur la scène devant elle. Allait-il vraiment faire ce à quoi elle pensait ?
Il déshabilla son bassin, et contempla avec une dérangeante satisfaction qu’elle était dotée de parties génitales féminines. Bouche bée, Eileen ne pu se retenir, et explosa d’un rire désagréablement crispant. Bon dieu ! Il était donc vraiment atteint à se point ? Au point d’avoir du désir sexuel pour des cadavres animés, dégoulinants de sang, de fluides corporels infects ?! C’était vraiment improbable. Pourtant, la demoiselle ne pouvait se retenir d’être hilare de la situation. Décidément, elle était tombée sur un vrai cas. Le genre de personne qui devrait se faire enfermer en asile jusqu’à la fin de ses jours.

Néanmoins, la mutilée n’avait aucune envie d’assister à un viol, encore moins celui d’une extraterrestre mutante. Elle se décolla du mur, et chancela dans la chambre de patient. Là, elle attendrait que Kuwabara est fini sa petite affaire, pour pouvoir enfin emprunter le couloir.
Finalement, qu’ils se soient tous retrouvés dans un hôpital n’était pas si anodin. Certains devraient même y rester.

Absorbé par cette affaire, le violeur appréciait considérablement sa récente découverte. Elle lui rappela des souvenirs lointains. De bons souvenirs.

En quelques secondes, il revécut le viol de la Martienne motarde durant cette mission explosive de la station essence - sa seconde aventure dans la chambre. Toutes les sensations lui étaient revenues : les odeurs, les saveurs, les frissons. Il se rendait bien compte de la jouissance qu'il avait ressenti à cet instant. Quelle nuit !
Maintenant, l'occasion se présentait de nouveau. C'était trop beau pour être vrai, ou plutôt pour être négligé. L'adrénaline générée par la simple pensée de cet acte rendait le personnage euphorique. Parcouru de tremblements imperceptibles et affligé d'un souffle court, il admirait à l'avance l'objet de son méfait, la combinaison déjà au service de sa pensée car elle descendait jusqu'à ses hanches.

* Je ne peux pas résister... *

Il n'en avait de toute façon pas l'intention.
Impatient de s'introduire en elle et de revivre cette multitude de plaisirs, Kuwabara planta la lame de la Gantz Blade au milieu de la gorge de l'infirmière, illustrant son action future. La créature tenta de hurler derrière ce masque de chair mais tout ce qui en résulta fut un horrible gargouillement. Bloquée dans son agonie, elle était à la merci du dément qui s'accroupit après avoir descendu sa combinaison aux chevilles, sexe dressé. Conscient qu'il n'était plus protégé, il se fichait pourtant des dégâts que pourrait éventuellement lui occasionner sa victime... cela ne ferait que contribuer à son orgasme.

En position de missionnaire, mains contre le sol ensanglanté, il la pénétra férocement sous la lumière nocturne.
Rien de romantique, tout de macabre.